Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

LA GAUCHE DE LA GAUCHE ET LE MONDE D’APRÈS


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Repère : La France aborde une période de désastre économique. Suite à la crise sanitaire COVID-19, le redémarrage économique sera la priorité politique. La qualité et la rapidité de ce redémarrage conditionne la maitrise de la situation sociale et, en premier lieu, la situation de l’emploi, au second semestre 2020.


Des freins structurels au retour au travail vont apparaitre, au-delà de la simple remise en route des activités. Ils tiennent à la présence effective des personnels, au bon fonctionnement des prestataires (fournisseurs, distributeurs, etc.), à la confirmation des commandes en cours et aux commandes nouvelles et à la trésorerie des entreprises. La reprise n’est pas acquise en dépit des prêts. Mais compte tenu de la diversité des situations des entreprises et associations, il n’est pas possible d’entrer ici dans le détail.


Dès la sortie du confinement, une contestation sociale va émerger et prendre plusieurs formes.


La première est l’attente légitime des professions qui ont poursuivi le travail (personnels soignants, fonctionnaires d’ordre, agents publics, boulangers, caissières, pompiers, éboueurs, livreurs, agents d’entretiens, etc.) pour permettre au pays de continuer à fonctionner et qui voudront bénéficier d’un gain en termes de pouvoir d’achat. C’est-à-dire la concrétisation de la reconnaissance morale. Cette attente devra être prise en compte.


La seconde est portée par la gauche de la gauche qui prétend tirer profit de la crise sanitaire, sociale, économique et politique, pour construire le «monde d’après» la pandémie. Il s’agit pour eux de se mobiliser pour «une rupture avec les politiques menées jusque-là». Ils agitent une logique proprement révolutionnaire, issue de la mythologie d’octobre 1918 (et de quelques autres tentatives historiques). La gauche de la gauche reste imbibée de marxisme. Elle cherche juste à se refaire une façade et une santé en utilisant en désordre des mots clés à la mode : post capitalisme, écologie, féminisme, solidarité, bonheur, pour habiller un programme d’inspiration marxiste. Les organisations de la gauche de la gauche s’allient à des associations écolo-radicales pour lancer un «Plus jamais ça !», une formule habituelle chez eux. S’y retrouve des organisations syndicales : CGT, FSU, Solidaires !, Syndicat de la magistrature et Confédération paysanne ; des organisation de jeunes, plus ou moins fictives : UNEF, UNL et FIDL ; des associations écolo-radicales : Amis de la terre Greenpeace France, Action non-violente COP 21, et autres (Attac France, Droit au logement, Oxfam France). Leurs partis politiques se positionnent en arrière-plan. Ils appellent à réquisitionner les établissements médicaux privés et à nationaliser des entreprises stratégiques pour constituer un pôle «public du médicament». Ils défendent notamment à la fois la rupture avec le productivisme, l’abandon du modèle capitaliste et de la propriété privée, une nouvelle forme de répartition des richesses. D’autres s’attaquent à la «gouvernance» et agitent le fantasme de la 6ème République.


Tous ces partis, syndicats et associations évoquent un objectif commun : l’Union de la gauche avec un mot d’ordre commun «construire le monde d’après». Mais chacun voit le scénario à sa manière : «bloc social et environnemental», «fédération populaire», «Rassemblement des organisations écologistes et de gauche».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce la gauche de la gauche qui voudra bloquer ou freiner la reprise des activités du pays. La CGT revendique une augmentation du Smic en urgence (mesure impossible dans la situation actuelle des entreprises) et l’interdiction des licenciements. Comme Solidaires !, elle milite déjà contre la reprise des activités dans les usines même si toutes les précautions de sécurité ont été prises. Pour sa part, la FSU émet des doutes sur la réouverture des écoles, avant de tenter de la bloquer par un biais (exercice du droit de retrait) ou un autre (nourrir l’affolement des parents).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) s’inquiète sérieusement de la capacité de Macron à conduire la reprise économique, tout en faisant face à la contestation sociale. Macron a enterré le dialogue social depuis 2017. Il semble très difficile de le rétablir dans la situation actuelle de crise. L’équation à résoudre apparait malheureusement bien trop complexe pour une équipe d’amateurs.