Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

VERS LA DISPARITION

D’EUROPE ÉCOLOGIE - LES VERTS ?


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Repères : Les députés européens Yannick Jadot et Michèle Rivasi ont été qualifiés pour le second tour de la primaire écologiste. L’ex-ministre, Cécile Duflot, a été facilement éliminée dès le premier tour de cette primaire. Seuls 12.000 adhérents ou sympathisants ont participé à cette consultation pour désigner le choix de leur candidat à la présidentielle.


‎Cécile Duflot a été sanctionnée par les militants et sympathisants d’Europe Écologie - Les Verts (EELV) en raison de l'échec de l'alliance qu’elle avait passée avec le PS en 2012 (qui lui avait permis de devenir ministre dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault), puis de l’échec de sa stratégie d’alliance avec le Front de gauche aux élections régionales de 2015. Son échec repose également sur l'opposition de fait existant au sein de ce parti entre militants associatifs écologistes et militants politiques marqués à la gauche de la gauche. Ce résultat traduit la crise d'un parti politique, dont le PS a «acheté» une part des élus, regroupés dans l’Union des démocrates et des écologistes (UDE) qui seront représentés à la primaire socialiste.


EELV semble aujourd’hui disposer d’un potentiel électoral réduit après ses échecs successifs aux élections locales et la perte de son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Il devrait être représenté par les députés européens, Yannick Jadot ou Michèle Rivasi, sans grande notoriété, même si ces candidats sont des professionnels de la politique depuis de nombreuses années sous la bannière d’EELV. Les responsables écologistes, disposant d’une certaine notoriété politique comme Daniel Cohn-Bendit, Nicolas Hulot ou Noël Mamere, ne font plus partie d’EELV... La possibilité d’une candidature écologiste à la présidentielle est elle-même incertaine, car EELV ne dispose plus d’assez d’élus locaux permettant d’obtenir les 500 signatures nécessaires à une candidature (seule une centaine de signatures sont acquises).


L’appareil politique du Parti socialiste fera probablement tout le nécessaire pour éviter une candidature EELV, susceptible d’enlever 1 ou 2% au candidat soutenu par le PS et l'UDE. Il n’est d’ailleurs même pas certain qu’EELV puisse présenter un candidat compte tenu de sa faiblesse militante et financière.


EELV se trouve, par ailleurs, dans une impasse politique dans la mesure où un grand nombre de ses «revendications écologistes» sont intégrées dans les programmes des autres candidats de gauche. La concrétisation d'une «alliance rouge verte» en France est contrariée par la divergence de fond relative à l’Union européenne entre un parti écologiste fédéraliste européen et une mouvance communiste hostile à l’Union européenne. Les questions relatives au terrorisme, à la réforme des institutions avec un passage à la proportionnelle, au passage aux 32 heures, au revenu de base ou à la légalisation du cannabis sortent des préoccupations écolo proprement dites. Tandis que les sujets proprement liés à la défense de l’environnement font l’objet depuis des années d’une «dissémination» dans tous les programmes politiques (voir «Grenelle de l’environnement» ou COP21 à Paris).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate qu’Europe Ecologie - Les Verts semble être en train de sombrer. Une partie de ses cadres et élus ont rejoint la mouvance du parti socialiste. Les responsables actuels d’EELV semblent décidés à ne pas nouer une nouvelle alliance avec le PS. EELV n’a plus de présence nationale et n’existe que dans quelques villes et sites. Ses revendications traditionnelles ont été préemptées par Jean-Luc Melenchon qui les a incorporées à son programme.


Parallèlement, un courant écologiste et des associations locales ou thématiques continuent à exister, mais ils perdent, avec la crise que connait EELV, leur représentation dédiée dans le débat politique.