Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MACRON EN ÉCHEC AVEC SON FÉDÉRALISME EUROPÉEN


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Repère : La santé reste une prérogative nationale pour les 27 pays de l’Union européenne. Il ne convient pas de critiquer la responsabilité de l’UE, pour le manque de masque par exemple, car il s’agit d’une compétence qu’elle n’a pas.


Les réactions aux conséquences de la crise sanitaire du COVID-19 prouvent que ni Macron ni son gouvernement ne veulent accepter la réalité de l’Union européenne. Ils rêvent de l’UE comme un Etat fédéral, qu’elle n’est pas. Un passage au fédéralisme ne peut être envisagé, car les Nations souhaitent toutes garder le contrôle de leur destin qu’elles disposent de gouvernements de la gauche (Espagne, Italie, Portugal), de droite identitaire (Hongrie, Pologne) ou de centre flou et mou (Allemagne).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite que l’Union européenne ait réagi en suspendant deux éléments de son action : l’espace Schengen et le pacte de stabilité.


-L'Union européenne a fermé ses frontières extérieures pour 30 jours (renouvelables) afin de lutter contre la propagation du coronavirus. Il en est de même pour l’espace de Schengen qui comprend également des États non-membres de l'UE (Islande, Norvège et Suisse). Chaque pays a procédé à la fermeture de ses propres frontières. Les travailleurs détachés restent dans leur pays d’origine.


-La limite des déficits publics à 3% a été abandonnée. Le marché intérieur est suspendu pour tous les produits, à l’exception de la fourniture de matériels de protection.


Même si les décisions ont trop tardées, il s’agit de bons choix.


Mais Macron continue, depuis le début, à défendre le principe d’une politique économique commune aux pays de l’UE (Ministre, budget européen). Il n’a pas obtenu de résultats significatifs jusqu’à présent. Il prône, aujourd’hui, un emprunt commun à toute l'Union européenne ou une augmentation du budget de l'UE pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Mais même s’il a entrainé plusieurs pays dans cette démarche (Espagne, Italie, Grèce), il reste bloqué par l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays Bas. Pour les rassurer Macron déclare que «le montant est secondaire, c'est ce signal qui compte, à travers l'endettement commun ou le budget commun». Cette formule traduit la nature totalement fédéraliste de ses propositions. Si un pays européen a besoin de plus d’aides et ne peut faire appel aux marchés financiers, il a l’opportunité de se tourner vers le fonds de sauvetage de la zone euro (Mécanisme européen de stabilité (MES)), ce qui suppose effectivement d’accepter des contraintes, à l’exemple de la Grèce qui l’a fait avec succès ces dernières années.


Renvoyer sur l’Union européenne la responsabilité de l’imprévoyance des gouvernements français successifs (Hollande et Macron) quant à la prévention de la crise sanitaire est scandaleux. Vouloir mutualiser les dettes au niveau de l’UE, pour freiner la crise économique, ne semble pas acceptable pour les pays qui ont fait des efforts de gestion publique. Ces renvois de responsabilité servent juste au gouvernement français à se défausser.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate le paradoxe qui fait que, dans un contexte de crise majeure, le retour des Nations s’est imposé rapidement et sans difficulté et que finalement l’Union Européenne a eu l’occasion de démontrer sa souplesse. L’enterrement du projet d’Europe fédérale de Macron (et de Delors) vient d’avoir lieu, et tous ses «beaux discours» n’y changeront rien. Quand Macron déclare «ce qui est en jeu, c’est la survie du projet européen», il parle de l’échec de sa vision idéologique de la construction européenne et non du destin de l’UE. Cela ne remet pas en cause l’Union européenne en soi, mais condamne le projet d’évolution vers une organisation fédérale, en souffrance depuis tant d’année, que nous avons toujours combattu.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate, avec satisfaction, que ses positions gaullistes constantes et anciennes en faveur d’une «Europe des nations» sont désormais fréquemment reprises à droite comme à gauche. De nombreux responsables politiques parlent aujourd’hui couramment de privilégier les négociations interétatiques, de construire une souveraineté numérique, d’établir un contrôle effectif des frontières extérieures de la zone de Schengen, de maitriser étroitement les migrations, de se coordonner contre les ingérences extérieures (Russes, islamistes). Ces conditions sont les clés de l’avenir de l’Union européenne, au sein de laquelle doivent notamment se construire des projets novateurs à géométrie variable entre pays partenaires sur le plan industriel (relocalisation et projets énergétiques), numérique, culturels, de recherche et d’innovation, d’échanges citoyens (Erasmus).