Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

RETRAITES, MACRON S’ENLISE


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Le Premier ministre a présenté le projet de réforme des retraites du gouvernement le 11 décembre 2019, en confirmant le principe d’un régime universel à point. Il a évoqué une mise en œuvre différenciée selon les catégories. Il a annoncé des mesures sectorielles qui impliquent des dépenses importantes en amont des retraites. Il a donné un calendrier d’étalement de l’application, à long terme, de la réforme. Mais un grand flou demeure puisque les règles d’attribution du point et sa valorisation financière ne sont pas précisées. Elles sont indispensables pour simuler le fonctionnement du projet présenté et chiffrer les pensions à venir. L’incertitude demeure vive dans l’ensemble de l’opinion.


L’intersyndicale (CGT, Force ouvrière, FSU et Solidaires) appelle à la poursuite du mouvement, dont une nouvelle journée d’action le mardi 17 décembre, qui s’inscrit dans une perspective d’action dans la durée avec le blocage des dépôts d’hydrocarbure (action traditionnellement menée quand la grève faiblit). L’approche anticapitaliste est claire.


Les organisations syndicales réformistes (CFDT, CFTC et UNSA), ont rejoint le mouvement pour le 17. Ils suivent les cadres de la CFE-CGC, déjà engagés dans le mouvement, car Philippe n'a pas pris l’engagement de renoncer à un prélèvement sur les réserves de l'Agirc-Arrco !


Les organisations syndicales sont toutes engagées dans la contestation du projet de réforme, même si leurs arguments diffèrent. La CFDT et l’UNSA défendent le principe d’une retraite universelle par point, mais contestent principalement l’âge de 64 ans fixé pour bénéficier d’une retraite pleine.


Les partis, et micros partis de gauche et d’extrême gauche se sont réunis, le même jour, afin de définir leur stratégie pour s’opposer à la réforme. Cette réunion ponctuelle d’«union de la gauche» a été organisée par le Parti communiste qui se retrouve au centre de la manœuvre. Pour la 1re fois, depuis 10 ans, se retrouvent à gauche : le Parti socialiste (PS), République et socialisme, Place publique et Génération.s., et à l’extrême gauche : le Parti communiste français (PCF), La France insoumise (LFI), Europe Écologie-Les Verts (EELV), Gauche républicaine et socialiste (GRS), Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et Lutte ouvrière (LO). Tandis que beaucoup des élus socialistes, ayant rallié «En Marche» (soit près de 150 députés et sénateurs), se trouvent en difficulté sur ce sujet vis-à-vis de leurs électeurs sur le terrain.


La Droite républicaine affirme son opposition au projet pour d’autres motifs. Les mesures annoncées ne comblent pas le déficit actuel, prévu et à venir, du régime. Le calendrier d’application repousse à 2040 l’application complète de la réforme (absence de calendrier de sortie des régimes spéciaux). Les coûteuses mesures de «compensation» annoncées pour les nombreuses «victimes» de la réforme (enseignants, etc.) ne sont absolument pas financées. La réforme n’est plus envisagée à coût constant. Elle conduirait donc à une hausse des impôts et taxes et une baisse des pensions. Enfin la Droite républicaine déplore le refus de l’exécutif d’organiser un débat à l’Assemblée nationale sur ce dossier. L’élaboration du projet s’est déroulée depuis deux ans sans l’avis des élus nationaux.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate l’enlisement de Macron. Le pseudo «régime universel» se décompose désormais en une série de mesures catégorielles. Des financements supplémentaires de «compensation» dans un contexte budgétaire tendu imposeraient une hausse des impôts. Le calendrier annoncé renvoie à beaucoup plus tard. Le montant des pensions est menacé. Bref, Philippe et Delevoye apparaissent, de plus en plus, comme des fusibles devant fonctionner.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) conclut que, même si le futur projet de loi était adopté en 2020, il ne sera pas appliqué en 2022. La remise en cause de la loi deviendra alors un sujet central, lors de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2022.