Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

LA MONDIALISATION, VECTEUR DE CIRCULATION DU CORONAVIRUS


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L’épidémie de Covid-19 pose un problème sanitaire de grande ampleur dans le monde donc en France aussi. Cet évènement inattendu va avoir des implications lourdes pour une durée a priori assez longue. Cette épidémie met en évidence des problèmes connus, mais pas, ou peu, pris en compte politiquement, économiquement et socialement par les pouvoirs en place.


La crise du système de santé en France, en particulier hospitalier, n’a pas été prise au sérieux par Macron depuis son arrivée au pouvoir. Buzyn a eu mission d’étouffer les problèmes sans disposer des budgets pour gérer la pénurie de personnels et de moyens. Ensuite elle a été affectée comme candidate aux municipales à Paris à titre de sanction. La responsabilité politique de Macron est entière face à la faiblesse actuelle de la France dans cette crise sanitaire. Les professionnels de santé, qui ont participé ou soutenu la contestation depuis plus d’un an, font de leur mieux pour exercer leur mission.


La vie quotidienne des Français est, ou va être, encore davantage touchée : santé, école, travail, transports, loisirs, limitation de la circulation ordinaire, rassemblement, congrès, supermarchée au travers des indispensables mesures de prévention, mais aussi de la modification des comportements. La gestion des mesures, locales ou nationales, par Macron répond à l’appréciation des experts de la santé publique. Son utilisation politique, dans le contexte des municipales, apparait fort contestable.


La crise économique qui s’amorce va être très sérieuse. Elle touche déjà directement des secteurs économiques et cela va en impacter d’autres par le biais du défaut des approvisionnements de matériels et de composants électroniques en provenance de l’étranger. Les interruptions de production et la priorité donnée à la consommation nationale (en particulier en Chine) laissent craindre des ruptures d’approvisionnement dans la durée. Les pratiques actuelles du commerce international sont remises en cause. La question de la dépendance économique de la France dans certains secteurs (haute technologie) vis-à-vis de la Chine est aujourd’hui posée, voir problématique.


La crise financière internationale se développe à la fois à partir de données objectives (comme la chute du cours des hydrocarbures), mais aussi par des appréciations subjectives sur les risques. Les mesures en France et dans la zone euro (BCE) pour limiter les effets de la chute des cours, que l’on peut espérer passagère, seront à suivre.


La crise sociale, qui découle de l’épidémie, va être rude. Le premier symptôme est constitué par le début de l’explosion du recours au chômage technique (à temps partiel ou à temps plein) suite à des chutes d’activité. Les secteurs du tourisme, de la restauration, de l’hôtellerie, du transport aérien, de l’événementiel, etc. sont les premiers impactés. D’autres secteurs vont suivre dans les semaines qui viennent. C’est un coup porté à l’intérêt des travailleurs (via la baisse de revenus), à la vie des entreprises, aux finances de l’État qui devra verser des millions d’euros de «compensations». Les mesures annoncées pour rassurer les chefs d’entreprises, au niveau de la fiscalité et des délais de paiement, ne joueront que sur une période limitée…


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme sa pleine confiance dans le dévouement et les compétences des personnels de santé (médecins, infirmières, aides-soignants, etc.) et sa solidarité avec les malades.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la crise sanitaire actuelle illustre la fragilité de la France due à l’absence de maitrise des règles de la mondialisation et d’une vision politique réaliste de nos intérêts. Le contrôle de la circulation des personnes se pose sans que la réponse à y apporter soit simple. Des fautes dans l’analyse des risques de la part du gouvernement (et de ses prédécesseurs) comme de ses grandes entreprises apparaissent clairement. Or, l’État a un objectif de politique publique consistant à veiller sur la disponibilité des produits stratégiques (équipements de défense, médicaments et équipements de santé, etc.). À titre d’exemple, la délocalisation massive, par des sociétés françaises, de la fabrication de médicaments (y compris les génériques) nécessaires à la santé des Français, inspirée par la seule quête du profit, apparait aujourd’hui clairement comme une faute lourde et une aggravation du déficit de notre commerce extérieur.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle son attachement au principe de l’indépendance nationale. La France doit être en mesure d’assurer la maîtrise de son destin même dans des situations de crise, c’est-à-dire de son autonomie stratégique. L’épidémie de Covid-19 par ses conséquences humaines (angoisses, maladie et décès), économiques (gel des investissements, faillites) et sociales (chômage) appelle à faire évoluer en profondeur les choix des entreprises et ceux du gouvernement français pour changer de posture face à la réalité présente de la mondialisation. En particulier, la relocalisation des activités industrielles stratégiques apparait nécessaire et impérative. Le recours à des sous-traitants, ou des filiales très éloignées présente trop de risques pour perdurer.