Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

LA TURQUIE MENACE LA FRANCE


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Le président Turc Erdogan mène une politique expansionniste qui fait peser plusieurs risques majeurs sur les pays européens et sur la France en particulier.


Le risque principal est celui d’un chantage à l’ouverture des flux migratoires de la Turquie ou de la Libye vers l’Europe. La Turquie peut ouvrir le passage à des migrants de toutes origines. Erdogan a brandi cette menace, à plusieurs reprises, contre les pays occidentaux (Italie et Grèce en première destination, puis France et autres pays). La Turquie a déjà permis la grande vague migratoire de 2015.


Le second risque est le soutien implicite apporté au terrorisme islamiste par le gouvernement islamiste turc. Les islamistes turcs sont des musulmans sunnites comme le Groupe État Islamique. Son nouveau dirigeant serait turkmène et non plus arabe. La Turquie a fait reculer les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par la France, qui ont mené avec succès l’offensive et la victoire contre Daesh en Syrie. Les troupes turques occupent ainsi désormais des territoires au nord de la Syrie et protègent la zone d’Idlib contrôlée par des groupes islamistes.


La troisième menace porte sur la mise en cause de la pérennité de l’Otan, et, par conséquent, sur une possible rupture des alliances militaires de la France. Une frégate française a été visée par les radars de conduite de tir de bâtiments de la marine turque alors qu’elle s’apprêtait à contrôler un navire turc. Ce navire participait, de toute évidence, à une livraison d’armes interdite au niveau international à l’ouest de la Libye. La France s’est mise en retrait des manœuvres de l’Otan au large de la Libye faute d’avoir reçu un réel soutien de l’Organisation contre la Turquie. Elle reste néanmoins présente sur cette zone au titre de l’Union européenne (mission Irini).


En dernier lieu, la France est directement concernée par la menace turque qui pèse sur ses alliés : Bulgarie, Chypre et Grèce, membres de l’Union européenne. L’occupation militaire du nord de l’ile de Chypre se poursuit sans aucune perspective de solution. De plus, la Turquie cherche à mener une exploitation d’hydrocarbures, hors de ses eaux territoriales, au détriment des droits des pays riverains (dont Chypre).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que sous la direction d’un parti islamiste (AKP), le régime turc finalise son passage d’une république laïque (mise en place par Atatürk en 1922) à un état islamiste. La concentration progressive des pouvoirs par le président Erdogan a conduit à la mise en place d’un régime autoritaire en constant renforcement avec des dizaines de milliers de détenus politiques, une réduction de la liberté d’expression, une répression des organisations kurdes et des autres minorités. Ce processus n’est certes pas encore achevé (maires d’opposition élus à Istanbul et Ankara) mais les forces politiques indépendantes et les espaces de liberté se réduisent peu à peu en Turquie. La logique impériale de l’AKP (empire ottoman) lui a permis de s’allier avec un parti nationaliste radical. Il dispose ainsi de la majorité au Parlement. La situation intérieure reste très tendue entre les partis laïcs et l’AKP, entre le pouvoir et la minorité kurde (arrestations et destitutions d’élus kurdes) ainsi que les conflits entre islamistes (épuration des islamistes gülenistes après un semblant de coup d’Etat). Enfin, l’AKP est considérée comme proche du mouvement des «Frères musulmans».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) relève que le nombre des litiges entre la France et la Turquie se multiplient. La gravité de la situation est attestée par les récents propos du Président de la République à l’égard de la Turquie, dont la teneur est exceptionnelle. Il a dénoncé «la responsabilité historique et criminelle» de la Turquie qui «prétend être membre de l’Otan, (ou) en tout cas elle le revendique».


La Turquie, pays de 83 millions d’habitants, dispose de vrais atouts. Mais confrontés à de graves difficultés économiques et à des tensions internes violentes, le président Turc privilégie des interventions militaires extérieures, dont la dernière est un engagement massif en Libye. Il mise à outrance sur la carte nationaliste pour se maintenir au pouvoir. Il cultive dans l’opinion turque la nostalgie de l’empire ottoman et tente de développer les relations de la Turquie en Asie centrale avec les pays turcophones (Azerbaïdjan, Kazakhstan).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle la Droite à se mobiliser pour prévenir les menaces que la démarche politique et militaire d’Erdogan fait courir à notre sécurité et, plus généralement, à la paix. La Turquie ne fonctionne plus selon nos valeurs démocratiques et les conflits sont devenus un moteur de ce régime. Cette mobilisation doit se faire en France, mais également dans la mesure du possible avec d’autres pays européens, ce qui est aujourd’hui loin d’être acquis !