Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MÉDAILLE DE RECONNAISSANCE AUX ALSTOM BELFORT, INCOHÉRENCE ET BRICOLAGE DU GOUVERNEMENT SOCIALISTE


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Repères : Pour sauver le centre de production d'Alstom à Belfort, le gouvernement socialiste a annoncé de futures commandes de la part de la SNCF et, plus étonnant, de la part de l’État lui-même qui devrait voir figurer à son bilan, pour la première fois, des rames TGV ! Le gouvernement a également affiché une volonté de réaliser des investissements pour faire évoluer la nature des activités du site. Si ces mesures se concrétisent, ce qui reste à confirmer (les commandes annoncées ne sont pas passées par une procédure d’appel d’offres), les emplois actuels seraient maintenus à Belfort dans l’immédiat, sans imposer une mobilité des personnels vers d’autres sites. Cela a été obtenu grâce à l’efficace et dynamique campagne médiatique du député-maire LR de Belfort, Damien Meslot. Il a soulevé l’absence de réaction de l’État alors, qu’en qualité d’actionnaire d’Alstom, l’État était informé depuis très longtemps de la situation.


Bien évidemment, on ne peut que se féliciter du «sauvetage» de ce site industriel, pour ses salariés comme pour le bassin d’emploi concerné. Mais, la méthode utilisée est très coûteuse. L’utilisation des matériels commandés est contestables, et contestée, car ces trains à grande vitesse seront utilisés sans recours à leur vitesse et auront un coût double de celui d’une rame ordinaire. Enfin, la démarche du gouvernement socialiste est scandaleusement tardive pour une problématique connue depuis des années par le gouvernement et le ministère de l’Économie, et traitée en grande urgence à l’approche de l’échéance électorale présidentielle de 2017.


Plus grave, ce type d’intervention de sauvetage de l’État n’est pas transposable à d’autres secteurs économiques et entreprises ayant engagés ou s’engageant dans une diminution de leurs effectifs liés à la faiblesse de leur carnet de commandes. L’état ne va pas acheter demain des voitures, des sous-vêtements ou des céréales !


La loi travail, que le gouvernement socialiste a fait passer en force, avec l’utilisation du 49-3, cet été, facilite les licenciements économiques qui sont dus à des conditions économiques factuelles défavorables à l’activité des entreprises. La décision prise concernant les commandes à cette usine Alstom est donc comme en pleine contradiction avec la volonté politique socialiste affichée de permettre aux entreprises d’assurer la souplesse de leur organisation en fonction des contraintes des marchés.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la gestion du réseau de transport ferroviaire est de la responsabilité de l’État, tout comme le sont les réseaux routiers qui doivent desservir tous les territoires. Le gouvernement socialiste n’a pas mené la politique nécessaire pour développer les Lignes à grande vitesse (LGV), hormis la finalisation de la ligne Paris-Strasbourg en 2016. Les autres projets, comme la desserte de Tours à Bordeaux, puis de Bordeaux à Toulouse, comme les lignes internationales (liaison entre Lyon et Turin), n’ont pas été conclus. Ces lignes ne seront pas même commencées ni ouvertes à la fin du quinquennat de François Hollande (ce qui n’empêche pas l’État d’acheter des rames pour ces lignes virtuelles !). La paralysie du développement du réseau ferroviaire est une faute politique grave. L’absence des investissements d’entretien et de développement du réseau ferroviaire explique également en partie les difficultés économiques des entreprises du secteur des travaux publics et la baisse du nombre des emplois dans ce secteur stratégique. De la même manière, l’absence d’une gestion sérieuse des problèmes rencontrés par la SNCF est une autre preuve d’incompétence.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la droite républicaine aura à redéfinir ce qui est du ressort de l’État (c’est-à-dire les réseaux) et ce qui est du ressort d’entreprises commerciales dont un acteur central est la SNCF. La droite républicaine devra d’engager sur un développement rapide améliorant les liaisons intérieures à la France et avec les pays voisins, nécessitant des investissements conséquents. Elle sera dans l’obligation de trancher les questions posées par la SNCF (constituée depuis 2015 de trois Établissements Publics à caractère industriel et commercial (EPIC)), pour traiter le problème de sa dette et pour redéfinir des priorités de ses activités pour assurer l’avenir du rail. Ce réexamen nécessitera de rediscuter également du statut «avantageux» des personnels de la SNCF.