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Une communication du MIL

MUNICIPALES 2020, UN ÉCHEC POUR MACRON


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Le premier tour des élections municipales 2020 s’est déroulé sans problème. La participation a effectivement baissé de 17% par rapport à 2014. Mais près de la moitié des français ont voté dans un contexte d’épidémie et de communication intense, cela parait un résultat honnête. Les élections ont débouché dans 86% des communes par l’élection d’une équipe municipale. Dans ces communes vivent près de 2/3 des français qui auront rapidement un maire. Reste des villes où un second tour est nécessaire, il devrait avoir lieu en juin 2020, suite au report décidé par le président de la République.


Les résultats de ces élections ont été fortement occultés par la communication de ces derniers jours concernant la prévention et le traitement du COVID-19. Ils méritent pourtant quelques commentaires généraux, sans publier le détail des 35.000 scrutins, sachant que chacun des cas reste particulier. L’implantation et la notoriété des sortants se trouvent confirmé, à quelques exceptions près.


Le premier constat est la pérennité de la place des grands partis de gouvernement dans ce scrutin, Les Républicains et le Parti socialiste, ainsi que le maintien de partis moins importants en fonction de leur implantation locale.


La République en Marche (LREM) a globalement échoué à percer dans le paysage politique municipal. Seuls à Tourcoing (Darmanin) et Coulommiers (Riester), les maires sortants ont été réélus. Philippe est menacé par un communiste au Havre. LREM souffre souvent à la fois de l’absence de qualité de certains de ses candidats et que son soutien, parfois non demandé, à porter tort aux sortants (de droite ou de gauche). L’échec de Gérard Collomb, ex-ministre de Macron, artisan de sa victoire en 2017, ancien maire de Lyon, est symbolique de l’absence de dynamique politique de LREM, tout comme à Besançon, Marseille, Paris ou Strasbourg.


Les centristes restent faibles et inclassables. Castaner a rangé, très officiellement, LREM comme un parti divers centre (et non pas à gauche !). Son but est de préempter statistiquement les élus réputés centristes ou non classés dans la majorité présidentielle. Certains en sont, mais d’autres pas du tout ! Par exemple, des candidats Modem ou radicaux se sont présentés avec LR ou même contre LREM, des LREM contre des UDI, et ainsi de suite. On retrouve beaucoup d’anciens PS qui se camouflent en divers centre pour ces élections.


Le PS conserve ses positions (Clermont-Ferrand, Le Mans, Lille, Nantes, Paris, Rennes), mais il est directement menacé par EELV dans plusieurs villes car il n’y a pas eu d’Union de la gauche. Le désordre des candidatures à gauche, selon les villes, est flagrant entre les divers socialistes (PS, etc.), les insoumis, les communistes (PCF), les radicaux, les écologistes dont Europe Ecologie Les Vert (EELV) et l’extrême-gauche. Le cumul de leurs voix confirme bien la permanence du potentiel et du danger de la gauche de la gauche.


LFI ne connait aucun succès sauf là où elle se trouve alliée avec EELV ou d’autres partis de gauche.


EELV happent le vote «bobo urbain» (souvent de sensibilité de gauche mais pas uniquement) qu’avait su capter Macron en 2017. EELV enregistre de très bons résultats (dépassant parfois les 25% des suffrages exprimés) uniquement dans certaines grandes villes (sauf Paris). Ce micro parti joue habilement de son ambiguïté avec des propositions municipales assez banales, occultant son engagement anticapitaliste radical. Faits marquants : EELV arrive en tête à Besançon, Lyon et Strasbourg et devrait conserver la mairie de Grenoble.


Les Républicains ont confirmé leur place politique à droite. Beaucoup de maire LR ont été réélus dès le premier tour (Amiens, Boulogne-Billancourt, Caen, Calais, Cannes, Châlons-sur-Saône, Châteauroux, Troyes, Paris 7ème, Toulon, Valence, etc.) et beaucoup d’autres sont favoris pour l’être au second tour (Limoges, Nice, etc.). Des problèmes sérieux se posent néanmoins pour plusieurs grandes villes (Aix-en-Provence, Bordeaux, Marseille et Toulouse) en raison de données locales.


Enfin, le Rassemblement national obtient des résultats marginaux. Il voit ses quelques élus reconduits à Béziers, Fréjus ou Hénin-Beaumont. Il connait des résultats très modestes ailleurs, sauf dans le nord et le sud-est. Seul cas particulier, la ville de Perpignan où le RN arrive nettement en tête. La présence du RN reste très marginale dans le scrutin municipal, faute de réelle campagne et d’une implantation organisée et structurée.