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Une communication du MIL

 UNIVERSITÉ, UNE RÉFORME QUI VA CRÉER DES TENSIONS


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Repères : Un projet de loi portant réforme de l’accès des bacheliers aux études dans l’enseignement supérieur vient d’être présenté en conseil des ministres (22 novembre 2017).


Cette réforme prétend répondre à des problèmes réels : d’une part, les dysfonctionnements du processus d’entrée à l’université (portail admission post bac, APB) où a été mis en place ces dernières années un tirage au sort pour choisir les jeunes acceptés dans certaines filières faute de place, d’autre part le trop grand nombre d’étudiants échouant à obtenir une Licence et sortant de l’université sans diplôme.


Jusqu’à présent, l’enseignement supérieur débute : soit par l’entrée dans une filière sélective (STS, IUT, classes préparatoires, écoles…), soit dans une filière universitaire non sélective. Si le projet de loi prévoit bien que dans les filières universitaires, où le nombre de candidats dépasse le nombre de places disponibles, les universités puissent opérer une sélection sur dossier (vérifier les «attendus» en langage socialiste), le processus qui doit être mis en œuvre ne tient pas la route (mode d’orientation dans les lycées, délais de sélection trop courts, etc.).


Pour la rentrée 2018, la procédure d’entrée dans le supérieur, prévue par la réforme Macron, va provoquer angoisses, tensions et crises de nerfs pour les jeunes, leurs parents, leurs grands-parents, parce qu’elle n’est pas viable.


Faute d’assumer clairement la nécessaire mise en place de la sélection à l’entrée du supérieur, Macron a conçu une procédure totalement opaque qui va échouer.


-Chaque lycéen doit déposer en janvier 2018 une liste de 10 choix, mais sans qu’il puisse exprimer ses priorités. Le responsable de chaque formation supérieure visée devra répondre au lycéen. Ceci veut dire que le lycéen attendra 10 courriers de réponses négatives ou positives qui arriveront selon le rythme des établissements sur plusieurs mois.


-Les universités seront censées répondre individuellement à 6.000.000 de demandes (600.000 bacheliers faisant 10 vœux chacun) en quelques semaines. Ce qui n’apparait pas tenable.


-De plus, la procédure ne prend pas en compte les résultats du baccalauréat. Elle repose sur le conseil de classe du lycéen. Contre toute logique, le bac ne sert à rien dans l’entrée à l’université.


-Les 50.000 ou 100.000 bacheliers environ, qui n’auront aucune réponse positive, se verront orientés par une commission académique sur la seule base des places disponibles à suivre une formation donnée.


Ce nouveau dispositif d’entrée dans le supérieur a toutes les chances de provoquer un mouvement de rejet et de contestation au niveau des jeunes et de leur famille au printemps 2018.

Les organisations de jeunesse de gauche (UNEF, Union Nationale Lycéenne (UNL), Syndicat général des lycéens (SGL), Fédération Indépendante et Démocratique des Lycéens (FIDL)) se sont déjà prononcées fortement contre cette réforme. Pour l’instant, ces organisations n’ont pas réussi à mobiliser les lycéens, mais dès que ceux-ci vont se trouver face à la nouvelle procédure «Parcoursup» en janvier 2018, la tension va monter et exploser avec l’attente incertaine des réponses à leurs dix demandes, avant même de passer le bac.


Le Mouvement initiative et Liberté (MIL) craint que la mobilisation de masse des lycéens, liée au dysfonctionnement du nouveau système, ne conduise à enterrer pour longtemps la perspective souhaitable de mise en place d’une sélection raisonnée à l’entrée à l’université, parce que le «plan étudiant» de Macron est profondément inadapté et ne peut pas fonctionner.


Le Mouvement initiative et Liberté (MIL) estime qu’il faut gérer le dossier de l’entrée dans le supérieur autrement, d’une manière claire et sur des données objectives. Les bacs des trois séries doivent valider la capacité des lycéens à poursuivre des études supérieures dans la mesure où c’est le premier grade de l’enseignement supérieur. Le bac doit assurer cette sélection. Ce qui signifie que le taux de réussite doit être réel et non pas au-dessus de 90% comme aujourd’hui.


Le Mouvement initiative et Liberté (MIL) juge que les effectifs de première année des filières universitaires doivent être revus dans le cadre d’un plan national en fonction de considération prenant en compte les réalités du marché du travail actuel et les perspectives ouvertes par toutes les nouvelles technologies qui font et vont faire évoluer les emplois dans les années qui viennent. Ce ne sont pas les demandes des lycéens qui doivent déterminer les effectifs des filières universitaires, mais les besoins futurs déterminés par l’État.


Le Mouvement initiative et Liberté (MIL) estime que le débat actuel ne doit plus porter sur un «pour ou contre» la sélection, mais sur un «comment procéder de manière raisonnée et juste aux choix pour la réussite des futurs étudiants».


Le Mouvement initiative et Liberté (MIL) considère que l’entrée dans le supérieur doit avoir lieu sur la base d’une sélection raisonnée, laissant la place à un certain nombre d’exceptions examinées sur dossier par une commission. Les éléments objectifs de cette sélection doivent être : les résultats au bac (série, mention, note par matière), les résultats du contrôle continu par matière, d’éventuelles expériences extra scolaires à faire valoir, le projet des candidats (motivation pour une discipline et appétence pour un métier éventuellement).

  

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