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Une communication du MIL

LÉGISLATIVES, VICTOIRE ÉCRASANTE DE LA GALAXIE GAUCHE


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Repères : Les résultats officiels des partis de gauche aux législatives sont les suivants : 308 pour La République en Marche (LREM), 42 pour le Mouvement des Démocrates (MoDem), 29 pour le Parti socialiste (PS), 17 pour La France insoumise (LFI), 12 «divers gauche», 10 élus pour le Parti communiste français (PCF), 3 pour le Parti radical de gauche (PRG) et 1 écologiste.


Parmi les élus de La République en Marche (LREM) figurent des personnes issues des rangs socialistes, radicaux de gauche ou divers gauches. Le paysage est encore quelque peu brouillé en attente de l’organisation du parti et du groupe LREM. La gauche est largement majoritaire à l’assemblée où elle disposera de 4 groupes parlementaires : LREM, MoDem, Parti socialiste et Gauche radicale.


Les propos des responsables politiques de la majorité présidentielle «macroniste» et les commentaires des journalistes de la plupart des médias participent à entretenir une confusion sur l’émergence d’un «nouveau» parti politique ayant réussi à obtenir une majorité absolue. Or, le parti politique, «La République En Marche», qui vient d’accéder au pouvoir, a un programme précis, des ministres bien connus et une communication propre.


Au terme des élections, il apparaît que La République En Marche (REM) prend la place du Parti socialiste (PS) sur l'échiquier politique, comme grand parti de centre gauche. 

Ce parti a adopté une ligne politique sociale-démocrate, c’est-à-dire «socialiste non marxiste». Il rejoint ainsi la ligne de la majorité des partis européens de l’internationale socialiste (IS). La présence marginale de quelques responsables issus de la droite dans ses rangs ne change rien à cette ligne générique et génétique.


La rénovation attendue de la gauche française s'est faite à l'extérieur du PS et non par une voie interne à celui-ci au travers d’une réorientation politique suite à un Congrès. Une centaine d’anciens du Parti socialiste sont ainsi devenus des députés la République En Marche. S’y ajoutent des élus radicaux de gauche ou divers gauche en délicatesse avec le PS (comme à Montpellier ou Grenoble).


Ce nouveau parti de gauche a choisi une stratégie d'alliances avec le centre gauche (le MoDem puis les radicaux de gauche) en tournant le dos à la traditionnelle stratégie d’ «Union de la gauche». La République En Marche tente également de rallier des élus et/ou responsables de centre droit appartenant aux Républicains ou à l'UDI.


La République En Marche (REM) dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Elle n’a donc pas forcément besoin des voix du Mouvement des Démocrates (MoDem).

Une très faible participation au second tour du scrutin à niveau de 42% a donné la majorité absolue à une force politique LREM désignée par seulement 16,6% des inscrits sur les listes électorales... Ce résultat sera un élément de contexte des contestations sociales (lycéennes, étudiantes, syndicales, professionnelles, locales, etc.) à venir, car cela mettra en avant le manque de légitimité de la majorité présidentielle.


Le MoDem renait comme parti politique avec 42 députés, après une longue période d’effacement. Bayrou a gagné son pari et tire, à ce stade, un bénéfice parlementaire de son alliance négociée adroitement avec Macron. La suite des choix politiques du MoDem, parti politique de centre gauche, attaché à son identité, seront à suivre en fonction des projets de loi. Le soutien du MoDem au gouvernement ne sera sans doute pas automatique à termes.


La majorité présidentielle estime disposer de députés prêts à voter le soutien au gouvernement de Philippe. Il s’agit :


-D’une part, de quelques députés issus du centre droit au sein des Républicains ou de l’UDI auxquels la République En Marche n’a pas désigné d’adversaires aux législatives. Ceux-ci doivent naturellement un remerciement au Président de la République.


-D’autre part, de quelques députés investis par le Parti Socialiste (PS), qui ont fait le choix de se présenter sous l’étiquette de la «majorité présidentielle», mais ils sont peu nombreux.

L’apport en voix de ces supplétifs n’apparait pas nécessaire à la majorité, leur prise en compte par l’alliance majoritaire LREM/MoDem dépendra des occasions. Leurs voix pourraient éventuellement être mobilisées par Macron pour obtenir une majorité de 3/5 au parlement afin de faire adopter des modifications constitutionnelles.


Le Parti socialiste est laminé avec 29 députés, mais le PS devrait conserver sans aucun doute une existence. Il se positionnera sur une critique «de gauche» de l’action du gouvernement. Il jouera également dans quelques mois un rôle stratégique vis-à-vis de ses anciens élus siégeant dans les rangs de LREM. Les relations entre la bonne centaine de députés LREM, anciens membres du PS, et les sections locales du parti socialiste vont évoluer différemment selon les circonscriptions.


Il est probable que les responsables du PS se répartiront entre quelques partisans d’un rapprochement avec Macron, de nombreux partisans d’une ligne autonome propre au Parti (Aubry, Hidalgo, Le Foll, Taubira…) et de rares élus favorables au retour à la tradition d’«Union de la gauche» avec la gauche radicale (LFI-PCF). Le courant des frondeurs socialistes du dernier quinquennat semble écarté, dans l’immédiat, avec la défaite de ses candidats aux législatives (Hamon, Faure, Gallut…). La ligne autonome d’un «nouveau PS», bien marquée à gauche, devrait probablement l’emporter.


Pour le Parti Radical de Gauche (PRG), ses élus l’ont été, selon les circonscriptions, soit sous étiquette PRG (3 députés), soit avec une investiture LREM. Il semble néanmoins peu probable que le Parti Radical de Gauche disparaisse, compte tenu de sa longue histoire, des relations entre ses membres et des perspectives à venir.


La gauche radicale connait un réel succès en obtenant 29 élus, c’est-à-dire davantage que dans la précédente assemblée. Elle sera représentée par deux groupes.


La France Insoumise (LFI) constitue un groupe parlementaire avec ses 17 élus.


Parallèlement, le PCF a réussi tout juste à constituer un groupe parlementaire avec ses 11 députés et 4 députés ultra marins. Mélenchon n’a pas réussi à «réduire au silence» le PCF.

Comme dans le cas du PS, la rénovation politique de la gauche radicale se réalise en marge du PCF. Le Parti Communiste, il est vrai, avait été marqué par de nombreux départs d’élus et de militants, trouve son aboutissement aujourd’hui.


Les écologistes d'Europe Écologie-Les Verts, quant à eux, disparaissent du paysage parlementaire, même si de rares personnalités sauvent leur mandat au sein de LREM. Il n’y aura plus de groupe parlementaire écologiste à l’Assemblée nationale.




  

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