Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MACRON CRÉE LA CONTESTATION


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Le jeudi 5 décembre 2019, la journée de grève et de manifestations contre la réforme des retraites peut être considérée comme une réussite, avec la participation directe de plus d’un million de personnes. Les organisations syndicales, notamment la CGT, le FSU, FO, Solidaires, ont constitué une intersyndicale majoritaire dans le public et le privé. Elles ont fait la démonstration de la persistance de leur capacité de mobilisation après plusieurs échecs récents, dont la contestation de la réforme de l’allocation chômage. La participation à la journée des cadres de la CFE-CGC est un symbole de l’ampleur de la contestation. Mais les syndicats ont aussi confirmé leur faiblesse à assurer des services d’ordre sérieux à leurs cortèges et à protéger les manifestants pacifiques des activistes d’ultra-gauche. Les syndicats dits «réformistes» (CFDT, UNSA et CFTC) se trouvent, de fait, hors-jeu, en dehors du secteur des transports et quelques branches où leurs fédérations se sont rajoutées au mouvement. La direction de la CFDT semble dans une situation difficile, en interne comme en externe. Après s’être opposée, sans succès, à la réforme de l’assurance chômage, elle se retrouve une seconde fois en échec. Le probable soutien, que la CFDT va apporter au compromis proposé par Philippe, ne lui permettra sans doute pas de rétablir son image.


Un risque d’actions «à la base», en marge des syndicats, existe et ces mouvements seront incontrôlables. Ces actions seront portées par l’extrême gauche trotskyste (NPA, Lutte ouvrière, etc.) et par les groupes d’ultra-gauche. Elles ont comme modèle les actions des «Gilets jaunes». Elles bénéficieront du soutien médiatique de nombreux journalistes «anticapitalistes». Les «conseils ouvriers» (autrefois appelés «soviets») vont tendre à renaître sous l’étiquette de la «démocratie participative» et seront animés par des groupes autonomes radicaux et des petits chefs locaux.


La poursuite de la montée en puissance des groupes d’ultra gauche se confirme (black-blocs, autonomes, libertaires, verts radicaux, «gilets jaunes» violents) depuis plusieurs années. Elle attire des jeunes, et des moins jeunes, sans engagement politique réel, qui rejoignent cette nébuleuse gauchiste, attirés par l’image qui en est donnée par certains médias. Elle génère une progression de la violence politique dans différents secteurs (espace urbain, squats, «ZAD», quartiers, universités). Il s’agit d’un problème pour la sécurité des citoyens et des biens.


Les forces de l’ordre se trouvent soumises à une pression excessive depuis trop longtemps. Le piège classique «provocation-répression-émeute» fonctionne à merveille. Il se traduit par une campagne gauchiste contre «la répression policière», d’autant que le risque de nouveaux accidents graves, voire mortels, dans les rangs des émeutiers ou dans ceux de la police et des CRS apparaît comme un risque concret dans le contexte actuel.


La contestation réunit des courants multiples et porte sur des questions diverses, allant bien au-delà de la réforme des retraites, pour finir par concerner tous les autres problèmes de la société française, notamment, le tarif du diesel (agriculteurs, camionneurs, entreprises de TP), les menaces sur le pouvoir d’achat, les dysfonctionnements des services publics (hôpital, service administratif...), la croissance de la précarité et de la pauvreté, la remise en cause des assurances et aides sociales. Le sentiment de l’existence d’une «fracture sociale» est partagé par une majorité de la population active. Les résultats des sondages illustrent une large adhésion au mouvement actuel. Ils attestent du fait que la contestation vise maintenant Macron en personne.


Des conséquences économiques lourdes vont concrétiser cette période d’incertitude dans plusieurs secteurs comme le commerce, le tourisme, les affaires, les transports, en cette fin d’année 2019.


Macron a créé une crise politique grave par ses annonces de mesures et de projets. Sa capacité à répondre à la situation présente apparaît limitée à une gestion de la communication politique (calendrier, discours, rencontres). Il n’y a pas de vision politique claire, pas de maitrise des données budgétaires et peu de soutien en l’absence d’un parti politique classique. La République apparaît menacée par le cumul du rejet du Président, de la non-tenue des engagements, du mépris des réalités, de l’absence de prise en compte réelle des problèmes.

La perte de crédibilité de Macron sur le plan politique, économique et social, semble avoir atteint un point de non-retour. Conséquence : les divers soutiens initiaux de Macron (réseaux d’affaires, patronat, banques et marchés financiers, groupes de réflexion, En Marche, CFDT, MoDem, FAGE) doutent sérieusement de l’issue et attendent la suite des événements.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle Macron à mesurer ses responsabilités et à abandonner ses projets politiques irréalisables. Une déclaration de Macron en ce sens est la seule solution pour un retour au calme.