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RAOUL BETEILLE,

PRESIDENT DU COMITE D’HONNEUR DU MIL  ET ANCIEN PRESIDENT DU MIL EST DECEDE

Télécharger la communication du MIL du 18 Avril 2015

Christian Labrousse, ancien recteur, président du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) et le bureau national du M.I.L font part de leur émotion et de leur tristesse à l’annonce du décès de Raoul Béteille, ancien président du M.I.L et actuel président du Comité d’honneur du M.I.L.


Né le 1er janvier 1924 à Nîmes, Raoul Béteille a choisi d'exercer, après des études de lettres et de droit, la profession de son père : magistrat. Il a occupé les plus hautes fonctions de la magistrature française. Il a commencé comme juge suppléant à Nîmes, Il devint ensuite juge à Aubusson (1951), substitut à Avignon (1951), substitut au service de la documentation et d'études de la Cour de cassation (1957), substitut du procureur de la République de la Seine (1962), conseiller technique du garde des Sceaux (1962). Sa compétence et son aptitude à dominer les problèmes généraux relatifs à la justice ont fait de lui le collaborateur très proche de plusieurs ministres, notamment Jean Foyer et Pierre Messmer. Il fut secrétaire général du Premier président de la Cour de cassation (1963), conseiller (1967) puis président de chambre à la cour d'appel de Paris, procureur général près la Cour de sûreté de l'État (1977), directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice (1979-1981). Aux côtés du garde des Sceaux Alain Peyrefitte, il a été l’un des principaux artisans de la loi Sécurité et liberté. Il a été immédiatement révoqué après l’élection de François Mitterrand et la loi elle-même a été aussitôt abrogée. Cette abrogation a été le symbole et l’instrument de la politique de relâchement pratiquée par la gauche en matière de justice et de sécurité, avec les résultats catastrophiques que nous pouvons encore constater aujourd’hui. Il fut un opposant important à l'abolition de la peine de mort. Il fut conseiller à la Cour de cassation (1979-1990), et vice-président du Conseil de la concurrence (de 1987 à 1993). Admis en retraite de la Cour de cassation le 30 juin 1990, il devient Conseiller honoraire à la Cour de cassation.


Raoul Béteille a conquis de haute lutte un siège de député (RPR) de la Seine-Saint-Denis, siège qu’il occupa du 28 mars 1993 au 21 avril 1997. Il a battu le socialiste Gilbert Bonnemaison, député depuis 1981, qui était connu pour être l’organisateur du congrès d’Epinay (création de l’union de la gauche qui contribua à la victoire de la gauche en 1981) et par son rapport sur les questions de sécurité («Face à la délinquance : prévention, répression, solidarité» (décembre 1982) préconisant des politiques de prévention de la délinquance, en particulier dans les quartiers et la réduction des sanctions. Parlementaire exemplaire, il a acquis la considération de tous ses collègues, y compris de ses adversaires politiques. Il fut aussi conseiller municipal (RPR) d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) de 1995 à 1997


Il a rejoint le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) en 1985 en intégrant son comité d’honneur présidé par le Général Alain de Boissieu. Raoul Béteille a été président du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) du 14 septembre 1994 jusqu’au 9 janvier 2008. Ce fut un président à la fois prestigieux et actif, participant avec ardeur à tous les combats en faveur de la civilisation française, dont il était un représentant éminent et un amoureux fervent. Il jouissait d’une immense popularité auprès des militants et lui-même aimait à dire qu’il se considérait comme le premier d’entre eux.


Le 12 janvier 1999, il devint le président de l’Association des amis de Jacques Foccart (AJF). Lorsque, en 2008, il fut amené à se retirer loin du centre des décisions parisien pour rejoindre sa terre ancestrale de l’Ariège, il accepta de devenir président du comité d’Honneur du Mouvement Initiative et Liberté (MIL), fonction qu’il exerça jusqu’à son dernier jour.


Avec Raoul Béteille disparaît un grand Français, un magistrat de passion et plus particulièrement un gaulliste historique de haute tradition et de conviction. Ceux qui l’ont connu pleurent non seulement l’homme public, mais, plus encore peut-être, l’ami délicat et dévoué dont la profonde bonté avait touché tous les cœurs. Raoul Béteille a consacré sa vie à la justice, aux combats des valeurs gaullistes et au service de la France.


Le MIL présente à son épouse, à ses enfants et à toute sa famille ses très sincères et très profondes condoléances.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) met à la disposition de toutes les personnes qui souhaitent lui rendre hommage, une adresse de courriel spécifique :


hommage-beteille@lemil.org



  

Hommage à Raoul BÉTEILLE

Télécharger ce texte (journal n°314)

Télécharger le journal n°312 sur Raoul Béteille (communication du MIL)

Télécharger le journal n°313 sur Raoul Béteille (ses écrits)

Télécharger le journal n°315 sur Raoul Béteille (ses écrits - suite)

Télécharger le journal n°316 sur Raoul Béteille (les hommages reçus)

Mon cher Raoul,

Ta vie publique a tout ce qu'il faut pour faire de toi une figure exemplaire. Et pourtant, je n'ai pas envie de présenter de toi une statue impeccablement sculptée, ne serait-ce que parce qu'une statue, même admirable, a toujours quelque chose de figé, de froid, ce qui est le con­traire même de ta véritable personnalité. C'est cette per­sonnalité que je veux, incomplètement et modestement, essayer de faire revivre dans sa vérité profonde en évo­quant non seulement ce que tu as fait, mais surtout ce que tu as pensé, ce que tu as éprouvé, ce que tu as été. C'est pour retrouver cette chaleur qui était en toi que j'ai été tout naturellement porté, pour parler de toi, à m'adresser à toi.

Il faut, certes, ne pas s'en tenir à l'exemplarité de ta carrière, mais il ne faut pas pour autant la passer sous si­lence. Notre époque a, plus qu'aucune autre, besoin de modèles, et de modèles imitables. Les héros et les saints ont quelque chose d'exaltant et d'entraînant, mais ils peuvent aussi apparaître comme des figures admirables, si exceptionnelles qu'on ne croit pas avoir la force de les imiter. A certaines époques, l'éducation communément dispensée fournit à ceux qui la reçoivent une armature mentale et morale qui leur permet de se conduire spon­tanément de façon honorable. Tel n'est plus le cas au­jourd'hui. Nous avons eu le triste privilège de voir une partie de la magistrature française descendre, avec l'érection du «mur des cons», dans les bas-fonds les plus ignobles de la condition humaine tout en continuant à détenir le pouvoir de juger leurs contemporains. Pour ne pas désespérer absolument de la justice de notre pays, nous avons besoin de nous référer à un exemple comme le tien, qui nous montre qu'un magistrat d'une intégrité scrupuleuse et d'une hauteur de vue magistrale peut aussi faire une carrière brillante qui le conduit jusqu'au som­met de la hiérarchie judiciaire.

Tous les sondages montrent que l'image de la classe politique est très dégradée dans l'esprit des Français. Cette sévérité est peut-être excessive, mais c'est un fait qu'on est obligé de prendre en considération. Pendant l'autre phase de ta vie publique, celle où tu as été député à l'Assemblée nationale de 1993 à 1997, tu as été reconnu comme une sorte de modèle dans l'exercice de ta fonction en raison de la qualité exceptionnelle de tes interventions, en raison aussi de ce mélange de fermeté dans la pensée et de courtoisie dans les propos qui te valaient le respect et l'amitié de tes collègues, y compris de tes ad­versaires politiques. Si les élus étaient plus nombreux à suivre ton exemple, les travaux parlementaires seraient de meilleure qualité, les lois seraient plus judicieuses et mieux rédigées et les électeurs se sentiraient plus enga­gés dans la vie politique parce qu'ils auraient une plus haute idée de la démocratie parlementaire.

Cette conscience professionnelle exigeante dont tu faisais preuve dans tes activités officielles, tu l'appliquais tout aussi bien dans l'exercice de la prési­dence de notre mouvement. Tu y avais d'autant plus de mérite que tu ne pouvais rien y gagner pour ton intérêt personnel. Le MIL est, certes, un mouvement hautement honorable, et il suf­fit pour s'en convaincre de consulter, par exemple, la composition de son comité d'honneur, mais il est trop attaché à la recherche de la vérité et trop soucieux de pouvoir l'exprimer li­brement qu'il n'est pas le meilleur tremplin pour la satisfaction d'une ambition personnelle. Cela te convenait bien, d'ailleurs, car tu as toujours fait passer la rectitude de tes convictions avant les louvoiements qui facilitent parfois la bonne progression d'une carrière. La tienne a été brillante, mais elle l'eût été sans doute encore plus si tu avais eu l'échine plus souple et la flatterie plus répandue.

Il n'est donc pas étonnant que tu aies été, si j'ose dire, un président à part entière. Tou­jours prêt à déployer ton drapeau, tu as été à la fois un président de prestige et un président de terrain. Très assidu aux réunions du bureau national, tu nous faisais profiter de la qualité de ta réflexion, de la richesse de ton expérience, de ta connaissance des rouages de l'Etat. Et puis, au cours de ces réunions comme en bien d'autres occasions, tu faisais preuve de cette qualité d'esprit que l'on avait traditionnellement coutume de considérer comme typiquement fran­çaise, mais qui semble en voie de disparition : tu ne pensais pas qu'une discussion sérieuse sur le fond dût être pesante et sinistre dans la forme et tu avais l'art d'apporter cette touche de lé­gèreté, de bonhomie et de chaleur amicale qui rend les décisions plus faciles à prendre.

Président de terrain, tu l'étais particulièrement dans tes relations avec les militants. Sans jamais rien céder à un quelconque débraillé verbal qui eût été une forme de démagogie, tu sa­vais spontanément toucher leurs sentiments, tout simplement parce qu'ils sentaient que tu éprouvais pour eux de la considération, de l'amitié et même une véritable affection. Ce que tu aimais dans les militants du MIL, c'est qu'ils représentent une sorte de concentré de la société française dans ses profondeurs, avec toutes ses variantes et aussi son unité indissoluble. Le ci­ment de cette unité, c'est l'amour de la France et, au-delà, la volonté de se dévouer, et même de se battre, pour elle. Se battre, c'est un terme qui semble peu approprié à ces qualités de cœur, à ce goût pour les douceurs de l'amitié dont j'ai parlé à ton propos. Et pourtant, c'est bien celui qui convient, car tu étais intraitable et farouche lorsqu'il s'agissait de notre pays, de sa civilisa­tion, de son identité, de sa grandeur, de son rayonnement.

Le MIL est un mouvement qui se définit ouvertement comme gaulliste. Voilà encore un trait qui te destinait à en devenir le président. Depuis ton plus jeune âge, le gaullisme faisait partie intimement de ta personnalité politique. C'était certes pour toi une constante que tu n'aurais pas songé à remettre en cause, mais ce n'était pas une doctrine figée à laquelle tu au­rais fait allégeance par habitude. Pour toi comme pour nous, de Gaulle représente un exemple que la classe politique a tenté depuis plusieurs années de faire oublier ou de momifier tout en l'encensant en paroles, mais qui est toujours resté sous-jacent dans le cœur et dans l'esprit de la population française et qui est en train de ressurgir dans toute sa force vitale, renvoyant au rang d'étoiles mortes les idéologies desséchées du vingtième siècle qui tentent désespérément de se survivre dans le vingt-et-unième.

Tu nous as dit souvent combien tu te sentais à l'aise au sein du MIL. De notre côté, nous étions fiers que tu fusses notre président. J'espère que tu as remarqué l'imparfait du subjonctif (celui-ci parmi d'autres) et que tu le portes à mon crédit. En effet, quelle que fût l'étendue de ta bienveillance envers tes amis, il y avait au moins un domaine où ton indulgence rencontrait ses limites, et tu eusses difficilement toléré que je manquasse à la concordance des temps.

En tout cas, toi, tu n'y manquais pas. On aurait tort de ne voir là qu'un scrupule futile. Ce respect des règles de la grammaire et, plus généralement, ce souci permanent de la justesse et de la correction de la langue française n'étaient en rien une marque de pédantisme, mais ré­vélaient une volonté de respecter les fructueuses conventions de la tradition française et de puiser avidement et judicieusement dans le trésor linguistique qui a permis l'épanouissement de l'une des civilisations les plus brillantes qui justifient la présence sur terre de l'espèce hu­maine.

Tu étais par excellence ce qu'on appelle aujourd'hui un homme cultivé, ce qu'on aurait appelé aux siècles classiques un honnête homme. Cette culture dont tu étais pétri, ce n'était pas une décoration supplémentaire ornant ta boutonnière, encore moins une manière de faire étalage de connaissances impressionnantes. C'était une nourriture substantielle composée de la sagesse accumulée au cours des siècles par les plus grands esprits, exprimée sous sa forme la plus parfaite et que tu avais intimement assimilée.

Sur les préoccupations plus proprement spirituelles, tu faisais preuve d'une grande pu­deur qui ne pouvait pas se confondre avec de l'indifférence. Tu n'avais pas la foi du charbon­nier, et tu le regrettais, mais tu proclamais haut et fort que le christianisme était à la racine et au cœur de la civilisation française et, pour cette cause-là, ton engagement était entier et iné­branlable.

Tu étais un homme de cœur, ta pente naturelle te portait vers la compassion, ton amour pour les animaux, et en particulier pour la douceur des chats, n'avait rien d'affecté et pourtant tu avais horreur des dégoulinades sentimentalo-humanitaires dans lesquelles se vautrent avec complaisance nos contemporains. Lucide connaisseur de la nature humaine, tu savais que l'angélisme utopique était une faiblesse qui pouvait engendrer des conséquences catastro­phiques car, comme l'avait dit Pascal, «le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête».

Tu assumais pleinement tes choix. Tu revendiquais la part que tu avais prise dans l'élaboration de la loi Sécurité et liberté, présentée par Alain Peyrefitte. Aux bonnes âmes qui s'offusquaient qu'elle eût un caractère répressif, alors qu'il eût été de bon ton de favoriser la prévention, tu répondais que la première mesure de prévention, et la plus efficace, était d'inspirer aux délinquants et criminels potentiels la crainte d'une répression immédiate et ri­goureuse. La sagesse de cette position a été, comme on l'a vu, confirmée a contrario par Mitter­rand et les socialistes, qui se sont empressés d'abroger cette loi, avec des résultats dont nous voyons encore aujourd'hui la terrible nocivité.

Autre question, encore plus sensible, celle de la peine de mort. Alors qu'on fait presque unanimement de Robert Badinter une sorte de saint laïque pour l'avoir abrogée, alors que son maintien est considéré quasi officiellement comme une marque de barbarie, tu t'es officielle­ment prononcé en sa faveur, à peu près seul parmi les gens de ton milieu et de ta notoriété. Tu l'as fait non pour satisfaire quelque tendance personnelle à la cruauté, mais parce que, ayant pris connaissance des études les plus objectives et les plus rigoureuses, tu avais conclu que l'application de la peine de mort permettait de sauver plus de vies innocentes qu'elle n'entraînait de morts de criminels. La rigueur bien appliquée est plus juste et plus «écono­mique» que le laxisme pseudo-humanitaire.

Il est une expression qui semble presque devenue caduque, à notre époque d'individualisme et de communautarisme larvé, mais que tu ne refuserais sans doute pas, c'est celle de grand serviteur de l'Etat. Tous les mots comptent. Tu as toujours exercé tes fonctions en te considérant comme étant au service d'une cause qui te dépassait. Cette cause, c'est évi­demment, au stade ultime, la France, mais il est dans le génie de notre pays de s'être construit et de subsister contre toutes les forces centrifuges grâce à cet instrument complexe et irrem­plaçable dans ses fonctions régaliennes qu'est l'Etat. Quant à la grandeur, elle s'applique non seulement à l'importance des fonctions que tu as exercées, mais à l'esprit dans lequel tu les as conçues.

Ceux qui te connaissent adhèrent à cette formule, mais, pour eux, ce n'est pas l'essentiel. Ce qui s'impose aujourd'hui à eux, avant toutes autres considérations, c'est le chagrin. Ce qui subsistera toujours, c'est le souvenir d'un homme dans ce qu'il a d'unique et singulier, un homme de bien, un homme de cœur et surtout un ami, un ami pour tous, mais un ami parti­culier pour chacun d'entre nous.

Jacques ROU­GEOT est professeur émérite de langue française à l'université de Paris-Sorbonne, président du comité d'honneur de l'UNI et vice-président du MIL.

Information sur le MIL

CHARLES PASQUA,

UNE VIE AU SERVICE DE LA FRANCE ET DU GAULLISME

Télécharger la communication du MIL du 29 juin 2015

Christian Labrousse, président du M.I.L et le bureau national font part de leur très vive émotion et de leur tristesse à l’annonce du décès de Charles Pasqua, militant gaulliste depuis son plus jeune âge.


«On ne comprend rien de moi si l’on ne comprend pas que je suis un militant», avait coutume de lancer Charles Pasqua. Pour comprendre ce qu’il voulait alors dire, il faut d’abord revenir aux 15 ans de ce petit-fils de berger corse, de ce fils de policier, et sentir le soleil et les parfums de Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Le jeune Charles y est né le 18 avril 1927, dans une famille de patriotes farouches, comme le sont parfois les Corses.


Après l’invasion de la zone libre par les armées nazies en novembre 1942, il s’engage dans la Résistance, sous le pseudonyme de Prairie. En fait, son père, André, est déjà membre d’un réseau et établit de fausses cartes d’identité de son commissariat. De son côté, Charles fait partie d’un groupe de jeunes gens qui rejoindront bientôt la France libre du général de Gaulle. De là datera son attachement à l’homme du 18 Juin, qu’il rejoindra après la guerre, dès sa fondation en 1947, le RPF. Il a repris ses études, passé son bac et une licence de droit.


Ensuite, Charles Pasqua intègre l’entreprise Ricard. Il va être bombardé inspecteur des ventes en Corse, puis grimper tous les échelons jusqu’à la direction générale des ventes en France et à l’exportation, en 1962, naviguant de la Corse à Marseille pour atterrir à Paris. En 1967, il est devenu le numéro deux du groupe Ricard jusqu’en 1969.


En 1947, sous le parrainage de Jacques Foccart, est créé le service d’ordre du RPF par Dominique Ponchardier et son adjoint Pierre Debizet, ainsi que Paul Comiti. Puis il se transformera en association de fait en 1958, le Service d’action civique (SAC). Cette association sera créée officiellement le 15 décembre 1959 puis déclarée à la préfecture de Paris le 4 janvier 1960. Pierre Debizet a été le premier président en 1959-1960 et  démissionnera à cause de la politique algérienne. Ensuite, Paul Comiti en fut le président du 1er avril 1960 à 1969. Charles Pasqua a rejoint l’association fin 1962 et la quittera à l’automne 1969. Il sera nommé Vice-président début 1965 et il intégrera le Bureau national à partir de 1967 jusqu’au retour de Pierre Debizet le 3 octobre 1969. Charles Pasqua sera un des organisateurs, grâce aux militants civiques, de la manifestation raz-de-marée gaulliste du 30 mai 1968 sur les Champs-Elysées.


Ces derniers titres furent : ancien ministre d’Etat, ancien président d’honneur du conseil général des Hauts de Seine, parlementaire honoraire.


Il a assumé de très nombreuses responsabilités, notamment :  Ministre d'État ; Ministre de l'Intérieur de 1986 à 1988 et de 1993 à 1995 ; Député des Hauts-de-Seine de 1968 à 1973 ; Député européen de 1999 à 2004 ; Conseiller régional d'Île-de-France ; Président du conseil général des Hauts-de-Seine (de 1973 à 1976 puis de 1988 à 2004) ; ancien conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine ; ancien Sénateur des Hauts de Seine (du 11 mai 1988 au 29 avril 1993 puis de 1995 a 2011).


Malgré toutes ces fonctions, Charles Pasqua est resté le premier des militants. Il a été de tous les combats pour les valeurs gaullistes et la France. Il était un grand patriote. Il avait ardemment combattu le Traité de Maastricht.


Sur France Info jeudi 5 juin 2015, Charles Pasqua a parlé de son engagement dans la Résistance en déclarant «L'essentiel, c'est la capacité de refuser ce qui apparaît au plus grand nombre inévitable». Certaines de ses formules ont marqué l’opinion : «Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent», «La politique, ça se fait à coups de pied dans les couilles», «On est plus fidèle à sa nature qu’à ses intérêts» , «il faut terroriser les terroristes».


Gaulliste sincère, militant engagé, Charles Pasqua était membre du comité d’honneur du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L), nous avons mené de nombreux combats ensemble. Il a de nombreuses fois pris la parole dans les conventions nationales de notre mouvement. Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) perd l’un des siens et la France perd un grand serviteur.

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LE MIL DANS L'OPPOSITION A MACRON

Télécharger la communication du MIL du 16 mai 2017

Télécharger le journal du MIL

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se range dans l'opposition à Macron.


Le programme social-démocrate de Macron a pour objet de poursuivre la politique de Hollande. Nous avons largement dénoncé le contenu de ce programme depuis de très nombreux mois.

Emmanuel Macron a bien réaffirmé qu'il n'y aurait aucun changement dans son programme. Les choses sont donc très claires.


Son parti politique, En Marche, s'est engagé dans une récupération des élus et candidats à titre individuel. Il appelle aux défections des élus d’autres partis ce qui est un mode d’action digne de la IVème République. Beaucoup de manœuvres sont engagées et divers réseaux d'influence se trouvent mobilisés pour bricoler pour Macron une majorité absolue en juin.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) s'engage pleinement dans une participation à la campagne des législatives en faveur des candidats gaullistes républicains qui se positionnent sans aucune ambiguïté dans l'opposition au programme de Macron.


La nouvelle Assemblée nationale va être constituée d’un groupe social-démocrate macroniste et, probablement, de quatre groupes d'opposition : l’Union de la droite et du centre, la gauche radicale, le parti socialiste et le Front National. ‎


Le groupe pro Macron disposera probablement d'une majorité relative et, en fonction de son nombre d'élus, tentera de gouverner seul (en l'absence d'alliance des oppositions) ou bien se trouvera contraint de convenir d'une alliance avec le groupe du Parti socialiste et un groupe de députés du centre et de droite.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu'une nouvelle période politique s'ouvre au terme des élections de 2017. Elle doit être l'occasion, dans les prochains mois, d'une reconstruction de la droite républicaine, qui a vocation à gouverner le pays et mener une politique d'alternance à la gauche. Un diagnostic préalable complet sur le parti «Les Républicains» apparaît indispensable pour tourner la page de la défaite du premier tour de la présidentielle. Cette rénovation du parti doit porter à la fois sur les objectifs, les idées et les valeurs, les adhésions, les modes d'action et en dernier lieu les personnes. Il semble impératif de revenir aux fondamentaux du fonctionnement d'un parti politique ayant l'ambition de rassembler et de disposer d'un nombre important d'adhérents actifs et d'être le premier parti de France (par le nombre de cotisants et de militants). Les militants de terrain ont trop souvent été oubliés pour les remplacer par des prestataires de services.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite participer activement à la reconstruction de la droite républicaine et gaulliste sur les éléments de programme existant et sur un positionnement de droite sans ambiguïté. C'est ce qu'attendent les électeurs de droite et de centre droit.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) lance une campagne militante sur le thème : «Législatives : il faut des gaullistes républicains».

  

LA FRACTURE SOCIALE EST TOUJOURS LÀ

Télécharger la communication du MIL du 19 janvier 2018

La «fracture sociale», développée par Jacques Chirac et conceptualisée par Philippe Seguin durant la campagne électorale de 1995, n'a pas cessé de se développer au cours de ces dernières décennies, en particulier depuis la grave crise économique de 2008. La population ayant un emploi a diminué sur ces dix dernières années, tandis que la population active a augmenté du fait d’une démographie positive et de la modification de l'âge de départ à la retraite et du nombre de trimestre nécessaire. Un français sur dix est aujourd’hui inscrit à Pôle emploi (6.600.000 inscrits du 67 millions d’habitants) et c’est, sans compter tous ceux qui pourraient être inscrits, mais qui ne le demandent pas faute de bénéficier d'indemnisation-chômage. Sont notamment ainsi non-inscrits à Pôle emploi de nombreux jeunes (à l’issue de leurs études) et une part importante des allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA). La proportion des Français, sans aucune ressource, en situation précaire (contrats courts successifs ou temps partiel à horaire réduit) ou disposant de ressources inférieures au seuil de pauvreté, est inacceptable. 


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce l'orientation présidentielle qui joue pour «ceux qui réussissent» par rapport à «ceux qui ne sont rien». Les propos du Président tenus au cours des mois passés montrent un certain désintérêt, voire du mépris, à l’égard de certaines catégories populaires.


Il vise explicitement une population privilégiée de hauts-cadres ou startuppers à vocation internationale, profitant largement de la mondialisation, mais également tous ceux qui aspirent à entrer dans cette catégorie, même si la plupart n’y appartiendront jamais ! Force est de constater que la grande majorité des Français ne bénéficient pas de ce type de situation.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), en tant que mouvement gaulliste, appartient à la tradition d’une droite républicaine qui milite pour la justice sociale. Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la principale priorité pour sortir de la situation présente réside dans la recherche du plein emploi. Aujourd’hui, Macron ne vise pas le plein emploi à la fin de son quinquennat, mais, au mieux, une légère baisse du taux de chômage. Il a accepté de renoncer au combat du plein emploi et d’abandonner une partie de la population considérée comme «inutilisable» dans la société qu’il veut créer. L’État devrait encourager certaines initiatives économiques par une politique volontariste, encore faut-il qu’elles profitent à la France (c’est-à-dire en premier lieu aux secteurs de production : agriculture, construction, industrie et numérique et de recherche) et, parallèlement, il ne doit pas oublier tous les autres citoyens.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) reproche à Macron de proposer des équations qui n'ont pas de solutions. Macron n’est pas dans le vrai. Après des lois permettant une communication consensuelle (moralisation politique), il a fait adopter les ordonnances sur le travail qui ne devraient créer, au final, aucun emploi significatif. Il est en train d'abandonner les promesses d'indemnisation chômage fait aux indépendants et aux salariés démissionnaires. Sa réforme du mode d'entrée à l'université va mener, en 2018, à des tensions fortes au niveau de la jeunesse et des familles, sans régler les problèmes sur le fond.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que les victimes de la politique actuelle seront les plus démunies, les jeunes à l’entrée dans la vie active, les retraités (augmentation de leur CSG), mais aussi les Français des classes moyennes, dont les impôts et taxes s’accroissent et vont encore s’accroitre. 


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que les clés à la situation actuelle résident dans la priorité absolue à accorder à la création de nouveaux emplois, combinée à la baisse des prélèvements obligatoires (profitant aux personnes qui paye des impôts). Ainsi, une part importante des «sans-emploi» sortiraient de la précarité et trouveraient un projet d’avenir et les classes moyennes verraient leurs revenus augmenter au travers de la baisse de la pression fiscale. Une politique de solidarité efficace pourrait être assurée au profit des personnes en transition professionnelle et des personnes trop éloignées de l’emploi (personnes âgées, malades ou handicapées). Les salariés doivent bénéficier d’un intéressement, de systèmes de participation et d’un accès à l’épargne salariale.


Si la droite républicaine veut reprendre le pouvoir politique, il faut qu’elle s’engage totalement sur le terrain du pouvoir réel sans oublier qu’il faut enfin s’attaquer réellement à la fracture sociale entre Français, sans lâcheté, ni perte de mémoire. La reconquête ne peut que passer par le peuple de droite et par les gaullistes.

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LES VALEURS DE LA DROITE RÉPUBLICAINE SONT GAULLISTES

Télécharger la communication du MIL du 23 mars 2019

La droite républicaine défend des valeurs qui sont celles d’une droite de convictions. Elles se traduisent par les choix politiques concrets suivants (liste non limitative).


Le premier axe porte sur la défense des institutions de la Ve République et la capacité de l’État à exercer son autorité. Il passe aujourd’hui par la défense de l’indépendance nationale (international, diplomatie) et la lutte contre les diverses ingérences étrangères ; la sécurité intérieure (police et justice) et extérieure (diplomatie et défense) ; une lutte déterminée contre l'islamisme ; la défense de l’identité nationale (langue, culture, traditions, histoire) ; le caractère indivisible et universel de la République ; la lutte contre tous les communautarismes ; le contrôle des migrations et des frontières ; la défense de l’Union européenne constituant une Europe des Nations centrée sur quelques compétences importantes.


Le second axe consiste à engager la baisse des dépenses publiques et de la pression fiscale (taxes et impôts) sur les particuliers et les entreprises pour relancer une politique économique et sociale répondant aux besoins des Français et comprenant : un développement économique par la recherche et l’innovation ; l’exercice de la liberté économique par des initiatives et la création d'entreprises ou d'associations ; le lancement de grands projets nouveaux (immobilier, infrastructures, transport, productions nouvelles, nouvelles entreprises permettant de disposer de l’indépendance technologique).


Le troisième axe concerne la défense des intérêts communs à tous les Français avec en premier lieu une politique de plein emploi favorisant travail et pouvoir d'achat ; la promotion de la famille et de la natalité (enfants, solidarité intergénérationnelle) ; une politique de santé publique et la prévention des risques (lutte contre la pollution) ; une politique efficace de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle répondant aux enjeux actuels ; une politique de solidarité et de justice sociale en faveur des inactifs : jeunes sans emploi, chômeurs, personnes en situation de handicap, retraités et dépendance ; une réelle défense du patrimoine et de l’environnement.


15 PRIORITÉS RÉPONDENT À L’ESPRIT DU GAULLISME.


Parmi ces orientations politiques que nous partageons, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime, pour sa part, que plusieurs points constituent des priorités correspondant à l’esprit et aux enseignements du général Charles de Gaulle.


La caractéristique de l’esprit gaulliste réside dans une approche politique globale et pragmatique sur les questions majeures au-dessus des partis, des syndicats, des groupes de pression, des communautarismes, des confessions, etc.


-Défendre l’esprit des institutions de la Ve république et la capacité de l’État à exercer son autorité. L’esprit gaulliste appelle, dans notre pays, à l’existence d’un pouvoir exécutif fort et stable exercé par des femmes et des hommes de talent, dans le cadre des institutions mises en place par de Gaulle.


-Veiller à l’indépendance de la France et contrer tous les types d’ingérences extérieures. Le refus de la soumission de la France à des organismes supranationaux, ou des puissances étrangères, étatiques, économiques et financières, reste un élément fondamental de l’esprit gaulliste.


-Assurer la sécurité intérieure et extérieure. L’esprit du gaullisme appelle à combattre les menaces individuelles et collectives vis-à-vis des personnes, de l’État et des entreprises, y compris le pillage et l’espionnage industriel.


-Défendre l’identité nationale et notre patrimoine historique : monuments, langue, culture, nature (biodiversité), paysages. Le gaullisme est par nature intimement lié à la sauvegarde de la France.


-Lutter contre tous les communautarismes. L’esprit gaulliste vise au rassemblement de tous les Français au-delà des clivages politiques, syndicaux, locaux, religieux pour obtenir un dépassement et parvenir à rétablir la confiance de l’ensemble des citoyens vis-à-vis de leurs dirigeants politiques.


-Contrôler les migrations et nos frontières. L’esprit gaulliste défend les intérêts des Français et de la France. Pour cela il faut un retour à nos frontières pour contrôler les personnes et les marchandises à l’entrée de celle-ci.


-Baisser les dépenses publiques de l’État et des collectivités publiques ainsi que les impôts et les taxes sur les particuliers et les entreprises afin de relancer une politique économique et sociale répondant aux besoins des Français. L’esprit gaulliste défend le principe de l’équilibre budgétaire et un niveau de prélèvement raisonnable.


-Assurer la liberté économique par des initiatives, la recherche et le lancement de grands projets dans les domaines du nucléaire, du spatial, du médical, du numérique. L’esprit gaulliste affirme le rôle et la responsabilité de l’État dans le développement économique.


-Atteindre le plein emploi en augmentant de deux à trois millions le nombre de salariés et d’indépendants pour que le nombre des actifs soit en mesure de porter la société y compris les non actifs. L’esprit gaulliste est attaché au travail pour tous et à la reconnaissance du mérite pour assurer l’équilibre de la société.


-Développer une meilleure association capital-travail. L’esprit gaulliste juge qu’employeurs et travailleurs doivent pouvoir partager un pourcentage des profits de leur entreprise par des dispositifs opportuns.


-Promouvoir la famille et la natalité pour maintenir et renouveler notre population. La famille est considérée, dans l’esprit gaulliste, comme le noyau de la société. Le retour à une politique nataliste, destinée à tous les Français, reste une priorité.


-Transformer l’éducation nationale, l’université et la formation, pour répondre aux besoins du XXIe siècle. L’esprit gaulliste les considère au cœur de l’intervention de l’État vis-à-vis des familles et de la jeunesse. De même, l’engagement et l’entrée dans la vie active de la jeunesse est une priorité majeure.


-Assurer une solidarité en faveur des personnes en difficulté (jeunes, chômeurs, personnes âgées ou handicapées, fin de vie). L’esprit du gaullisme affirme la nécessité de la solidarité nationale conduite par l’État à destination des personnes les plus faibles et les plus en difficulté dans la société.


-Défendre une vision internationale universelle. L’esprit gaulliste porte une vision internationale en faveur de la liberté et de la paix. Il professe un refus viscéral des totalitarismes : communistes, puis nazis, et, aujourd’hui, le totalitarisme animé par l’idéologie islamiste intégriste.


-Réaliser le rassemblement des Français. Le projet politique gaulliste consiste à rassembler les citoyens sur de grands projets partagés, au-delà des clivages partisans. Il impose de faire évoluer la manière actuelle de faire de la politique. Le peuple de France aspire au rassemblement sur les grandes questions.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) désire participer et contribuer au débat sur les priorités politiques qu’attendent aujourd’hui les Français pour proposer à terme une offre politique de gouvernement.

  

LA DROITE RÉPUBLICAINE DOIT ÊTRE GAULLISTE ET DANS L’OPPOSITION

Télécharger la communication du MIL du 6 juin 2019

Le résultat de l’élection européenne de 2019 a déstabilisé, dans l’immédiat, la Droite républicaine. Même s’il s’agit là d’un résultat de circonstance, sur un scrutin particulier, il s’avère révélateur de nombreuses tensions et ambitions. Ces derniers jours, la profusion de déclarations de responsables politiques, mais aussi de militants choqués, la démission de certains ou de certaines, conduisent à une impression de confusion et de chaos.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite d’abord remercier Laurent Wauquiez. D’abord, il a été élu par les militants LR qui ont, ainsi, nettement montré la ligne politique qu’ils voulaient voir défendue. Ensuite, il a été élu président de la région Auvergne-Rhône-Alpes sans aucun bidouillage. Nous voulons le remercier car, avec lui, nous avions beaucoup échangé et avions signé, de nouveau, pour notre mouvement, un accord comme personne morale associée (PMA) aux LR. Dans le cadre de cet accord, il y a, en autre, la présence de dix de nos représentants au Conseil national et d’un de nos représentants au Bureau politique des Républicains.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme sa critique de la politique menée par Macron et son gouvernement : absence de réduction de la dépense publique, réforme de l’assurance chômage, non contrôle de l’immigration clandestine, projet de loi bioéthique (PMA sans père), réforme constitutionnelle avec instauration d’une proportionnelle partielle, nouvelles taxes, augmentation de l’électricité, etc. Notre opposition à la politique du gouvernement reste inchangée, car Macron n’a aucunement changé de ligne. Les élus qui s’affichent «Macron compatible» devront assumer leur choix en défendant la gestion Macron.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu’il faut apporter un soutien actif à tous nos élus, dans les débats parlementaires et ailleurs, au cours des mois qui viennent. Il importe de soutenir les actions de nos députés et de nos sénateurs et de les faire valoir auprès des citoyens. Il s’agit de contribuer à la visibilité politique et médiatique des actions de la Droite et du Centre pour affirmer la permanence de la Droite républicaine et appeler au rassemblement. Le choix des futurs «chefs» en découlera. Les groupes à l’Assemblée nationale et au Sénat doivent être, notamment, un des points de départ de la reconstruction et aussi de l’élaboration d’un programme d’action, de gestion et de défense des valeurs que nous défendons. Pour voter la Droite républicaine, il faut que les Français sachent ce pourquoi nous nous battons.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que la détermination de la ligne politique et du projet de la Droite et du Centre priment avant tout. Défendre nos idées et nos valeurs avec conviction et pédagogie pour rassembler à droite. Contribuer à la réflexion sur le projet commun qui unit les gens de droite. Décider quelles priorités doivent être retenues pour la France et bien les expliquer aux électeurs. C’est en s’appuyant sur les militants et l’action militante qu’il sera possible de toucher un grand nombre de personnes. Pour surmonter la situation actuelle, la Droite républicaine doit défendre des valeurs gaullistes et continuer à affirmer clairement sa place dans l’opposition à Macron.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle quels sont nos adversaires. L’adversaire principal est la gauche sociale-démocrate de Macron (Lrem-Modem) qui mène une politique sans débouchés. La communication gouvernementale, avec le soutien de journalistes, a égaré, pour un temps, des électeurs de droite et du centre. Il convient d’expliquer pourquoi ils se sont égarés. Un autre adversaire est constitué par l'écologie radicale anticapitaliste et les partisans de la décroissance. Ils représentent, sous un «masque vert», le nouveau visage de l’extrême gauche traditionnelle (marxiste), de même, sur un autre plan, la mouvance d'ultra gauche fait peser sur la République, les élus et les citoyens, un risque concret du retour de la violence politique en France.


  


VI­GILANCE & AC­TION - N° 397  SEPTEMBRE - OCTOBRE 2019

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      EN MÉMOIRE DE NOTRE AMI, LE PRÉSIDENT JACQUES CHIRAC

Communication du MIL du 26 septembre 2019

Jacques Chirac, président de la République française de 1995 à 2007, est décédé le 26 septembre 2019, à l'âge de 86 ans.


Jacques Chirac a entamé sa carrière sous le Général de Gaulle, dont il aura été un jeune Secrétaire d'État aux Affaires sociales (1967-1969).


Jacques Chirac aura marqué l'histoire de la Ve République, d’abord comme député de Corrèze, puis ministre, puis Premier ministre de Giscard d’Estaing (1974-1976) et de François Mitterrand (1986-1888), Maire de Paris (1977-1995) et, enfin, comme Président de la République (1995-2007).


Sa notice biographique est présente dans tous les médias ; nous n’y revenons pas aujourd’hui. Quant aux commentaires détaillés sur la politique qu’il a menée, ils relèvent désormais de l’histoire.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite juste rappeler plusieurs moments forts, parmi beaucoup d’autres, intervenus durant 40 années entre 1967 et 2007 :


1. La création du Rassemblement pour la République (RPR) en 1977, que Jacques Chirac a fondé et qui sera un grand rassemblement populaire de la droite gaulliste et républicaine pendant 25 ans (1977-2002).


2. La victoire aux législatives de 1986 sur un programme de droite mettant un terme à la triste période d’Union de la gauche (1981-1986) et imposant une franche alternance politique.


3. La victoire à l’élection présidentielle de 1995, dans des conditions difficiles, face à Lionel Jospin après une campagne menée sur la «fracture sociale».


4. Son refus, en 2003, d’engager la France dans la seconde guerre d’Irak jugeant que cette intervention n’était pas justifiée. Il a illustré brillamment la politique d’indépendance nationale dans la lignée du Général de Gaulle.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate l’hommage unanime rendu par les responsables politiques, de toutes tendances politiques, et par de nombreuses personnalités. Les uns sont dignes et respectueux, mais d’autres mènent des tentatives obscènes de récupération politique, alors qu’ils n’ont jamais eu aucune affinité ni avec Jacques Chirac ni avec le gaullisme (par exemple Macron).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) tient à souligner combien les Français ont pu apprécier le caractère exceptionnellement humain et sympathique de Jacques Chirac. Le lien qu’il est parvenu à tisser avec les Français venait de son profond amour du peuple et de la France, et de son écoute, au-delà de toute autre considération. Sa compréhension de la réalité politique, économique et sociale lui venait d’un travail forcené, de contacts humains nombreux et d’un engagement politique conduisant à la connaissance.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a soutenu, dès sa création en 1981, Jacques Chirac dans tous les scrutins, dont la présidentielle de 1995 contre Édouard Balladur. Grâce à Jacques Foccart, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a pu faire de nombreuses campagnes militantes pour Jacques Chirac et sa majorité, de la Ville de Paris à la Présidence de la République (voir slogans) et participer au bon déroulé des réunions publiques (sécurité, collages, accueil, ..). Nous aurons prochainement l’occasion de revenir sur une petite partie des actions concrètes que nous avons menées.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a été écouté par Jacques Chirac et souvent entendu. Certains de nos membres ont ainsi fait partie de ses équipes ; certains ont assumé des responsabilités (ministres, élus, conseillers, recteurs, etc.).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) tient à présenter toutes ses condoléances à la famille et aux proches de Jacques Chirac et les assure de sa profonde tristesse. Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a toujours été fidèle et saura rester fidèle au souvenir de l’homme proprement dit, du responsable politique et à l’action qu’il a pu mener.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) met à la disposition de toutes les personnes, qui souhaitent écrire un hommage, une adresse de courriel hommage-a-Jacques-Chirac@lemil.org . Nous publierons certains de ces hommages.


QUE DEVONS-NOUS RETENIR, NOUS MILITANTS DU M.I.L.

DE JACQUES CHIRAC ?


De notre engagement civique à ses côtés, derrière lui, durant 30 ans.


Que devrons-nous retenir quand le bruit autour de sa disparition se sera tu ?


Ce que nous retiendrons de lui sera la base de nos combats de demain, car ces combats devront incarner le combat de résistance, combat gaulliste dont Jacques Chirac fut l’héritier, après Georges Pompidou. L’un et l’autre ayant perpétué cet esprit de résistance, cet esprit de rassemblement que le général de Gaulle avait insufflé à notre pays.


Ce bruit, qui va se taire après l’émotion considérable causée par sa disparition, rappelle le chef d’un immense rassemblement qu’il fut, mais ne doit pas nous empêcher de nous souvenir demain de l’homme d’État, des principes fondamentaux qui ont guidé son action, et qui sont les principes fondamentaux pour lesquels, sans relâche, sans hésitation, nous avons choisi de mettre notre action à son service.


Jacques Chirac pour nous ce sont 5 principes:


Jacques Chirac, c’est l’attention aux plus faibles, portant haut ainsi le principe de solidarité nationale qui doit être l’un des ciments de notre pays, sans lequel il ne reste que des individus aux intérêts égoïstes et antagonistes.


Jacques CHIRAC, c’est ce souci permanent de la grande fragilité de notre tissu social, ce tissu social qui, dans l’histoire de notre pays, s’est déjà déchiré, car nous sommes un pays dont les soubresauts peuvent être terribles; ce tissu social qui a, jusqu’alors, été préservé par les principes issus de la Résistance.


Jacques Chirac, c’est un homme de rassemblement, rassemblement de sa famille politique, rassemblement des Français, à l’opposé d’un homme de parti, d’un homme de clan.


Jacques Chirac, c’est un homme de paix, dont l’immense culture et la grande connaissance des courants qui traversent notre planète le firent se dresser seul contre tous, contre une aventure terrible dont le monde subira longtemps les conséquences, refusant que la France participe à l’aventure irakienne.


Mais ce refus de la guerre n’empêchait nullement une volonté farouche de faire parler les armes s’il le fallait comme cela fut le cas en Bosnie, car justement, il fallait défendre la paix par les armes.

Homme de paix, Jacques Chirac savait combien la France occupait une place singulière dans le monde et combien cette place nécessitait une défense farouche de son indépendance nationale.


Et, ne l’oublions pas, Jacques Chirac, il y a 23 ans, déclara à la face du monde que notre planète brûlait.

Pour nous militants du Mouvement Initiative et Liberté (MIL), quels que soient nos âges, héritiers de ceux qui, hier, servirent le général de Gaulle, puis Georges Pompidou, héritiers de ceux dont le désir d’action et l’engagement civique ne se démentirent jamais, jacques Chirac fut le dernier président de la République gaulliste.


Et nous sommes fiers de l’avoir servi.



CHIRAC et NOUS

par Raoul BéTEILLE, député RPR et président du MIL


Les relations de Jacques CHIRAC et du MIL composent une histoire déjà longue. Et ce n'est pas par hasard. Quand on réfléchit à ce que nous sommes profondément, à notre raison d'être, on s'aperçoit que, Jacques CHIRAC et nous, nous étions destinés à nous rencontrer et à faire route ensemble.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) porte un titre superbe. On n’y pense pas assez. Le second terme arrive tout droit de notre devise républicaine pour couronner et magnifier le premier. Libres de nos initiatives, nous sommes des citoyens actifs, créateurs, enrichissants. Nous sommes en particulier de vigoureux soldats de la liberté, précisément. Ainsi, c’est la liberté qui nous donne la force et la volonté de la servir. "Initiative et Liberté" est donc une formule qui, si l’on peut dire, tourne avec harmonie sur elle-même comme les beaux vases de l’antiquité. Et voici, en outre, qu’elle propose aux mânes du Général une sorte d’offrande assez précieuse : il se pourrait que tous les Français ne soient pas des veaux.


Ce n’est pas tout ! Les initiales MIL forment un sigle qui nous apporte lui-même autant de joies que de devoirs. La fécondité de la graine nous est offerte, attribuée. Mais aussi, par un de ces miroitements du verbe qu’aimaient tellement nos plus anciens poètes, "MIL" nous suggère encore, avec force, d’être ce que nous sommes : des "militants", c’est-à-dire des soldats. Des soldats de la liberté et de la République. Nous voilà donc fermement guidés vers notre raison d’être, aussi bien par l’abréviation que par le développement de ce qui est un peu comme notre raison sociale.


Les militants, les soldats, ont un devoir : la fidélité et la volonté de vaincre. Ils ont un secret : avoir raison avant les autres (encore une autre acception de ce mot si français de raison !) de manière à forcer littéralement la victoire. Nous avons la force, la fidélité et la raison.


C’est pourquoi nous avons été tout de suite partisans de Jacques Chirac avant même les débuts de l’embrouille : c’était une question de fidélité. Nous nous sommes ensuite moqués  des sondages. Ce qui comptait, pour nous, soldats, c’était le travail bien fait et la volonté de le faire. Nous l’avons fait tout de suite avec passion. Notre soutien sans faille s’est exprimé par une succession ininterrompue de slogans qui sont dans toutes les mémoires et, sur le terrain, d’actions destinées à convaincre. Nous avons accompli notre tâche. Maintenant, la victoire est à notre portée. Elle est à la portée de celui que nous avons soutenu.


Nous avons toujours été à ses côtés, nous restons et resterons à ses côtés. Nous ferons tout pour que, le 7 mai, Jacques CHIRAC et nous, nous soyons victorieux ensemble. Victorieux pour la grandeur et la pérennité de la France.


Extrait de Vigilance & Action N° 84 de mai 1995



Message de JACQUES CHIRAC aux militants du M.I.L.

Convention Nationale, samedi 1er & 2 décembre 1990


Vous avez bien voulu m'inviter à prendre la parole à l'occasion de la convention nationale que vous tenez les 1er et 2 décembre prochains. Je suis très sensible à votre invitation et je vous en remercie vivement. Des obligations contractées antérieurement ne me permettent pas d'être présent parmi vous comme je l'aurais souhaité, mais je tiens, par ces quelques mots, à vous témoigner l'intérêt que je porte à votre mouvement et le prix que j'attache à votre action.


Soyez assurés d'abord que je n'oublie pas les combats que nous avons menés ensemble au service de la France. Dans des circonstances difficiles, vous avez prouvé que vous saviez prendre courageusement vos responsabilités. Votre présence sur le terrain a montré que vous étiez un vrai mouvement de militants, réunissant des hommes et des femmes décidés à s'engager sans compter pour les causes auxquelles ils croient. J'ai pu apprécier personnellement leur ardeur, leur dévouement et aussi la qualité de leur activité.


Cette collaboration qui existe entre nous se réalise de la façon la plus naturelle puisque nos actions sont parfaitement complémentaires. Vous avez choisi de ne pas jouer directement le jeu politique, en particulier sous sa forme électorale. En revanche, vous accomplissez en profondeur un travail original et nécessaire. Trop longtemps, nos adversaires ont détenu une sorte de monopole de l'action au jour le jour sur les divers terrains de l'activité nationale. Vous vous employez à combler cette lacune qui existait de notre côté. Vous avez déjà atteint un stade de développement remarquable et je souhaite très vivement que vous puissiez poursuivre et amplifier votre tâche. Vous trouverez toujours en moi le soutien que je serai en mesure de vous apporter.


Le programme de votre convention montre que vous êtes vigilants sur les dangers les plus graves qui nous menacent aujourd'hui. Vos principes et votre action sont toujours inspirés par votre amour de la France. À ce titre, vous êtes particulièrement préoccupés par les dangers qui pèsent sur notre identité nationale. Vous avez déjà agi dans ce domaine en faisant signer avec succès un manifeste contre le droit de vote aux immigrés.


Vous savez sans doute que le RPR a lancé, à mon initiative, une grande campagne pour demander aux Français d'user de leur droit de pétition et de dire non au vote des étrangers immigrés. Je suis heureux de vous confirmer que cette campagne a rencontré une adhésion massive puisque nous avons recueilli près d'un million de signatures.


Dans ce domaine, comme pour toutes les questions importantes, la politique du pouvoir socialiste va à l'encontre de l'intérêt national. Outre que le gouvernement, par son inaction, laisse la situation s'aggraver chaque jour, n'oublions pas que l'octroi du droit de vote aux étrangers figure dans le programme socialiste et que Monsieur Mitterrand ne manque pas une occasion de rappeler qu'il y demeure favorable contre vents et marées.


Notre pays, menacé dans son identité, voit aussi son avenir gravement compromis du fait de la situation où se trouve son enseignement. Les manifestations des lycéens, quelles que soient d'ailleurs les arrière-pensées de certains, ont révélé la situation dégradée des établissements scolaires. Quant à nos universités, un récent rapport de la Cour des Comptes établit à leur sujet un bilan dramatique et laisse prévoir que nous n'éviterons pas de graves problèmes dans les toutes prochaines années.

Alors, quand je vois tout cela, quand je vois la situation de la justice, de l'agriculture, quand je vois les "affaires", je pose la question : peut-on attendre une amélioration tant que les socialistes seront au pouvoir ? Je réponds non, parce que ce sont les principes qui sont pernicieux. Le socialisme institue la crise de l'État. D'un côté, il augmente démesurément les impôts, il fait gonfler le nombre des fonctionnaires et les interventions de la puissance publique qui étouffent les forces vives de la nation. Mais d'un autre côté, l'État socialiste est incapable d'assurer la sécurité des personnes et des biens, allant même jusqu'à donner l'ordre aux policiers de rester l'arme au pied pendant que les casseurs sont en train de casser en toute impunité.


Pour entrer dans la voie du redressement, il faut remettre en vigueur les véritables principes. Il faut, comme le disait le Général de GAULLE dans son discours du 30 mai 1968, faire appel à l'action civique des Français. Il faut restaurer les principes d'initiative et de liberté. Et il faut aussi garder l'espoir, car, selon la formule qui vous sert de devise : "Il n'y a de fatalité que celle des peuples qui se couchent pour mourir", et nous ne voulons pas nous coucher !


Pour le service de la France, une grande tâche nous attend, et nous l'accomplirons ensemble.


   

Présidentielle 1995 :

Jacques FOCCART milite pour Jacques CHIRAC


Une des  grandes efficacités de Jacques Foccart était basée sur sa volonté permanente d'échapper à la pensée unique technocratique ainsi qu'au filtre des appareils politiques et institutionnels. Iconoclaste sans doute dans un milieu friand de notes et de rapports, il aimait à recevoir des personnalités ou des sans grade, l'information brute pour en tirer ses propres analyses. Devenaient ainsi ses interlocuteurs privilégiés ceux qui, hors des combines et calculs politiciens, avaient au cœur la défense de l'intérêt national et une certaine idée de la France.


DES RÉUNIONS DE TRAVAIL


Dès l'annonce de la candidature de Jacques Chirac en novembre 1994, le bureau national du MIL a réaffirmé sa décision de lui apporter son soutien. Décision qui a été ratifié lors de la Convention nationale du MIL. De même, Jacques Foccart, qui pour des raisons de santé ne pouvait plus assister, chaque semaine, à la réunion de bureau du MIL, décidait de réunir tous les quinze jours, à son domicile parisien, le bureau national du MIL. Avide d'informations concrètes et militantes, Jacques Foccart demandait qu'elles soient complétées par de fréquentes conversations téléphoniques. Il tenait tout particulièrement à être au courant du déroulement de la campagne au jour le jour et d'heure en heure. L'ambiance des réunions publiques, l'ardeur des militants et la réceptivité des participants à nos thèmes de campagne étaient pour lui autant d'éléments fiables d'analyse, sans doute plus que les torrents de sondages et de notes pessimistes qui se déversaient alors.


Lors des réunions qui précédèrent Noël, lui sont soumis les projets d'actions qui formeront l'ossature de notre campagne ainsi que la présentation de notre implantation structurelle et militante.


UNE RÉUNION AVEC CHIRAC


Début janvier 1995, Jacques Foccart organisait une réunion à l'Hôtel de ville de Paris afin que nous présentions directement à Jacques Chirac nos activités, notre programme d'action (réunions publiques et internes, organisation de publipostages ciblés, travail sur des thèmes spécifiques et sur des segments électoraux), le matériel de propagande (tracts, journaux spécifiques, courriers spécialisés, autocollants, affiches) ainsi que notre implantation militante sur le terrain.


Nos propositions d'action entièrement validées, c'est d'un commun accord que nous avons pris la décision d'attendre que les candidats concurrents se lancent dans une campagne massive d'affichage pour recourir à cette forme d'action, traditionnellement liée à nos activités.


LA SÉCURITÉ DES RÉUNIONS PUBLIQUES


À la fin de cette réunion qui dura presque deux heures, Jacques Chirac a abordé le problème de l'organisation de la sécurité de ses meetings publics. Connaissant parfaitement la situation tendue du paysage politique et ne voulant prendre aucun risque technique dans sa campagne, il a demandé au MIL de prendre en charge toute la sécurité de toutes ses réunions publiques, la sécurité de ses déplacements étant assurée par un groupe de 4/5 personnes du RPR. Ainsi, toutes les réunions ont été couvertes, ainsi, que les déplacements et réunions publiques des orateurs nationaux de la campagne. Toutes ces réunions se sont très bien passées car nous avons mobilisé de très nombreux militants décidés partout en France.


Le rythme de la campagne s'accentuant, nos entretiens avec Jacques Foccart devinrent hebdomadaires et les comptes rendus téléphoniques journaliers. Pour chaque réunion publique, nous appelions Jacques Foccart pour lui faire un compte rendu de la mise en place de nos militants sur le lieu, sur la configuration de la salle et sur nos premières impressions. Ensuite, au cours de la réunion, nous lui présentions une synthèse d'ambiance et un rapport sur le bon (ou mauvais) fonctionnement du dispositif de campagne. Puis, en fin de réunion, nous faisions un bilan de la soirée avec nos impressions à chaud, des parties de discours entendus, des anecdotes et la réaction du public présent.

Il est à noter le rôle essentiel de l'UNI dans l'image jeune de la campagne de Jacques Chirac. En effet,  dès les premières réunions, au moment où Jacques Chirac était très bas dans les sondages, "les étudiants avec Chirac", création de l'UNI, ont regroupé tous les jeunes dans un carré jeune près de la tribune et nous ont permis d'organiser des traversées de salle par le candidat entouré uniquement de jeunes. Ainsi, à force de voir des jeunes autour de lui, Jacques Chirac a confirmé l'impact qu'il avait auprès de la jeunesse et, les médias, en filmant de très nombreux jeunes autour de lui, ont véhiculé l'image d'un Jacques Chirac soutenu par la jeunesse de France. Cela a abouti au magnifique meeting de Bercy qui a regroupé plus de 17.000 jeunes. Résultat : pour la première fois de l'histoire, un président de la République a été élu avec 56% des voix des étudiants.


Ces contacts lui permettaient de restituer à Jacques Chirac un avis personnel et sans complaisance sur le déroulement de la campagne. Ces rapports directs et sans ornement inutile n'ont probablement pas été sans influer sur le déroulement des opérations.


Extrait de Vigilance et Action N° 105 d’avril 1997




Portrait du général de Gaulle par M. Jacques Chirac, Président de la République, publié dans « Time Magazine » du 6 novembre 2006


Le général de Gaulle, c’est d’abord une certaine idée de la France.


C’est l’homme qui, de Londres, le 18 juin 1940, appela les Français à refuser le honteux armistice avec l’Allemagne nazie. C’est l’homme qui dit non à la Collaboration. C’est l’homme qui sauva l’honneur de la France, qui permit en 1945 à notre pays, avec les États-Unis, avec les Alliés, de figurer dans le camp des vainqueurs. Car de gaulle avait compris que cette guerre était une guerre mondiale, un choc frontal entre les démocraties et le totalitarisme nazi. Il avait compris que, tôt ou tard, l’entrée en guerre des États-Unis serait déterminante et ferait basculer la victoire dans le camp de la liberté.


Bien peu d’hommes ont su aussi bien que lui incarner les valeurs éternelles de la France : c’est pour cela qu’une grande majorité de Français, aujourd’hui encore, voit en lui un symbole et un exemple.

Mais de Gaulle, c’est aussi un bâtisseur. A la Libération, il rétablit la République, assura la concorde civile, remit en marche l’industrie et les forces du pays. Il fit entrer la France dans la modernité en accordant enfin le droit de vote aux femmes. Il donna une nouvelle vigueur à notre idéal de solidarité en mettant en place la Sécurité sociale qui fait partie de notre identité. Il aurait voulu refonder sur de nouvelles bases nos institutions : la classe politique d’alors n’y était pas prête.


Puis, bien peu d’hommes ont eu deux fois rendez-vous avec l’histoire : c’est cela aussi qui fait du Général un personnage hors du commun. En 1958, après douze ans de désordre institutionnel, dans les convulsions de la guerre d’Algérie, c’est lui qui sauva à nouveau la République. Il mit fin à la guerre et mena à bien la décolonisation en créant un lien nouveau, qui dure encore, avec les pays de l’ancien Empire. Il donna au pays sa Constitution actuelle, à la fois stable et souple, qui fonde la légitimité du président de la République sur le suffrage universel. Il créa les conditions de l’industrialisation des années 1960, qui fit à nouveau de notre pays une grande nation économique.


Enfin, de Gaulle rendit à la France son rang dans le monde. D’abord en dotant notre pays d’une force de dissuasion qui garde toute son actualité et sans laquelle l’indépendance de notre pays ne serait qu’un mot. Puis, lui qui l’avait combattue, il choisit la réconciliation avec l’Allemagne et jeta les bases de la construction européenne. Il créa les conditions d’une nouvelle politique internationale pour la France et fit entendre sa voix dans le monde par les valeurs universelles qu’elle porte, les solidarités qu’elle cultive sur les cinq continents.


C’est, je crois, dans la fidélité à cette conception du rôle de la France que j’ai construit la réponse de notre pays à la mondialisation : la recherche d’une gouvernance mondiale qui soit fondée sur des valeurs et non pas sur les seuls intérêts économiques ; l’importance des peuples, indépendants et souverains, qui doivent être respectés ; le refus unilatéral de la force dans un monde qui doit être régi par le droit et la solidarité ; la diversité conçue comme une richesse ; le refus du choc des civilisations et la nécessité du dialogue des cultures.


Voilà pourquoi, dans les turbulences contemporaines, la vision, l’ambition et le message du général de Gaulle restent, à mes yeux, une fierté pour la France et une irremplaçable inspiration.



VOICI CE QU'IL éCRIVAIT SUR LE MIL EN NOVEMBRE 1996

LE MIL AU SERVICE DE LA FRANCE

par Jacques FOCCART,

Ancien chef de réseau de la France Libre, ancien secrétaire général à la présidence de la République (1959/1974), membre du comité d’honneur du MIL


Je tiens, par ces quelques mots, à vous témoigner l'intérêt que je porte au MIL et le prix que j'attache à son action.


Soyez assurés d'abord que je n'oublie pas les combats que nous avons menés ensemble au service de la France. Dans des circonstances difficiles, vous avez prouvé que vous saviez prendre courageusement vos responsabilités. Votre présence sur le terrain a montré que vous étiez un vrai mouvement de militants, réunissant des hommes et des femmes décidés à s'engager sans compter pour les causes auxquelles ils croient. J'ai pu apprécier personnellement leur ardeur, leur dévouement et aussi la qualité de leur activité.


Vous avez choisi de ne pas jouer directement le jeu politique, en particulier sous sa forme électorale. Mais vous accomplissez en profondeur un travail original et nécessaire. Trop longtemps, nos adversaires ont détenu une sorte de monopole de l'action au jour le jour sur les divers terrains de l'activité nationale. Vous vous employez à combler cette lacune qui existe de notre côté. Vous avez déjà atteint un stade de développement remarquable et je souhaite très vivement que vous puissiez poursuivre et amplifier votre tâche. Vous trouverez toujours en moi le soutien que je serai en mesure de vous apporter.


Vos actions montrent que vous êtes vigilants sur les dangers les plus graves qui nous menacent aujourd'hui. Vos principes et votre action sont toujours inspirés par votre amour de la France. À ce titre, vous êtes particulièrement préoccupés par les dangers qui pèsent sur notre identité nationale.


Il faut remettre en vigueur les véritables principes. Il faut, comme le disait le Général de Gaulle dans son discours du 30 mai 1968, faire appel à l’action civique des Français. Il faut restaurer les principes d'initiative et de liberté. Et il faut aussi garder l'espoir, car, selon la formule qui vous sert de devise : Il n’y a de fatalité que celle des peuples qui se couchent pour mourir, et nous ne voulons pas nous coucher !


Vous avez démontré votre fidélité et votre efficacité en vous prononçant parmi les premiers pour la candidature de Jacques Chirac et en consacrant toute votre énergie à la campagne qui a conduit à son élection à la présidence de la République. Vous pouvez être fiers - nous pouvons tous être fiers, car je me considère comme l’un des vôtres - d’avoir contribué à donner à la France le chef qui est en train de la ramener sur les voies de la grandeur.


Pour le service de la France, une grande tâche nous attend.

 


VOICI QUELQUES HOMMAGES DE COMPAGNONS


La France a perdu un grand Homme et nous, nous avons perdu un compagnon. Une page de notre histoire vient de se tourner. Mes sincères condoléances à la famille. Merci encore, monsieur le Président, pour tout ce que vous avez fait pour notre pays.

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Monsieur le Président, merci pour avoir si bien protégé la France des tourments du monde... Vous étiez et vous resterez pour nous tous : Le Grand !

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Je tiens à présenter mes sincères condoléances à sa famille et un grand respect à monsieur Jacques CHIRAC qui fut un grand monsieur de la politique française. Pour l’avoir côtoyé et assurer sa protection lors de ses déplacements dans l’Est de la France, je peux affirmer que c’était un homme sympathique, simple et avenant. Je garde un excellent souvenir, j’ai eu la chance de déjeuner, avec les responsables du SAC, avec lui chez Monsieur Jacques FOCCART. À chaque rencontre, il me tirait sur la barbe en me disant : Toujours une aussi  jolie barbe !

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Vous avez été un grand Homme, d’une très grande humanité, un grand président qui nous a évité la guerre, le dernier grand président de la France à qui vous avez tout donné. Là où vous allez, soyez sûr, monsieur le Président, de ma fidélité et de mon profond respect. Reposez en paix monsieur le Président.

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Comment, cher président résumer en peu de mots la peine que je ressens aujourd'hui. Notre première rencontre vous étiez secrétaire d’État aux finances, c'était rue de Rivoli, puis Premier ministre chez Marie-France Garraud. Enfin, Maire de Paris où je ne compterai pas le nombre de nos entretiens. Vous avez beaucoup aidé la CSL et ça je ne l’oublierai jamais.

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Votre infatigable travail au service de la France et des Français a été remarquable. Recevez toute mon admiration et tout mon respect. Une page de la politique française se tourne... Nous ne vous oublierons pas. Merci !

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Hommage à Jacques Chirac. Jacques Chirac, l’homme agraire et agréable, disponible et sociable, souriant et dévorant et qui n’avait rien d’un haut fonctionnaire. J’ai aimé ce presque paysan qui, malgré un passage rapide au ministère de l’agriculture, a su capter le cœur des éleveurs et des cultivateurs pour longtemps et surtout les a défendus à Paris comme à Bruxelles, comme l’assiette de notre société française quand la Grande-Bretagne les sacrifiait. Quant à notre actuel modèle agricole français fondé sur la famille et la responsabilité personnelle, il produit dorénavant des non-revenus, des suicides et est vendu à l’international (accord avec le Canada, …) et aux marchés monétaires où l’on gagne toujours plus sans mettre ses mains dans la terre. J’ai aimé ce «patron» qui m’a fait entrer, jeune, en résistance et en politique en 1984, ô, très simplement comme simple adhérent au RPR, quand d’autres étaient propulsés aux responsabilités sans y avoir adhéré et parfois nous empêchaient de nous former.  Combien sont restés fidèles comme cette belle addition d’humains de base, sans qui rien ne se serait fait pour la France, au RPR, puis à l’UMP, puis aux Républicains, sans vendre leurs idéaux depuis, dans ces guerres des chefaillons. J’ai aimé ces élections de 1995 où j’ai fini comme d’autres sur les Champs Élysées pour construire sans jamais détruire, en prenant une merveilleuse photo de ce jeune homme pressé dans sa Citroën SM décapotable et le soir à la Mairie de Paris où certains comptaient leurs médailles quand il n’y avait qu’une France et pas ce petit hexagone qui l’a remplacée. J’ai aimé ce «teneur de tête à l’international» qui a rendu sa dignité et son rang à la France. Et je me souviens que nous n’étions qu’une petite dizaine, par exemple, en cette veille de renonciation française à la guerre en Irak, à manifester clairement notre opposition, sur la place de la mairie à Châteauroux ou ailleurs. J’aurai aimé plus de persévérance au cours de son mandat, plutôt qu’une retraite sur les retraites, plutôt qu’une dissolution de l’Assemblée, idiote et incomprise. Il a fait surgir des talents, des responsables, des actifs de terrain, partout. Faisons-en autant bon sang, pour que vive la France !

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Après Charles de GAULLE ; Jacques CHIRAC fut le seul à avoir donné à la FRANCE l'image qu'elle mérite dans le monde. Aujourd’hui mon cœur est en berne. Le MIL m'a permis de rencontrer ce grand Français. Ce fut pour moi un grand honneur. C'est avec recueillement, et grand respect que je salue sa mémoire. Vive la république...Vive la FRANCE.

Ex délégué du MIL au service de la FRANCE

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Un homme "VRAI", de respect et de compréhension pour autrui. Penser à lui continuera de nous donner le sourire et surtout la paix.

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J’ai commencé avec lui en 1993 en adhérant au RPR et en prenant des affiches au siège de la rue de Lille pour les coller dans une ville de gauche en Normandie. J’ai approuvé la reprise des essais nucléaires, un peu moins la disparition du service national. Mais avec cet homme on avait confiance et la maison était tenue et il avait une grande fidélité aux gaullismes et aux gaullistes. Comme certains manipulateurs parlaient de génération Mitterrand, moi je suis de la génération CHIRAC. Que dieu le protège. Vive la France.

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Monsieur le Président. Entré en politique à 18 ans, à l’UJP, puis à l’UDR, j’ai évidemment été au service de votre personne et de vos idées avec la création du RPR. Merci, monsieur le Président pour la force de vos convictions et merci pour votre action pour la France dans le monde. En tant qu’adhérent du MIL, j’ai été  très fier de défendre vos idées et votre action. J’espère que la France ne vous oubliera jamais et que votre personnalité sera toujours présente dans notre histoire collective.

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Merci, monsieur le Président, de ce que vous avez apporté à notre pays, merci pour l'amour que vous avez donné à la France et aux Français. Vous serez toujours présent dans mon coeur. Reposez en paix.

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Jacques, pour faire simple, comme vous l'avez été, j'écrirais seulement : "Au revoir et merci monsieur le Président".

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Notre président, (Jacquot, pour le citoyen lambda, le Grand Jacquot pour d'autres), s'en est allé pour son dernier voyage nous laissant orphelins. Qu'il repose en paix... Une pensée pour ses proches qui ont exprimé une dignité exemplaire comme on aimerait voir de la part d'autres personnalités...Adieu Président...tu vas nous manquer...

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C’est avec regret que nous avons appris la disparition de notre président Jacques Chirac après son effacement de la vie publique depuis 2007 pour des raisons de santé et  sa douleur face au malheur que toute famille peut avoir lorsqu’un enfant nous quitte.  

Nous gardons avec nous les souvenirs de cette campagne de 1995 pendant laquelle nous avons essayé de fédérer nos enfants à nos idées en tractant, militant, collant et le représentant dans les bureaux de vote et ce sans état d’âme pour son élection difficile. Ce qui a laissé des traces dans notre vision de mener la politique et dans la droite dans son ensemble orpheline des idées gaullistes. Pour les nostalgiques je conseille la livre de Catherine Clément préface d’Alain Juppé «Jacques Chirac vie publique, archives privées». Mes pensées vont à sa famille et ses compagnons sincères.

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Pour nous tous la disparition du président CHIRAC a été un choc affectif et sentimental. J’ai eu le grand honneur et la chance d’assurer sa sécurité, à temps complet, de 1986 à 2007.

Pendant cette période, chargée en campagnes et événements nationaux  divers, les compagnons du MIL ont apporté, sans compter, leur aide et leur action.

Leur efficacité, leur disponibilité, leur compétence, leur discrétion et leur abnégation  les rendaient inséparables de l’action politique du Président CHIRAC d’une manière visible ou non.

Ensemble, nous avons connu de grands moments. Ne manquons pas d’y associer Jacques FOCCART et tous les compagnons disparus.


  


VI­GILANCE & AC­TION - N°  464 Mars-Avril 2024      

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LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


EUROPE DES NATIONS CONTRE EUROPE FÉDÉRALE ET SUPRANATIONALE


Communication du MIL du 16 mars 2024


Les élections européennes doivent être regardées au niveau national et européen. Des candidats, et des journalistes, tentent de jouer, à chaque scrutin, sur une confusion des genres et brouillent les cartes.


Ainsi Macron tente de mettre en scène un duel entre lui et le RN, alors que l’enjeu de ce scrutin n’est pas national ; il ne concerne que le Parlement européen. Ce pseudo duel ne comptabilise même pas la moitié des intentions de vote.


D’une part, au niveau national, il est légitime d’apprécier le poids des partis politiques, ou coalitions de partis, dans le cadre d’un scrutin à la proportionnelle (certains rêvent d’appliquer la proportionnelle pour les législatives de 2027). Mais le résultat n’aura aucune conséquence, autre que symbolique, sur le plan national en 2024. Au Sénat, il existe une majorité claire entre LR et centristes. À l’Assemblée nationale, la coalition macroniste conservera une majorité relative. Elle aura recours au 49.3 pour les lois de finances et recherchera le soutien, ou l’abstention, de LR ou du PS pour faire adopter ses textes.


D’autre part, les résultats vont définir le rapport des forces politiques au Parlement européen pour la mandature 2024-2029). Les listes susceptibles d’avoir des élus s’inscrivent par avance dans le cadre d’un des sept groupes parlementaires européens existants (sauf en cas de scissions ou fusions difficiles à prévoir à ce jour). Un clivage majeur prime, certains souhaitent imposer une Europe fédérale, c’est-à-dire un pays souverain, l’Europe, qui prendrait la place de nos pays et les autres sont partisans de l’Europe des Nations et s’opposent aux fédéralistes.


Trois groupes parlementaires défendent la marche vers une Europe fédérale de manière explicite, même si des nuances existent. En cas d’obtention d’une majorité, les instances de l’UE prendraient progressivement le pas sur les choix des Nations. Il s’agit du groupe Renew Europe (que préside Valérie Hayer tête de la liste Macron-Attal), le groupe Socialiste et démocrate (S&D) et le groupe écologiste (Les verts / Alliance libre européenne (ALE)). Ils s’inscrivent dans une démarche fédéraliste.


Quatre groupes parlementaires s’opposent à une évolution fédérale. Certains d’entre eux défendent une Europe des Nations. Ils souhaitent un recentrage des politiques antérieures. Leurs positions sont parfois différentes. On compte trois groupes de droite : Parti Populaire Européen (PPE) auquel appartient Les Républicains (LR), Identité et Démocratie (ID), avec le Rassemblement national (RN) et Conservateurs et Réformiste Européens (CRE) avec Reconquête ! Dans la catégorie non fédéraliste, on compte aussi, pour d’autres raisons, le groupe d’extrême-gauche (Gauche unitaire européenne) dans lequel siège LFI.


Pour dresser un paysage complet, ajoutons que des listes hostiles à l’UE, en tant que telle (sur le modèle du Brexit), vont se présenter dans certains pays de l’Union, mais elles devraient faire des scores marginaux. Aucune liste française, susceptible d’avoir des élus, ne met en cause l’Union européenne, contrairement à ce que prétendent Macron et Attal, les listes en jeu prônent seulement son évolution, à des niveaux divers, avec certaines questions difficiles à faire aboutir.

Au niveau du Parlement européen, les deux groupes les plus importants sont avec 181 sièges le PPE (droite) et avec 140 le S&D (gauche socialiste), de fait, ils se partagent le pouvoir au Parlement européen. D’après les sondages actuels, ils devraient conserver leurs positions. Le paradoxe est que les élus macronistes ou RN continuerons à siéger dans des groupes parlementaires de moindre importance, et qu’ils n’auront pas une influence déterminante dans les débats du Parlement, comme cela a été le cas précédemment.


Depuis sa création, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) défend l’Europe des Nations et combat les partisans d’une Europe fédérale (solution promue par Macron-Attal). Ses adversaires sont donc les macronistes, les socialistes et les écologistes.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL)  appellera les citoyens à voter en masse. Il faudra voter en faveur des listes Françaises qui pourront être représentées au Parlement (il faut plus de 5% des suffrages) et non pour les listes ayant une prévision de résultat inférieur à ce seuil. Il faut qu’elles défendent, chacune à leur manière, l’Europe des Nations. Il faut choisir celles qui vont vraiment travailler au Parlement sans se disperser sur le terrain national. Un député européenne Français ne doit pas être un intermittent, il doit travailler uniquement au Parlement européen.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) prône la nécessaire évolution de l’Union européenne dans des domaines comme le respect des frontières extérieures de l’Union, la réduction de l’accueil des migrants, la réindustrialisation, l’emploi, la maitrise de l’énergie, la réduction drastique de la prolifération normative, la maitrise du budget de l’UE, le respect des compétences définies dans les traités, l’élargissement de l’UE à de nouveaux pays, la lutte contre les ingérences étrangères, la coordination des efforts conjoints en faveur de la sécurité contre les trafics de drogue ou d’êtres humains, contre les mafias et le banditisme, contre la délinquance financière, etc.



LA DÉFENSE EST L’AFFAIRE DES ÉTATS, PAS DE LA COMMISSION EUROPÉENNE


Communication du MIL du 21 mars 2024


En envisageant de créer un poste de commissaire à la Défense, doté d’un budget et d’une agence passant les commandes de matériels directement auprès des industriels, Bruxelles sort de son rôle, s’inquiète Bernard Carayon, ancien député, maire LR de Lavaur (Tarn).


La guerre en Ukraine rappelle aux Européens que leur Défense a un prix et que la paix n’est qu’un moment provisoire dans l’Histoire de l’humanité. Elle est «la première raison d’être de l’État. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même», disait de Gaulle. Ce n’est pas un hasard si une provocation présidentielle a suscité chez nos partenaires un recul immédiat teinté d’effroi : payer, un peu, oui, mais combattre les Russes, s’en remettre à l’Autre pour décider de son destin et mourir pour Kiev, non. Le président ne pouvait délivrer de pire message pour désespérer les uns et encourager les autres.


La Défense et la politique étrangère s’invitent aux élections européennes. La première, en violation des Traités, la seconde du bon sens : la diplomatie bruxelloise n’a été brillante que pour régler, avec le Brexit et Michel Barnier, un problème interne à l’Union.


Il faut maintenant être sérieux.


La Défense est l’affaire exclusive des Exécutifs nationaux, sous contrôle de leurs parlements. Or Bruxelles, avec sa méthode éprouvée des «petits pas» et sa théologie de la «construction» permanente, veut créer un poste de commissaire à la Défense, doté d’un budget, puis d’une agence passant les commandes de matériels directement auprès des industriels. Avec l’ambition inavouée de réguler le marché européen et tourner le dos définitivement à l’Europe des États-Nations.


Avec la PAC, la Commission avait acheté les agriculteurs au prix de l’ouverture des marchés et d’innombrables distorsions de concurrence. La Commission, cette fois, veut imposer à nos industriels des «circuits courts» et contrôler leurs exportations alors que sa diplomatie est fantomatique. Les nôtres n’ont comme clients que des États extérieurs au continent européen puisqu’en Europe prévaut la préférence américaine comme l’illustrent les achats des Européens (65 %) depuis des décennies et plus encore depuis la guerre en Ukraine. Nos ventes, au deuxième rang mondial, bénéficient d’un accompagnement de l’État, parce que ces affaires-là doivent rester discrètes, aussi longtemps que cela est nécessaire pour des raisons politiques et commerciales, avec des compétiteurs très durs, les États-Unis, la Chine et la Russie.


Ce marché ne sera jamais un marché libre et ouvert selon les désirs de la Commission. C’est pourquoi, il faut exclure définitivement les entreprises de défense de la taxonomie européenne qui interdit aux banques occidentales leur financement. Sinon, c’est toute la sous-traitance française – des centaines de PME/PMI – qui se trouverait asséchée.


Le commissaire Breton a proposé la création d’un fonds de défense de 100 milliards d’euros destiné à ces achats, réduit à trois mois des élections à 1,5 milliard pour ne pas ouvrir un débat houleux. Mais le commissaire «progressiste» au marché intérieur a déjà pris l’attache des industriels, court-circuitant les États. La Commission cherche à étendre sa connaissance des investissements à l’étranger des dites entreprises. Un prélude à son ambition de contrôler les exportations militaires à la place des États pour les programmes qu’elle financerait en tout ou partie. Dire que c’est indécent est une litote.


Ce n’est pas pour autant qu’il faut s’interdire tout effort. Mais celui-ci ne peut être que national pour des raisons à proprement parler démocratiques, en souvenir aussi des échecs cuisants de la Commission chaque fois qu’une crise survient : crise financière, migratoire, épidémique, sino-américaine, incapacité à imposer puis homogénéiser sur le continent le filtrage des investissements extra-européens, même non désirés.


Les États doivent affirmer la préférence européenne et la règle de réciprocité dans les marchés publics. Commençons avec notre fournisseur principal : les États-Unis.


Les dépenses d’équipement militaire et d’intervention extérieure au service d’un intérêt commun doivent être exclues des critères de Maastricht en matière de déficit.


Les États doivent coordonner leurs achats à l’aune de leurs besoins et de leurs compétences. Si un fonds devait être créé, pas un euro ne doit être dépensé pour un matériel non européen. Et si un autre fonds doit être mobilisé, que ce soit alors la Facilité Européenne pour la Paix, l’instrument qui finance les matériels de guerre pour l’Ukraine. Avec pour seuls interlocuteurs : les États. Il serait invraisemblable que le Parlement européen, les ONG et les lobbys anglo-saxons se mêlent de nos affaires.


Les difficultés de la coopération industrielle au sein du «couple» franco-allemand soulignent déjà la nécessité de faire prévaloir l’intérêt national. Quand nous parlons du Système de Combat Aérien du Futur, pas même mentionné dans l’accord de coalition de 2021, notre voisin achète des avions de combat F35 et des avions de patrouille maritime américains.


Le projet d’Eurodrone, conçu comme une réponse au Reaper américain, accumule les retards et les surcoûts. Et nul ne peut prédire ce qui adviendra du char du futur.


Enfin, sans prévenir Français et Italiens engagés dans une version européenne du Patriot (Système d’arme anti-aérienne américain), les Allemands lancent avec les États-Unis et Israël un projet de bouclier antimissile, occultant le sujet de la dissuasion nucléaire française.


Oui, restons sérieux. La Défense en Europe est l’affaire des seuls États et ne peut être efficace que par la conjugaison et la complémentarité d’intérêts nationaux. La Commission ne peut en être ni le juge, ni même l’arbitre.


L’auteur est membre du Comité d’Honneur du MIL.

Tribune parue sur Le Figaro, le 17 mars 2024

EUROPÉENNES 1994, VOICI CE QUE LE MIL ÉCRIVAIT


Communication du MIL du 25 mars 2024


Nous avons voulu reprendre les deux articles que le président du Mouvement Initiative et Liberté (MIL), André Decocq, avait écrit sur ces élections. Il a été professeur de droit à la faculté de Droit de Paris. Il a été notre président du 26 novembre 1985 au 13 septembre 1994. Il est décédé le 29 décembre 2019. Ce texte montre bien les débats de l’époque, débats qui sont toujours d’actualité.


L’ENJEU DES ÉLECTIONS AU PARLEMENT EUROPÉEN DU 12 JUIN 1994


Depuis qu’elles ont lieu au suffrage universel, les élections  au Parlement européen n’ont guère été qu’un moyen, pour les Français, de s’exprimer, dans l’intervalle de deux scrutins nationaux, sur les affaires nationales. Celles de 1979 annonçaient la défaite de Giscard en 1981, celles de 1984 vomissaient les socialistes, celles de 1989 révélaient qu’en dépit de la réélection à la tête de l’État, un an auparavant,  du plus nauséabond d’entre eux, ils étaient décidément incapables de rester majoritaires.


Sans doute une idée reçue est-elle que ces élections ne passionnent pas le pays et de fait, le taux d’abstention y est toujours élevé. Pour autant, leur message n’a jamais été trompeur.


Prenons donc au sérieux celles qui vont se dérouler le 12 juin.


Comme les précédentes, elles doivent avoir une signification nationale, qui ne saurait être que celle-ci : la gauche perdra la prochaine élection présidentielle. Il faut que ses listes obtiennent, ensemble, des résultats médiocres. Il importe surtout que soit écrasée celle d’entre elles que Mitterrand  soutient, avec sournoiserie mais acharnement, tant elle lui ressemble : la liste de Tapie. Quel dégoût, quelle honte éprouverions-nous, en tant que Français, s’il pouvait se targuer d’un succès ! Le combattre sans merci n’est pas seulement affaire de politique, c’est une obligation morale et un devoir d’honneur.


Mais cette fois, la signification des «européennes» doit être, avant tout, européenne. Elles nous fournissent l’occasion de dire de quelle Europe nous ne voulons pas et de quelle Europe nous voulons.


L’Europe dont  nous ne voulons pas est l’Europe fédérale, l’Europe technocratique, l’Europe ouverte au libre-échange mondial, l’Europe soumise.


Nous ne voulons pas d’une fédération européenne parce qu’une fédération s’empare des pouvoirs des États, sauf ceux  qu’elle octroie, et devient le véritable État. Or la France, qui a reçu la grâce historique, exceptionnelle, d’être un État personnifiant une nation, ne peut se fondre dans un État fédéral qui ne serait pas l’expression d’une nation, car il n’y a pas de nation européenne : malgré de nombreux traits communs, les peuples d’Europe demeurent trop différents, par la langue, la culture et la conscience historique pour qu’on puisse les qualifier de nation.


Nous ne voulons pas d’une Europe technocratique attribuant la réalité du pouvoir à la Commission des Communautés européennes, dont le rapport avec le suffrage universel est à ce point indirect qu’elle n’a pas de légitimité démocratique.


Nous ne voulons pas d’une Europe ouverte au libre-échange mondial, qui achèverait de ruiner notre agriculture, de provoquer la délocalisation de nos usines, de réduire au chômage, avant de les clochardiser, des Français de plus en plus nombreux.


Nous ne voulons pas d’une Europe soumise, à l’extérieur, aux financiers, maniant un argent propre ou sale, soumise à l’intérieur à l’État membre le plus peuplé, le plus riche, le seul pourvu d’États satellites, autrement dit l’Allemagne ; d’une Europe qui, par la force des choses, se fermerait aux peuples de l’Est libérés du communisme.


L’Europe dont nous voulons est une Union d’États souverains, démocratique, solidaire, protectrice et indépendante.


Union d’États souverains : la réalité du pouvoir doit appartenir au Conseil européen et au Conseil de l’Union, qui émanent de ces États.


Europe démocratique : la prépondérance des États en est une garantie ; le contrôle du Parlement européen sur la Commission en doit être une autre.


Europe solidaire et protectrice : le libre-échange ne vaut qu’entre les États membres ; hors de l’Union, seule doit jouer la loi de la réciprocité, fondée sur la  parité des coûts et la loyauté du commerce.


Europe indépendante : les États membres appuyés sur les nations et les peuples, sont seuls assez forts pour tenir tête aux puissances financières internationales, qui, en revanche, asserviraient aisément les technocrates (faut-il employer ici le conditionnel ?).


Cette Europe, nos bulletins de vote peuvent contribuer à la construire.


Certes, les «pères de l’Europe», au premier rang desquels «l’Inspirateur» Jean Monnet ont glissé dans les traités d’origine des mots qui permettaient de faire l’Europe dont nous ne voulons pas ; plus précisément, au motif ou sous le prétexte de défense contre le communisme, une fédération administrée par des technocrates, sous le protectorat et  la domination économique des États-Unis. Certes, les auteurs du traité de Maastricht, au premier rang desquels Delors, y ont écrit ce qu’il fallait pour réaliser, enfin, leur projet de fédération européenne, rendre irréversible le libre-échange mondial et assurer la domination sur l’Europe des puissances financières internationales. Mais par peur des opinions publiques, ils ont dû opérer sous des masques, laisser dans les traités ce qui en permet une autre interprétation. Le général de Gaulle l’avait compris, en ce qui concerne les traités d’origine, et il avait su admirablement en jouer.


Il est possible de suivre son exemple en ce qui concerne le traité de Maastricht. Précisément, il accroît les pouvoirs du Parlement européen. Faisons donc en sorte d’y envoyer des députés qui sauront y défendre notre conception de l’Europe.


Pour en revenir aux affaires nationales, pensons que notre vote ne devra en aucune façon diminuer les chances du candidat que nous soutiendrons lors de la prochaine élection présidentielle.


N’écoutons pas, il faut y revenir, ceux qui disent que les élections du 12 juin sont sans importance.


Toutes les raisons qui précédent commandent d’aller voter et de faire voter.


Repris de Vigilance & Action, N° 75 de mai-juin 1994



APRÈS LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES, LES LEçONS DU 12 JUIN


Les élections au Parlement européen révèlent que les Français, qui n’ont pas voté en masse mais  se sont moins abstenus qu’en 1984 et 1989, se méfient toujours autant qu’en 1992 de l’Europe fédérale - de l’Europe des «cabris». Une des plus belles âneries que l’on a pu entendre ou lire dans la soirée du 12 juin, et depuis, est que la majorité favorable à Maastricht serait sortie renforcée du scrutin.


D’abord, «favorable à Maastricht» ou «défavorable à Maastricht» sont des formules équivoques dès lors que le traité a été ratifié et est entré en vigueur : elles peuvent signifier, ou bien que l’on était favorable ou défavorable à ce traité en 1992, ce qui n’a d’intérêt que rétrospectif, ou bien que l’on est défavorable ou favorable à sa modification profonde à l’occasion de sa révision prévue pour 1996, et ce débat a été évité par presque toutes les listes.


Ensuite, les listes dont tous les membres avaient voté et fait voter «non» à Maastricht (Villiers, Le Pen, Wurtz, Chevènement, Goustat, Laguiller, Gluckstein) ont obtenu au total 39 % des voix contre 32,9 % des voix aux listes dont tous les membres avaient voté ou fait voter «oui» (Rocard, Tapie, Lalonde, Isler-Béguin, Schwartzenberg).


Pour affirmer que les «maastrichtiens» ont progressé depuis 1992, il faudrait compter dans leur camp les 25,5 % de la liste Baudis. Or, celle-ci a fait campagne en rappelant que ses membres se partageaient entre anciens partisans et anciens adversaires du traité. Bien mieux, sa tête a solennellement abjuré son fédéralisme, qu’elle a proclamé «dépassé». Si l’on ajoute que nombre d’électeurs du R.P.R. et de l’U.D.F. qui avaient dit «non» à Maastricht et persistent à n’en attendre rien de bon, ont cependant voté Baudis par légitimisme et discipline, on en déduira qu’on ne peut ranger dans le camp des fédéralistes plus ou moins repentis les 25,5 % de voix qui se sont portés sur la liste «d’Union de la majorité».


Dans l’électorat naturel de la droite, ceux qui acceptent l’héritage de l’Europe supranationale, de Monnet et Delors, ou s’y résignent et ceux qui le rejettent sont à égalité. Telle est la vérité politique.

C’est un point qu’aucun candidat à l’élection présidentielle issu de notre famille ne devra oublier.

Précisément, les résultats du 12 juin comportent d’autres leçons, qu’il faut savoir déchiffrer et méditer en vue de définir une stratégie pour cette élection.


Première leçon :


Les sondages qui, en l’état actuel de l’opinion, créditent tout candidat issu de la majorité de plus ou moins 60 % des suffrages au second tour sont un bandeau que seuls des naïfs acceptent de se laisser placer sur les yeux. Le vrai est que, même avec les voix du Front national, les listes de droite n’ont pas atteint, le 12 juin, 50 % des suffrages. Le succès ne sera donc assuré qu’en faisant en sorte de perdre le moins possible de voix, des électeurs de Stasi à ceux de Le Pen et, en outre, de mordre sur l’électorat de gauche.


Deuxième leçon :


Dans les pires conditions pour lui, le Front national dépasse encore 10 %  des voix. Il serait fou d’espérer qu’il fasse moins bien dans un an. Tout ce qui, excès d’attention, attaques gratuites, provocations dérisoires, contribue à blesser ses électeurs, à les isoler ou à les stigmatiser, est donc à proscrire.


Troisième leçon :


Rocard paraît bien hors de combat. Tant qu’un candidat socialiste ayant de meilleures chances ne se révélera pas, nous combattrons des ombres. En dépit de sondages actuellement flatteurs, Delors, qui aura 70 ans en 1995, qui est un orateur exécrable, un débatteur piètre, auquel il ne faudra pas manquer de rappeler son passage désastreux au ministère de l’économie et des finances de 1981 à 1984, et dont le succès, alors que les  Français restent aussi réticents à l’égard du fédéralisme, serait un invraisemblable paradoxe, ne devrait pas être réellement à craindre. Comme pendant la campagne pour le référendum sur Maastricht, ses nerfs pourraient le trahir avant la fin.


Mais ce qu’il faut redouter est l’inconnu, le candidat surprise qui surgirait après que la majorité aurait cédé à sa déplorable manie de se piquer, de se déchiqueter et, pour finir, de se saigner, après, aussi, que Dieu sait quelle exploitation d’événements dénaturés par les médias (comme la mort de Malik Oussekine, la libération des otages d’Ouvéa) auraient permis de retourner l’opinion.

Fantasme ? Peut-être. Prenons-y garde cependant, car le scrutin du 12 juin nous apprend autre chose.


Quatrième leçon :


Les partis dits de gouvernement (R.P.R., U.D.F., P.S.)  totalisent seulement, à eux trois 40% des voix, contre près de 52% aux contestataires. Surtout, il s’est trouvé 12% des électeurs pour voter Tapie. Si l’on en est là, pourquoi les Français ne seraient-ils pas capables de suivre jusqu’au précipice quelque aventurier éloquent qui promettrait le «changement» et représenterait la nouveauté ? N’ont-ils pas cru naguère que le décoré de la Francisque, le sauteur de l’Observatoire, le putschiste manqué du 29 mai 1968 créerait, entre le 10 mai 1981 et le 9 mai 1982, un million d’emplois ?


A la vérité, rien n’est gagné. Nous - nous tous - avons accumulé depuis vingt ans tant d’erreurs stratégiques qu’une élection présidentielle, sous couleur du moindre mal, a tourné au plus médiocre, et deux autres au franc désastre. Nous pouvons nous targuer d’un savoir-faire sans égal dans l’art de transformer une majorité parlementaire en minorité présidentielle.


Il est temps, grand temps, de changer de comportement.


Repris de Vigilance & Action, N° 76 de juillet 1994

  

«DU TRAVAIL POUR TOUS», LA LECTURE SOCIALE DU GAULLISME

Télécharger la communication du MIL du 20 mai 2020

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La crise actuelle donne lieu à beaucoup de débats, de déclarations, de tribunes, de pétitions. L’ensemble tend à occulter la réalité. Elle peut se résumer en cinq points : 


1-Une crise sanitaire en cours marqué par un manque de prévision, de réactions, d’organisations et de moyens. Demain, cela engagera, pour certains, leur responsabilité politique, voir pénal. À ce jour, tout cela n'a pas débouché sur un projet politique sérieux en matière de santé de la part de Macron et Philippe.


2-Une récession économique, dont personne ne veut admettre l'ampleur exceptionnelle, car rien de tel n’a jamais été vécu. Cette crise économique a été amortie par diverses mesures, mais va se produire automatiquement pour une durée qui se comptera en années.


3-Une crise sociale majeure avec des millions de chômeurs supplémentaires, dont un grand nombre de jeunes en fin d’études qui auront des difficultés à trouver un premier emploi.


4-Le renforcement de la pauvreté pour une part de la population, suite à l’enchainement des conséquences croisées de la crise sociale et de la crise économique.


5-Une crise politique liée à la perte de confiance vis-à-vis de Macron et Philippe de la part d’une majorité des français. Cette défiance dépasse la seule équipe de Macron et menace les institutions même de la Vème République. Elle est nourrie et encouragée par tous les partisans de la VIème République.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la France est entrée dans une période de crise majeure. Comme en 1940 ou en 1958, les gaullistes ont vocation à porter une solution politique de résistance à la crise avec du courage et une vocation de rassemblement.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que Macron et Philippe ne parviendront pas à juguler la crise sociale, car leur approche molle et hésitante restera la même que celle adoptée depuis le début de la crise sanitaire. Ce problème de forme se conjugue à des problèmes de fond (dérive budgétaire incontrôlée, non anticipation des priorités, perte de confiance).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce toutes les forces politiques extrémistes qui cherchent à tirer partie de la crise en prônant la politique du pire (par exemple blocage de la reprise des entreprises par divers moyens par la CGT et Solidaires !) pour atteindre une situation prérévolutionnaire. Cela peut être résumé par la phrase de  Franz-Olivier Giesbert (7 mai 2020) : «Des forces obscures travaillent déjà à s’accaparer la détresse qui ne manquera pas de s’emparer de beaucoup de Français quand leur tomberont dessus les faillites et les trains de licenciements».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que la droite républicaine a un rôle majeur à jouer dans ce contexte. Il convient de construire une alternative politique de gouvernement avec de nouvelles propositions correspondantes à l’évolution de la France. Il faut appréhender et aussi comprendre le changement complexe de la situation du pays, tout en redonnant sa place à l’Homme. Par exemple, il faut, non pas gérer que le temps de travail, mais «du travail pour tous» pour relancer le pays.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que la lecture sociale du gaullisme vise à assurer, autant que possible, la dignité pour tous les français, c'est à dire un emploi décent pour tous les actifs et une solidarité par les régimes sociaux à tous les autres, en donnant sa chance à chacun et en reconnaissant le mérite. Cette vision universelle se trouve en conflit ouvert avec l’approche d’une grande part de la haute administration sur les problèmes économiques et d’emplois, comme avec les propos de certains responsables syndicaux et patronaux (pas tous). Il y a donc un vrai combat à mener pour défendre la France et les Français en tentant de formuler des solutions pour tous.


«En notre temps, la seule querelle qui vaille est celle de l’homme. C’est l’homme qu’il s’agit de sauver, de faire vivre et de développer». Charles de Gaulle - 25 Mars 1959.


  

FACE À LA CRISE, REVENIR AU GAULLISME SOCIAL

Télécharger la communication du MIL du 20 avril 2020

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Repère : La crise économique, qui débute, va se traduire par des faillites en série et la crise sociale qui s’engage par une explosion des licenciements donc du chiffre du chômage. La crise sanitaire demeurera présente. Le déficit énorme et non maitrisé conduira à une crise budgétaire. Une crise politique majeure est à l’approche.


La crise sanitaire actuelle donne une occasion de jauger la situation du pays réel. Les institutions fonctionnent globalement, même si l’on peut critiquer certains choix de Macron et de Philippe. L’administration fait globalement son travail. Les médecins, internes, externes, infirmiers, aides-soignants, étudiants, les ambulanciers, les forces de l’ordre et de sécurité, les pompiers, etc. sont mobilisés à l’extrême. La réserve sanitaire est mobilisée. Le secteur médicosocial assume une crise majeure dans les EHPADs. La police et la gendarmerie contribuent à assurer le confinement. La fonction publique pénitentiaire est sous tension. L’armée a été missionnée sur des missions déterminées (hôpital, transport). Des travailleurs assurent le fonctionnement minimal du pays notamment dans le domaine de la production alimentaire, du transport, de l’énergie, des livraisons, de la vente. Les élus locaux, chacun à leur niveau, jouent un rôle déterminant pour répondre aux situations d’urgence. La France dans une situation de crise majeure apporte la preuve que le civisme est bien au rendez-vous. Cette mobilisation du peuple n’est pas le résultat d’une politique à un moment donné, mais le fruit du patriotisme et du civisme ancré au cœur des Français.


Quand Macron passe un long moment à remercier tous les français, il a raison de le faire, sauf que le rôle d’un président de la République n’est pas de remercier, mais d’incarner le pays et cela, il n’est pas capable de le faire ! N’est pas gaulliste qui veut. Macron semble ne plus savoir quel est son rôle, quelle est sa politique, où il va, où il doit aller. La seule chose qui demeure chez Macron est sa volonté d’être réélu en 2022.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) pense qu’il faut développer cinq axes : la reformulation du système de santé ; le retour au fonctionnement normal des institutions (parlement, élections municipales) ; le soutien à l’économie par un Plan de redressement faisant apparaitre une priorité, l’emploi ; une volonté de rétablissement de notre souveraineté (relocalisations) et une politique sociale d’inspiration gaulliste.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la recherche de réponses à la crise sociale est la priorité. Le nombre de chômeurs va exploser avec les fins de contrats non renouvelés (intérim et CDD) et les licenciements économiques d’entreprises en faillite ou en difficulté (tourisme, événementiel, commerces). Faute d’offres d’emploi, peu de jeunes, diplômés ou non, auront accès à un premier emploi au 2nd semestre 2020. Les salariés en contrats courts trouveront rarement des emplois, tout comme les personnes de retour en activité. La crise s’annonce terrible, son ampleur dépendra de la durée de l’arrêt des activités.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que Macron, après avoir mis en place un amortisseur temporaire (avec plus de 9 millions de salariés du privé au chômage partiel), va se trouver en grande difficulté pour faire face à la période qui va suivre, avec les sorties progressives du chômage partiel.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime qu’il est inconcevable de suivre la proposition de  Macron de constituer un «gouvernement de concorde». En dehors du débauchage possible d’opportunistes sans conviction, ce vœu n’a pas d’avenir. Par contre, la formulation de propositions et d’amendements à l’Assemblée nationale et au Sénat constitue un enjeu central pour le pays et pour la Droite républicaine. Il faut défendre des positions nouvelles, dès le mois de mai. Pour être tout à fait clair, la situation exceptionnelle de la France ne permet plus de conserver des éléments de programme d’avant la crise (par exemple, «la lutte contre l’assistanat» ou la priorité aux actifs en emploi). Le programme de la droite doit être social et s’adresser à toutes les victimes de la crise : des jeunes aux retraités, en passant par tous les actifs sans emploi. Il doit savoir convaincre les catégories populaires que la Droite républicaine détient les bonnes réponses.


  

MACRON N’EST NI GAULLISTE, NI GAULLIEN, NI DE DROITE

Télécharger la communication du MIL du 6 juin 2020

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Repère : L’esprit gaulliste, qui a marqué l’histoire de France depuis 80 années, s’applique toujours parfaitement aux enjeux actuels. La pertinence de ses principes fondamentaux reste permanente.


En 2020, Macron a commencé à présider une série de commémorations historiques visant à célébrer le Général de Gaulle. La célébration du 80ème anniversaire de l’appel du 18 juin 1940 sera le point culminant. Certes, cela entre tout à fait dans son rôle de président de la République. Mais il est particulièrement choquant qu’il se serve de ces prises de parole pour tenter une récupération directe, ou indirecte, de l’esprit du gaullisme à son profit, comme il a déjà eu l’occasion d’essayer de le faire.


Honorer oui, récupérer non !


Les analyses et la politique menée par Macron ne s’est jamais inscrite dans le cadre de la pensée gaulliste. Son appartenance à la gauche sociale-démocrate libérale-libertaire marque son ancrage à gauche sans le rapprocher du gaullisme. Macron n’a jamais été de droite, il n’a d’ailleurs jamais rien prétendu de tel. Ses discours sont marqués par une confusion et des ambiguïtés permettant de prétendre tout et son contraire. Son ego est démesuré : «En Marche» porte ses propres initiales E.M., comme Emmanuel Macron ! Sa politique se définit par les reculades et le refus de prendre des décisions courageuses, illustrée dès le départ avec l’abandon de Notre-Dame-des Landes aux écolos gauchistes, de l’Arc de Triomphe aux casseurs ou d’attendre des rapports d’experts. Les exemples en ce sens abondent. Dans son vocabulaire, il évoque de la «bienveillance» pour justifier le laissez-faire et l’absence de traitement des problèmes !

Selon les sondages successifs, il ne conserverait la confiance que d’un tiers de l’électorat au terme de trois années de mandat ! La majorité absolue, dont il disposait à l’Assemblée nationale, se désagrège progressivement pour disparaitre récemment. Il dispose encore d’alliés (MoDem, Agir) mais il y a fort à parier qu’ils vont monnayer leur appui à Macron lors des prochains votes et scrutins.


Vis-à-vis de l’Union européenne, les discours de Macron ont été une addition de mots inefficaces dans la défense des intérêts de la France dans les négociations (par exemple pour réduire la place des travailleurs détachés). Macron prône une ligne politique en faveur d’une Europe fédérale avec l’abandon de notre souveraineté dans le domaine économique, alors que ce projet apparait tout à fait obsolète en 2020.


Il évoque aujourd’hui notre «souveraineté» suite aux défaillances de l’État dans la lutte contre le COVID-19. Mais c’est une pirouette, Macron, Buzyn, Salomon et Véran étaient tous en charge de ces sujets sous le quinquennat Hollande. Ils portent la responsabilité des pénuries constatés de gels, masques, tests, respirateurs, médicaments,  et dans l’absence d’une politique de prévention. De plus depuis 2017, Macron est le responsable direct de l’absence d’une nouvelle politique de santé, réclamée par tous les acteurs du secteur.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que Macron mène, depuis son élection, une politique qui se situe à l’opposé des principes gaullistes. La première caractéristique de l’esprit gaulliste réside dans une approche politique globale sur les questions majeures. L’approche de Macron est parcellaire, car, avant tout, technocratique et budgétaire. S’il a pu évoquer une approche universelle, il ne la met pas en œuvre dans sa politique. Il partage, avec des intellectuels, une vision d’une France composée d’un «archipel» de communautés destinées à vivre ensemble. Au bout de trois ans, son absence de discours sur la place de la religion musulmane ou la laïcité, illustre son incapacité à proposer une approche commune et claire à tous les Français.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle que les réformes institutionnelles annoncées (projet de loi fondamentale et révision constitutionnelle) s’inscrivent contre l’esprit des institutions de la Ve République. C’est le cas du projet de la mise en place d’un scrutin à la proportionnelle. C’est le cas avec son refus de recourir au référendum pour de grandes questions, dont la protection de l’environnement. Suite aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, Macron a annoncé un changement de politique majeur, mais sans envisager de recourir à une dissolution ou à un référendum pour que les citoyens approuvent sa nouvelle politique, comme le veut la logique même des institutions de la Ve République.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que Macron dévoie les institutions pour mener sa politique après avoir endossé le costume de président de la République, comme avait su le faire François Mitterrand et François Hollande. Par son talent oratoire, son omniprésence médiatique et la mobilisation partisane de l’appareil d’État et de certains médias, Macron a su tromper des gens de bonne foi, qui n’ont pas perçu ses manœuvres au travers de son discours flou. Mais cela n’aura qu’un temps, car il y a toujours une heure de vérité.


À aucun moment il n’est possible de le qualifier comme gaulliste ou gaullien ou ayant l’esprit gaulliste, car son action est clairement dans un axe opposé aux valeurs du gaullisme. Ceux qui prétendent le contraire se placent dans le camp des «idiots utiles» (au sens de Lénine), voire des promoteurs, conscients ou non, de la pratique du «Pont de la rivière Kwaï».


  

VI­GILANCE & AC­TION - N°  461 Février 2024 

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LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L



CHABAN-DELMAS, DEBRÉ, FOCCART… CES LIEUTENANTS DU GÉNÉRAL DE GAULLE QUI ONT RÉGNÉ SUR LA DROITE


Communication du MIL du 8 février 2024


Entretien avec Pierre Manenti, historien du gaullisme et de la Cinquième République, pour la sortie de son livre «Les barons du gaullisme» (Passés composés, 2024). Il est déjà auteur d'une «Histoire du gaullisme social» (Perrin, 2021) et d'une «biographie d'Albin Chalandon» (Perrin, 2023).


Le Figaro - Vous consacrez votre dernier livre aux «barons du gaullisme». Qui sont-ils ? Quel est leur rôle auprès de De Gaulle ?


Pierre Manenti - Les barons du gaullisme désignent un groupe d'une demi-douzaine de personnalités politiques qui avaient pris l'habitude de se réunir régulièrement, ainsi autour de déjeuners organisés tous les quinze jours, Maison de l'Amérique latine, à Paris, pour organiser la vie du gaullisme. Ils étaient les hommes de l'ombre du général de Gaulle, à la fois ses conseillers les plus proches et ses émissaires dans toutes les négociations. Gaston Palewski, Michel Debré, Jacques Chaban-Delmas, Roger Frey, Jacques Foccart et Olivier Guichard agissaient en chefs des groupes parlementaires à l'Assemblée nationale et au Sénat, mais aussi en organisateurs des réseaux territoriaux, clubs et mouvements gravitant autour des partis gaullistes (le RPF sous la IVe République, l'UNR-UDR sous la Ve). Entre 1947 et 1995, ils sont incontournables dans l'histoire de la droite et ont d'ailleurs donné deux premiers ministres au pays, ainsi que plusieurs ministres, ce qui a suscité beaucoup de fantasmes autour de leur petit cercle. Ils sont aussi un réseau aux contours mouvants en fonction des époques, ce qui fait que leurs déjeuners ont parfois été fréquentés par des personnages au destin national, ainsi André Malraux, Georges Pompidou ou encore Pierre Messmer.


Gaston Palewski, Jacques Chaban-Delmas, Jacques Soustelle… Le «système des barons» s'ancre-t-il dans une participation commune à la Résistance, plus que dans un corpus idéologique ?


Ce qui lie les barons du gaullisme, c'est d'abord et avant tout leur fidélité sans faille au général de Gaulle. Vous évoquez d'ailleurs le nom de Jacques Soustelle, immanquablement un baron du gaullisme sous la IVe République, mais qui se dispute avec de Gaulle sur l'Algérie française en 1960, s'exile et perd ce titre dès lors qu'il rompt son serment de fidélité. Ce sont véritablement des «croisés à la croix de Lorraine» pour reprendre une formule du Général. Ils le représentent, portent sa parole, lui font aussi parfois entendre raison, n'hésitant pas à lui tenir tête, comme lorsqu'ils poussent Chaban à la présidence de l'Assemblée nationale en 1958.


De Gaulle les estime, parce que ce sont des compagnons d'armes, des chevaliers de la Table ronde. Tous sont bardés de titres de guerre et ont participé aux combats de la Résistance, avec une nuance pour le plus jeune d'entre eux, Guichard, qui a néanmoins été engagé dans les armées de la Libération. Dans la guerre et la Résistance, les barons puisent surtout un culte du secret, de l'information, du renseignement, dont ils se servent ensuite comme une arme politique pour tenir la famille gaulliste. Il y a beaucoup de mystères qui entourent les barons et leurs déjeuners, c'est pourquoi je voulais enquêter sur la réalité de leur parcours et de leurs réseaux.


Une légende noire entoure Jacques Foccart, le Monsieur Françafrique, vu comme un personnage sulfureux se chargeant des basses œuvres du régime. Qui était-il ? La légende est-elle fondée ?


Le personnage de Jacques Foccart est fascinant parce que c'est un fidèle parmi les fidèles, qui rejoint l'aventure du gaullisme dès 1946, en «poussant» la liste d'un proche du Général dans la Mayenne, Jacques Soustelle. Devenu membre du RPF en 1947, il gravit les échelons un à un, se spécialisant en effet sur les questions africaines et antillaises, mais s'imposant aussi comme un homme de réseaux, un négociateur habile et un politique féroce. De Gaulle lui confie d'ailleurs le secrétariat général de son parti en 1954, avant de l'appeler à ses côtés à Matignon en 1958 puis à l'Élysée en 1959, après que Foccart a joué un rôle important pendant les événements de mai 1958. Le personnage est craint autant qu'il est respecté. C'est un faiseur de princes, très bon connaisseur de la carte électorale, auquel le Général accorde une audience tous les soirs, ce qui lui donne un pouvoir énorme à l'époque. Et pendant quinze ans, en même temps qu'il règne sur la Françafrique aux côtés du Général puis de Pompidou, Foccart suit toutes les élections, toutes les nominations internes au parti gaulliste, toutes les négociations, s'imposant comme un véritable baron du gaullisme ! Pour autant, il ne faut pas croire à tout ce qui a pu être dit ou écrit sur le personnage. Comme beaucoup, il tire sa force politique de sa légende noire.


Parmi les barons, Michel Debré semble être l'éminence grise et le continuateur de De Gaulle. Vous l'appelez «l'architecte» …


Oui, à rebours de profils plus axés sur le renseignement et les réseaux, comme Jacques Foccart ou Roger Frey, ou de politiques aguerris, à l'image de Jacques Chaban-Delmas, député-maire de Bordeaux et président de l'Assemblée nationale, Michel Debré fait figure d'intellectuel de la bande. Auteur d'une thèse sur l'artisanat, maître des requêtes au conseil d'État, collaborateur de cabinet ministériel de Paul Reynaud sous la Troisième République, c'est un touche-à-tout, qui s'affirme comme un conseiller précieux pour le général de Gaulle lorsqu'il le fait venir à ses côtés au Gouvernement provisoire, en 1944-1946.


La vision de Debré, ses intuitions, sa volonté réformatrice - il est le père de l'École nationale de l'administration à la Libération ! - se doublent d'une «carte politique» lorsqu'il est élu sénateur, président du groupe gaulliste au Palais du Luxembourg, et s'impose comme un opposant farouche à la IVe République. C'est à cet architecte que de Gaulle confie le soin de bâtir sa cathédrale en 1958, en le chargeant de la rédaction de la constitution de la Ve République puis des fonctions de premier ministre. Et fidèle à cette confiance, Debré a longtemps voulu défendre cet héritage gaulliste face à toute tentative de récupération, jusqu'à se présenter lui-même à l'élection présidentielle de 1981, contre le candidat pourtant désigné par sa famille politique : Jacques Chirac.


Les barons du gaullisme ont défini le gaullisme après la disparition de De Gaulle. Peut-on être gaulliste sans avoir connu le Général ? Y a-t-il encore des gaullistes aujourd'hui ?


Oui, d'ailleurs, paradoxalement, les barons ne sont jamais aussi puissants qu'en l'absence du Général. Ils se réunissent dans les années 1950, quand de Gaulle a pris du champ, car il faut faire vivre le parti, ses réseaux, malgré l'absence du grand chef. Quand de Gaulle quitte la scène politique en 1969, ils deviennent des gardiens du temple, qui adoubent Georges Pompidou, candidat à l'élection présidentielle, et imposent à ses côtés Jacques Chaban-Delmas comme premier ministre. L'échec de Chaban à la présidentielle de 1974, la nomination à Matignon de Jacques Chirac puis sa reprise en main du parti gaulliste la même année marginalisent cependant les barons. Ils ne tiennent plus leur propre famille, ce qui ne les empêche pas de poursuivre le combat au nom d'une certaine idée du gaullisme.


En fait, de chefs politiques, ils deviennent progressivement des défenseurs de la mémoire gaulliste, raison pour laquelle, au fur et à mesure des disparitions, l'appellation de «barons du gaullisme» a été attribuée à d'autres grandes figures de l'aventure comme Albin Chalandon ou Yves Guéna. Il ne reste plus beaucoup de contemporains de la période, à l'exception de Jacques Trorial, dernier ministre du Général encore en vie, ou de Pierre Mazeaud, mais pour autant la flamme du gaullisme continue de brûler avec intensité. Son désir de dépassement des clivages, son combat pour la souveraineté nationale, son souci d'une réconciliation des patrons et des ouvriers sont des défis d'une actualité criante et me font dire que le gaullisme a encore toute sa place dans notre vie politique !


Pierre Manenti - Les barons du gaullisme, éd. Passés composés, 2024, 368 p., 24€.

Repris du Figaro du 30 janvier 2024.



MACRON, LE SPÉCIALISTE DE LA POUDRE AUX YEUX


Communication du MIL du 22 janvier 2024


Le président de la République a tenu une très longue conférence de presse en janvier 2024. Aucun «sens profond» d'une nouvelle phase politique de son quinquennat n'est apparu, ni dans son discours et ni dans les réponses qu'il a formulées aux questions des journalistes. Les Français ont juste pu assister à une opération de communication politicienne bien préparé, à la fois sur la forme (affirmation de l'autorité du président) et sur le contenu avec une multiplicité de sujets («je sais tout») à des niveaux très divers cherchant à ce que chacun retienne l'idée qui lui est destinée. Pour résumer, Macron s'en est tenu à de nombreuses questions secondaires (même si celles-ci méritent l'attention). Elles n'apportent aucun crédit à son concept de «réarmement moral». Citons notamment : «le bon usage des écrans pour les enfants», la généralisation à tous de «la pratique du théâtre au collège», la «généralisation du service national universel (SNU)» en classe de seconde, le doublement des franchises médicales. En particulier, il a évoqué des mesures concernant l'Éducation nationale. Ces annonces restent floues, sans calendrier précis. Il s'agit d'un miroir aux alouettes.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que Macron manœuvre pour survivre pour la fin de son mandat. Il a défendu l'entrée et/ou le maintien dans son gouvernement de ministres mis en examen, contrairement à ses engagements initiaux. Jamais il n'avait prôné, jusqu'à ce jour, une réforme instituant l'élection au suffrage universel direct des maires de Paris, Lyon et Marseille (PLM) pour 2026. D'autres projets politiciens de diversion devraient apparaitre. Même en politique étrangère, il n'a pas été clair. Cela lui était difficile après les déclarations contradictoires qu'il a tenu, en particulier ces trois derniers mois, sur le conflit entre le Hamas et Israël.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce, aussi, les campagnes médiatiques menées sur une prétendue «droitisation» de la politique de Macron. Elles ne correspondent aucunement à la réalité. Macron poursuit sa politique de «l'entre deux» définie en 2017 et confirmée en 2022. Le choix des figurants (comme Rachida à la Culture) occupant les ministères ne change rien, dans la mesure où ils ont une marge de manœuvre très réduite sur les sujets majeurs dans le système macroniste. Ces campagnes de communication politicienne, soutenues par des journalistes aux ordres, sont destinées à satisfaire deux objectifs.


D'une part, Macron cherche à mobiliser en sa faveur un électorat de droite, à court terme, pour l'élection européenne de juin 2024 car les sondages actuels donnent moins de 20% à sa coalition. Pour convaincre les citoyens, il a mobilisé dans son discours des mots-clés de droite comme «croissance», «sécurité», «immigration», «mérite», «engagement civique» ou «naissances». Mais il ne s'agit que de paroles sans aucune application future. Il n'y a aucun changement de ligne politique de sa part. Il joue simplement sur la communication pour capter des électeurs, avec un miroir aux alouettes, de la droite républicaine et du centre.


D'autre part, les partis de gauche parlent de «droitisation» ou d'un prétendu «ultra-libéralisme» de Macron pour promouvoir leurs listes et leurs candidats. Le Parti socialiste (PS) cherche à récupérer les voix des électeurs de gauche qui ont rejoint depuis 2017 Macron et ses candidats (Horizons, MoDem, Renaissance). L'enjeu est important pour le PS. Ses élus devraient être suffisamment nombreux pour compter dans le second groupe (socialiste) par son importance du Parlement européen.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que la Droite se situe toujours, sans ambiguïté, dans l'opposition aux macronistes. La droite républicaine défend pour la France et pour l'Union européenne des positions de droite. Elle a un programme qu'elle défend au Sénat (avec ses alliés centristes), à l'Assemble nationale ou au Parlement européen, avec François-Xavier Bellamy, homme de droite ayant des valeurs de droite, comme en atteste ses votes et ses propositions de loi. La priorité actuelle est donc de contribuer à convaincre les électeurs de battre, aux européennes prochaines, la gauche macroniste pour combattre l'Europe fédérale que certains veulent nous imposer.



DROIT DU SOL, DROIT DU SANG, UN CHOIX S'IMPOSE


Communication du MIL du 16 février 2024


Repère : «La réalité des phénomènes migratoires aujourd'hui en Europe et dans le monde doit nous amener à nous réinterroger sur les conditions de l'exercice du droit du sol et du droit du sang» - Gérard Larcher (LR).


L'ile de Mayotte a été paralysée plusieurs semaines par les multiples barrages des collectifs de citoyens, regroupés dans le mouvement des Forces vives, pour protester contre l'insécurité et le poids de l'immigration irrégulière. La politique de Macron à Mayotte s'est soldée par une série d'échecs en dépit des moyens mobilisés. La situation n'est toujours pas contrôlée à ce jour. La contestation par les citoyens français et des élus de Mayotte est générale.


La population à Mayotte connaît une forte croissance, relative à l'arrivée de nombreux migrants notamment. La population serait passée de 224.000 en 2014 à 310.000 en 2023 pour les personnes en situation légale. Près d'un habitant sur deux est étranger. Mais ces chiffres ne comprennent pas les immigrés clandestins africains et comoriens. Les flux d'immigration sont donc difficiles à mesurer.


Tentant de répondre à cette situation, Darmanin a annoncé un projet de révision de la Constitution pour supprimer le droit du sol à Mayotte (101ème département français) pour limiter l'attraction de migrants venant des Comores voisines. En clair, si cette révision est votée en congrès, le fait de naître à Mayotte ne permettra plus, aux enfants de parents étrangers, d'acquérir la nationalité française et leurs parents ne pourraient alors plus recevoir de titres de séjour «vie privée et familiale», titres attribués aux parents de mineurs français résidant en France. Cela devrait faire diminuer fortement (de l'ordre de 80%), le nombre de titres de séjour délivrés à des ressortissants comoriens à Mayotte. En 2022, sur 10.770 naissances, près de sept enfants sur dix ont, au moins, un parent étranger d'après l'INSEE.

Les autres éléments incitant des Comoriens à s'installer à Mayotte sont le niveau de vie, l'accès aux aides sociales, l'accès aux soins et à l'éducation. Par ailleurs, les reconnaissances de statuts accordés à ces migrants, comoriens ou africains, arrivés à Mayotte, leur permettent de gagner la Réunion ou la Métropole.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que la réforme envisagée par l'exécutif passera par une modification de la Constitution. Le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), s'est déclaré favorable à la suppression du droit du sol à Mayotte. Cela «ne règle pas tout, mais c'est un signal extrêmement fort», car «Mayotte est dans une situation épouvantable» et «nous avons le devoir de protéger nos compatriotes». Le député (LR) de Mayotte, Mansour Kamardine, réclame, lui aussi, une telle initiative : «Je me réjouis que le gouvernement et l'État aient enfin compris qu'il s'agissait d'une mesure nécessaire à la survie de Mayotte. ».


De plus, Gérard Larcher (LR) souhaite élargir le projet, au-delà de Mayotte, à la Guyane et à l'île de Saint-Martin, comme cela avait été inscrit dans le cadre de la loi Immigration, votée en décembre 2023 à la majorité par le Sénat et l'Assemblée nationale. Le Conseil constitutionnel avait rejeté cette mesure pour des raisons de forme (car considérée comme un «cavalier législatif» sans rapport avec le texte initial) mais pas sur le fond.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) soutiendra la réforme de la Constitution pour ces trois territoires d'outre-mer. Il faut qu'un débat général sur la suppression du droit du sol soit ouvert. Mais il faut aller plus loin car il faut reposer la question du principe du droit du sang. Il faut un référendum sur la question du droit du sol et du droit du sang. Un tel projet de réforme va se heurter à l'opposition de la gauche macroniste, des partis de la gauche et des partis de la gauche de la gauche.


Le possible blocage par le Conseil constitutionnel, présidé par le socialiste Fabius, d'une réforme sur le droit du sol, qui serait adoptée par une majorité parlementaire, conduirait à la nécessité de dénoncer l'extension excessive de ses attributions ainsi que de sa politisation militante.



IL FAUT UNE PEINE DE RÉCLUSION PERPÉTUELLE INCOMPRESSIBLE RÉELLE


Communication du MIL du 19 février 2024


Après la disparition récente d'un ancien ministre socialiste de la justice, nous avons constaté qu'il n'existait plus qu'une seule analyse sur la peine de mort. Même si nous savons qu'aucun pouvoir (de droite, de gauche ou d'ailleurs) ne remettra en cause la suppression de la peine de mort, ce débat est clos. Sauf qu'elle devait etre remplacé par une peine de réclusion perpétuelle incompressible réelle, ce qui n'est toujours pas le cas.


Afin d'apporter notre contribution à ce sujet, nous republions le texte que Raoul Béteille, ancien président du MIL de 1994 à 2008 puis président du comité d'honneur de 2008 jusqu'à son décès le 18 avril 2015, avait publié dans notre journal Vigilance & Action (N°23) de décembre 1988 et aussi dans le journal Le Quotidien de Paris.


POUR LA PEINE DE MORT par RAOUL BETEILLE

Conseiller à la Cour de cassation, membre du Comité d'Honneur du M.I.L


Monsieur Raoul Béteille apporte un argument nouveau dans ce débat : une étude criminologique américaine prouve, pour la première fois, que la peine de mort a un effet dissuasif. Il est certain que ce travail servira de fondement aux discussions à venir.


Ignorée jusqu'ici de l'auteur de ces lignes en raison de l'endroit où il fallait la chercher, l'étude d'un savant, Isaac Ehrlich, jette une vive clarté sur un des aspects essentiels de la controverse opposant partisans et adversaires de la peine de mort et relancée par les massacres d'enfants de ces derniers mois.


Sous le titre de «The Deterrent Effect of the Capital Punishment, a Question of Life and Death», Ehrlich a publié en juin 1975 dans «l'American Economic Review», dont les signatures sont très souvent celles de prix Nobel, un travail considérable, conduit selon une méthode économétrique rigoureuse et éprouvée tenant compte en particulier «des effet pervers». Il démontre qu'aux États-Unis, pendant la période de référence choisie, qui s'étend sur plus de trente-cinq ans, chaque exécution a «économisé» un capital de vies de victimes innocentes qui se situe avec certitude entre un et dix-sept sans qu'il soit possible de le chiffrer de manière précise dans cette «fourchette». Il en résulte que si, bien entendu, l'existence de la peine de mort ne fait pas reculer tous les candidats au crime, elle en fait bel et bien reculer un certain nombre contrairement à ce que soutiennent ceux que nous continuerons d'appeler par commodité les «abolitionnistes». On pouvait, certes, s'en douter. On se souvient que, dans le Liban encore relativement en bonne santé, le président Frangié avait résolu d'entreprendre une lutte efficace contre la criminalité grandissante et - premières exécutions depuis très longtemps - avait fait pendre deux gangsters. Résultat : 171 crimes de sang contre 507 l'année d'avant, soit 1970.


Même si nous devions nous contenter de l'économie d'une vie de victime par exécution (et non pas des dix-sept tout aussi possibles ou d'un chiffre intermédiaire, étant observé que la «moyenne» n'aurait ici aucune signification), il résulte de l'étude scientifique d'Ehrlich qu'il faut finalement choisir entre ceux qui meurent parce que la peine de mort leur est infligée quand elle existe, et ceux qui meurent parce que les précédents (ou ceux qui ne craignent plus de suivre leur exemple ) tuent quand elle a été supprimée.


Nous n'avons pas le droit d'en conclure que l'attitude des abolitionnistes n'est pas respectable. L'idée selon laquelle l'homme doit s'interdire absolument et dans tous les cas de verser le sang de son semblable est peut être aussi exacte que paradoxalement cruelle dans certains de ces cas. Mais cruelle, dans ces certains cas, elle l'est : quels sont, des deux catégories ci-dessus, ceux dont la vie est la plus précieuse ? Et où est, à vrai dire, la générosité dont sont crédités si facilement les abolitionnistes ? Les victimes ont bon dos.


Statistiques mises à part, restent les consciences choquées, le sentiment d'une injustice foncière, le scandale qui veut que les tortionnaires des petites filles assassinées dans notre France de 1988 trouvent en haut lieu de grandes âmes soucieuses surtout de ne pas être confondues avec des «bourreaux» et avant tout préoccupées de procurer à ces violeurs d'enfants boissons fraîches en été, télévision et chambre d'amour, tandis que les petites torturées, qui les suppliaient en pleurant, sont au cercueil.


Comment certains peuvent-ils assimiler de tels abîmes d'horreur aux deuils, même les plus douloureux, qu'entraînent les accidents de la route ? Aucune mère ne ferait la confusion, et il est impossible d'entendre les mères d'enfants assassinés sans être remué par une compassion qui en vaut d'autres. Il est remarquable que leurs réactions soient rares, ou du moins rarement publiées dans la presse. C'est pourquoi, en s'écartant de l'actualité trop brûlante, on signalera à ceux qui ne l'auraient pas lue l'admirable et poignante interview de madame Ginette Prin par Dominique Jamet dans le «Quotidien de Paris» du 21 mars 1980 : «Pardonner, mais je ne peux pas». On se bornera à dire ici que madame Prin se posait la question de savoir si le mieux, en fin de compte, n'était pas «que la bête meure». Car elle voyait bien «qu'on demande aujourd'hui l'abolition de la barbare peine de mort, avilissante pour qui l'inflige, inhumaine pour qui la reçoit, et qu'on suggère son remplacement par une peine de réclusion perpétuelle incompressible, mais que demain on demandera l'abolition de la perpétuité, cette peine inhumaine, barbare, et la suppression des quartiers de haute sécurité et des centrales, ces pourrissoirs»...


Justement, nous en sommes là.


  

LA DROITE RÉPUBLICAINE DOIT APPORTER DE NOUVELLES SOLUTIONS

Télécharger la communication du MIL du 18 novembre 2020

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Il existe une opposition politique ancienne entre, d’un côté, les patriotes qui souhaitent en premier lieu défendre la France et ses intérêts, et de l’autre, les internationalistes, les fédéralistes européens ou les mondialistes tout court, qui rêvent d’un monde global peuplé d’individus sans attache.


Cet affrontement idéologique reprend tout son sens dans les circonstances présentes où se cumulent la pandémie du Covid-19, le terrorisme islamiste, l’arrivée d’un Brexit sans accord, ainsi qu’une grave crise sociale et économique qui ne fait que débuter. Ces événements conduisent à faire bouger le rapport de force en amenant une grande part de l’opinion à évoluer vers une position «patriote» devant la pénurie de médicaments (car fabriqués à l’étranger), l’absence de contrôle aux frontières, la dépendance aux échanges internationaux.


Pour tenir compte de l’évolution de l’opinion, le discours du gouvernement a évolué avec des thèmes nouveaux en 2020. La relocalisation en France d’une part de la production a été mise à l’ordre du jour. Le contrôle des frontières françaises et européennes est revenu à la surface. Des taxes européennes sur des produits (plastiques non recyclables) et des services extérieurs sont envisagées. La question de l’identité collective est évoquée. On parle d’une remise en cause des traités européens concernant les travailleurs détachés et les accords de Schengen. Le contrôle des flux migratoires revient au premier plan des débats. La critique du fonctionnement des multinationales (GAFAM) se généralise.


Mais le fait que des membres du gouvernement abordent ces questions ne signifie pas que Macron et Castex vont faire quelque chose de concret sur ces sujets durant cette fin de quinquennat. Leurs propos, nouveaux sur le fond, traduisent la lecture des sondages sur l’opinion publique par les communicants. Ils communiquent pour amuser la galerie sans rien faire de significatif. Macron est un fédéraliste européen déclaré donc il ne peut pas être porteur de ces idées-là. La faiblesse du budget consacré aux relocalisations industrielles dans le «plan de relance» est claire. Le silence sur l’important déficit de notre commerce extérieur l’illustre.

Le rapport de force entre «patriotes» et «mondialistes» a évolué dans le contexte des graves crises engagées et malheureusement surement durables. Il faut proposer une offre politique nouvelle et claire tout en évitant une récupération macroniste.


La droite républicaine doit apporter une réponse pertinente à toutes ces questions très rapidement pour proposer une alternative crédible vis-à-vis des autres forces politiques. La droite républicaine doit répondre en premier lieu à la question sociale, aux objectifs de sécurité, de plein emploi, de santé publique, d’environnement, de défense. Des positions mitigées ou hybrides condamneraient cette droite à devenir une force politique supplétive (dans le cadre d’alliances incertaines). Il faut revisiter sur le fond les programmes afin d’apporter aux citoyens des propositions intégrant une vision patriote.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge qu’il faut aller vers un nouvel équilibre des échanges internationaux, donner une priorité à la croissance de la production nationale (agricole, construction, industrie et numérique) pour atteindre le plein emploi, stopper l’immigration, contrôler les activités des multinationales en France, limiter des achats d’entreprises stratégiques française par des intérêts étrangers, assurer une synergie européenne sur des objectifs partagés bien définis.


Il s’agit de lutter contre les ingérences étrangères de toutes sortes (mondialisme), tout en conservant des échanges fructueux avec le monde, mais sans aucun laisser-faire. Cette orientation politique ne concerne pas la France seule, elle est partagée par de nombreux états. Il faut un changement de direction du pays afin que ces sujets soient, enfin, traités.


  

PMA SANS PÈRE / GPA : c’est NON

Télécharger la communication du MIL du 27 janvier 2021

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Repère : Le projet de loi comprenant l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules continue à être débattu. Macron souhaite appliquer ce point de son programme présidentiel, qui correspond à son opinion personnelle.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme son opposition totale à la conception d’enfants sans père. Nous continuerons à combattre l’ouverture de la PMA aux femmes seules, comme aux couples de femmes car après, il y aura l’ouverture à tous automatiquement. Cette opération médicale a pour conséquence de «fabriquer» un enfant sans père. Ce qui va radicalement à l’encontre des intérêts de l’enfant.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que le débat parlementaire se poursuit car ce texte n’est pas sous procédure accélérée. Le combat continu contre des projets inacceptables de la loi bioéthique. Le projet de loi sur la bioéthique, qui porte la PMA sans père, fait son retour au Sénat en seconde lecture. Le Sénat peut réécrire le texte de cette loi en supprimant l’article sur la PMA sans père ou rejeter le texte dans son ensemble. La question de principe de la PMA sans père ne peut pas être considérée comme réglée.


En première lecture, les sénateurs de la droite républicaine et du centre avait notamment refusé la prise en charge par l’assurance maladie de la PMA, demandé la levée de l’anonymat des donneurs de gamètes, interdit la transcription à l’état civil d’enfants nés de GPA, refusé à la création d’embryons chimériques et certains diagnostics préimplantatoires.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) pense que le débat politique ne doit pas se noyer dans le détail d’une série d’ajustements d’un dispositif qui reste à rejeter sur le principe.


La «PMA sans père» induit une multiplicité de problèmes, comme le remboursement par la sécurité sociale ; la reconnaissance de la filiation des enfants fabriqués (comment qualifier les parents, avant ou après la naissance) ; le droit des enfants à la connaissance de leur origine (le nom du père) ; la disponibilité du sperme (marchandisation des gamètes) ; le stockage des ovocytes et pour combien de temps ; la reconnaissance en France des enfants nés d’une GPA réalisés à l’étranger, avant de pouvoir l’être en France, la PMA post mortem (pour les veuves avec le sperme du mari décédé, création d’héritier post mortem), des expérimentations inacceptables sur l’être humain, etc..


Macron compte bien aller au bout sur cette réforme «sociétale» qu’il compte mettre à l’actif de son bilan pour satisfaire son électorat de gauche social-démocrate bobo, comme de la gauche de la gauche. Le ministre Véran veut accélérer l’adoption du texte avant l’été. Son ministère prévoit déjà les textes d’application. Il veut des PMA sans père à la fin 2021 pour des naissances d’enfants sans père en 2022. Mais la saisine du Conseil constitutionnel sera effectuée, au final, par des parlementaires de la droite et du centre, donc il ne pourra pas réussir avant 2022.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce également le fait que l’adoption de la PMA aux couples de femmes conduira naturellement et automatiquement «au nom de l'égalité de traitement» à l'ouverture de la Gestion Pour Autrui (GPA) pour les couples d'hommes. La GPA est fondée sur la marchandisation (la location) du corps de femmes procréatrices au même titre que la prostitution indépendante.


Comme depuis le début, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle tous ses militants et sympathisants à participer aux manifestations organisées à travers toute la France le dimanche 31 janvier 2021 par La Manif Pour Tous (LMPT) et le mouvement associatif unitaire rassemblé sous le label «Marchons Enfants». Les conditions sanitaires actuelles ne permettent pas l’organisation d’une grande manifestation nationale. Il faut donc être présent dans chaque ville.


Le but de ces manifestations est de réclamer une révision en profondeur du projet de loi et la suppression de l’article 1er qui autorise la PMA sans père.


  

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L’ISLAMISME RADICAL N’A PAS SA PLACE EN FRANCE

Télécharger la communication du MIL du 9 février 2021

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Repère : «La France continue à être une terre très attractive pour une immigration incontrôlée qui détourne largement le droit d’asile et pour lequel les expulsions sont quasiment impossibles». Annie Genevard, députée Les Républicains du Doubs et Vice-présidente de l’Assemblée nationale.


Un projet de loi confortant le respect des principes de la République est en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Ce texte entendait, à l’origine, lutter contre l’islamisme radical en France, mais son contenu se révèle très décevant.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite tout d’abord de la reconnaissance quasi générale des divers problèmes liés au progrès de l’islamisme radical en France. Sur le principe même, le principe de lutter contre le développement de l’islamisme radical constitue d’un tournant politique positif. Ce projet de loi intervient malheureusement trop tardivement car après quatre années de silence de la part de Macron. Il intervient à moins d’un an de la campagne présidentielle de 2022. Il aura fallu attendre que la tête d’un enseignant soit tranchée par un islamiste pour que Macron se décide à aborder le problème. Outre sa peur de l’affrontement, l’une des raisons en est que sa majorité de gauche social-démocrate (LREM, MoDem, Agir, etc.) n’est pas unanime, pour divers motifs, à souhaiter mener une politique de combat contre l’islamisme radical.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que le texte présenté ne répond pas à l’ambition initiale affichée et soulève un avis très critique pour plusieurs raisons.


En premier lieu, ce texte ne désigne pas l’ennemi, l’islamisme radical, de manière explicite. «Il faut appeler un chat, un chat».


D’autre part, il est totalement incomplet. Il n’aborde pas toutes les questions à traiter, dont le contrôle sérieux de l’immigration et du droit d’asile, l’interdiction du port du voile aux accompagnants scolaires, à l’université et partout.


D’autre part, parce que les solutions proposées restent globalement insuffisantes pour répondre à l’ampleur des problèmes. Sans compter qu’en plus on peut douter de l’application effective des mesures prises dans les mois qui viennent, comme à chaque fois avec Macron.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle la Droite républicaine à afficher fortement sa volonté de faire évoluer le texte initial. Les nombreux amendements déposés à l’Assemblée nationale (par exemple, sur le «délit d’entrave d’enseigner»), puis au Sénat, par les parlementaires Républicains vont bien dans ce sens. Même si, sur quelques points précis, cette loi peut apparaitre la bienvenue par son objet, elle sera au final insuffisant pour contribuer efficacement à la lutte contre l’islamisme radical en France.


Parmi les sujets du projet de loi figurent notamment : la répression de la haine en ligne (dont les délits relatifs à la provocation et à l’apologie d’actes terroristes), le délit de mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée, le contrôle renforcé des associations subventionnées et des fédérations sportives agréées par l’Etat, le contrôle des financements des cultes venant de l’étranger, la neutralité religieuse des agents de droit privé chargés d’une mission de service public, le régime de fermeture administrative d’écoles, la suspension les décisions des collectivités locales qui méconnaîtrait la neutralité du service public (clientélisme municipal), les sanctions contre des personnes menaçant un élu ou un agent du service public, l’interdiction aux médecins d’établir des certificats de virginité, la prévention des mariages forcés de la part des officiers d’état civil, l’interdiction de permis de séjour aux étrangers vivant en France en état de polygamie.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que seul un parti - La France Insoumise (LFI) - s’oppose au principe même de ce texte arguant qu’il ferait «l’amalgame entre l’islam et l’islamisme». Ce n’est aucunement le cas puisque le projet est le respect des principes de la Républiques, qui vient d’ailleurs d’être accepté publiquement par le Conseil français du culte musulman (CFCM) dans une récente Charte (à l’exception des associations franco-turques). Cette position tranchée de LFI illustre le positionnement islamo-gauchiste des partis d’extrême gauche : LFI, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) le redit «l’islamisme radical n’a pas sa place en France».


  

BURKINI - VOILE C’EST NON EN FRANCE

Télécharger la communication du MIL du 3 mars 2021

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Repère : L’accès aux plages et la baignade est interdit à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité. 


Le burkini n’appartient aucunement à la tradition de la religion musulmane. C’est une tenue de bain couvrant le corps et la tête conçu par une styliste australienne d’origine libanaise en 2004. Elle a déposé deux marques en 2007 en vue de la commercialisation de ces créations par le biais de sa société, Ahiida. Le nom de la marque «burkini» a été inventée pour faire le lien entre «burqa» et «bikini». Cet accessoire de mode est fabriqué dans un tissu synthétique élastique, épousant les formes du corps et facile à sécher semblable à celui employé pour la confection des combinaisons fine de surf.


Censé permettre à des femmes de se baigner «en conformité avec la pudeur», il cache certes la peau, mais il sculpte, de fait, le corps de la femme sans répondre à son ambition.


Le burkini n'est pas interdit par la loi Française contre le voile intégral car il ne masque pas le visage.


Le port de ce vêtement de bain n’est juste pas conforme aux règlements intérieurs des piscines publiques qui interdisent la baignade avec des vêtements de sport pouvant être portés en dehors de celle-ci. Cette interdiction ancienne a été prise pour des raisons d’hygiène, cela concerne le port du caleçon, du bermuda, du short ou du burkini.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que le port du burkini a été instrumentalisé en France par des associations politiques islamistes radicale. Ces dernières ont un objectif de «conquête de territoire» en créant des zones «occupées» sur des plages pour conduire à des troubles. Des communes ont pris des arrêtés visant à interdire le port du burkini sur leurs plages comme portant atteinte à l’ordre public. Des contentieux burkini ont fait l’objet de jugements ces dernières années concernant des piscines, des plages ou des lieux de baignades publiques. Ils ont débouché sur une jurisprudence contradictoire. Mais depuis 2018, dans quelques piscines municipales, sous la pression d’associations islamistes radicales, cette tenue de bain est autorisée par des élus complices et/ou laches.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime qu’une décision claire doit être prise au niveau national par le gouvernement pour interdire le port du «burkini» dans les piscines et sur les plages publiques. Seule une mesure générale est à même de faire cesser les guérillas locales que des islamistes radicaux mènent sur ce sujet. Leur combat apparait comme la suite de ceux menés pour le port de la burka, du voile par les petites filles ou par les accompagnantes scolaires.


C’est pourquoi le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne fermement la position du défenseur des droits (DDD) en faveur du port du burkini. Il prétend que l’interdiction du port du burkini est susceptible de constituer une discrimination. Ce qui est évidemment faux. L’auteur de cet avis est la nouvelle adjointe au Défenseur des droits, Mme George Pau-Langevin qui a été ministre et député socialiste. Le caractère politique apparait très clairement, à quelques mois des régionales, jetant une réelle suspicion sur l’institution DDD elle-même.


Ce contentieux a été ouvert par le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) contre le conseil régional d’Île-de-France qui a décidé de maintenir l’interdiction du port du burkini dans les complexes «Île de loisirs». Depuis, le CCIF a été dissous par le ministre de l’Intérieur pour les raisons que l’on connait. Les responsables du CCIF ont engagé une action en justice pour contester cette dissolution. Parallèlement, ils auraient procédé à la reconstitution de l’association en Belgique sous un autre nom. Le combat contre ces mouvances de soutien politique actif aux islamistes radicaux reste totalement d’actualité.


  

JACQUES ROUGEOT, ANCIEN PRÉSIDENT FONDATEUR ET VICE-PRÉSIDENT DU MIL, EST DÉCÉDÉ

Télécharger la communication du MIL du 23 juillet 2021

Christian Labrousse, ancien recteur, président du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) et le bureau national du M.I.L font part de leur émotion et de leur tristesse à l’annonce, le 19 juillet 2021, du décès de Jacques Rougeot, ancien président de l’UNI de 1968 à 2009, ancien président fondateur du M.I.L et vice-président du M.I.L.


Les obsèques du Professeur émérite, Jacques Rougeot, auront lieu le mardi 27 juillet à 10 h 30 en l’Église Saint-Pierre, 90 Avenue du Roule à Neuilly-sur-Seine (92200). Nous invitons toutes les personnes disponibles à venir participer à cette cérémonie.


Né le 13 juin 1938 à Echirolles, Jacques Rougeot, docteur ès lettres (1978), fera une carrière de professeur de langue française à l’université de Paris IV-Sorbonne. Il est l’auteur de  plusieurs ouvrages, dont notamment Guilleragues Epistolier (thèse de doctorat d’État, 1978) ; de l’édition des Lettres portugaises et autres œuvres de Guilleragues (1ère éd. Librairie Garnier 1962, 2e éd. Droz) avec Frédéric Deloffre ; de l’édition de la Correspondance de Guilleragues (Droz ; 1976), de la Contre-offensive (Albatros ; 1974) ; de Socialisme à responsabilité limitée, Paris, France-Empire, 1981 ; de La Voie droite, Paris, UNI, 1989 et de UNI : 40 ans de combats, 40 affiches, Paris, UNI, 2009.


Il sera fait chevalier de la Légion d’honneur à la demande de Jacques Chirac, président de la République.


Jacques Rougeot, au-delà de son statut de professeur des universités, était un gaulliste engagé de toujours. Il a toujours été adhérent du parti gaulliste et il a toujours été membre du conseil national pour chaque entité. Il a participait à la contre-offensive avant et après mai 1968. Il sera de tous les combats de la droite gaulliste. Ses écrits furent, de tout temps, de très grande qualité et d’une très grande valeur politique. À vrai dire, il était plus politique que professeur. Il aurait été un très bon député français si les circonstances lui avaient permises de l’être. Il aimait le combat et la confrontation des idées.


Jacques Rougeot a participé à la création de l’association de fait Mouvement Initiative et Liberté dès février 1981. Elle a commencé à apparaitre à l’occasion de distribution de tracts signés des «Groupes Initiative et Liberté (GIL) du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) et à faire ses premiers adhérents dès cette période-là. Son passage d’association de fait à une association déclarée et régie par la loi de 1901 sur les associations est décidé le 17 novembre 1981 pendant la première législature de ce qui était alors l'union de la gauche. Le dépôt à la préfecture de Paris a été fait le 16 décembre 1981. Jacques Rougeot sera le président fondateur de février 1981 au 23 novembre 1985.


Il s'agissait d'empêcher que les socialo-communistes, après s'être emparés du pouvoir politique, ne mettent définitivement la main sur les esprits et sur les structures de notre pays. Il n'existait pas d'organisation adaptée à ce genre d'action : c'est ce vide que le M.I.L a voulu combler. Le M.I.L est au service de la France. Il se revendique comme étant la droite civique, gaulliste et patriote et il regroupe des patriotes de toutes les origines politiques.


Lorsqu’il laissa la présidence à André Decocq, Jacques Rougeot continuera, encore plus, à agir avec le M.I.L. Il sera un des auteurs de l’encart publié dans la presse en février 1986 annonçant la réactivation de l’association. Il rédigera, en très grande partie, le manifeste du M.I.L ainsi que ses nombreuses versions. Le M.I.L publiera plus de 100 textes et articles dans son journal Vigilance et Action. Vous pouvez retrouver à la fin de ce texte la liste avec les dates et les numéros de journaux correspondants. Tous sont consultables sur notre site internet (www.lemil.org). De même, il a été l’orateur dans de très nombreuses réunions du M.I.L partout en France. Il est intervenu dans toutes les conventions nationales du M.I.L. Tous les militants ont pu dialoguer longuement avec lui tellement il a toujours été passionné par le débat et la confrontation des analyses.


Au M.I.L, ce fut un vice-président à la fois prestigieux et actif, participant avec ardeur à tous les combats en faveur de la civilisation française, dont il était un représentant éminent et un amoureux fervent. Il jouissait d’une immense popularité auprès des militants et lui-même aimait à dire qu’il se considérait comme le premier d’entre eux.


Avec Jacques Rougeot disparaît un grand Français, un professeur d’Université de passion et plus particulièrement un gaulliste de haute tradition et de conviction. Ceux qui l’ont connu pleurent non seulement l’homme public, mais, plus encore peut-être, l’ami délicat et dévoué. Jacques Rougeot a consacré sa vie à la langue française, aux combats contre la gauche, aux combats des valeurs gaullistes et au service de la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté présente à son fils, à sa belle-fille et à ses petits-enfants ses très sincères et très profondes condoléances.


Thèmes d’interventions de Jacques Rougeot lors des conventions nationales du M.I.L


La France que nous servons (CN23 – 2013 - sans militants de droite, pas de reconquête de la France)

La gauche en 2012, la France en chute libre (CN22 – 2012 - la France ou la gauche, il faut choisir)

Combat des idées, la droite progresse mais le danger demeure (CN21 – 2011 - Mouvement Initiative et Liberté 1981/2011 – 30 ans au Service de la France)

Identité française, intégration ou assimilation (CN20 – 2010 - nos valeurs pour la France du XXIème siècle)

La gauche, un danger toujours présent (CN19 – 2009 - Français toujours et fier de l’être)

Être de droite en 2008 (CN18 – 2008 - au service de la France)

2007 : une année cruciale (CN17 – 2007 - 2007 : vaincre la gauche)

Refouler la gauche : une entreprise de salut public (CN16 – 2006 - demain, le vrai péril : la gauche - 1981 / 2006 : les 25 ans du M.I.L.)

Gauche et droite : une opposition de fond irréductible (CN15 – 2005 - demain comme hier, le danger c’est la gauche)

Le nouveau manifeste du MIL (CN14 – 2004 - 2004-2007 : la France doit gagner)

La reconquête idéologique (CN13 – 2003 - pour que revive la France)

Pour en finir avec l’état ps, changer les hommes (CN12 – 2002 - avec Chirac pour la France)

Jacques Foccart, un exemple pour notre temps (CN11 – 2001 - un seul combat : battre la gauche)

Du pouvoir réel au pouvoir légal (CN9 - 1999 - nos valeurs civiques)

Jacques Foccart, homme d’État  (CN8 - 1998 - les chemins de la reconquête)

Les médias : objectivité ou propagande ? (CN7 – 1997 - 1998 : vaincre la gauche)

Pour en finir avec le socialisme (CN5 – 1995 - pour en finir avec le socialisme)

La droite, un modèle pour l'avenir (CN4 – 1994 - la France veut être gouvernée à droite) 

Les dangers du mondialisme (CN3 – 1993 - vive la nation)

L'avenir est à droite (CN2 – 1992 - de la défaite du socialisme à la victoire de la droite)

Le MIL : principes d'action, philosophie, historique (CN1 – 1990 - M.I.L : au carrefour des droites)



Les articles signés par Jacques Rougeot et publiés dans le journal du M.I.L, Vigilance et Action.


N°364 - Novembre 2017

«Écriture inclusive», proscription de l’accord au masculin : quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites


N°346 - Décembre 2016

De la primaire à l’Élysée

  1. Un gagnant, des perdants
  2. Les suites d’une victoire
  3. Un paysage politique recomposé
  4. Le réveil des peuples


N°314 - Avril-mai 2015

Hommage à Raoul Béteille


N°309 - Février 2015

«L’esprit du 11 janvier », une imposture pour cacher les vrais problèmes (partie II)

  1. La réalité en face : le problème de l’islam
  2. Terrorisme, blasphème et liberté d’expression
  3. Déni de réalité et exploitation politique
  4. Nos vrais défis


N°308 - Janvier 2015

«L’esprit du 11 janvier », une imposture pour cacher les vrais problèmes (partie I)

  1. Un événement surdimensionné 
  2. Manifestation du 11 janvier : ambiguïtés et déformations
  3. Éluder les réalités qui dérangent


N°302 - Juillet 2014

Autodestruction de la droite. Chasse au Sarkozy

  1. La France bafouée
  2. Première phase : Élimination de Copé
  3. Ce qu’attendaient les citoyens de droite
  4. L’état des lieux
  5. Sarkozy, le gêneur à éliminer


N°299 - Avril-Mai 2014

L’Europe des États contre l’Europe des idéologues

  1. L’Europe de Bruxelles aujourd’hui
  2. L’organisation de l’Europe que nous refusons : fédéralisme et régionalisme
  3. L’Europe malade de l’idéologie
  4. L’Europe des réalités, c’est l’Europe des États
  5. Une France forte, pièce essentielle de l’ensemble européen


N°298 - Avril 2014

Après sa victoire aux municipales, la droite devant ses responsabilités

  1. La « vérité » médiatiquement officielle
  2. La vérité des faits : succès éclatant de l’UMP
  3. Un cas particulier et instructif : Paris, un échec stratégique
  4. Valls : bouée de sauvetage ou rival potentiel pour Hollande ?
  5. Vers des victoires décisives pour la droite, à condition que…


N°295 - Février-Mars 2014

Mars 2014 : un devoir civique national

  1. Punir la gauche
  2. Élections locales, enjeu national
  3. Punir le gouvernement
  4. Punir le parti socialiste
  5. Punir Hollande
  6. Punition, mode d’emploi


N°292 - Octobre - Novembre 2013

Je vous accuse, François Hol­lande

  1. J'ai pourtant à votre égard des trésors d'objectivité
  2. Mais, malheureusement, votre bilan de personnalité est cruellement négatif
  3. A la recherche de la France disparue
  4. Pourquoi tant de haine contre la civilisation française ?
  5. Un acharnement systématique
  6. Peut-on tirer sur une ambulance ?
  7. Votre France : un pays dégradé qui se remplit par le bas et qui se vide par le haut
  8. Êtes-vous encore légitime, François Hollande ?
  9. Responsable et coupable


N°291 - Juillet - Septembre 2013

Pour battre la gauche : une droite décomplexée

  1. Une France en voie de sous-développement
  2. Une société dénaturée
  3. Une France qui se remplit par le bas et qui se vide par le haut
  4. Des Français lucides, résolus et exigeants
  5. Pour la reconquête : recettes rad-soc ou stratégie gaullienne ?


N°288 - Avril – Mai 2013

Hollande entre pétaudière et totalitarisme mou

  1. La pétaudière
  2. Les manifestations contre le mariage dénaturé : un phénomène historique et un révélateur
  3. Le mur des salauds
  4. Une droite offensive contre l’étouffement totalitaire de la gauche


N°287 - Janvier – Mars 2013

Socialisme intrinsèquement pervers

  1. Mariage homosexuel : un débat parlementaire impitoyablement révélateur
  2. Autres recettes socialistes pour désintégrer la société
  3. Manifestation du 13 janvier : une réaction spontanée de la France profonde
  4. Reconquérir le pouvoir : un devoir pour la droite


N°286 - Décembre 2012

Derrière le droit de vote des étrangers, la réalité de l’immigration et de l’islam (partie 2)

  1. Ce que veulent les citoyens français
  2. Un devoir d’engagement
  3. Droit de vote des étrangers : une mesure de désintégration nationale


N°285 - Novembre 2012

Derrière le droit de vote des étrangers, la réalité de l’immigration et de l’islam (partie 1)

  1. Le problème de l’islam
  2. Islam et civilisation française
  3. Islam et laïcité


N°284 - Octobre 2012

La société éclatée (partie 2) Mariage et adoption pour les couples homosexuels

  1. Les voies de la sagesse
  2. Un lobby activiste, mais non représentatif des homosexuels
  3. Les enjeux du combat aujourd’hui


N°283 - Septembre – Octobre 2012

La société éclatée (partie 1) Mariage et adoption pour les couples homosexuels

  1. L’homosexualité : une question à aborder sereinement
  2. Mariage entre homosexuels et adoption : des pratiques inconnues dans l’histoire de l’humanité
  3. La négation de la nature humaine


N°281 - Juillet 2012

L’opposition sans concession

  1. Élections 2012 : les journées des dupes
  2. Hollande : politique de l’anguille et communication
  3. La droite doit se renforcer dans l’épreuve
  4. Se poser en s’opposant


N° 280 - Juin - Juillet 2012

Législatives : Stopper la gauche (partie II)

  1. La résistance, c’est maintenant
  2. Le FN, adversaire objectif de la droite
  3. Législatives : les conditions de la victoire
  4. La force des idées simples


N°279 - Juin 2012

Législatives : Stopper la gauche (partie I)

  1. Justice pour Nicolas Sarkozy
  2. France de droite vote à gauche


N°278 - Mai 2012

La France profonde veut être gouvernée à droite

  1. La gauche minoritaire
  2. Sarkozy face à la meute
  3. La patrie en danger
  4. Stratégie des partis et aspirations de la France profonde


N°275 - Mars 2012

Au bord du gouffre

  1. Cette droite qui fait la courte échelle à la gauche
  2. La gauche au pouvoir en 2012 : des dégâts immédiats et irréversibles
  3. Questions de société : la fin d’une civilisation
  4. Battre la gauche : une ardente obligation
  5. Pour la gauche, le FN et les médias : Sarkozy, l’homme à abattre
  6. Pour l’intérêt national, l’homme à élire : Nicolas Sarkozy


N°272 - Décembre 2011

Sarkozy ou la décadence, il faut choisir

  1. Première phase : euphorie à gauche
  2. Retour à la réalité : le PS dévoilé
  3. Les atouts de Nicolas Sarkozy et de la droite
  4. La mobilisation pour la France


N°267 - Juillet 2011

2012, le choix : Sarkozy ou la gauche

  1. Les enjeux de 2012
  2. Sarkozy, candidat naturel de la droite
  3. Le parcours du combattant
  4. Les conditions de la victoire


N°264 - Avril 2011

L’islam en France : la réalité en face (partieII)

  1. L’islam et la politique
  2. Nous, citoyens français…


N°263 - Mars 2011

L’islam en France : la réalité en face (partieI)

  1. L’islam, un problème réel
  2. Le cœur du débat : religion et civilisation
  3. L’État, la laïcité et «l’islam de France»


N°260 - Décembre 2010

S.O.S ! Citoyen français en péril

  1. Parlons clair
  2. Le citoyen, pièce maîtresse de l’édifice national
  3. Nationalité, citoyenneté, civisme
  4. Le citoyen, espèce menacée
  5. Vigilance et action


N°258 - Novembre 2010

La gauche contre la France

  1. Les Roms : beaucoup plus qu’une question d’ordre public
  2. La politique de fermeté ne doit pas se limiter aux Roms
  3. Réforme des retraites : le pourrissement
  4. La gauche irresponsable et coupable
  5. Les raisons de la victoire
  6. Après la victoire : leçons et exploitation


N°254 - Juin - Juillet 2010

De Gaulle revient

  1. Entreprises d’embaumement en tout genre
  2. L’héritage politique permanent
  3. De Gaulle et les Français d’aujourd’hui
  4. De Gaulle et nous


N°251 - Avril 2010

Ce que vos vrais amis ont à vous dire, monsieur le Président

  1. À quoi reconnaît-on de vrais amis ?
  2. Une défaite sans doute trop cuisante mais non sans causes
  3. Il faut tirer la leçon des faits
  4. Militants et communicants


N°247 - Décembre 2009

Identité française, immigration, islam (2ème partie)

  1. La solution du désespoir : le communautarisme
  2. La solution du courage dans la difficulté
  3. Notre position


N° 246 - Novembre-Décembre 2009

Identité française, immigration, islam (1ère partie)

  1. La civilisation française, substance de notre identité
  2. La vérité en face
  3. L’islam en question : religion et civilisation


N° 244 - Septembre-Octobre 2009

Le «tout écologique» : vraie ou fausse idée ?

  1. L’écologie : une religion nouvelle
  2. Le GIEC : un groupe de pression puissant et trompeur
  3. Écologie et stratégie politique
  4. Retour sur terre


N°243 - Juillet-Août 2009

Après les élections européennes, savoir raison garder

  1. Cap à droite à l’échelle européenne
  2. La France : similitudes et différences
  3. Quelques leçons pour 2012
  4. Et si nous parlions un peu de l’Europe ?


N°238 - Mars 2009

Gauche, extrême gauche, crise… Attention, danger

  1. Élections futures : la gauche en position de force
  2. L’extrême gauche, inspiratrice et moteur de la gauche
  3. La crise instrumentalisée par la gauche
  4. La riposte au service de la France


N°235 - Décembre 2008

Malgré le psychodrame du congrès socialiste, la gauche regonflée et offensive

  1. Merci Martine, Ségolène, Bertrand, François… et les autres
  2. Le PS aujourd’hui : champ de ruines ou édifice en cours de rénovation ?
  3. Un boulevard pour la droite ?
  4. Un boulevard pour la gauche ?


N°233 - Novembre 2008

Conflit russo-géorgien, crise financière mondiale, Sarkozy à la manœuvre

  1. Le conflit russo-géorgien : fiction et réalité
  2. Sarkozy, le Russie et la Géorgie : principes stratégiques
  3. Application tactique
  4. La crise financière mondiale
  5. Du bon usage de l’Europe
  6. La France, de Gaulle, Sarkozy


N°229 - Juillet 2008

Droits de l’homme, anti-racisme, islam, parlons des sujets tabous

  1. Aux origines du terrorisme intellectuel : le communisme
  2. Le terrorisme intellectuel, variante Mai 68
  3. Un certain redressement
  4. Les nouvelles vaches sacrées
  5. La liberté contre les tabous
  6. Un combat d’avant-garde


N°225 - Avril 2008

Élections municipales et cantonales, les leçons d’une défaite

  1. Une défaite de la droite
  2. Bayrou et le Modem dans les marécages
  3. Dégradation du climat politique
  4. Quelle victoire pour la gauche ?
  5. «Altius, citius, fortius»


N° 224 - Mars 2008

La leçon de mai 68 

  1. Un témoin et un acteur extraordi­naire
  2. «Mes ministres n’ont pas de couil­les»
  3. «les idiots utiles»
  4. Les leçons


N°220 - Novembre - Décembre 2007

Les grandes manœuvres d’automne

  1. L’épreuve de force
  2. Une exception fran­çaise
  3. Grandes manœuvres : un jeu subtil et ou­vert
  4. Une épreuve de vérité


N°217 - Juillet - Aout 2007

Une victoire nette de la droite, et maintenant ?

  1. Présidentielle : les acquis
  2. Présidentielle et législatives : un conflit de légitimité ?
  3. Une victoire nette, mais une situation fragile
  4. Les premiers pas du nouveau pouvoir
  5. Et maintenant ?


N°215 - Juin 2007

Après l’éclatante victoire de Nicolas SARKOZY, il faut donner une majorité au président

  1. Une victoire de la Vème République
  2. La victoire de Nicolas Sarkozy, couronnement d’un parcours exemplaire
  3. Ségolène Royal : inapte à la magistrature suprême
  4. François Bayrou : le rêve passe
  5. L’élection de Nicolas Sarkozy : des acquis d’ores et déjà po­sitifs
  6. Élections législatives : l’enjeu, les forces en présence


N°214 - Mai  2007

Ce n’est pas gagné ! Mobilisation pour SARKOZY

  1. Voici pourquoi il faut voter pour Nicolas Sarkozy
  2. Une présidence Ségolène Royal serait une présidence «bas de gamme» qui appauvrirait la France et les Français.
  3. Le 6 mai, la victoire est loin d’être acquise : mobilisation maximale
  4. pour battre la gauche, VOTEZ SARKOZY

 

N°213 - Avril  2007

Dès le premier tour, le 22 avril, aucune voix ne doit manquer à Nicolas Sarkozy

  1. Chirac, la France et les Français
  2. Chirac – Sarkozy, un jeu tout en finesse
  3. Ségolène Royal : un danger politique, un cas psychologique
  4. Bayrou : l’art de faire du neuf avec du vieux
  5. Une nécessité : voter Sarkozy dès le premier tour


N°210 - Février – mars 2007

L’heure du choix

  1. Un monde dangereux
  2. La réponse désastreuse de la gau­che
  3. Le mirage Ségolène Royal
  4. pour battre la gauche, le candidat de la droite : Nicolas Sarkozy


N°206 - Décembre 2006

Mariage homosexuel, homoparentalité, un facteur de dissolution sociale

  1. La question de l’homosexualité
  2. Éviter les simplifications abusives
  3. Mariage et adoption : des pratiques sans exemples historiques
  4. La négation de la nature humaine
  5. Les voies de la sagesse
  6. Un lobby activiste, mais non représentatif des homosexuels


N°205 - Octobre – Novembre 2006

Benoît XVI, l’Islam et l’Occident

  1. Les foules et les médias
  2. Un message profond et fort
  3. La marque de Benoît XVI
  4. Les Arroseurs arrosés


N°202 - Juillet 2006

Loi SARKOZY sur l’Immigration – Manipulation médiatique et lâcheté épiscopale

  1. Une démagogie irresponsable
  2. La Manipulation médiatique
  3. Des silences coupables


N°200 - Mai 2006

Alain de BOISSIEU : Un fleuron de la civilisation française


N°198 - Avril 2006

CPE : Une occasion perdue

  1. La défaite
  2. La gauche : un pouvoir de nuisance
  3. La malfaisance des médias
  4. Questions de fonds
  5. Quelques leçons
  6. Et maintenant ?


N°197 - Mars – Avril 2006

Mohamet intouchable ?

  1. Une disproportion vertigineuse
  2. Question de fond
  3. L’exception islamique
  4. Un coup d’arrêt nécessaire


N°193 - Décembre 2005

2005-2007 : Un chemin semé d’embûche

  1. La politique selon les médias
  2. Le double piège
  3. Le programme socialiste : fiscalité écrasante et nivellement par le bas
  4. L’action du gouvernement : assurer le présent et préparer l’avenir
  5. Des oppositions factices
  6. Dire la vérité : un courage payant


N°192 - Novembre 2005

Violences dans les banlieues

  1. L’Électrochoc
  2. Les responsabilités
  3. Le mal est profond
  4. Et maintenant ?


N°187 - Avril 2005

2007 - Une échéance cruciale pour la France

  1. Un scrutin perturbateur
  2. Retour à une constante : droite contre gauche
  3. Choisir son camp
  4. Un gouvernement pour gagner
  5. La vérité en face
  6. Objectif 2007 : mobiliser l’action militante
  7. Notre destin est entre nos mains


N°183 - Janvier 2005

L’identité nationale en péril

  1. Le communautarisme
  2. L’immigration
  3. L’islamisme


N°180 - Octobre – Novembre 2004

La Turquie : un partenaire mais pas un membre de la famille

  1. Le MIL dit NON
  2. Les raisons de notre choix
  3. Le fond du problème
  4. La position de Jacques Chirac
  5. Décidément, c’est non


N°179 - Août – Septembre 2004

Échéance 2007 – Le temps presse

  1. Les leçons d’un scrutin
  2. L’UMP : des grains de sable dans la mécanique
  3. L’UDF : cactus ou adversaire
  4. L’État : fixer et tenir le cap


N°176 - Mai 2004

La France du Zapping

  1. Victoire de la gauche ou défaire de la droite ?
  2. Le cœur du débat
  3. Les acquis sociaux contre les réformes
  4. La vérité en face
  5. Le militantisme, une nécessité pour demain


N°171 - Octobre – Novembre 2003

Jean-Pierre RAFFARIN : Un capitaine courageux

  1. Printemps-Été : Les assauts préparatoires
  2. Automne : L’offensive généralisée
  3. Quelques bonnes raisons de soutenir Jean-Pierre Raffarin ?


N°170 - Août – Septembre 2003

Un gouvernement qui gouverne

  1. Des indices inquiétants
  2. Une gauche pitoyable
  3. Une droite victorieuse
  4. Le marasme de l’enseignement
  5. Continuons le combat


N°164 - Avril 2003

La France est de retour

  1. Le pouvoir de la force
  2. La position de la France
  3. Les vrais enjeux
  4. Une France forte, condition de l’équilibre du monde


N°160 - Octobre – Novembre 2002

2002 – 2007 : Échec interdit

  1. Une espérance exigeante
  2. Une responsabilité partagée
  3. La stratégie du gouvernement
  4. Jacques CHIRAC : Un président gaullien
  5. La réussite, un devoir civique


N°158 - Juillet – Août 2002

Printemps 2002 : Le tournant

  1. L’arroseur arrosé
  2. Le débat politique perverti par la gauche
  3. Les rayons et les ombres
  4. Ce qu’attendent les Français


N°157 - Juin 2002

Contre la cohabitation, une majorité pour agir

  1. L’Élection présidentielle : Une première victoire
  2. Un gouvernement qui agit
  3. Les maléfices de la cohabitation
  4. Donner une majorité a Jacques CHIRAC
  5. En votant pour l’Union pour ma Majorité Présidentielle  (UMP)


N°156 - Mai 2002

CHIRAC pour rassembler le peuple Français

  1. Le rejet de la gauche
  2. Un homme d’état contre un homme de rancœur
  3. Quelques éléments de diagnostic


N°153 - Mars 2002

Ne pas voter CHIRAC, c’est faire élire JOSPIN

  1. L’enjeu
  2. Droite et gauche
  3. Le socialisme des bas-fonds
  4. Jospin : l’ambition d’un médiocre
  5. CHIRAC et la droite : la France gagnante en 2002
  6. La France d’abord
  7. Voter CHIRAC : un devoir civique


N°149 - Décembre 2001

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuer

  1. Une droite cyclothymique
  2. Les incertitudes des scrutins
  3. Être à la hauteur


N°144 - Juin 2001

La gauche ne fait rien : retraite, insécurité, transport, courrier…

  1. Les nuisances de la gauche
  2. La gauche engluée
  3. La gauche incurable


N°143 - Mai 2001

La droite a gagné une bataille, mais…

  1. Une pensée unique en échec
  2. Objectif 2002


N°142 - Mars – Avril 2001

La droite a gagné une bataille, mais…

  1. Paris : la machine à perdre
  2. Lyon : L’héritage de Monsieur Barre


N°139 - Décembre 2000

Une fois de plus : la gauche contre la France

  1. Le comble du cynisme
  2. La complicité du Monde
  3. Les moutons de panurge


N°138 - Novembre 2000

L’Homme à abattre

  1. Une machine de guerre
  2. Des leçons à tirer
  3. L’Homme à soutenir


N°132 - Avril – Mai 2000

La contre-offensive de la droite

  1. Le devoir de pugnacité
  2. Une droite attractive


N°131 - Mars 2000

JOSPIN : l’atterrissage forcé

  1. Les malheurs de la gauche
  2. Le cas Jospin ;
  3. Remaniement : la carte forcée


N°128 - Novembre 1999

Quel Président pour le R P R

  1. Choisir le bon cap
  2. La stratégie
  3. L’Homme de la situation


N°123 - Avril 1999

Européennes : battre la gauche

  1. Non à l’Europe socialiste ou fédérale
  2. Oui à l’Europe unie des États
  3. Battre la gauche
  4. Pour la France, battre la gauche
  5. Pas une voix ne doit être perdue


N°116 - Juin / Juillet 1998

Le vrai combat

  1. Les failles du pouvoir de gauche
  2. Les nuisances du pouvoir de gauche
  3. La tactique Jospin
  4. Les conditions de la reconquête


N°109 - Septembre / Octobre 1997

Socialisme & Immigration : la manipulation

  1. Le Montage
  2. La réalité
  3. Le point de vue de la France

          

N°108 - Juillet / août 1997

Les conditions de la reconquête

  1. Défaite ou déroute de la droite ?
  2. Pourquoi et comment ?
  3. Jospin : socialiste ou libéral ?
  4. Et maintenant ?

          

N°106 - Mai 1997

Rechute ou  Élan nouveau ?

  1. Le véritable enjeu
  2. Les leçons de l’expérience
  3. Un choix clair


N°105 - Avril 1997

Un passionné pragmatique

  1. De Gaulle, Foccart et l’esprit de résistance
  2. Le refus de la «chienlit»
  3. Une influence à l’échelle d’un continent
  4. Un personnage hors norme
  5. Du Général à Jacques Chirac au service de la France


N°100 - Novembre 1996

La dictature des technocrates


N°99 - Octobre 1996

Immigration : la gauche coupable

  1. La gauche : une responsabilité historique
  2. La gauche aujourd’hui : responsable et coupable
  3. La droite doit réagir

          

N°97 - Juin / Juillet 1996

Être français : un honneur qui se mérite

  1. Être français, ce n’est pas…
  2. Être français, c’est d’abord respecter les règles établies
  3. Être français, c’est surtout vouloir l’être par le cœur et par l’esprit
  4. Être français, c’est un honneur qui se mérite


N°86 - Juillet 1995

Avec Jacques CHIRAC : Remettre la France sur pied


N°85 - Juin 1995

Après la Victoire

  1. Le sens d’une victoire
  2. Le nouveau paysage politique
  3. La vigilance nécessaire


N°84 - Mai 1995

Il faut pour la France une victoire exemplaire

  1. Les leçons du premier tour
  2. Jospin président ?
  3. Chirac Président


N°83 - Avril 1995

Auto-stop et campagne présidentielle

  1. Le Balladur  nouveau est arrivé
  2. Le président qu’il faut à la France


N°79 - Octobre / Novembre 1994

Combat pour la France


N°76 - Juillet 1994

Le Rwanda, l’Afrique, la France


N°65 - Avril / Mai 1993.

Espoir & lucidité

  1. Les chances de la droite
  2. Ce que nous attendons
  3. Changer les hommes pour changer de politique


N°61 - Octobre / Novembre 1992

Hier, Maastricht demain, les Nations

  1. Maastricht : un révélateur
  2. Maastricht : comment s’en débarrasser ?
  3. La France : une nation d’avenir


N°48 - Septembre 1991

La France rétrécie

  1. Mitterrand joue et perd
  2. Petites et grandes causes
  3. De l’échec de la gauche à la victoire de la droite


  

FRANCE – ALGÉRIE, «IL» NE COMPREND RIEN !

Télécharger la communication du MIL du 21 octobre 2021

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Macron a souhaité améliorer les relations entre l'Algérie et la France. Ce qui, en soit, apparait normal. Au-delà des contacts diplomatiques, il a commandé une analyse historique en choisissant comme auteur une personnalité d’extrême gauche. Suite à ce rapport, il s'est fixé une ligne de conduite basée sur un chemin parsemé de condamnations des événements historiques de la France. Il n’a obtenu qu’une détérioration diplomatique des relations entre les deux pays.


LE MAUVAIS TÉMOIN. Macron a chargé, en juillet 2020, un historien, Benjamin Stora, trotskyste lambertiste, de lui remettre un rapport afin de «dresser un état des lieux juste et précis sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie». Rappelons que de 1968 à 1984, cet historien a été militant du groupe trotskiste AJS (Alliance des jeunes pour le socialisme) l'organisation de jeunesse de l'OCI (organisation communiste internationaliste) (dirigée par Pierre Boussel dit Lambert). Il a été permanent de l'OCI de 1976 à 1981 et fit partie du Comité directeur de l'OCI de 1977 à 1984. Puis, Benjamin Stora (comme Jean-Christophe Cambadélis et Marc Rozenblat) a rejoint le Parti socialiste (PS) en 1985. Il a soutenu les candidats du PS ; Lionel Jospin, ancien OCI, en 2002, Ségolène Royal en 2007, puis François Hollande en 2012.


LES MAUVAIS MOTS. Les déclarations de Macron à l’occasion de la «commémoration» du 17 octobre 1961 ont donné lieu à un délire médiatique. En 2012, Hollande avait déjà évoqué une «sanglante répression», Macron vient de déclarer que «Les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République». Il faut revenir aux faits. Le 17 octobre 1961, la fédération de France du Front de libération nationale (FLN) avait appelé à des manifestations en faveur de l’indépendance des départements algériens. Son objectif était d’investir Paris. La police parisienne, appuyée par des harkis et des Algériens pro-Français, intervint pour interdire l’accès des différents lieux. 12.000 manifestants «auraient été arrêtés». Il y aurait eu des morts par balle ou noyade. Un rapport, commandé à l’époque par Lionel Jospin, évoque des dizaines de morts mais pas des centaines, ni d’un «massacre» organisé. Ces faits sont regrettables, mais ils s’expliquent par le contexte insurrectionnel de l’époque et la gestion des insurrections d’origine extérieure. La gauche de la gauche, PCF, pro-FLN, islamo gauchistes et autres, souhaitent la reconnaissance d’un «crime d’État» et non pas d’un «crime inexcusable» version Macron. La formulation de Macron a été centrée sur la responsabilité d’une unique personne, le préfet Maurice Papon, dont le titre et la fonction ne sont pas même cités.


UN MACRON INSTABLE, SANS LIGNE IDÉOLOGIQUE ET FRAGILE. En 2017, Macron avait déclaré que la colonisation de l’Algérie avait été un «crime contre l’humanité». Récemment, il s’est demandé s’il y avait eu «une nation algérienne avant la colonisation». Quelle pensée incarne-t-il au final ? S’agit-il d’une inculture ou d’un aveuglement contre l’histoire de la France ou bien contre la France tout simplement ?


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne toutes les déclarations politiques dites de «repentance» tenus par les présidents de la République, Hollande et Macron. Ces déclarations isolent une circonstance particulière qui ne traduit pas la situation de l’époque en Algérie, comme aussi celle en métropole. La situation fut marquée par des milliers d’attentats organisés par le FLN à l’encontre des civils français, harkis et algériens pro-Français, des policiers et des militaires Français. Par exemple, pour l’année 1961, vingt-deux policiers français ont perdu la vie dans des attentats du FLN. Aucun fait, ne peut être considéré indépendamment.


La France doit avoir une logique simple : celle d’honorer ses morts, quelle que soit la période. Il faut célébrer l’honneur de tous les combattants Français par le sang ou par le sang versé, dont les harkis. Il faut se souvenir de tous les Français assassinés par les terroristes du FLN, y compris après la fin de la guerre. Il faut se souvenir de ceux qui ont dû quitter les départements Français d’Algérie en 1962 dans des conditions dramatiques. Il faut garder en mémoire tous les algériens, partisans de la France, qui ont été les victimes du terrorisme du FLN et qui ont subi, après, pendant longtemps, des mesures discriminatoires et qui sont devenu Français pour ceux qui l’ont voulu. Et ceci même si la France ne pouvait pas assimiler toute la population, non Française, vivante en Algérie, comme certains l’ont espéré.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge la stratégie diplomatique de Macron, à l’égard de l’Algérie, catastrophique et déplorable. Il fait acte de repentance alors qu’il a tenu, aussi, des propos hostiles, a juste titre, au gouvernement algérien actuel. Macron a, ainsi, déclaré qu'après l'indépendance de l'Algérie en 1962, le pays s'était construit sur «une rente mémorielle entretenue par le système politico-militaire». Certes, cette analyse est vraie, mais de tels propos conduisent à une vive tension diplomatique. À cela s’ajoute la décision de diminuer de moitié le nombre des visas accordés aux algériens pour protester contre le refus de l’Algérie d’accueillir les délinquants algériens que la France doit expulser depuis longtemps. L’approche des élections de 2022 montre l’arrière-pensée de Macron qui, après quatre ans d’inaction, décide d’aborder ce problème.  Macron a provoqué des mesures de rétorsion de l’Algérie dont l’interdiction du survol de leur pays par l’aviation Française alors qu’elle est engagée au Sahel contre le terrorisme islamiste. Il s’agit de la voie la plus pratique pour l’approvisionnement de nos troupes. La France a vocation à avoir de bonnes relations avec l’Algérie sur des bases saines. Macron a encore échoué.

  

LE GAULLISME, AUJOURD’HUI ET DEMAIN

Michel HABIB-DELONCLE

Télécharger la communication du MIL du 2 novembre 2021

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A l’occasion de la prochaine conférence de Pierre Habib-Deloncle sur le thème «Le résistant, mon père» qui aura lieu le jeudi 18 novembre 2021 à 18h30 (Mairie 75017, 16-20 Rue des Batignolles). Nous republions l’intervention de Michel Habib-Deloncle lors de la convention nationale du MIL en 2006. Nous invitons tous ceux qui seront libres à venir assister à cette conférence.


LE GAULLISME, AUJOURD’HUI ET DEMAIN

par Michel HABIB-DELONCLE, ancien ministre du Général de GAULLE,

membre du comité d’Honneur du Mouvement initiative et Liberté

Reprise de son intervention lors de la XVIème convention nationale du MIL (février 2006)


Chers Amis, chers compagnons dirai-je, j’ai été très touché par l’invitation du président Béteille et notamment du sujet qui m’a été proposé : «Le gaullisme aujourd'hui et demain». Je vais vous faire une confidence : depuis que ma conscience politique s’est vraiment éveillée c'est-à-dire depuis certains jours noirs de juin 1940, je n’ai jamais été autre chose que gaulliste. Si vous faites le calcul, cela fait soixante-six ans. Mais devant le sujet qui m’est proposé et, en tant qu’ancien parlementaire, c’est presque un réflexe, je me suis posé une question préalable et je ne suis pas le seul à l’avoir posée, elle a été posée depuis longtemps : «Peut-il y avoir un gaullisme sans de Gaulle ou après de Gaulle ?»


«PEUT-IL Y AVOIR UN GAULLISME SANS DE GAULLE OU APRÈS DE GAULLE ?»


Je me souviens d’une controverse que j’ai eue à ce sujet avec un homme que j’estimais pourtant beaucoup, Jacques Ven­droux qui était le beau-frère du Général. J’avais écrit dans le quotidien La Nation- il y avait encore à l’époque un quotidien gaulliste dont j’étais le directeur politique : «Le gaullisme pour moi ne consiste pas à se demander chaque matin ce qu’aurait fait le général de Gaulle». Et Jacques Vendroux avait répondu «eh bien moi au contraire, c’est exactement ce que je fais !».


Et pourquoi avais-je cette position ? C’est parce que chez le général de Gaulle, il y avait une pensée, il y avait des lignes directrices, mais il y avait aussi l’impondérable qui était le Général lui-même. On peut être gaulliste aujourd’hui mais se dire que le 17 juin 1940, on n’aurait pas pris l’avion pour aller à Londres.


 Je vais vous conter une anecdote, puisque désormais les délibérations des Conseil des minis­tres ne sont plus couvertes par le secret trentenaire. C’est quelque chose qui a été pour moi tout à fait imprévisible, le jour où de but en blanc le général de Gaulle a annoncé au Conseil des ministres qu’il allait reconnaître la Chine de Mao Zedong. Or j’étais à ce moment-là en charge des relations avec les pays d’Afrique noire où les Chinois faisaient une infiltration très dange­reuse qui menaçait les gouvernements amis que nous y avions. Je suis intervenu en Conseil des ministres pour demander l’autorisation, qui m’a été accordée, d’envoyer une circulaire à nos ambassadeurs dans ces pays pour leur dire qu’ils n’étaient pas tenus d’imiter la France et que ceux qui voudraient recon­naître la Chine la reconnaîtraient et ceux qui ne voulaient pas la reconnaître ne la reconnaîtraient pas.


Il y a des actes, avec le général de Gaulle, qui sont imprévisibles : le retrait de l’OTAN par exemple; de même une chose qui a beaucoup surpris ceux qui l’avaient combattu pendant la IVème République, c’est la mise en application du Traité de Rome, auquel le Général n’était évidemment pas favorable au départ.


Le caractère du général de Gaulle était personnel et imprévisible parce qu’il était un génie, parce qu’il était un homme de l’Histoire, parce qu’il voyait plus loin. Mon ami Edmond Michelet l’avait défini un jour comme «l’homme d’avant-hier et l’homme d’après-demain». Il était solidaire de tout le passé de la France, - je ne pense pas qu’il aurait beaucoup aimé que l’on se repente sur le passé de la France- et il voyait très loin dans l’avenir de la France, au-delà de ce qui était immédiatement perceptible.


Mais c’est lui-même qui répond à ma question, il y a ré­pondu d’ailleurs très tôt dans la fin de la première partie de sa vie, lorsqu’il a écrit les Mémoires de guerre. Dans le dernier cha­pitre, qui est très émouvant, on trouve cette phrase qui m’a toujours frappé : «Puisque tout recommence toujours, ce que j’ai fait sera tôt ou tard une source d’ardeurs nouvelles après que j’aurais disparu». Ces mots «ardeurs nouvelles», j’aurais souhaité que l'un de nos mouvements le prenne en exergue. Ensuite beaucoup plus tard, le 9 septembre 1968, après les évène­ments dont vous avez le souvenir et concluant sa ligne d’action, il disait dans sa conférence de presse : «On voit donc quel est pour longtemps le de­voir de cohésion et de résolution de ceux qui à mesure du temps ont adhéré, adhèrent ou adhèreront à l’entreprise de rénovation nationale qui a le service de la France pour raison d’être, pour loi et pour ressort. Cette entreprise, si on l’appelle gaul­lisme depuis 1940, n’est que la forme contemporaine de l’élan de notre pays une fois de plus ranimé vers un degré de rayonne­ment, de puissance et d’influence répondant à sa vocation hu­maine au milieu de l’humanité».


A-t-on besoin d’une feuille de route ? La voilà, elle est écrite depuis 1968, elle est toujours valable : «l’entreprise de rénovation nationale qui a le service de la France pour raison d’être, pour loi et pour ressort».


Alors me direz-vous, dans le concret qu’est-ce que cela peut-être ? Comment peut-on définir le général de Gaulle ? Je sais qu’il y a eu à un moment donné un grand débat sur l’usage du mot doctrine. J’étais pour ma part assez réservé sur l’usage du mot doctrine parce que je définissais le gaullisme comme un empirisme à principes. N’oubliez pas que l’une des grandes phrases du général de Gaulle était : «Les choses étant ce qu’elles sont». Ce qui veut dire que ce qu’on a fait hier et qui était valable hier, ne nous dit pas ce qu’il faut faire pour le lendemain. On peut très bien s’affirmer solidaire de Kennedy à Cuba et pro­tester contre la guerre du Viêt-Nam. Parce que l’un répond à une situation déterminée et l’autre à une autre situation. Par consé­quent si on détermine ce que sont les principes du gaullisme, on les adaptera ensuite à une situation donnée. Il faut distinguer l’accessoire, le contingent, de ce qui est l’essentiel.


DE GAULLE, UNE VISION DE L’ÉTAT


Sur l’essentiel, que nous a-t-il donné ? Que nous a-t-il laissé ? Une vision de l’État, une vision du monde, une vision de la société. J’attacherai peut-être un peu plus d’importance au chapitre sur l’État, puisque les Institutions sont à l’heure actuelle l’objet de discussions, qui ne sont pas d’ailleurs illégitimes. La clé de voûte de l’État pour le général de Gaulle, après la réforme de 1962, c’est le Président de la République et son élection au suffrage universel. Le Président de la République est déjà la clé de voûte depuis le discours de Bayeux de 1946, repris dans la Constitution de 1958. Mais l’élection au suffrage universel, que le général de Gaulle n’a pas voulu proposer d’emblée en 1958, mais qu’il a proposé ensuite en 1962 fait du Président de la République la clé de voûte de l’État.


Il est clair que pour le général de Gaulle, le gouvernement est le gou­vernement du Président de la République. Il dit toujours «mon gouverne­ment», «Mon gouverne­ment fera ceci, mon gou­vernement a fait cela, mon gouvernement proposera». En ce qui concerne le Premier minis­tre, il dit : «Étant donné l’importance et l’ampleur des attributions du Premier ministre, il ne peut être que le mien». C’est clair et cela a été réaffirmé aussi bien par Georges Pompidou quand il était Premier ministre, que par Jacques Chaban-Delmas lorsqu’il était Premier ministre de Georges Pompidou et qu’il fut attaqué à l’Assemblée Nationale par un certain François Mitterrand dont vous avez peut-être entendu parler. (Permettez-moi de vous dire que la différence entre de Gaulle et Mitterrand, c’est que de Gaulle a toujours pensé à la France et Mitterrand n’a jamais pensé qu’à lui-même).


 Et donc Chaban-Delmas répondait à Mitterrand qui lui avait dit «mais que feriez-vous  si vous étiez en désaccord avec le Président de la République et qu’il vous demande votre démission ?» Et Chaban répondait «Que penseriez-vous d’un homme qui a été nommé par le Président de la République, qui a la confiance du Président de la République et auquel le Président demanderait de lui remettre son mandat et qui refuserai ? Ce serait un triste sire». (Je crois que l’appellation qualifiait plutôt celui à qui il s’adressait).


Donc on peut penser que dans l’article 8 de la Constitution stipulant que «le Président nomme le Premier ministre», on aurait pu rajouter «et révoque». Ce qui aurait correspondu plus exactement à la réalité, alors que la remise de la démission du gouvernement est un acte volontaire du Premier ministre. Mais enfin c’est un peu accessoire pour le moment. Ce qui n’est pas accessoire c’est la cohésion du gouvernement. Qu’on ne me prenne pas pour un donneur de leçon, je dis ce qui est.

Je vais vous raconter une anecdote personnelle. J’étais jeune secrétaire d’État aux affaires étrangères. Quand j’étais parlementaire, dans la législature précédente, je m’occupais des échanges de visites de députés entre l’UNR et la CDU-CSU, le parti du chancelier Adenauer. On voyait à l’époque se dessiner ce rap­prochement entre Adenauer et de Gaulle et entre la France et l’Allemagne qui a abouti à la signature du traité de l’Élysée dont j’ai eu l’honneur d’être un témoin oculaire. Je rendais donc visite au Général, j’avais une audience pour parler d’autre chose, pro­bablement de l’Afrique. J’avais demandé préalablement à me rendre à une réunion que j’avais organisée et pour laquelle j’avais prévu un avion du Glam. Elle devait se tenir à Bad Godesberg. Je ne sais pas si c’est encore vrai aujourd'hui mais à l’époque, quand un membre du gouvernement voulait sortir de France, il demandait l’autorisation au Président de la République, par l’intermédiaire du Secrétaire Général de l’Élysée. Le Secrétaire Général de l’Élysée me télé­phone et me dit : «Vous savez, pour votre voyage à Bad Godesberg, le Général n’est pas d’accord». Je lui réponds «Comme je vais lui rendre visite, je lui en parlerai». Donc, à la fin de l’entretien, je lui au Général : «Mon Général, on me dit que pour ma visite à Bad Godesberg, vous n’êtes pas d’accord». Il me répond : «Non, vous êtes membre du gouvernement, c’est une réunion entre parlementaires, vous n’êtes plus parlementaire, vous êtes membre du gouvernement». Alors je lance un dernier argument : «Mais, mon Général, c’est une réunion de caractère strictement privé». Écoutez bien : il hausse le ton : «Qu'est-ce que c’est, une réunion de caractère strictement privé ? C’est un mariage, ou une première communion. En dehors de cela, là où vous êtes, vous êtes le gouvernement, vous parlez au nom du gouvernement et vous engagez le gouvernement». J’ai l’impression que c’est quelque chose qui s’est un petit peu perdu !


Le Général était conscient que le septennat rendait le Pré­sident plus indépendant des contingences parlementaires. Maintenant le quinquennat est, les choses sont ce qu’elles sont, comme on disait tout à l’heure. Mais étant donné que nous som­mes dans un quinquennat, est-il absolument nécessaire de limi­ter le nombre des mandats ? J’ai regardé un peu dans le Who’s Who international. Vous savez combien de temps Helmut Kohl est resté Chancelier en Allemagne ? Seize ans. L’Allemagne n’a pas eu à s’en plaindre. Madame Thatcher est resté Premier mi­nistre en Angleterre onze ans. Je ne crois pas que l’Angleterre ait eu beaucoup à s’en plaindre non plus. Il me paraît qu’il n’est pas obligatoire de limiter le nombre des mandats et qu’il faut laisser le suffrage universel trancher. Pour un mauvais Président, un quinquennat est de trop, pour un bon candidat deux quinquennats ne sont peut-être pas assez.


Enfin dans ce que j’appelle les principes le maintien du système majoritaire. Quand j’entends des gens vous parler de saupoudrer de proportionnelle, on voit bien où ils veulent en venir. Quand je regarde le programme actuel de l’UDF, c’est le programme du retour pur et simple à la IVème République. Je l’ai vécue. J’ai été pendant six ans secrétaire du groupe gaulliste à l’Assemblée Nationale et j’ai continué encore officieusement  pendant quatre ans, avant d’être élu député. J’ai bien vu le système des partis et il faut faire attention également que l’État ne tombe pas aux mains des partis. Il est bon que nous ayons une formation unique même si elle admet des nuances à l’intérieur d’elle-même. Il est bon que nous ayons une formation unique, parce que nous ne sommes pas un parti mais une Union, je parle de l’UMP, et c’est ce que le général de Gaulle aurait souhaité.


DE GAULLE, UNE VISION DU MONDE


La France dans le monde. Le général de Gaulle a remis la France au rang des vainqueurs. Il a obtenu une zone d’occupation en Allemagne. Ce n'était pas évident, quand on a vécu la défaite de 1940, et l’effondrement de l’armée de la France qui était considérée comme l’armée de l’Europe. Quelle désillusion qu’ont vécue les Américains ! Roosevelt ne nous a jamais pardonné l’effondrement de la France. Le fait d’avoir ramené la France à la table des vainqueurs pour signer la capitulation de l’Allemagne et d’avoir obtenu un siège permanent au Conseil de Sécurité est un héritage que nous devons sauvegarder a tout pris, on a vu d’ailleurs ce que cela voulait dire au moment de la crise irakienne. On a vu qu’en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, la France pouvait bloquer l’appui des Nations-Unies à une entreprise qui se révèle être aventureuse et probablement vouée encore à beaucoup de complications.


 Et puis, il y a l’arme nucléaire. L’indépendance de la France, c’est cela : Avoir un siège permanent au Conseil de Sécurité et rester maîtresse de son destin, avec une arme nucléaire dont seul le Président de la République doit décider de l’emploi. Et quand on vous parle de l’Europe n’ayez pas peur, pour autant que la décision sur l’arme nucléaire ne revien­dra à personne d’autre qu’au Président de la République Française. C’est la garantie d’une Europe européenne, d’une Europe des États  dans laquelle la France garde son indépendance.

L’Europe : la sauvegarde de l’indépendance n’a jamais si­gnifié l’isolement. Le général de Gaulle en parle dans ses «Mémoires d’espoir» à la page 181 : «L’union de l’Europe ne saurait être la fusion de peuples, mais elle peut et doit résulter de leur systématique rapprochement ». Cela veut dire que quand le général de Gaulle dit «systématique rapprochement», cela signifie rapprochement dans un système. Et par conséquent je crois que personne ne peut dire comment il aurait vécu les évènements qui se sont déroulés depuis son départ. Je rappelle qu’il a décidé l’application du Traité de Rome, alors que ses partisans dans les assemblées ne l’avaient pas voté. Je crois être fidèle à sa pensée en disant qu’il aurait appuyé une organisation euro­péenne dont la clé de voûte reste les États-membres. Ce qu’il ne voulait pas, c’est qu’un organisme comme la Commission, formée de gens de tous les pays et qui renoncent à être les représentants de leur pays pour n’être plus que des représentants d’eux-mêmes, devienne le gouvernement européen. C’était déjà une tendance, au moment où je siégeais au Parlement européen, et c’est elle qui, d’ailleurs, a fait rejeter le plan Fouchet. Les Allemands voulaient appliquer à l’Europe leur propre Constitution : que le Parlement européen devienne le Bundestag, que la Commission devienne le gouvernement fédéral et que le Conseil des ministres soit réduit au Bundesrat, la deuxième chambre qui n’est pas impuissante mais qui ne gouverne pas. Tant que, dans les institutions européennes, le Conseil européen reste l’institution clé, l’institution dominante, je pense, pour ma part, que le général de Gaulle aurait aimé cette Europe qui se donnerait comme objectif d’être une puissance indépendante, technologique, pacifique, non hégémonique et solidaire.


Alors moi, je suis gaulliste, j’ai voté «oui». Je ne dirai jamais que le général de Gaulle aurait voté «oui» ; mais je n’admets pas non plus qu’on me dise que le général de Gaulle aurait voté «non». Il y a là une liberté d’appréciation, «les choses étant ce qu’elles sont», et comme je vous l’ai dit, le gaullisme est un empirisme à principes, vous avez les principes, mais vous avez également l’empirisme.


DE GAULLE, UNE VISION DE LA SOCIéTé


Ce que je reproche à Mitterrand, entre autres chose, c’est d’avoir ressuscité le clivage droite-gauche. Le gaullisme aussi bien politiquement que socialement doit transcender cette oppo­sition. Bien entendu à partir du moment où vous avez des gens qui s’appellent «la gauche», qui se gargarisent de «la gauche», pour qui «la gauche» est un monde, un univers ! (Je pense à tel animateur de télévision sur LCI, le soir vers 18h30, on dirait vraiment qu’il ne pense qu’à la gauche. Les débats sont entre ceux qui composent la gauche, c’est son univers, un univers complètement flou. Si vous ne l’avez pas reconnu, il s’agit de Michel Field).


Alors, en face de cette conception de «la gauche», il y a la «non-gauche», c’est le refus du marxisme, qu’il soit authentique ou délayé, de la dictature syndicale, du pouvoir de la rue. Au fond, pour nous, c’est la grande leçon du 30 mai 1968. Je suppose qu’il y en a un certain nombre d’entre vous qui étiez sur les Champs-Élysées le 30 mai 1968, qui ont entendu l’appel du général de Gaulle et qui se sont précipités dans la rue ; nous scandions : «Nous sommes un million !» pour répondre à la tentative de subversion qu’avait tentée ce qu'on appelle la gauche. Pour nous la non-gauche, c’est ce qui tend à la liberté et notamment à la liberté dans l’entreprise, mais aussi bien celle des employeurs que celle des employés. Je ne reviendrai pas sur le thème de la participation, qui a été traité parfaitement par Jacques Godfrain, lequel connaît admirablement son sujet.


Le gaullisme, ce n’est pas le conservatisme. C’est l’audace pour dépasser la lutte des classes et opérer le rassemblement des énergies et il faut prendre en compte, le général de Gaulle a pris en compte, la modernité. Le général de Gaulle avait initié, Georges Pompidou avait commencé à mettre sur pied le «plan calcul», qui devait nous donner la technologie de l’ordinateur. Giscard d’Estaing a cru devoir y mettre fin, c’est bien dommage pour lui, mais surtout c’est bien dommage pour nous et pour la France.


«De Gaulle, l’homme d’avant-hier et l’homme d’après-demain». C’est l’homme qui tient les deux bouts de la chaîne, entre le passé qui a construit la France et l’avenir où il faut qu’elle se développe dans l’harmonie et non pas dans l’opposition des classes. Et c’est ce à quoi, je pense, nous devons essayer de concourir les uns et les autres.


QUELQUES CITATIONS DU GéNéRAL DE GAULLE


Alors, pour conclure, reprenons quelques citations du général de Gaulle :


Celle du 9 septembre 1968, d’abord: «Le gaullisme qui est une entreprise qui a le service de la France pour raison d’être, pour loi et pour effort. Le gaullisme qui est l’élan de notre pays une fois de plus ranimé vers un degré de rayonnement, de puissance et d’influence, répondant à sa vocation humaine au milieu de l’humanité».


Mais, je voudrais terminer par une confidence ;  je suis sûr que vous comprendrez son importance pour moi. J’ai dans ma bibliothèque, daté du 8 octobre 1970, (le général est mort le 9 novembre), le premier volume des «Mémoires d’espoir» sur lequel est écrit d’une écriture que je connais bien : «Pour Michel Habib-Deloncle, en témoignage de ma fidèle amitié». C’est là que je cherche ce que le général de Gaulle a à nous dire.


Ce qu’il nous dit à la fin du deuxième tome des «Mémoires d’espoir», le tome posthume, c’est une leçon pour tous nos hommes politiques qui veulent devenir des hommes d’État : «Comment n’aurais-je pas appris que ce qui est salutaire à la Nation ne va pas sans blâmes dans l’opinion ni sans pertes dans l’élection».


À la fin du premier tome de ces «Mémoires d’espoir», il parle de la France : «Je n’ai à lui montrer d’autre but que la cime, d’autre route que celle de l’effort». Il disait aussi «aller vers les sommets élevés, ce sont ceux qui sont les moins encombrés».


Regardez vers le haut mes amis, regardez vers le haut ! Regardez la France comme une grande France, comme une France qui a des devoirs vis-à-vis de l’humanité, comme une France qui n’est pas isolée, qui n’est pas une citadelle, qui est ouverte, mais qui doit être dirigée, qui doit être gouvernée, pour le bien de son peuple. C’est là, je crois, le gaullisme d’aujourd’hui et de demain.

  

LA RUSSIE MENACE-T-ELLE LA PAIX ?

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Repère : En décembre 2021 a eu lieu la commémoration de la chute de l'Union soviétique (URSS). En effet, il y a trente ans, après des décennies de guerre froide, de guerres chaudes et de menaces permanentes, disparaissait cet empire communiste totalitaire à vocation internationaliste.


Le peuple russe est un acteur européen de premier plan. Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a réaffirmé et réaffirme ses liens avec le peuple russe notamment sur le plan des idées, de l’histoire, de l'art, de la littérature, du cinéma. Les pays issus de la décomposition de l’Union soviétique ont eu des destinées très diverses. Les Pays Baltes ont intégré l’Union européenne. L’Arménie, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine ont choisi des régimes démocratiques, même si cette transition est encore difficile. Cet anniversaire est l’occasion de faire un point sur la situation présente.


Le régime totalitaire communiste a évolué avec une certaine libéralisation (en particulier vis-à-vis de l’Église orthodoxe) pour arriver aujourd’hui à un régime autoritaire. Ce régime n’est plus communiste (contrairement au régime chinois) mais il apparait néanmoins de plus en plus dangereux pour la paix en Europe. La Russie connait de fortes difficultés économiques, en dépit d’un potentiel de développement très important, qui entrainent une contestation explicite, ou implicite, montante. Pour y faire face, la réponse des autorités consiste à revenir à un rêve hégémonique de reconstitution de l’Empire russe.


Ce rêve a été très clairement exprimé publiquement par le président Poutine récemment. Il vise l’absorption de la Biélorussie par la Russie (protection russe de la dictature biélorusse) et la conquête de l’Ukraine (en suspens). La course aux nouveaux armements, engagée par la Russie, absorbe une part importante du budget du pays. Elle doit être prise sérieusement en compte. Par exemple, la destruction d'un satellite russe inopérant par un missile illustre le risque majeur encouru au niveau de la mise en cause de toutes les technologies dépendant des informations satellitaires.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce la politique expansionniste russe qui menace l'Ukraine (occupation de la Crimée, engagement de troupes russes dans le Donbass). La situation a évolué progressivement pour aboutir en cette fin 2021 à une tension extrême et concrètement à un risque de guerre. La concentration de forces militaires russes à la frontière avec l’Ukraine est un fait rendant possible une invasion militaire de grande ampleur. La France doit contribuer à consolider la souveraineté l'Ukraine par tous les moyens diplomatiques dont elle dispose. Macron a échoué à faire progresser les négociations dans lesquelles la France était impliquée. Une invasion russe de l'Ukraine sonnerait la fin de la paix en Europe pour une longue période.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite que la France réaffirme clairement sa solidarité avec la Pologne, les trois Pays baltes et la Finlande, pays de l’Union Européenne, dans le cadre de ses engagements, par une présence militaire effective, si nécessaire, dans ces pays. La tentative d’invasion migratoire de masse conduite par la Biélorussie, avec le soutien russe, contre la Pologne et l’UE illustre la détermination russe à faire une guerre moderne.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate la confrontation militaire directe existante, en Afrique, entre la France et la Russie. Cette dernière agit au travers d'une organisation de mercenaires russes (pseudo «armée privée» russe). Elle est présente en Centrafrique (RCA) et, potentiellement, au Mali.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) témoigne de sa solidarité avec tous les russes attachés aux libertés publiques. La Fédération de Russie impose par la force à l’intérieur et à l'extérieur (vis-à-vis des dissidents) un régime autoritaire. Les libertés, auxquelles nous sommes attachés, n'y sont pas respectées. Le durcissement autoritaire débouchant sur une répression, tous azimuts, vis-à-vis des personnes et des organisations indépendantes (Par exemple l’ONG Mémorial est menacée de liquidation).


Par ailleurs, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce les ingérences politiques russes en France sous toutes leurs formes (médias russes officiels en français, promotion de politiques français dans des entreprises russes, de financements directs ou indirects d'acteurs politiques français). Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne sans réserve tous les responsables politiques, de droite comme de gauche, liés aux intérêts russes (par le biais de société, de postes ou de financements), qui défendent aujourd'hui, directement ou indirectement, les intérêts russes contre les intérêts français.


  

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POUR BATTRE MACRON EN 2022, IL FAUT AUSSI AVOIR RECOURS AUX MILITANTS ET À L’ACTION MILITANTE

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Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) constate le succès de la primaire de la droite et du centre avec le choix de Valérie Pécresse ainsi que la mise en ordre de bataille du parti «Les Républicains». Mais la victoire aux échéances électorales de 2022 n’est pas assurée automatiquement. Un affrontement politique difficile avec les autres candidats va s’engager pour remporter l’élection présidentielle de 2022. Il ne faut en aucun cas se laisser bercer par les sondages d’opinion actuels mais se préparer à un match serré dont personne ne connait l’issue et qui sera présent au deuxième tour de la présidentielle.


Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) estime que la communication virtuelle est évidemment incontournable (Facebook, Twitter, réseaux sociaux, etc.), mais qu’elle n’est pas suffisante. Elle ne constitue qu’un étage dans la construction d’une communication politique, comme le programme en est un autre. Il faut aussi notamment être en mesure de mobiliser des militants bénévoles pour assurer une présence physique sur le terrain pour des tractages, des boîtages, l’organisation et la gestion pratique des réunions, des affichages, du porte-à-porte. Il faut que les militants se mobilisent pour faire voter leurs entourages, leurs amis, leurs relations de travail ou leurs clients, s’ils en ont.


Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) persiste à penser que la communication politique repose d’abord et avant tout sur les idées et les valeurs défendues, puis, sur leur expression par un(e) orateur(trice) de talent ; d’abord au niveau national, puis au niveau local, pour donner confiance aux citoyens et les convaincre de voter. Il faut dire ce qui va être fait et faire ce qu’on a dit, contrairement à ce qui a été constaté dans un passé récent.


Le Mouvement Initiative et Liberte (M.I.L), dont l’insigne représentant une croix de Lorraine, apportera à la future campagne politique présidentielle la participation de ses équipes de bénévoles. Ces bénévoles donnent de leurs temps et de leur personne. Il s’agit d’actes patriotiques et civiques ayant comme seule ambition de servir leur pays en défendant le meilleur choix pour celui-ci.

Cette position a toujours été défendue dès novembre 2013 où le Mouvement Initiative et Liberte (MIL) avait choisi comme thème de sa XXIIIème Convention nationale «Sans militants de droite, pas de reconquête de la France».


Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) sait que, dès le début 2022, il conviendra d’assurer la totale activation d’une organisation militante efficace pour les campagnes de la présidentielle et des législatives, et notamment pour affirmer une vision d’inspiration gaulliste, pour témoigner d’une totale opposition à Macron et sa gauche sociale-démocrate. Il faut une opposition franche pour remporter les échéances à venir. Il faut un affrontement gauche-droite clair.


Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) mènera en priorité une campagne contre Macron et les candidats des gauches tout en participant, si les conditions sont réunies, à l’organisation sur le terrain de campagnes d’information ainsi que la gestion de réunions publiques. Les conditions d’une véritable alternance politique sont en voie d’être construites.


C’est pourquoi le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) lance plusieurs campagnes militantes en ce début 2022.


  

L’AMIRAL PHILIPPE DE GAULLE A FÊTÉ SES 100 ANS

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L’amiral Philippe de Gaulle a fêté le 28 décembre 2021 son 100ème anniversaire. Fils de Charles et d’Yvonne de Gaulle, Philippe de Gaulle, a grandi dans une famille attachée à la France.

A 18 ans, l’éclatement de la guerre le surprend au milieu de la préparation du concours de l’école Navale. Il rejoint son père, Charles de Gaulle, en bateau dès le 19 juin 1940, à Londres.


Philippe de Gaulle rejoint les Forces françaises libres.

Il participe notamment à la Bataille d’Angleterre puis suit les cours de l’École Navale. Il devient cadet en octobre 1941. En 1942, il est promu aspirant de marine et participe à la bataille de l’Atlantique sur la corvette «Roselys». De septembre 1942 à septembre 1943, il intègre la 23e Flottille FNFL et effectue de nombreuses patrouilles dans la Manche qui débouchent sur trois affrontements avec l’ennemi. En février 1943, il est nommé enseigne de vaisseau et participe à bord de la frégate «La Découverte» à des missions d’escorte dans l’Atlantique Nord.

Puis il dirige un peloton de fusiliers-marins au sein de la 2ème Division Blindée du général Leclerc. Il combat durant la campagne d’Alsace de l’hiver 1944-1945 et termine la guerre contre l’Allemagne avec la prise du nid d’Aigle du Führer, à Berchtesgaden.


Malgré ses six blessures et son engagement héroïque, Philippe de Gaulle n’a reçu de son père aucune faveur, aucun bénéfice, aucun avantage. Si son père n’avait pas voulu être accusé de privilégier son fils, il aurait pu être, sans aucun doute, le dernier Compagnon de la Libération.


Après la guerre, Philippe de Gaulle poursuit sa carrière militaire

Il choisit l’aéronavale. Il est Lieutenant de vaisseau en 1948, capitaine de corvette en 1956, contre-amiral en 1971. Il a commandé l’un des plus prestigieux bâtiments de la marine nationale, la frégate Suffren. Amiral en 1980, il est inspecteur général de la Marine avant d’être admis à la retraite en 1982.


Son engagement militaire a été suivi d’un engagement politique.

Il a été membre du bureau politique du RPR pendant vingt ans. Elu sénateur RPR de Paris le 28 septembre 1986, il est rapporteur du budget de la Défense en 1989. Il siège comme sénateur de Paris durant deux mandats (1986-2004). Dans le groupe du Rassemblement pour la République (RPR) de 1986 à 2002 puis de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) de 2002 à 2004). Il est membre du Comité d’honneur du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) et il a toujours été à jour de ses cotisations comme adhérent.


Enfin, Philippe de Gaulle a réalisé un important travail historique.

Il contribue à l'édition des 13 volumes des «Lettres, notes et carnets» de son père (entre 1980 et 1997). Il publie deux livres d’entretiens sur de Gaulle et il rédige ses «Mémoires accessoires» en 1997 et 2000. Il a mis une dernière main à la nouvelle édition de ses Mémoires réunis en un seul volume et dont la parution est prévue pour le 13 janvier 2022.


En 2019, il a reçu un hommage particulier au Palais-Bourbon en souvenir du 25 août 1944 : âgé de 22 ans, il commande alors un peloton d’un régiment blindé de fusiliers-marins de la 2ème DB, il est allé, seul et à la demande de son père, négocier la reddition des Allemands retranchés dans l’Assemblée nationale.

  

VI­GILANCE & AC­TION - N°  463 Mars 2024      

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LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L



L'AMIRAL PHILIPPE DE GAULLE VIENT DE NOUS QUITTER


Communication du MIL du 13 mars 2024


L'amiral Philippe de Gaulle, fils de Charles et d'Yvonne de Gaulle, est mort à l'âge de 102 ans le mercredi 13 mars 2024 à l'Institution nationale des Invalides dont il était pensionnaire.


Philippe de Gaulle a grandi dans une famille attachée à la France.


Il est né le 28 décembre 1921. A 18 ans, l'éclatement de la guerre le surprend au milieu de la préparation du concours de l'école Navale. Il rejoint son père, Charles de Gaulle, en bateau, à Londres dès le 19 juin 1940.


Philippe de Gaulle rejoint les Forces françaises libres.


Il participe notamment à la Bataille d'Angleterre puis suit les cours de l'École Navale. Il devient cadet en octobre 1941. En 1942, il est promu aspirant de marine et participe à la bataille de l'Atlantique sur la corvette «Roselys». De septembre 1942 à septembre 1943, il intègre la 23e Flottille FNFL et effectue de nombreuses patrouilles dans la Manche qui débouchent sur trois affrontements avec l'ennemi. En février 1943, il est nommé enseigne de vaisseau et participe à bord de la frégate «La Découverte» à des missions d'escorte dans l'Atlantique Nord.


Puis il dirige un peloton de fusiliers-marins au sein de la 2ème Division Blindée du général Leclerc. Il combat durant la campagne d'Alsace de l'hiver 1944-1945 et termine la guerre contre l'Allemagne avec la prise du nid d'Aigle du Führer, à Berchtesgaden.


Malgré ses six blessures et son engagement héroïque, Philippe de Gaulle n'a reçu de son père aucune faveur, aucun avantage. Si son père n'avait pas voulu être accusé de privilégier son fils, il aurait dû être, sans aucun doute, le dernier Compagnon de la Libération.


Après la guerre, Philippe de Gaulle poursuit sa carrière militaire.


Il choisit l'aéronavale. Il est Lieutenant de vaisseau en 1948, capitaine de corvette en 1956, contre-amiral en 1971. Il a commandé l'un des plus prestigieux bâtiments de la marine nationale, la frégate Suffren. Amiral en 1980, il est inspecteur général de la Marine avant d'être admis à la retraite en 1982.


Son engagement militaire a été suivi d'un engagement politique.


Il a été membre du bureau politique du RPR pendant vingt ans. Élu sénateur RPR de Paris le 28 septembre 1986, il a été rapporteur du budget de la Défense en 1989. Il a siégé comme sénateur de Paris, durant deux mandats (1986-2004) ; dans le groupe du Rassemblement pour la République (RPR) de 1986 à 2002 puis de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) de 2002 à 2004). Il a été membre du Comité d'honneur du Mouvement Initiative et Liberté (MIL), avec le Général Alain de Boissieu, dès le début et il a toujours été à jour de ses cotisations comme adhérent bienfaiteur. Il était présent à toutes les conventions nationales organisées par le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) (sauf une à cause d'un problème de dernière minute).


Enfin, Philippe de Gaulle a réalisé un important travail historique.


Il a contribué à l'édition des 13 volumes des «Lettres, notes et carnets» de son père (entre 1980 et 1997). Il a publié deux livres d'entretiens sur de Gaulle et il a rédigé ses «Mémoires accessoires» en 1997 et 2000. Il a publié une nouvelle édition de ses Mémoires, réunis en un seul volume, en 2022. En 2019, il a reçu un hommage particulier au Palais-Bourbon, en souvenir du 25 août 1944, ou âgé de 22 ans, il commande alors un peloton d'un régiment blindé de fusiliers-marins de la 2ème DB, il est allé seul, à la demande de son père, négocier la reddition des Allemands retranchés dans l'Assemblée nationale.



PHILIPPE DE GAULLE ÉTAIT UN VALEUREUX


Communication du MIL du 14 mars 2024


Hervé Gaymard, Président de la Fondation Charles de Gaulle


Philippe de Gaulle fut d'abord un soldat engagé dès son plus jeune âge dans le service de la France, sans jamais évoquer ses faits d'armes, comme la reddition de la garnison allemande du Palais Bourbon le 25 août 1944, que nous découvrîmes en 2019. Après un parcours exemplaire, il accéda, malgré le poids de son nom, aux plus belles responsabilités dans la Marine. La retraite venue, parlementaire, il devint un historien et un défenseur respecté de la mémoire du général de Gaulle. Son édition rigoureuse des Lettres, Notes et Carnets est une mine pour les historiens, et ses nombreux livres, succès d'édition, firent connaître au grand public les travaux et les jours de son père, avec une grande pudeur, sans céder à l'hagiographie.


C'était un homme soucieux d'autrui, mille témoignages le corroborent. Jeune député, j'avais été très impressionné de siéger à ses côtés par le hasard de l'ordre alphabétique lors d'un Congrès du Parlement à Versailles, et il m'avait immédiatement mis à l'aise. Jusqu'à son dernier souffle, il répondra à ses nombreux correspondants par de longues lettres manuscrites, avec un souci de l'exactitude des faits, des noms et des dates qui impressionnait. Ses liens avec la Fondation Charles de Gaulle étaient étroits et toujours chaleureux.


La France perd un acteur et un témoin de cette rude et magnifique épopée qui l'avait hissée de l'abîme, où l'imprévoyance, la lassitude et la confusion des esprits l'avaient précipitée. Ce que nous devons encore davantage méditer dans les saisons gâtées que nous traversons. Nous pleurons aujourd'hui le Valeureux, autant que l'homme que nous respections et que nous aimions.



Jacques Godfrain, Ancien ministre, Président d'honneur de la Fondation Charles de Gaulle


Nous sommes, l'amiral de Gaulle et moi, au pied de la statue de son père, au rond-point des Champs-Élysées. Nous attendons le président de la République pour le dépôt d'une gerbe. Sachant que l'amiral avait de fortes douleurs dans les jambes et au genou, j'avais fait installer deux fauteuils. Je lui dis : «Amiral, en attendant le Président, allons nous asseoir» et il me répondit : «Écoutez Godfrain, un de Gaulle ne montre jamais ses faiblesses» et nous sommes restés debout.



UNE LEÇON DE GAULLISME EN 1988 PAR L'AMIRAL PHILIPPE DE GAULLE


Communication du MIL du 17 mars 2024


En 1988, l'amiral Philippe de Gaulle, sénateur de Paris, membre du comité d'Honneur du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) nous avait demandé de publier le texte qu'il venait d'écrire sur le référendum sur la nouvelle Calédonie. Lorsqu'on relit son texte, on redécouvre la formidable leçon de gaullisme qu'il nous donne. C'est à travers les lignes qu'il faut lire.


LE REFERENDUM SOI-DISANT POUR LA NOUVELLE CALÉDONIE


C'est le piège qu'on nous tend pour le 6 Novembre prochain.


De bons apôtres, ceux qui dernièrement, ont prétendu faussement «qu'on avait manqué à la parole de la France en 1963 (sous le Gouvernement du Général de Gaulle) et en 1986», ceux qui furent et sont toujours contre nous, nous enjoignent aujourd'hui péremptoirement de nous y engager au nom d'une prétendue «tradition gaulliste», sous prétexte que le référendum est une création du Général.

Serions-nous donc, de ce fait, condamnés à acquiescer à toutes les consultations de ce genre qui se présenteraient jusqu'à la fin des siècles ?


Ce serait oublier le «non» des gaullistes aux deux premiers référendums de mai et octobre 1946 sur les institutions de la IVème République, ou leur abstention massive de voter l'entrée prématurée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun en 1972 malgré leur soutien d'alors au Président Pompidou, ou encore plus récemment la manière dont ils ont écarté le projet «de référendum pour un référendum sur l'Enseignement» de Monsieur François Mitterrand.


Pour le referendum du 13 septembre 1987, les néocalédoniens ont  voté «oui» au maintien de leur pays dans l'ensemble français : toutes ethnies confondues sans incident notable, sous le contrôle de nombreux observateurs étrangers et de nos magistrats délégués à cet effet, leur approbation a été massive dans une très large majorité de votants. Ainsi ont-ils d'ailleurs confirmé les termes mêmes de l'allocution prononcée par le Général de Gaulle le 4 Septembre 1966 à Nouméa.


Il ne s'agit pas de laisser effacer ce référendum, comme voudraient le faire les mauvais joueurs du gouvernement socialiste qui prétendent recommencer autrement la donne qu'ils viennent de perdre.

Ce scrutin a été acquis on ne peut plus régulièrement et le résultat demeure, malgré la tentative des terroristes d'Ouvéa.


Certes la réélection de Monsieur François Mitterrand à la Présidence de la République, qui a été un choc pour nos amis de Nouvelle Calédonie, lesquels espéraient mieux des métropolitains, a-t-elle conduit Jacques Lafleur, Dick Ukeiwe et Maurice Nenou à chercher à établir un autre partage en acceptant de rencontrer les indépendantistes à Matignon.


Nous les comprenons tout à fait et nous souhaitons qu'ils réussissent sur place chez eux ce qu'on ne peut pas faire depuis la métropole.


Est-ce à dire que nous devrions pour autant donner à Monsieur François Mitterrand et aux socialistes - qui ont suscité en 1981 le FLNKS, qui n'existait pas avant eux, ne l'oublions pas - l'approbation politique que voudrait leur gouvernement ?


Répondre «oui» le 6 Novembre prochain, c'est leur donner cet aval, car quelle que soit la question posée, un référendum en France a toujours le caractère d'un soutien plébiscitaire au gouvernement.

Répondre «oui», c'est aussi accepter par avance des mesures laxistes d'amnistie pour des terroristes qui seraient alors remis en circulation. C'est accepter, dix années avant, que des citoyens français installés sur un territoire français n'aient plus le droit de vote, précédent inadmissible pour les droits de l'homme et du citoyen que la subversion ne manquerait certainement pas d'utiliser ensuite en Polynésie, en Guyane, en Guadeloupe, en Martinique et pourquoi pas, en Corse, au Pays Basque ou en Bretagne.


Répondre «oui», ce serait s'engager dix années à l'avance sans nécessité et sans savoir ce qu'elles seraient à terme ; ce serait donner un chèque en blanc à un gouvernement dont les doctrines aboutissent toujours à la démagogie. Ce serait faire confiance aux indépendantistes dont les buts n'ont pas changé et dont il serait étonnant que les dirigeants, même de bonne volonté relative, ne soient pas excités par des complicités métropolitaines ou étrangères et débordés par leurs extrémistes.


Répondre «oui» au gouvernement socialiste, et aussi aux communistes qui le préconisent clairement «pour une décolonisation immédiate», ce serait dès le départ renoncer au droit de protester et d'agir contre tout incident et laisser nos amis néo-calédoniens sans défense.


Quels que soient nos bons sentiments et notre désir d'arranger les choses, tout à fait compréhensibles et respectables, je crois donc qu'il est impossible de dire «oui» dans la pratique.

Nous faudrait-il alors dire «non» ?


Au fond d'eux-mêmes, c'est ce que les «Gaullistes» ont le regret de ne pas pouvoir choisir en réponse à un régime qui ne leur inspire pas confiance, dont ils n'admettent pas ni les méthodes, ni la discrimination arbitraire du droit de vote et dont ils désapprouvent l'opération de politique intérieure sur le dos de la Nouvelle Calédonie, visant dès maintenant à en régler le sort sans savoir ce qu'elle sera dans dix ans, le tout en tentant d'effacer ce qui a déjà été acquis sur place par une réponse affirmative à la France en 1987 et par la réduction du terrorisme depuis.


Mais nous ne voulons pas risquer que cette réponse «pure et dure» puisse être interprétée comme une sorte de désaveu vis-à-vis de nos amis Jacques Lafleur, Dick Ukeiwe et Maurice Nenou qui ont toute notre estime, tout notre attachement et tout notre soutien.


En conclusion, le 6 novembre prochain, nous qui sommes gaullistes, nous n'apporterons aucun suffrage, même nul, a un referendum aussi inutile que néfaste.


Nous ne donnerons pas à Monsieur François Mitterrand et à son gouvernement socialiste la caution politique supplémentaire qu'ils cherchent en réalité à nous faire voter sous le prétexte de la Nouvelle Calédonie qui ne peut rien y gagner, bien au contraire.


Nous les laisserons dans le vide, avec leur projet politicien qui n'a rien à voir avec les véritables référendums tels que le Général de Gaulle les présentaient aux Français.


Le 6 novembre nous choisirons une non-participation vigilante, engagée et motivée.


Repris de Vigilance & Action, N° 22 de novembre 1988



MESSE EN MÉMOIRE DE L'AMIRAL PHILIPPE DE GAULLE


Communication du MIL du 18 mars 2024


Le gouverneur des Invalides, le directeur, les pensionnaires et les bénévoles de l'Institution nationale des Invalides font part avec tristesse du décès de l'amiral Philippe de GAULLE hébergé au centre des pensionnaires, grand-croix de l'ordre national de la Légion d'honneur, grand-croix de l'ordre national du Mérite, croix de guerre 1939-1945.


Ils lui feront leurs adieux le mercredi 20 mars 2024, à 9 h 30, en la cathédrale Saint-Louis des Invalides, à Paris (7e).


Selon la volonté de l'amiral, ni fleurs ni couronnes, mais des dons à l'Institution nationale des Invalides.



Hervé Gaymard, président, Jacques Godfrain, président d'honneur, les membres du conseil d'administration de la Fondation Charles de Gaulle ont la grande tristesse de vous faire part du décès de l'amiral Philippe de GAULLE, grand-croix de la Légion d'honneur, grand-croix de l'ordre national du Mérite, croix de guerre 1939-1945, commandeur de l'ordre du Mérite maritime, survenu le 13 mars 2024.


« Quand je devrai mourir... J'aimerais que ce soit le soir. Le jour mourant. Donne à celui qui part un regret moins pesant. Et lui fait un linceul de voiles. »

Charles de Gaulle, 1908.


Repris du Figaro du 16 et 17 mars 2024



L'ŒUVRE SOCIALE IMPORTANTE DU GÉNÉRAL DE GAULLE


Communication du MIL du 20 mars 2024


En 2001, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a organisé une convention sur la participation. L'amiral Philippe de Gaulle, sénateur de Paris, membre du comité d'Honneur du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) nous a fait l'honneur d'y participer. Il a souhaité intervenir lors de ce colloque. Voici le texte intégral, sans correction, de son intervention. Il n'a jamais été publié avant ce jour. Lorsqu'on relit son intervention, on découvre une formidable leçon d'histoire du gaullisme.


Monsieur le président je vous suis reconnaissant des paroles très bienveillantes et trop aimables que vous venez de prononcer à mon égard. Je les prends comme un hommage au général de Gaulle dont j'ai l'honneur de porter le nom. Comme vous le savez, je suis attaché au Mouvement Initiative et Liberté (MIL) car j'y ai reconnu l'esprit et l'action du général lui-même, plus que beaucoup d'autres groupes. Je vous suis reconnaissant de me laisser la parole au début de ce colloque. Je n'ai certes pas la prétention de le faire en premier en vertu de quelques privilèges du genre «Primam partem tolo coni am nominor leo» ou vulgairement dit : je prends la première part parce que je m'appelle Léon. Mais parce que le corps du sujet sera beaucoup mieux traité par d'autres que moi. En conséquence mon propos ne sera qu'une espèce de préface à l'ouvrage si je puis dire, un préambule.


La participation comme vous le savez est une idée fondamentale du général de Gaulle. Elle est souvent reprise par les socialistes en ce moment sous le terme d'intéressement parce que le nom qui lui avait donné son inventeur leur brûle la gueule si je puis dire. Il en est d'ailleurs de même pour la régionalisation et d'ailleurs, dans le projet de régionalisation, il y avait aussi un paragraphe sur la participation qui a peut-être été une des causes pour lequel elle a été refoulée. Régionalisation refusée au général de Gaulle par le referendum d'avril 1969 et qu'on retrouve fréquemment avec des imperfections qui en deviennent souvent l'application sous le nom de décentralisation. Quoi qu'il en soit, les socialistes reprennent sans vergogne et en les déformants les idées qu'ils avaient combattues. La participation qui s'applique maintenant d'une manière non négligeable dans les grandes entreprises et dans les moins grandes, s'impose finalement petit à petit, preuve que l'idée finalement n'en était pas si mauvaise.


Je dois vous dire que je suis révolté par l'occultation systématique par les professionnels de la revendication, de l'œuvre sociale du général de Gaulle. Si on veut bien consulter l'officiel et les signatures des décrets et se souvenir de la conjoncture, pour ceux qui ont encore un peu de mémoire, on s'aperçoit que cette œuvre sociale du général est finalement la plus considérable depuis la fin de la guerre. Je dois dire aussi que le général lui-même a trop laissé cette occultation se faire à son détriment. Ce qui a permis à tous les bons apôtres comme il disait de s'approprier allègrement son œuvre. Comme je lui faisais remarquer qu'il ne disait pas assez haut ce qu'il faisait dans le domaine social, il me répondit en substance : «l'Histoire ne pourra pas manquer de mesurer dans ma manière de gouverner, mais en attendant, je me garde bien dans mes discours d'en évoquer trop directement les modalités car alors les Français qui revendiquent tout le temps et se plaignent toujours ne me parleront plus que de leur quotidien et je ne pourrais plus alors leur parler des grandes orientations économiques qui permettent d'atteindre la prospérité seul moyen préalable de tous les progrès sociaux».


Le général se proposait néanmoins de mettre les points sur les i dans ses mémoires d'espoirs mais comme vous le savez, il est décédé bien avant d'avoir pu les terminer. Je ne parlerais donc pas personnellement de la participation elle-même, sujet qui va être évoqué, qui va être développé fort bien et à fond et les autres intervenants éminents que l'on a convié à en traiter aujourd'hui.


Mais je voudrais combler cette lacune flagrante de l'information en rappelant l'œuvre sociale du général de Gaulle dont la participation est l'un des éléments essentiels contre l'archaïque et néfaste lutte des classes qui est encore l'unique raison d'être de certains.


L'œuvre sociale des gouvernements Français a commencé bien avant le général de Gaulle. Même si ce dernier y tient la place la plus importante de son temps. Sous l'autre régime, il avait été décidé les assurances sociales créées en 1928 par le gouvernement modéré d'André Tardieu, les allocations familiales instaurées en 1932 par un gouvernement dit de droite, la quinzaine de jours de congés payés étendue en 1936 par un gouvernement Blum. Depuis, les grandes entreprises où les quinze jours de congés payés existaient déjà, il y a eu extension de ces mesures de quinze jours  de congés payés à tous les salariés. Deux autres semaines seront rajoutées après la guerre, le 20 mai 1965, encore sous un gouvernement du général de Gaulle. La limitation du temps de travail, problème aussi vieux que l'humanité fût une œuvre quasi continue de tous les temps.


Là, je fais une parenthèse puisque nous sommes dans les 35 heures, si je puis dire. Mais mon père s'était gardé de toucher à la quarantaine d'heure instaurée sous le front populaire parce que pour lui 3 X 8 = 24. Cela permettait de faire les 3 X 6 dans la journée et les 5 X 8 = 40 pour travailler 8 heures, un temps normal dans la journée cinq jours par semaine. À partir du moment où vous tombé en dessous, ce qui est la mesure bancale des 35 heures, on ne peut plus rien assumer. On ne peut plus faire la police, on ne peut plus marcher dans les hôpitaux et j'en passe, enfin vous le savez aussi bien que moi.


Dès avant la guerre, Charles de Gaulle avait été en contact avec les populations ouvrières et paysannes du Nord, des régions parisiennes ou de Saint-Étienne. En particulier les mineurs parmi lesquels travaillent ses frères. Il avait deux frères ingénieur des mines et son beau-frère qui était un troisième ingénieur des mines. Il avait côtoyé, il avait retrouvé les mineurs et les cultivateurs au service militaire dans le Nord. Il connaissait la situation catastrophique des familles de journaliers nombreux à l'époque qui étaient privées de ressources en cas de maladie. Visitant ensuite les grandes agglomérations et les régions industrielles libérées, il avait été frappé notamment à Lille, sa ville natale, par l'aspect de pauvreté des populations, ce qui l'avait confirmé dans son propos élaboré dès la France libre à Londres, d'instauré en France aussitôt que possible une organisation mutuelle au bénéfice de ceux que l'accident ou la maladie a frappé.


C'est son discours à Oxford, dès 1942, qui commence à résumer toute cette orientation sociale future. Il avait tiré profit d'une étude très complète de l'économiste Beveridge, ministre du travail de Churchill et qui appartenait au parti libéral britannique. Lord Beveridge s'était inspiré du système de sécurité sociale créé à la fin du 17ème siècle par Bismarck en Allemagne et en Alsace-Lorraine annexée. Système dans lequel les villes et les villages payaient les médecins, les hôpitaux et les pharmacies. Le général avait chargé l'Assemblée consultative d'Alger de préparer ce dossier en 1943, c'est à dire peu après son installation à Alger. Après le retour de la République à Paris le 25 août 1944, c'est à dire aussi très tôt, le chef du gouvernement provisoire en confie la rédaction en terme de lois et règlements à deux conseillers d'état éminent, Alexandre Parodi, qui était vice-président du Conseil d'État, le président étant le chef de l'état, je le rappelle pour le Conseil d'état, et Pierre Laroque qui était président d'une des chambres du Conseil d'État. Les recommandations à ce sujet prêtaient souvent après coup au Conseil national de résistance qui n'existe plus depuis la restauration de l'état et la libération de Paris, mais qui prétend se proroger par quelques anciens ou nouveaux cooptés qui n'y ont plus aucune espèce de mandat, ni d'autorité, ne sont pas des références valables. Je dis cela parce que chaque fois que l'on parle de lois sociales aux communistes, ils se réfèrent toujours au CNR (au Conseil National de la Résistance) où ils s'étaient, par cooptation, assurés une forte majorité alors que ce CNR n'existait plus.


Les mentalités à la libération ne sont pas tout à fait prêtes à la réalisation d'un système général d'assurance, de solidarité et de soutien mutuel pour chacun. D'autant que des caisses séparées et particulières aux différentes activités existent depuis longtemps. Soit sous des formes patronales paternalistes, soit selon des assurances accident créées en 1898. Les syndicalistes seraient plutôt favorables individuellement au système par le général mais leurs appareils hélas politisés y sont délibérément opposés, ils craignent en effet de perde le monopole et le contrôle qu'ils exercent de fait sur les nombreux régimes spéciaux des grandes entreprises : Gaz, électricité, chemin de fer, mines, marine marchande, pêche, métallurgie, grands magasins etc. Ainsi le communiste Gaston Montmousseau prend-t-il la tête d'une violente campagne contre le général de Gaulle au sujet de la sécurité sociale en titrant ses éditoriaux dans l'humanité : «Tentative d'immatriculation à l'Allemande des travailleurs» ou bien «retour au livret d'ouvrier de Badinguet». C'est essentiellement parce que la mesure vient du général qu'elle doit être combattue d'autant que tout ce qui est acquis par le travailleur doit paraître arraché et en aucun cas octroyé. Toujours la lutte des classes. On en aurait discuté pendant des années dira le chef du gouvernement provisoire à l'époque lorsque de sa propre autorité et presque contre tous, il signe ou signera les ordonnances du 30 septembre 1944 et des 4 et 19 octobre 1945 portant création et organisation de la sécurité sociale. J'ai dit organisation de la sécurité sociale, ce n'était pas des décrets vagues. Elles seront non sans réticences contresignées par application et je dirais même par obligation pour certaines par les ministres de la santé et de la population, du travail et de l'intérieur. Très réticents.


Les mesures sociales prisent par le premier gouvernement du général de Gaulle à la libération ne sont d'ailleurs pas limitées à la seule sécurité sociale. Dès septembre 1945, ont été signées d'autres ordonnances instaurant des allocations familiales de maternité, des primes de naissance et le 31 décembre 1945, l'instauration du quotient familial qu'il ne faut pas confondre avec les allocations familiales, comme vous le savez, qui vise à aider les plus modestes, mais le quotient familial qui est pour aider à la natalité. C'est à dire que les femmes avec des enfants doivent avoir le même niveau de vie qu'auparavant pour inciter à en avoir et non pas ce qui avait été constaté à l'époque et encore maintenant, à partir du 4ème enfant le niveau de vie quel que soit le milieu diminue de moitié. Et le quotient familial diminuait de moitié les impôts sur le revenu à payer à partir de 4 enfants. On en est loin maintenant, je crois que c'est limité ou plafonné à 25000 francs et encore cela diminue tous les ans.


Quelques mois après le départ du général de Gaulle, le 21 janvier 1946, les syndicats s'apercevront qu'ils pourront noyauter à leur aise le nouveau système. Tandis que le gouvernement d'alors tripartite mais à large majorité marxiste (2/3 socialo-communistes) procèdera à un recrutement massif des personnels (le noyautage) dont les tendances politiques compteront plus que les compétences. Ce qui rendra le démarrage de cette nouvelle administration d'autant plus lourd et moins efficace.


Encore une parenthèse, nous avons un peu la même chose à la mairie de Paris en ce moment, vous avez 50.000 fonctionnaires qui tournent en rond. Plus personne ne comprend rien sur 20 statuts pour les 35 heures et tend à remplacer ces fonctionnaires, les camarades venus de province des municipalités qui ont été sorties, toujours le noyautage, vous voyez quelle efficacité cela va donner à l'administration de la ville de Paris.


À partir de janvier 1946, et tandis que les syndicats s'empare de la sécurité sociale, si on peut dire, le général de Gaulle sera systématiquement gommé des références et tout le monde se targuera d'avoir inventé la sécurité sociale. Le parti communiste prétendra même qu'Ambroise Croizat devenu ministre du général après les élections d'octobre 1945 et qui l'est resté après le départ du général, il y aura, je cite l'humanité, attaché son nom à tout jamais. En réalité Ambroise Croizat n'avait accepté de faire voter, après le départ du général en 1946, la généralisation de la loi aux travailleurs indépendants. Et ces derniers par un rare aveuglement obtiendront que le parlement revienne sur cette mesure de sorte que le nom du dit ministre ne sera finalement associé qu'à un texte mort-né.


En 1958, dès le retour au pouvoir du général de Gaulle, son premier gouvernement crée l'UNEDIC, le 30 décembre 1958. Il prolonge de 14 à 15 ans la scolarité primaire ou d'apprentissage. Puis en 1960 de 15 à 16 ans. Malheureusement avec la complicité des enseignants et la lutte permanente des syndicats marxistes contre l'apprentissage déclaré : «discrimination inégalitaire et exploitation des jeunes par les patrons», ce dernier apprentissage sera sournoisement écarté pour ne laissé en pratique que la prolongation de la scolarité, sans discernement des aptitudes. En 1961, sont instauré les régimes des retraites complémentaires de l'ensemble des salariés et de l'assurance chômage. En signant l'accord sur les ASSEDIC avec les syndicats, sauf la CGT qui ne signe jamais rien pour maintenir la lutte des classes qui est sa raison d'être, le général dit ironiquement au secrétaire général de force ouvrière : «Et bien monsieur Bergeron, nous venons de signer l'accord sur l'indemnisation du chômage mais il n'y a pratiquement pas de chômeurs, sauf le minimum technique incompressible soit un peu plus de 60.000». «C'est vrai mon général» répondit monsieur Bergeron, «mais après vous il ne manquera pas d'y en avoir bien plus». On dit que le général de Gaulle n'avait jamais de contact avec les syndicats, il en avait tout le temps, mais comme je l'ai dit, il ne voulait pas en faire état au quotidien car on n'aurait plus parlé que de cela.


En 1962, la sécurité sociale est étendue à l'agriculture, puis au commerce, puis, en 1966, à l'ensemble de l'artisanat et des travailleurs indépendants, 20 ans après Ambroise Croizat. Le 20 mai 1965, généralisation de la 4ème semaine de congés payés. Le 23 février 1968, instauration des allocations de chômage partiel et enfin le 10 février 1969 signature avec les syndicats sauf la CGT, toujours, d'un accord sur la sécurité de l'emploi. Par délégation de pouvoirs spéciaux en matière économique et de gouvernement, le 18 août 1967, paraît l'ordonnance sur la participation des salariés à l'extension et au fruit de l'entreprise. Vieille idée de mon père pour sortir le monde du travail du prolétariat.


Cette idée soutenue par les gaullistes de gauche, les vrais, dit-il, c'est à dire ceux qui ont toujours des socialistes contre eux. Il se heurte naturellement aux patrons qui craignent d'avoir à trop informer les ouvriers dans un contexte de lutte des classes et d'être gênés pour diriger leur entreprise et d'autre part aux syndicats ouvriers qui voient justement un affaiblissement de cette même lutte des classes qui font le moteur de leurs revendications. Mais la ténacité du général de Gaulle fera, petit à petit, passer cette participation d'un taux symbolique à un appoint non négligeable pour les salariés au fur et à mesure des décennies.


Quatre jours plus tard, c'est à dire le 22 août 1967, de nouvelles ordonnances réforment la sécurité sociale. Comme vous le savez, fondée et organisée en 1945 par le général de Gaulle. Ces dernières sont encore en application à l'heure présente, ce qui n'empêche pas les mal intentionnés de prétendre que le général, dont l'œuvre sociale a dépassé de loin celle de tous les autres gouvernements d'après-guerre et même d'avant, ne se souciait pas du bien-être du peuple. C'est ce que m'a dit monsieur Hue, il n'y a pas longtemps. Le plus extraordinaire est que ces bons «apôtres» réussissent encore à le faire croire à beaucoup.


Je vais m'en tenir à ces mesures sociales principales du général de Gaulle que je n'ai pu m'empêcher de rappeler tant m'indigne l'ignorance des Français à ce sujet. Ignorance soigneusement entretenue par les professionnels de la revendication et de la démagogie comme je l'ai dit. Malgré ces nombreuses dispositions adoptées au fur et à mesure des besoins et du temps, le général entretenait toujours une réflexion fondamentale sur l'abolition du capitalisme ancien et du marxisme qui s'y superpose et dont il jugeait les luttes profondément néfastes.


Aussi écrivait-il à Marcel Loichot syndicaliste CFDT je cite : «Peut-être savez-vous que depuis toujours je cherche un peu à tâtons la façon pratique de déterminer le changement non point du niveau de vie, c'est une autre question, mais bien de la condition de l'ouvrier dans notre société industrielle, ce doit être le commencement de tout comme l'accès à la propriété le fût dans notre ancienne société agricole».


Mais la participation, le patronat qui y voyait une difficulté supplémentaire de la lutte des classes et le Premier ministre Georges Pompidou qui résistait. C'était déjà la fêlure, ou le début de fêlure, entre le Premier ministre et le Général qui commençait à poindre. Les élections législatives de mars 1967 qui n'avaient laissé qu'une voix de majorité au gouvernement du Général entravèrent les développements de ce projet. Pas question de changer le second du navire par mauvais temps. Pompidou, bien que manifestant de la lassitude et des résistances, fut reconduit pour la troisième fois, après 10 jours de délais, je le rappelle, car le général a beaucoup hésité, contrairement à ce qui est dit, car Pompidou était très réticent d'encore continuer. Il s'est décidé au dernier moment et au moment où Couve De Murville venait d'être nommé, il s'est ravisé, c'était un peu tard, c'était trop tard.


De nouveau Premier ministre, Pompidou pousse l'envoi à Rome de Burin des Rosiers qui était secrétaire général de l'Élysée et qui s'intéressait beaucoup à la participation. Il est remplacé par Bernard Tricot en juin 1967 qui n'a été en aucun cas déloyal, bien au contraire, mais qui n'était pas parti des mêmes bases. Pompidou et son équipe cherchent à éloigner le général des soucis et des problèmes et laisser dormir des projets de réformes qu'il a préconisés.


Ainsi les instructions datant de 1963 d'ailleurs relative à la réforme universitaire et le plan de réforme de la police préparé par Léon Noël et entériné par le gouvernement furent-ils mis en sommeil ou carrément détournés. À plus forte raison, Pompidou s'efforçait-il de dissuader le général de sa grande idée de la participation à soumettre au referendum. L'Élysée est accusé par Giscard d'Estaing, en juillet 1967, d'exercice solitaire du pouvoir ou insidieusement Pompidou essaye de confiner Charles de Gaulle aux politiques militaires et étrangères dont le Président de la République est naturellement le chef. C'est à la fois par sollicitude pour le général, d'essayer de lui enlever un certain nombre d'ennuis mais aussi par calcul politique que Pompidou faisait cela, il y avait les deux à la fois. Le général en s'entretenant à l'époque avec David Rousset constate l'incapacité où il se trouve de réaliser ses idées de participation. Je le cite : «Il faut condamner le vieux régime capitaliste mais je suis coupé des Français, je suis seul et ne trouve pas d'hommes de bonnes volontés qui comprennent le sens de la bataille».


Au dernier Conseil des ministres d'avril 1968, le général, une fois de plus, remet sur le tapis les problèmes des réformes sociales et les mesures en faveur des familles. C'est avant les événements de 1968, et on vit alors, chose étonnante dans ce décor de l'Élysée dont la pérennité incitait à l'immobilisme, Georges Pompidou n'a pas laissé passer mais a dit carrément son opposition à ces projets, selon lui, irréalistes. Quelques jours plus tard, la tourmente de mai 1968 allait donner raison au Président de la République contre le Premier ministre. Mais c'est le premier Président de la République qui en sera la victime à terme et c'est sur un Charles de Gaulle diminué que s'abattit la tempête qu'il n'avait pas vu venir, ce qui lui a fait dire qu'il avait failli à la prévoir et non pour une autre raison. Comme je n'ai pu m'empêcher de le rappeler car elle est trop ignorée, le général  a bien laissé une œuvre sociale importante dont la participation est l'une des idées majeures pour changer fondamentalement la condition ouvrière et je suis profondément reconnaissant aux autres intervenants de prendre maintenant la parole pour l'exposer.

  

VI­GILANCE & AC­TION - N°  460 Janvier-Février 2024 

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LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


L'EUROPE DE DE GAULLE


Communication du MIL du 4 février 2024


par  Alain PEYREFITTE (†) de l’Académie française, ancien ministre, sénateur de Seine-et-Marne,

Texte publié dans Vigilance & Action N°118 de novembre 1998 - Extrait des actes de la Convention pour l’Europe organisée par le RPR en 1998.


Notre Convention parlera de l'Europe que nous voulons, ou de l'Europe dont nous ne voulons pas. Il a été question de l'Europe que de Gaulle a voulue, et de celle dont il ne voulait pas. Nous avons reçu un double héritage. Nous sommes les héritiers d'une pensée, (et ce n'est pas la peine de nous dire gaullistes si nous n'y prêtons pas atten­tion). Nous sommes les héri­tiers d'une réalité, celle de l'Eu­rope telle qu'elle est devenue depuis de Gaulle.


On m'a confié le lourd far­deau de définir l'Europe de de Gaulle. Pourtant, il me semble que les actes et les textes du Général laissent peu de marge aux fantaisies interprétatives.


De Gaulle était un prag­matique. Comme écrivain mi­litaire, il avait prôné la «doc­trine des circonstances». Elle est restée la sienne comme acteur politique. Les circons­tances de 1998 ne sont pas celles de 1958, et personne n'a le droit de dire ce que de Gaulle ferait aujourd'hui, com­ment il manœuvrerait sur le terrain d'aujourd'hui, avec nos partenaires d'aujourd'hui.


Mais l'histoire de l'Europe qu'il a connue est toujours d'actualité. Les «fondamen­taux», - selon l'expression con­sacrée en économie - les fon­damentaux de l'Europe sont toujours les mêmes. Comment faire vivre la relation franco-allemande ? Quelle articulation entre nos vieilles nations et l'Europe ? Quels rapports entre la Commission de Bruxelles et les dirigeants des États ? Où arrêter les fron­tières de l'Europe ? L'OTAN est-elle une institution euro­péenne ? Les États-Unis doi­vent-ils ou non dominer l'Eu­rope ? Comment échapper à la prééminence du dollar ? Que faire de la spécificité britan­nique ? Ce sont les questions que de Gaulle n'a cessé de se poser, qu'il a posées publi­quement. Elles ne sont tou­jours pas réglées. Nous nous les posons encore.


Nous n'avons pas le droit de dire ce qu'il ferait. Mais nous avons le droit de dire ce qu'il a fait ; et ce qu'il a refusé de faire. Nous savons ce qu'il disait, à la fois dans les con­traintes de l'expression pu­blique, et dans la liberté de la confidence. Nous comprenons ce qui pour lui était l’essentiel, les quelques principes essen­tiels, qui lui dictaient ses ambi­tions et ses refus et à partir desquels il examinait les cir­constances.


Lui-même ne s'est jamais senti complètement lié par ses prises de position antérieures. Il a beaucoup évolué sur des sujets importants. Sur l'Algérie, il croit encore en 58 pouvoir rallier le FLN à une formule souple du type de la Commu­nauté ; en 1960, il est résolu à débarrasser la France de ce «nid de guêpes», de cette «boîte à scorpions».


L'Europe aussi a été l'oc­casion de positions succes­sives.


Juin 1958, dans les chan­celleries d'Europe et d'Amé­rique, on s'inquiète de l'arrivée de ce personnage énigma­tique. Au premier rang des in­quiets, les négociateurs du Traité de Rome. Ce Traité doit fonder un «Marché Commun», étape décisive de la «construc­tion européenne». Selon la méthode chère à Jean Monnet, la machine est en route, dis­crètement. L'autorité qui va s'installer à Bruxelles, avec l'appellation modeste de Commission, sera l'embryon, encore presque invisible, de la fédération projetée.


Les adeptes de cette mé­thode progressive et en quelques sorte subreptice - les Spaak, Luns, Adenauer, Gas­peri, et en France, sous l'égide de Jean Monnet, tout le gratin de la classe politique, de droite comme de gauche - forment un groupe bien soudé. Or, ils gardent depuis août 1954 le souvenir cuisant du combat mené avec succès par de Gaulle contre le projet de Communauté européenne de défense. Depuis, il s'est en­fermé dans le silence de Co­lombey. Il n'a donné aucun signe public de ce qu'il pensait du Traité de Rome. Mais comment imaginer qu'il en pense autre chose que le plus grand mal ?


Les adeptes de la supra­nationalité ont d'autant plus à s'inquiéter que, quelques jours plus tôt, le Président Pflimlin avait dû, secrètement, prévenir ses cinq partenaires de Bruxelles que la France ne pourrait pas honorer la pre­mière échéance du Traité. Le 1er janvier 1959, elle ne sera pas en état de procéder aux premiers allégements doua­niers ; elle ne pourra pas en­trer avec les autres dans le nouveau Marché Commun, dont elle demande, en consé­quence, que l'entrée en vi­gueur soit retardée sine die. La déroute politique de la IVe Ré­publique, se doublait d'une dé­route économique et finan­cière, qui commandait à la France de conserver, aux fron­tières, toutes ses protections monétaires et industrielles. (J'appartenais alors, comme sous-directeur des Organisa­tions Européennes au Quai d'Orsay, à la toute petite équipe de diplomates chargés de mettre en place le Marché Commun, et qui vit Maurice Faure, Ministre chargé de l'Eu­rope du gouvernement Pflimlin, porter à Bruxelles, huit jours après l'émeute d'Alger du 13 mai, l'annonce dramatique de ce renoncement).


Quand nos partenaires vi­rent de Gaulle succéder à Pflimlin, ils ne doutèrent plus qu'en effet, toute leur entre­prise était non seulement re­mise aux calendes, mais défi­nitivement condamnée. Puisque nos dirigeants sor­tants, qui étaient d'ardents promoteurs de l'idée euro­péenne, avaient dû déclarer forfait, comment de Gaulle, adversaire tenace de la supra­nationalité, n'allait-il pas sauter sur l'occasion pour tordre défi­nitivement le cou à ce traité mort-né ?


Dans l'été et au début de l'automne 58, nous vîmes nos Cinq partenaires et l'Angleterre se rapprocher pour tirer les conséquences de l'incapacité française. L'Angleterre s'ap­prêtait à tirer parti de notre défaillance, en imposant sa conception purement libre-échangiste de l'espace euro­péen, sans aucune institution communautaire. C'était l'Eu­rope libre-échangiste des Sept qui s'affirmait, en face de l'Eu­rope communautaire des 6 qui s'évanouissait.


Le Général laissa ces in­quiétudes, ces calculs et ces espérances «mijoter dans leur jus», comme il disait. Son si­lence était dû au secret qu'il tenait à préserver sur le plan de redressement que prépa­rait, à son ombre, le groupe de travail animé par Jacques Rueff, avec Goëtz et Pompi­dou. Alors que tout le monde s'attendait à une dévaluation pure et simple, le Général allait faire connaître, à la fin de l'an­née, un plan global, qui com­porterait notamment une libé­ration radicale des échanges. Il intégrerait ainsi à son propre plan l'exigence du Marché commun. Le signe même de la confiance retrouvée, de l'éco­nomie sauvée, c'était que la France pourrait honorer sa pa­role en Europe, spectaculaire­ment.

Ainsi, dans cette construc­tion européenne où la IVe ve­nait d'échouer, de Gaulle réus­sissait. Là où elle nous avait conduits à une humiliation di­plomatique, il sortait la France de l'humiliation.


La question demeure quand même : pourquoi de Gaulle n'a-t-il pas laissé mourir le Marché Commun en 1958, en se défaussant sur ses pré­décesseurs, tout comme Men­dès avait laissé mourir la CED en se défaussant sur les siens ? Pourquoi a-t-il contribué, de manière décisive, à mettre en place une mécanique contre laquelle il ne cessera de pester et de lutter ?


Quarante ans d'expé­rience nous ont appris avec quelle efficacité la mécanique de Jean Monnet a su durer, a su grignoter les souverainetés nationales, a su créer un fédé­ralisme technique dans les in­terstices de la volonté poli­tique, a su réduire opiniâtre­ment l'idée gaullienne d'une Europe des États et des na­tions. A la lumière de cette ex­périence, on peut se demander si de Gaulle a eu raison, par rapport à ses propres valeurs, de ne pas sauter sur l'occa­sion, offerte par les Anglais, de faire simplement du libre-échange, sans aucune institu­tion.


 

La clé de cette énigme, je crois bien que la voici : le Gé­néral n'a pas voulu faire explo­ser le début de réunion orga­nique qui se manifestait en Eu­rope, et dont il a pensé tout de suite que la France pouvait et devait prendre la tête. Se ral­lier à la conception anglaise, c'eût été faire du libéralisme marchand, mais sans aucun profit politique. C’eût été ouvrir toutes grandes les portes de l'Europe aux États-Unis ; alors que, si la construction euro­péenne avait un sens à ses yeux, c'était dans une marche résolue vers l'indépendance de l'Europe. Le Marché commun qu'il sauvait, c'était le début d'un recentrage de l'Europe sur elle-même. Le 14 sep­tembre 1958, à Colombey, il gagna la partie auprès d'Ade­nauer, et c'était l'essentiel. Une entente profonde, qui allait du­rer cinq ans, s'établit entre les deux hommes.


Toutefois, ce choix capital est resté enveloppé d'un halo de non-dit. De Gaulle avait sauvé le Marché Commun, mais enfin, il ne cessait pas d'y voir de graves défauts. Et il ne fut rassuré qu'après la crise de 65, la crise de la chaise vide quand le compromis de Luxembourg, ce gentlemen's agreement du 30 janvier 66, obtenu au forceps lui garantit que, pour les questions les plus importantes, on en reste­rait à la règle de l'unanimité, et que donc chaque pays garde­rait sa souveraineté pour l'es­sentiel.

Je l'ai souvent entendu menacer de mettre un terme au Marché commun, si nos partenaires ne le pratiquaient pas dans l'esprit qu'il souhai­tait. Mais je ne l'ai jamais en­tendu regretter la décision qu'il avait prise en décembre 1958. Il aimait à dire : «la politique est l'art des réalités». Il y avait une réalité dans le vouloir-vivre eu­ropéen. C'est ce qu'il y avait de positif dans cette idée, qu'il a voulu favoriser.

Mais les partisans du fédé­ralisme n'ont pas été longs à comprendre : si de Gaulle avait laissé naître un Marché com­mun, où les nations restaient souveraines pour l'essentiel, il entendait bien ne pas le laisser se dévoyer vers un système fédéral où les nations seraient, selon son expression «dis­soutes comme du sucre dans le café». À leurs yeux, de Gaulle était «contre l'Europe», puisqu'il n'était pas pour leur idée de l'Europe, pour l'Europe dont ils croyaient avoir déposé le brevet à la Haye, en fondant le Mouvement Européen en 1948, c'est-à-dire, les États-Unis d'Europe sur le modèle des États-Unis d'Amérique.


Le 12 janvier 1960, il me déclara : «j'ai toujours préco­nisé l'union de l'Europe. Je veux dire l'union des États eu­ropéens. Lisez ce que j'en dis depuis un quart de siècle. Je n'ai pas varié. Je souhaite l'Eu­rope, mais l'Europe des réali­tés ! C'est à dire des Nations, des États, qui peuvent seuls répondre des nations». (C'était de Gaulle, page 61).


Et il me développa alors les quatre idées directrices de cette Europe des réalités :


Première idée : «Il faut que l'Europe occidentale s'orga­nise, autrement dit que ses États se rapprochent, de façon à devenir capables de faire front aux deux mastodontes, les États-Unis et la Russie. Il faut commencer par les cinq ou six pays qui peuvent former le noyau dur ; mais sans rien entreprendre qui puisse empê­cher un jour les autres de les rejoindre».


Deuxième idée : «L'Europe se fera ou ne se fera pas, selon que la France et l'Allemagne se réconcilieront ou non. C'est peut-être fait au niveau des di­rigeants ; ce n'est pas fait en profondeur. Les Français con­tinuent à détester les «Boches». Il n'y aura pas d'en­tente européenne, si l'entente de ces deux peuples n'en est pas la clef de voûte».


Troisième idée : «Chaque peuple est différent des autres, avec sa personnalité incompa­rable, inaltérable, irréductible. Si vous voulez que des nations s'unissent, ne cherchez pas à les intégrer, comme on intègre des marrons dans une purée de marrons».


Quatrième idée : «Cette Eu­rope prendra naissance si ses peuples, dans leurs profon­deurs, décident d'y adhérer. Il ne suffira pas que des parle­mentaires votent une ratifica­tion. Il faudra des référendums populaires». (12 janvier 1960).


Il est revenu souvent de­vant moi sur cette idée de l'in­dispensable référendum. Par exemple, le 18 décembre 1963 : «Pour une modification sé­rieuse de la Constitution, il faut le référendum ! Il faut que le peuple se prononce lui-même ! Il est le seul à pouvoir trans­former ce qu'il a fait ! Le Con­grès, c'est bon pour les réfor­mettes !». 


L'Europe qu'il veut n'est pas une construction sour­noise, mais publique; elle ne peut pas sortir d'un calcul d'états-majors, mais d'une ad­hésion des peuples eux-mêmes ; elle n'est pas d'abord économique, elle est d'abord politique ; elle se définit d'abord par son objectif, l'indé­pendance européenne vis-à-vis des mastodontes.


La proposition d'union po­litique des États, le plan Fou­chet, ce n'est pas un rideau de fumée, ce n'est pas une feinte. C'est central, au contraire : il s'agissait de reprendre la construction européenne en sous-œuvre, par son fonde­ment politique, et non par le biais technocratique. Pourtant, de Gaulle n'a pas fait une ma­ladie de l'échec du plan Fou­chet en avril 1962. Il n'a pas été mécontent d'apporter la démonstration que c'étaient les «européistes» qui avaient fait capoter le projet.


Il se confirma dans sa conviction que le véritable en­jeu était la relation de l'Europe avec le duo atlantique, Royaume-Uni et États-Unis. Il l'exprimait avec force au Con­seil des Ministres qui suivit. Il disait devant le nouveau gou­vernement, le premier cabinet Pompidou, le 18 avril 1962, le lendemain de l’échec du plan Fouchet :


«Veut-on, ou ne veut-on pas que l'Europe soit euro­péenne ? Veut-on éviter qu'elle soit subordonnée aux États-Unis, ou ne le veut-on pas ? Veut-on, ou ne veut-on pas, que le Marché commun soit complété par une organisation politique, faute de laquelle la construction économique fini­rait par dépérir ? Veut-on ou ne veut-on pas, que les chefs d'État ou de gouvernement se réunissent pour arrêter en­semble les décisions qu'ils sont seuls à même de prendre ?». (CDG 1, p.111).


Cette dernière proposition devait aboutir en 1973, sous l'impulsion de Georges Pompi­dou, avec la création, non pré­vue dans les traités, et sur la­quelle on n'est jamais revenu, du Conseil européen, instance suprême de l'Union.


En attendant, puisque les esprits n'étaient pas encore mûrs, le Général, en accord avec Adenauer, mit sur pieds sur un produit de substitution, le Traité Franco-Allemand. «Nous faisons à deux ce que nous n'avons pas pu faire à six». Or, ces deux-là, c'était la colonne vertébrale des Six. La France et l'Allemagne allaient donner l'exemple d'une union politique, et il espérait que cet exemple serait suivi.

Cette ligne de conduite, typiquement pragmatique, a obtenu plusieurs grand succès et deux échecs majeurs.


Quels succès ?


C'est le Marché commun agricole.


C'est le caractère pour ainsi dire sacré de l'axe franco-allemand.


C'est le compromis de Luxembourg, qui rend à chaque pays sa souveraineté pour les questions essen­tielles.


C'est l'Europe des États et des nations, incarnées, après de Gaulle, par les sommets européens des chefs d'État et de gouvernement.


Quels échecs ?


C'est que de Gaulle n'a pas réussi à faire sortir l'Alle­magne de son obsession de l'alliance américaine.


C'est que l'Europe n'a pu être placée sous le signe de l'indépendance, et n'a donc pas pu trouver une cohérence politique forte.


La cohérence, elle était en tout cas dans sa tête.


Son idée de l'Europe ne peut être détachée de son idée du monde.


Je l'entends me dire, dans le train qui nous emmène vers Oyonnax, le 27 septembre 1963 : «Les nationalistes sont ceux qui se servent de leur na­tion au détriment des autres, les nationaux sont ceux qui servent leur nation en respec­tant les autres. Nous sommes des nationaux. Il est naturel que les peuples soient natio­naux ! Tous les peuples le sont ou voudraient l'être ! C’est la maison de la France que de soutenir les nationaux de tous les pays ! Il n'y a pas d'équi­libre, pas de justice dans le monde, si les nations n'y sont pas indépendantes! Il n'y a pas de justice dans le monde, sans une forte nation française qui soit un stimulant pour les autres nations !». (CDG II, p.104).


Sur l'essentiel, c'est-à-dire sur la France, de Gaulle ne transige jamais. Dans les questions secondaires, il lui ar­rive d'être accommodant, de ruser. Dans les grandes af­faires, il préfère renoncer, et même collectionner les échecs provisoires, plutôt que de se renier.


«La personnalité française doit être maintenue coûte que coûte, pour qu'elle serve d'exemple aux autres nations et les encourage à s'affirmer pacifiquement. C'est notre mission essentielle. Une lampe n'est pas faite pour rester ca­chée, mais pour porter la lu­mière. C'est le rôle de la France. À condition de rester la France». (CDG II, P.105).


Si la nation doit être le fondement de la liberté, la source de l'épanouissement des peuples, partout dans le monde, en Asie, en Amérique, en Afrique, comment ne le se­rait-elle pas en Europe ? Et si ce ressourcement national doit sauver du communisme une moitié de l'Europe, si la nation russe doit un jour «boire le communisme comme un bu­vard boit l'encre», pourquoi la moitié occidentale de l'Europe serait-elle privée de cette force fondamentale ?


Nous ne pouvons être en faveur de l'émancipation du reste du monde, et cesser de l'être en Europe.

La nation, c'est l'indépen­dance.


«Tout ce que j'ai fait depuis 25 ans n'a pas de sens, si ce n'est pour établir définitivement l'indépendance de la France. Définitivement, vous m'enten­dez ? Tout se résume à çà». (21 avril 1965, CG II, p.571).


L'indépendance, c'était l'indépendance nucléaire : il veut bien d'un état-major pour discuter des affaires militaires, entre Européens. «Mais je ne propose pas ce que voudraient tous nos laissés pour compte de l'Europe supranationale. Allons-nous nous priver de faire un armement atomique maintenant, quand nous sa­vons très bien que, dans quinze ans, l'Amérique et le monde peuvent devenir tout autre chose que ce qu'ils sont ?». (22 novembre 1964) (CDG II, p. 118).


L'indépendance, c'est aussi l'indépendance au sein de l'organisation européenne.


Le 30 janvier 1966, il a ar­raché à ses partenaires le compromis de Luxembourg. C'est l'étape décisive, pour lui irréversible, d'un parcours qui a failli lui coûter sa réélection. À la fin du Conseil des mi­nistres qui se réunit le lende­main de ce grand jour, il nous dit : «Les gens de Bruxelles ont réussi à monter nos agricul­teurs contre nous, ils ne s'at­tendaient pas à ce que nous réagissions sans concession. Ils ne pensaient pas que j'allais profiter de ces circonstances pour enterrer la perspective fédérale, au lieu de la laisser s'installer. Aujourd'hui, le Mar­ché commun agricole est ins­titué. La supranationalité a dis­paru. La France restera souve­raine».


Sans cette victoire du 30 janvier 1966, qu'aurait valu à ses yeux celle du mois précé­dent, celle de sa réélection ?


Quelle était sa vision d'ave­nir pour l'Europe ?


Jamais il ne l'a esquissée devant moi plus clairement que le 24 avril 1963, à la préfecture de Châlons :


«La Communauté écono­mique européenne n'est pas un but en soi. Elle doit se transformer en communauté politique ! Et même, elle ne peut continuer à constituer une vraie communauté écono­mique qu'à condition de deve­nir à la longue une commu­nauté politique. Il faut ap­prendre à coopérer ; et quand ce sera fait, les institutions se resserreront d'elles-mêmes. (...) Ce qui est possible, c'est qu'après l'apprentissage de la coopération politique, on prenne l'habitude de prendre des décisions au sein des Conseils des ministres euro­péens». Je lui demande aus­sitôt : «à la majorité, ou à l'unanimité ?». Il répond sans hésiter : «Il faut commencer l'unanimité, et on verra bien. Je ne peux pas dire ce qui se passera cinquante ans à l'avance. Mais il faudra peut-être bien attendre 50 ans pour qu'il y ait une véritable com­munauté politique. Regardez les États-Unis, ils ont mis 80 ans pour passer de la confédé­ration à la fédération. Des siècles d'histoire ne s'effacent pas d'un coup». (CDG I, pp.429-430).


Il ne refuse aucune pers­pective. Il aime l'Europe, comme il aime la France. Ce qui est capital, c'est que l'on apprenne à partager les mêmes ambitions, qu'on se veuille le même destin, qu'on se fasse confiance entre na­tions-sœurs. Cela demande du temps, beaucoup de temps, et demande d'abord, la volonté des peuples. Cela ne peut pas être fait à la sauvette.


Sur les 50 ans qu'il évo­quait, ce jour-là, 35 sont déjà écoulés.


Nous ne savons pas le bi­lan que ferait le Général du parcours qui a été accompli, et de celui qui reste à accomplir. Mais nous savons sur quels critères il ferait ce bilan.


Où en est l'adhésion des peuples ?


Les nations d'Europe sont-elles au clair avec elles-mêmes ? Qu'est-ce que l'Eu­rope de l'Ouest peut dire à l'Europe de l'Est ? Dans quelles mesures l'Europe est-elle en train de se sevrer de l'Amérique ?


L'Europe qui naît est-elle l'accomplissement des nations, de tout ce qu'il y a d'énergie humaine dans les nations ? Ou bien est-elle leur dépérisse­ment, leur anéantissement ?


Est-ce dans la clarté d'une démocratie responsable, sou­verainement, que nous ac­ceptons des limitations de notre souveraineté ?


Conservons-nous les ré­serves inaliénables de souve­raineté, qui permettent d'expé­rimenter des délégations de souveraineté pratique, sans consentir irréversiblement des abandons aveugles ?


Etre gaulliste, me semble-t-il, c'est, inlassablement, po­ser ces questions que de Gaulle posait, ces questions qui dérangent. Etre gaulliste, c'est ne pas hésiter à bouscu­ler les réponses «politiquement correctes» à ces questions, c'est ne pas hésiter à réviser inlassablement les idées re­çues, comme il a passé toute sa vie à le faire.


Le politicien suit les son­dages. L'homme d'État suit son idée ; il est prêt à tout sa­crifier pour elle. L'idée su­prême de De Gaulle, c'était une certaine idée de la France, une France capable d'entraîner les autres nations vers la liberté, c'est-à-dire l'in­dépendance.


C'est cette idée-là qui lui a donné le courage de résister aux fausses évidences du monde médiatico-politique, comme elle lui avait donné au­paravant le courage de résister à la défaite, à la soumission et à la fatalité.

  

UNE SEULE PRIORITÉ, BATTRE MACRON

Télécharger la communication du MIL du 15 février 2022

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La campagne électorale pour la présidentielle d’avril 2022 approche. Les candidatures sont maintenant connues, il ne reste plus qu’à connaitre les noms de ceux qui auront leurs signatures. Seul Macron tarde à se déclarer candidat pour éviter de présenter un programme qui sera, dans tous les cas, contesté. Il devrait participer à la campagne électorale sur une durée très courte. Il a déjà «engagé» plusieurs projets depuis la fin 2021 dont il va défendre la mise en œuvre durant le quinquennat 2022-2027. Il s’agit, par exemple, des projets sur la sécurité (projet de loi déposé), le plan d’investissement 2030 (engagé), le nucléaire (engagement sur un programme) ou le plein emploi (déclaration publique). Il se présentera comme décidé à poursuivre ce qu’il a engagé. Il devrait compléter son programme présidentiel de quelques autres points majeurs. Macron réalise quelques volte-face, comme sur le nucléaire, mais globalement il se propose de poursuivre sa politique en présentant un faux bilan exceptionnel. Cela tient au discours et aux soutiens d’une part importante des médias convaincus de sa réélection et qui se positionnent comme de simples courtisans.


Le bilan du quinquennat de Macron est en réalité très mauvais. Il n’a pas mené les grandes réformes nécessaires promises (retraite, personnes âgées), il n’a pas pris les mesures indispensables face à l’insécurité et à l’immigration. Il a fait exploser le déficit et la dette de la France dont il va falloir assurer le remboursement par les impôts et les taxes. Il a été totalement absence sur la question de l’identité française, de la famille, de l’éducation nationale. Son bilan économique est truqué puisqu’il occulte toutes les questions encore en suspens après la crise (persistance de plus de 400.000 personnes en chômage partiel, report du remboursement des prêts gagés par l’État, prévisions floues pour 2022).


Trois candidats de droite, Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, se trouvent en lice pour la prochaine élection présidentielle. La somme des intentions de vote en faveur de ces trois candidats de droite serait autour de 47%, contre 25% à Macron et environ 25% pour la gauche de la gauche. Il y a certes des différences réelles entre chacun d’entre eux.


Dès que Macron aura déclaré sa candidature, il devrait perdre de l’ordre de 2 à 3% des intentions de vote en passant du statut de président à celui de simple candidat. Ensuite, les sondages d’opinion ne sont pas une science exacte, ils intègrent des coefficients de correction et ils évolueront jusqu’au dernier moment. Des électeurs peuvent se mobiliser, ou non, en fonction des circonstances et des débats durant la campagne. Il reste impossible de prévoir les résultats du 1er tour de l’élection, il faudra attendre le soir de celui-ci.


Aucune candidature de gauche ne semble pouvoir atteindre un seuil suffisant et une «Union de la gauche» en quinze jours apparait désormais improbable. Par conséquent, il est probable que le second tour de l’élection se jouera entre Macron et un candidat, ou une candidate, de droite compte tenu du rapport de force qui s’est installé depuis le début de 2022.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), qui se revendique comme la droite civique, gaulliste et patriote et qui représente un gaullisme au carrefour des droites, considère que les trois candidats de droite peuvent légitimement mobiliser les électeurs. Il est souhaitable que tous demeurent le plus courtois possible car il faut rappeler qu’il existe, au sein de la droite, un noyau de valeurs et des électeurs partagés qu’il faut respecter, même si chacun doit marquer ses différences lors d’une campagne surtout lorsqu’il y a dérapage.


Mais pour le second tour de l’élection présidentielle, seul la droite républicaine apparait en capacité de faire le rassemblement le plus large possible contre Macron, pour battre Macron, les autres candidats ne permettront, automatiquement, que l’élection de Macron.


De manière pragmatique, nous estimons que le choix du premier tour conditionne la défaite ou la victoire de Macron au deuxième tour. Pour nous, il est important de défendre la France et donc d’empêcher la victoire annoncée de Macron. Il faut tout faire pour battre Macron. Battre Macron commence par un choix au premier tour pour finir par un vote contre Macron au deuxième tour.


  

LES 12 RAISONS POUR ALLER VOTER ET SANCTIONNER MACRON

Télécharger la communication du MIL du 6 avril 2022

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Raison 1 : Macron a laissé l’insécurité augmenter.

Aucune politique efficace n’a été mise en œuvre pour assurer la sécurité des personnes et des biens. De plus, des îlots de non droit continuent à échapper à un réel contrôle public. Son incapacité à redresser la situation est illustrée par la faiblesse des moyens : effectifs dans la police et la justice, absence de places de prison, et par des choix de laissez-faire.


Raison 2 : Macron considère l’immigration comme un fait irréversible.

Il ne prendra jamais de mesures sérieuses pour la combattre. Macron a permis la poursuite d’une forte immigration légale (droit d’asile, naturalisation) et d’une immigration sauvage (absence d’un contrôle suffisant des accès à notre pays et incapacité à expulser les étrangers en situation irrégulière).


Raison 3 : Macron n’a pas réduit les revendications communautaristes des radicaux islamistes.

La croissance du nombre de migrants, combinée aux ingérences étrangères, étatiques et privées, alimente les revendications communautaristes croissantes de radicaux islamistes résidant en France, dans les écoles, les entreprises, les quartiers. La menace d’actes terroristes islamistes intérieurs demeure toujours d’actualité.


Raison 4 : Macron a mené une gestion désastreuse des questions de santé.

Mauvaise gestion des hôpitaux, fermeture de lits et de sites, Ressources Humaines inadaptée, mauvaise gestion de la crise sanitaire avec une communication chaotique, mesures inapplicables avec un impact économique non contrôlées.


Raison 5 : Macron a conduit à une réduction du pouvoir d’achat par les taxes et la CSG et par le retour d’une forte inflation en France.

La France reste le pays le plus imposé de l’OCDE. Il a dégradé la situation des classes moyennes et des retraités. Sa politique de «relance» a conduit à une inflation qui va frapper pour tous les Français.


Raison 6 : Macron a refusé a refusé le contrôle nécessaire des dépenses publiques.

Il a continué à augmenter les dépenses publiques de manière structurelle. Il a décidé, depuis 2020, d’une politique exceptionnelle du «quoi qu’il en coute». Le résultat pour la France est un déficit et une dette exceptionnelle (113% du PIB fin 2021) qu’il faudra tôt ou tard payer, par l’impôt ou par des taxes.


Raison 7 : Macron n’est pas parvenu à réduire le chômage de masse.

Pôle emploi conserve 6,4 millions d’inscrits (à fin 2021), soit près d’un Français sur 10. Chacun confirme chaque mois sa situation de chômeur, et plus de la moitié de ceux-ci ne sont pas indemnisés. La réalité demeure donc la permanence de situations de précarité ou de pauvreté pour beaucoup trop de Français.


Raison 8 : Macron n’est pas fiable, il a été incapable de tenir ses promesses.

Il a été incapable de tenir ses promesses dans de nombreux domaines, comme l’indispensable réforme des retraites, le système d’aide aux personnes très âgées, la réduction des effectifs de la fonction publique d’Etat, la réindustrialisation et les relocalisations, la nécessaire réorganisation de l’aide sociale. Macron n’a pas mené de grandes réformes, Il a gelé des dossiers cruciaux.


Raison 9 : Macron a fait l’impasse sur des sujets essentiels.

On peut citer les thèmes de l’identité française et la langue française, la qualité de l’enseignement, les familles, des sujets d’éthique pour protéger la vie et le développement économique et le plein emploi.


Raison 10 : Macron n’a pas su défendre les intérêts de la France dans le monde.

Macron a contribué à des différents entre la France et plusieurs pays, de l’Algérie à la Suisse. Il n’a pas su gérer la présence militaire française au Sahel. Il a porté atteinte à la diplomatie française dans le Monde.


Raison 11 : Macron ne s’inscrit pas dans une perspective nationale, mais mondialiste.

Macron a ainsi choisi de faire appel à des cabinets de conseil étrangers pour organiser l’action publique plutôt que de confier les dossiers à des français compétents de la fonction publique ou bien du secteur privé.


Raison 12 : Macron n’a pas su anticiper la montée des risques de guerre en Europe.

Durant son quinquennat, il a négligé la menace Russe, alors qu’il avait tous les éléments en main pour l’apprécier. Sa compréhension des enjeux dans le domaine de la défense apparait tout à fait limitée.


Il faut aller voter, il faut voter pour sanctionner Macron car il n’est ni gaulliste, ni de droite, mais il est de gauche.

  

PHILIPPE DE GAULLE : «CETTE IDÉE QUE C’EST LA FIN DE LA FRANCE EST EXAGÉRÉE»

Télécharger la communication du MIL du 7 avril 2022

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Vous êtes centenaire depuis le 28 décembre. Que cela vous inspire-t-il ?

Je ne m’y attendais pas du tout ! Je pensais être tué à 18 ans, pendant la guerre. J’aurais préféré prêter un peu de ma longévité à mon père, pour qu’il vive quelques années de plus. Il avait encore beaucoup de choses à écrire.


N’avait-il pas dit l’essentiel ?

Ses Mémoires donnent une excellente vue d’ensemble, mais il avait conscience que des détails manquaient. Il pensait que les Français ne comprenaient pas ce qu’il avait voulu faire et refusaient le choix de l’effort.


Vous avez surpris tout le monde en publiant vos souvenirs à 80 ans. N’ont-ils pas complété ce récit inachevé ?

J’ai essayé, mais il a fallu supprimer la moitié de mon manuscrit, qui était trop long ! Mon père voulait que je m’occupe de ses archives. Au fil des années, il laissait ses papiers en bas de l’armoire à La Boisserie. Quand j’arrivais, il me disait : «Tiens, tu t’occuperas de ça…» Il a fallu trier pendant plusieurs années, et cette tâche écrasante m’a pris beaucoup de temps.


En 1938, il a voulu vous envoyer à Sciences Po pour devenir diplomate, et vous avez piqué une colère. Sinon, il n’y a eu aucun nuage entre vous et lui…

Il ne comprenait pas mon goût pour la marine, qui n’était pas, à l’époque, aussi essentielle à la France que l’infanterie. Je me suis vivement opposé à son idée de diplomatie. Mon rêve depuis toujours était de commander un contre- torpilleur. Il m’a laissé faire.


Votre père ne vous a pas fait compagnon de la Libération. C’est une blessure ?

Il m’a dit ceci après sa démission de la présidence du Conseil en 1946 : «Avant de quitter le pouvoir, j’ai nommé compagnons 1038 combattants et villes combattantes. Comme il aurait fallu que j’en nomme trois fois plus, naturellement je ne pouvais pas, toi, mon fils, te faire compagnon de la Libération. Maintenant, c’est terminé». Et il ajouta : «De toute façon, tout le monde sait que tu fus mon premier compagnon».


Ce livre raconte aussi votre guerre, il n’y avait pas une foule de Français libres sur les mers du monde…

J’ai été dans la seule promotion de l’École navale qui s’est battue en mer. Nous étions 200 officiers et aspirants et 6.600 quartiers-maîtres : nous avons coulé plus d’Allemands que tout le reste de la marine réunie qui comprenait 100.000 hommes. Je ne pouvais pas dire ce genre de choses avant pour ne pas faire de drame. Maintenant qu’ils sont tous morts sauf moi, je le dis. J’appartiens à la promotion qui a fait le boulot.


En 1964, avant une opération chirurgicale, le président de la République vous écrit qu’il veut vous voir prendre sa suite si cela se passait mal…

J’ai reçu cette lettre comme une marque d’affection paternelle. Mais c’était évidemment hors de question ! Il avait toujours dit qu’il n’avait pas de prédécesseur ni de successeur.


Il y a une chose qui ne change pas dans cette édition augmentée, c’est le mal que vous dites de Pétain.

La thèse du glaive et du bouclier, développée dans les années 1950, et très à la mode aujourd’hui, est sans fondement. Pétain voulait mettre fin à la République pour lui substituer une autre morale. On ne fait pas de réforme morale et politique sans être vainqueur. Si on est vaincu, toute prétention à la réforme est de la blague. Il fallait faire la guerre, et utiliser sans hésiter la profondeur stratégique de l’empire. Toute idée contraire nous menait au désastre.


Vous avez fait quelques ajouts dans cette nouvelle édition. Notamment à propos de la guerre d’Algérie. En juillet, on commémorera les 60 ans de l’indépendance. Le temps, peut- être, d’arrêter de demander pardon ?

Nous, les Gaulois, n’étions rien avant d’être conquis par Rome. Ils nous ont tout appris. L’état civil, le statut de la femme, l’héritage, les aqueducs, les fortifications, l’art de la guerre. Les Algériens, c’est la même chose : nous leur avons beaucoup appris, plutôt que de parler de crime contre l’humanité.


Il y a encore une grande bataille de chiffres, par exemple autour du nombre de morts…

Le gouvernement algérien continue de répandre des mensonges sur la présence française. Les commissions d’experts, qui se sont penchées sur le sujet dans les années suivantes, ont établi à 188.000 le nombre d’Algériens morts pendant dix ans de combats. Et non pas 1 million, comme on a entendu ! En 14-18, guerre autrement meurtrière, il y a eu 1,3 million de militaires français tués. Gardons le sens de la mesure.


Votre père a-t-il joué double jeu ? Savait-il dès le départ qu’il n’y avait pas d’autre solution que l’indépendance ?

Mon père a été très étonné qu’après Vichy, nous ayons conservé un empire. Après avoir tiré sur les Alliés pendant la guerre, c’était une anomalie. Il a très tôt considéré que conserver l’empire tel quel n’était pas possible, et qu’il fallait trouver une autre forme d’association.


Oui, mais l’Algérie ?

Il s’est efforcé dans un premier temps d’apporter loyalement le plus d’atouts possibles à une solution la plus française possible. Il nous disait : «C’est bien tard, on ne va pas y arriver, mais je vais essayer en y mettant tous nos moyens, et nous verrons bien». Et il a vu que ça ne marchait pas. Il n’avait pas décidé à l’avance que ça ne devait pas marcher. Mais il savait que les chances étaient faibles. Personne n’a le droit de prétendre avoir été trompé, même si certains peuvent déplorer que le président de la République n’ait pas pris leurs désirs pour des réalités.


Qu’en est-il de sa dureté face au drame des harkis ? Des associations vous ont poursuivi en justice pour vos commentaires à ce sujet.

La condamnation en appel a été cassée par la Cour de cassation. Je maintiens ce que j’ai dit ! La présence militaire française créait une immense soupe populaire et, moyennant un fusil de chasse et une casquette, on leur disait : «Tu es harki». Le plus grand nombre de ces harkis de fortune ont rallié le FLN, dont l’armée est passée de 7.000 à 180.000 hommes en dix-huit mois. Sur les 240.000 harkis dénombrés et les 38.000 soldats musulmans de l’armée française, la différence entre les 138.000 qui sont venus en France et la centaine de milliers qui s’est intégrée à l’armée algérienne laisse apparaître quelque 40.000 disparus, hélas victimes des convulsions révolutionnaires. Parmi ces convulsions, il y a eu les règlements de comptes qui se sont multipliés pour prendre possession des terres cultivées.


Pouvez-vous nous donner plus de détails, comme vous le faites, d’ailleurs, dans votre livre ?

Le général de Gaulle avait dit au général Katz d’évacuer rapidement, car si notre retrait était trop lent, les Algériens feraient des escarmouches et prétendraient qu’ils nous ont mis dehors. Cent vingt-huit mille harkis ont été évacués dans un premier voyage. Au deuxième, il n’en a trouvé que 10.000. Ensuite, les Français d’Algérie ont écrit la légende noire du Général sur ce chapitre, en accord avec le FLN. Ça les arrangeait des deux côtés de lui mettre sur le dos la cruauté du sort réservé aux harkis.


On cite souvent l’expression «Colombey-les-Deux-Mosquées», pour expliquer l’impatience de votre père à séparer l’Algérie de la France. Ce n’est pas vrai ?

Après l’indépendance, mon père était soulagé pour la France. Il avait fini par conclure que «ce n’était pas la France qui profitait de l’Algérie, mais l’Algérie qui vivait de la France». Quant à «Colombey-les-Deux-Mosquées», selon moi, il n’a jamais dit ça. C’est Alain Peyrefitte qui l’a rajouté dans C’était de Gaulle. Je le connaissais bien, et je l’ai aidé à terminer son livre, mais il était un peu inventeur parfois. Charlie Hebdo a repris ensuite ce slogan. Le journal satirique aurait dû se limiter à ce genre de plaisanterie en matière d’islam.


Faire dire à Mahomet «C’est dur d’être aimé par des cons», en visant les islamistes, ce n’est pas bien méchant, et c’est même vrai…

Il y a eu pire ensuite, où on voit le Prophète à quatre pattes. On ne fait pas ça. C’est inutilement insultant.


Donc, votre père n’aurait pas dit «Colombey-les-Deux- Mosquées», mais il a dit «Israël, peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur». On l’a accusé d’antisémitisme. Mauvais procès ?

Dois-je répondre en évoquant les noms de Gaston Palewski, René Cassin, Michel Debré, et tant d’autres Français juifs qui l’ont entouré ? Mon père s’en fichait de la religion des uns et des autres, il utilisait les compétences de ceux qui voulaient la même chose que lui : servir la France. Après cette phrase qui a fait couler tant d’encre, il m’avait confié : «Peuple d’élite, sûr de soi et dominateur. Je voudrais bien pouvoir en dire autant des Français».


En effet, qui n’est pas «sûr de soi» renonce à défendre ses intérêts, migratoires ou autres. Récemment le pape a osé faire la morale à ce sujet aux États européens. Qu’en pensez- vous ?

Le nouveau pape n’est pas européen, alors il ne comprend pas toujours très bien ce qui se passe en Europe. Il faut prendre les gens dont on a besoin. Cela s’appelle la politique des quotas. Il faut révoquer les accords de libre circulation qui ont été signés après l’indépendance algérienne, du temps de mon père, et dramatiquement aggravés par le regroupement familial. On a une société déstabilisée, composée de gens qui transportent leurs mœurs ici.


Un exemple de mœurs incompatible ?

La viande halal. La France dit que l’on doit tuer les animaux après les avoir étourdis, point final. On ne veut de mal à personne, mais notre pays est comme ça. Notre pays a été fait en deux mille ans, et on en respecte les coutumes. Celui qui veut quand même de la viande halal, il doit l’importer par La Poste !


En 2005, vous votiez pour le projet de Constitution européenne. Regrettez-vous ce choix ?

Pas du tout. Nous construisons l’Europe, mais ça va prendre des siècles. On ira en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie du Nord comme on va dans le Lot-et-Garonne ou en Franche-Comté. Regardez les Anglais, ils font les malins, leur premier ministre fait le clown, mais ils vont plus mal que nous. On peut prédire dès maintenant que le prochain roi du Royaume-Uni ne sera plus roi d’Irlande du Nord.


Les Français sont-ils trop pessimistes à l’égard de leur propre pays ?

Un peu trop. Cette idée que c’est la fin de la France est exagérée. On a connu ça en 1944 : il n’y avait plus un seul pont debout, plus d’état civil. C’était épouvantable. Aujourd’hui, c’est différent. La France de Louis XIV, c’est terminé. Notre nouvelle tâche, c’est l’Europe.


Les dernières pages de votre livre s’indignent de la judiciarisation de la politique. Les procès à répétition sur les comptes de campagne vous choquent-ils ?

La justice se mêle trop de la politique. Il ne faut pas s’occuper du financement des campagnes électorales. Si on le fait, on se mêle de ce qui ne regarde que l’électeur. Si des candidats ont de l’argent, ils paieront pour leurs campagnes. Ceux qui n’en ont pas s’appuient sur les partis. Si on a offert à un candidat un costume de bonne facture, cela le regarde. Et s’il a choisi tel ou tel assistant, cela le regarde. Si l’électeur n’en est pas content, il le fera savoir au scrutin suivant. La justice n’a pas à se mêler des élections, mais de la vie civile. Le juge du politique, c’est l’électeur, pas le magistrat.


Le Conseil constitutionnel est l’un des symptômes de cette judiciarisation de la vie politique. Doit-il être recadré ?

Juger les lois à l’aune des préambules de la Constitution, cela n’a jamais été l’esprit de la Ve République. Mon père avait vu le danger. Il a été furieux de découvrir que les rédacteurs du projet de 1958 avaient adjoint les préambules des constitutions antérieures, avec leurs déclarations des droits de l’homme, mais il n’est pas intervenu pour les ôter. «... Les démagogues qui sont les inspirateurs de ces additions vont pouvoir bêtifier sur les droits de l’homme pour rendre l’internationalisme, le cosmopolitisme et l’apatridisme opposables aux droits du citoyen», m’avait-il dit.


Et cette présidentielle, qu’en dites-vous ?

Éric Zemmour s’amuse et sème la pagaille, peut-être d’ailleurs à la demande d’Emmanuel Macron, qui n’a pas démérité. Valérie Pécresse peut ressusciter la droite. Le jeu est ouvert ! Une chose est sûre : les Français se sont laissé aller pendant quarante ans, et le monde est redevenu dangereux. Il faut remonter la pente, et c’est encore possible.


L’amiral Philippe de Gaulle a soufflé sur sa centième bougie le 28 décembre 2021, et le 12 janvier 2022, ses «Mémoires» ressortent en librairie. Il a reçu «Le Figaro Magazine» pour un entretien exclusif avec Charles Jaigu, «le dernier», a-t-il affirmé. 

C’est ce dernier entretien, publié dans le Figaro-Magazine du 7 janvier 2022, que le MIL a souhaité porter à la connaissance de ses adhérents et de ses sympathisants.

Mémoires, de Philippe de Gaulle, Bouquins, 928 p., 30 €.

  

LE COMITÉ D’HONNEUR DU MOUVEMENT INITIATIVE ET LIBERTÉ

Télécharger la communication du MIL du 25 avril 2023

Lire le texte

Julien AUBERT, ancien député du Vaucluse, président d’OLF

Francis BALLE, professeur des universités

Laurent BÉTEILLE, ancien sénateur

Auguste BLANC, ancien secrétaire général de la CSL, Président du Comité d’Honneur du MIL

Jean-Claude BOUCHET, ancien député du Vaucluse

Geoffroy BOULARD, maire du 17° arrondissement de Paris

Philippe BRIAND, ancien ministre, ancien député d’Indre et Loire

Bernard CARAYON, ancien député, maire de Lavaur

Serge CAREME, chef d’entreprise

Pierre CHARON, sénateur de Paris

Jérôme CHARTIER, ancien député du Val d’Oise, maire de Domont

Jean-Louis COSTES, ancien député du Lot et Garonne, maire de Fumel

Paul DEHEUVELS, membre de l’Académie des Sciences, professeur des universités

Denise FLOUZAT, ancien recteur, ancien membre du Conseil de la politique mo­né­taire

René FAURE, ancien directeur chatgé de la sécurité du RPR et de l’UMP

Yves FOULON, ancien député de la Gironde, maire d’Arcachon

Jean-Pierre FOURES, ancien chef d’entreprise

Philippe de GAULLE, amiral (CR), ancien sénateur

Jacques GODFRAIN, ancien ministre, ancien député

Louis GUEDON, ancien député

Roger KAROUTCHI, ancien ministre, sénateur, ancien ambassadeur de France

Christian LABROUSSE, ancien recteur, professeur des universités, président du MIL

Jean-Pierre LECOQ, maire du 6° arrondissement de Paris

Henry de LUMLEY, membre de l’Académie des Sciences, directeur de l’Institut de Paléontologie humaine

Hugues MARTIN, ancien député, ancien maire de Bordeaux

Damien MESLOT, ancien député du Territoire de Belfort, maire de Belfort

Joël MORIN, ancien fonctionnaire de police chargé de la sécurité de Jacques CHIRAC, président de la République

Armel PÉCHEUL, ancien recteur, professeur des universités

Philippe PEMEZEC, ancien député, maire du Plessis-Robinson

Eddie PUYJALON, ancien président du Mouvement de la ruralité (LMR)

Didier QUENTIN, ancien député, ancien maire de Royan

François TERRANOVA, inspecteur général de la jeunesse et des sports

Jean TIBERI, ancien ministre, ancien député, ancien maire de Paris

Richard TRINQUIER, ancien maire, médecin anesthésiste

Philippe VITEL, ancien député du Var

Daniel VOLAN, ancien cadre d’entreprise

Pierre-André WILTZER, ancien ministre

Henry ZATTARA, professeur émérite des universités, doyen honoraire


MEMBRES DU COMITÉ D'HONNEUR DÉCÉDÉS :


René BESNAULT, amiral (CR)

Pierre BERTOLINI, ancien combattant, grand-croix de la Légion d’honneur

Raoul BE­TEILLE, conseiller honoraire à la Cour de cas­sation, ancien député, ancien président du MIL

Henri BIZOT, président d’honneur de la BNP

Marc BLANC­PAIN, président d’honneur de l'Alliance française

Alain de  BOISSIEU, général d'Armée, Compagnon de la Libération,  ancien Grand Chancelier de la Légion d'Honneur, ancien président du comité d’Honneur du MIL

Émile BOISSET, ancien délégué régional Rhone-Alpes du MIL

Jacques BOMPAIRE, ancien recteur, ancien professeur émérite

Roger BORIE, commandant de bord sur 747

Jacques BOYON, ancien ministre, ancien député

Christian CABAL, ancien député, professeur de médecine

Michel CARAGE, Compagnon de la Libération

Pierre CLOSTERMANN, Compagnon de la Libération

Joseph COMITI, ancien ministre

Pierre DEBIZET, ancien résistant des services de renseignements et d'action de la France libre, délégué général honoraire du MIL

Bernard DEBRE, ancien ministre, professeur de médecine, ancien député de Paris

Arthur DEHAINE, ancien député

Maurice DELAUNEY, Ministre Plénipotentiaire, Ancien Ambassadeur

Frédéric DELOFFRE, professeur émérite à la Sorbonne

Xavier DENIAU, ancien ministre, ancien maire

 

François DOUMENGE, ancien recteur, ancien président de l’ORSTOM

Roland DRAGO, membre de l’Institut, professeur honoraire des universités 

François-Georges DREYFUS, professeur émérite à la Sorbonne

Jean-Pierre DULAU, Compagnon de la Libération

Anne Marie DUPUY, ancienne député-maire

Yves DURAND, ancien recteur, professeur honoraire des universités

Georges FLICOURT, officier parachutiste de la France Libre

Edouard FREDERIC DUPONT, ancien maire du 7 arr. de Paris

Jacques FOCCART, ancien chef de réseau de la France libre, ancien se­cré­taire général à la présidence de la République (1959/1974)

Robert GALLEY, ancien ministre, Compagnon de la Libération

Alain GRIOTTERAY, ancien député, ancien maire

Yves GUENA, ancien ministre, ancien président du Conseil constitutionnel, ancien président de la Fondation de la France Libre

Jacques GUGGENHEIM, chef d'entreprise

Michel HABIB-DELONCLE, ancien ministre, député honoraire 

Jean-Paul HUGOT, ancien sénateur, ancien maire

Lucien ISRAEL, professeur émérite de médecine

Gabriel KASPEREIT, ancien ministre, ancien député-maire

Bernard KERDELHUE, directeur de recherche au CNRS

 

Christian de LA MALENE, ancien ministre, ancien sénateur

René LESECQ, Compagnon de la Libération 

Pierre LEROY BEAULIEU, ancien député

Jean LETOURNEAU, ancien ministre d'état

Ludwig Harry LINDORFER, ancien légionnaire, ancien permanent du MIL

Jacques MAILLET, polytechnicien, Compagnon de la Libération

Dominique MARCILHACY, président commission participation du MIL

Lucien MAROTEAU, ancien conseiller général

Jean MARSAUDON, ancien député-maire

Alain MICHENAUD, ancien délégué régional IDF, trésorier du MIL

Claude MICHENAUD, ancien fonctionnaire de police, collaborateur de Jacques Foccart

Pierre MESSMER, ancien Premier ministre, Compagnon de la Libération

Lucien NEUWIRTH, ancien ministre

Robert PANDRAUD, ancien ministre, ancien député

Charles PASQUA, ancien ministre d’État, ancien sénateur

Alain PEYREFITTE, ancien ministre, député-maire

Dominique PIONAT, maire et délégué régional aquitaine du MIL

Alain PLANTEY, ambassadeur de France

Jean-Paul POURCEL, ancien préfet

Éric RAOULT, ancien ministre, ancien député

Jacqueline RICHEROT, ancienne directrice politique du Dauphiné libéré

Paul RIVIERE, Compagnon de la Libération 

Jean Paul de ROCCA SERRA, ancien député

Jacques ROUGEOT, ancien président de l’UNI, professeur émérite à la Sorbonne

Alice SAUNIER SEITE, ancien ministre

Robert SCHULER, ancien délégué régional Bourgogne du MIL

Maurice SCHUMANN, ancien ministre, Compagnon de la Libération

Pierre SIRAUD, Ambassadeur

Solange TROISIER, ancienne député

Edgard TUPË-TOMÉ, Compagnon de la Libération

Pierre de VERNEJOUL, professeur honoraire des universités

Bernard VILLEMOT, affichiste

Jean VOLVEY, Compagnon de la Libération

Fernand WIBAUX, ambassadeur de France


COMPAGNONS DE LA LIBÉRATION AYANT ÉTÉ ADHÈRENT DU MIL


Jean BALLARIN, Compagnon de la Libération

Gustave BARLOT, Compagnon de la Libération

Jean BELLEC, Compagnon de la Libération

Michel CARAGE, Compagnon de la Libération

Pierre CLOSTERMANN, Compagnon de la Libération

Alain DE BOISSIEU, Compagnon de la Libération

Pierre DELSOL, Compagnon de la Libération

Andre DEVIGNY, Compagnon de la Libération

Daniel DIVRY, Compagnon de la Libération

Jean Pierre DULAU, Compagnon de la Libération

Pierre DUREAU, Compagnon de la Libération

Robert GALLEY, Compagnon de la Libération

Alain GAYET, Compagnon de la Libération

Robert HERVE, Compagnon de la Libération

Pierre JULITTE, Compagnon de la Libération

Rene LESECQ, Compagnon de la Libération

Edmond MAGENDIE, Compagnon de la Libération

Jacques MAILLET, Compagnon de la Libération

Jean-Pierre MALLET, Compagnon de la Libération

Jacques MANSION, Compagnon de la Libération

Antoine MASUREL, Compagnon de la Libération

Pierre MESSMER, Compagnon de la Libération

Raymond MEYER, Compagnon de la Libération

Paul ODDO, Compagnon de la Libération

Jean Gabriel REVAULT D’ALLONNES, Compagnon de la Libération

Paul RIVIERE, Compagnon de la Libération

Jean ROSENTHAL, Compagnon de la Libération

Etienne SCHLUMBERGER, Compagnon de la Libération

Maurice SCHUMANN, Compagnon de la Libération

Edgar TUPET THOME, Compagnon de la Libération

Henri VERDIER, Compagnon de la Libération

Jean VOLVEY, Compagnon de la Libération

  

LES VALEURS GAULLISTES, BASE D’UNE NOUVELLE DROITE DE GOUVERNEMENT

Télécharger la communication du MIL du 25 mai 2022

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Suite à l’élection présidentielle, la droite se réengage à nouveau dans l'opposition à la politique de Macron pour le quinquennat (à l’exception de rares mesures qui peuvent être consensuelles). Pour organiser cette opposition, il importera de réaliser une analyse critique de tous les actes et les positions de Macron et de son gouvernement (du contenu du programme politique, des attitudes des responsables, de la cohérence des discours…). Il importera de revenir aux valeurs gaullistes dans l’organisation d’une nouvelle droite républicaine de gouvernement.


En entamant une période de «traversée du désert», comme ce fut le cas entre de 1946 et 1958 pour le général de Gaulle, les valeurs du gaullisme doivent demeurer les références pour les membres de la droite gaulliste et républicaine. Il faut réaffirmer nos principes et nos valeurs, il faut s’engager sur les problèmes de fond et trouver des solutions, il faut, aussi, contribuer à répondre aux questions posées par l’évolution des contraintes nationales et internationales.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme quelques grands principes gaulliste, notamment, un pouvoir exécutif fort et stable, reposant sur l’exercice pertinent des Institution de la Ve République, privilégiant les fonctions régaliennes de l’État (police, justice, défense, diplomatie) ; une approche politique globale et dans le temps, c’est à dire une vision claire, sur les questions majeures de la France et de ses citoyens ; la volonté de rassembler tous les Français sur tous les grands enjeux, pour éviter l’éclatement social ; l’indépendance de la France dans les domaines politique, économique, culturel, diplomatique et militaire, en respectant nos alliances et les traités internationaux, et en préparant leurs évolutions ; une vision internationale en faveur de la liberté, de la paix et de la défense de la Nation ; la défense de la famille, de la jeunesse et de l’Éducation nationale ; une exigence de justice sociale pour tous, assurant la continuité et le développement des régimes sociaux ; la responsabilité légitime de l’État dans le développement économique de la Nation.


Les priorités politiques, inspirées par l'esprit gaulliste, doivent être les références de l'ensemble de la droite de gouvernement. Ces objectifs politiques doivent être simples, compréhensible et partagé par les élus de droite et par les citoyens. Ils sont destinés être partagé par une très grande majorité de français. Ils s’avèrent opposé aux projets des deux gauches : la gauche sociale-démocrate de Macron (candidats «Ensemble !») et la gauche marxiste conduite par Mélenchon (Nupes).


Dans cet esprit gaulliste, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu’il existe des enjeux généraux et des priorités découlant de l’actualité récente.


Les enjeux généraux portent, notamment, sur la sécurité des personnes et des biens, le contrôle de l’immigration, la lutte contre le terrorisme, et le communautarisme, islamiste radical, la croissance économique basée sur une réindustrialisation, l’atteinte effective du plein emploi, la maitrise des dépenses publiques et la baisse des impôts et taxes pour les particuliers et les entreprises, la défense de notre environnement.


Les impératifs imposés par l’actualité récente comptent, notamment, l’arrêt de la guerre en Europe, la maitrise de la montée de l’inflation, la défense du pouvoir d’achat des travailleurs et des retraités, la résolution des défauts du système de santé et de prévention, la nécessaire évolution de la politique étrangère française, la progression rapide des moyens humains et matériels de nos Armées pour défendre notre Patrie.

  

NON AU PORT DE SIGNES RELIGIEUX OSTENSIBLES

Télécharger la communication du MIL du 28 septembre 2022

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Repère : «Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en œuvre d'une procédure disciplinaire est précédée d'un dialogue avec l'élève» - Loi du 15 mars 2004.


La Loi de 2004 a interdit le port de signes religieux ostensibles à l'école. Des campagnes menées actuellement visent à mobiliser des élèves de confession musulmane contre cette Loi. Ces attaques sont le fait d’islamistes radicaux salafistes et/ou frères musulmans et d’islamo-gauchistes non musulmans. Ils utilisant notamment des comptes anonymes sur des réseaux sociaux (Twitter, Tik Tok). De récentes notes du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation décrivent ces manœuvres.


Ces campagnes encouragent d’enfreindre la Loi par un habillement choisis comprenant le port du voile mais aussi le choix de vêtements à connotation religieuse : les hommes doivent porter des «qamis» et les femmes des «abayas» (robes amples et longues cachant les chevilles) avec une ceinture sur leur abaya pour banaliser ce vêtement religieux. Des jeunes filles, portant le voile à l'extérieur, mais le retirant dans l'établissement, sont l’objet de pressions de militants islamistes. Des photos ou vidéos de ces jeunes filles sont prises depuis l'extérieur de l'établissement, alors qu'elles se trouvent dans l'enceinte de leur école. Elles servent ensuite à faire pression sur elles. Pour les activités sportives dans le cadre scolaire, les cours de natation pourraient être ponctuellement touchés par des appels au port du burkini, en prétextant le besoin de pudeur.


Le second enjeu réside dans la banalisation de la pratique de prières dans les établissements scolaires, que cela soit dans des toilettes, au sein d’une salle de classe vide, ou un local d'entretien ou durant les pauses. Certains incitent même les élèves à quitter leur établissement pour respecter l'heure de la prière.


Le troisième objectif est de créer des conflits, entre les élèves et les personnels scolaires, sur des questions personnelles afin d’obtenir une mobilisation des élèves, des parents et des enseignants ; par exemple à l’occasion du refus d'accès à l'établissement scolaire en raison du port d'une tenue religieuse.


Les élèves de confession musulmane se trouvent la cible d’une campagne communautariste relevant d’une stratégie d'entrisme des salafistes, des frères musulmans et d’autres groupuscules religieux. Le premier but n’est pas de nature religieuse, mais de générer des tensions pour tenter de constituer, ou renforcer, une communauté. La contestation en cours en Iran, sous un régime théocratique, illustre bien le refus possible du port du voile de la part d’hommes et de femmes qui revendiquent leur liberté (plus d’une centaine de morts). Cette situation éclaire bien la question du voile, imposé par des hommes et des familles, pour des raisons prétendument religieuses.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se prononce pour une application stricte de la loi de 2004 portant sur la laïcité dans les établissements d’enseignements publics. Il importe de bien différencier, d’une part, les comportements anecdotiques et folkloriques de certains jeunes (relevant de provocations juvéniles à corriger), et, d’autre part, le résultat des campagnes d’islamistes radicaux convaincus, ou sous le contrôle de leurs parents, pour prévenir les excès possibles et établir les sanctions nécessaires vis à vis des parents et de leur enfant.


Selon la note du CIPDR, «cette agitation numérique rappelle le mécanisme ayant mené à l'assassinat de Samuel Paty», c’est-à-dire un terrorisme des islamistes radicaux.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) réaffirme sa solidarité avec les chefs d’établissement, les enseignants et les conseillers principaux d'éducation. En effet, une partie d’entre eux subit des pressions de la part d’islamistes radicaux avec «une recrudescence des messages menaçants» sur les réseaux sociaux.


Les parents, les associations de parents et tous les citoyens doivent apporter leur soutien actif aux chefs d'établissement car ils doivent faire respecter la loi et interdire le port de signes, ou de tenues religieuses ou assimilable.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce les enseignants et autres personnels des partis et syndicats d’extrême-gauche qui remettent en cause la loi de 2004, d’une manière détournée ou directement. Ces militants qualifient à tort d’islamophobe toute critique du hijab. Leurs motivations sont purement idéologiques. Ils oublient que des manifestants musulmans meurent chaque jour notamment en Iran pour que les femmes puissent avoir le droit ne pas porter de voile et d’être libre.


  

ÉTRANGERS EN SITUATION IRRÉGULIÈRE, NON À LA RÉGULARISATION MASSIVE

Télécharger la communication du MIL du 10 novembre 2022

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Repères : Le ministre de l’Intérieur et le ministre du Travail ont annoncé le contenu de leur futur projet de loi sur l’immigration. La base du débat, qui devrait avoir lieu d’ici la fin 2023, avant la version définitive du texte, est désormais connue.


La régularisation massive d’étrangers extra européens sans papier, qui travaillent dans les «secteurs en tension», est annoncée. Un élargissement, sans limite nette, du nombre des secteurs en tension est en cours. Cette mesure est prise à la demande de responsables d’organisations patronales qui souhaitent employer et/ou embaucher à bas coûts des étrangers, plutôt que des nationaux, ou des étrangers en situation régulière.


Les déclarations d'intention de Darmanin et de Dussopt sur le futur projet de loi gouvernemental sur l'immigration visent à brouiller les cartes politiques pour s'assurer le soutien de tous les courants de la coalition gouvernementale. Pour cela, le gouvernement prétend à la fois d'augmenter le nombre de renvoi des étrangers extra européens en situation irrégulière tout en régularisant de manière large une bonne part d'entre eux. Ces mesures apparaissent incompatibles. Dans la pratique, avec si un tel texte était adopté, les régularisations d’étrangers en situation irrégulière seraient massives et les renvois de ces étrangers resteraient très rares. Le durcissement des procédures visant l’expulsion des personnes ayant l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) ne parait pas crédible. Le projet de loi immigration va sans doute évoluer, mais il va, a priori, conserver le défaut majeur de mélanger la situation des étrangers extra-européens déjà présent régulièrement en France avec celle de personnes arrivantes en France et/ou désireuses de s'y installer. Ces deux sujets doivent faire l'objet de textes distincts. Si cet ensemble de mesures était conservée dans le projet de loi, il devrait faire face au rejet de toutes les oppositions, pour des raisons différentes, sans convaincre tous les macronistes. Ce texte a vocation à être rejeté en l’état actuel des annonces.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le projet de loi du gouvernement Borne, concernant le futur projet de loi sur l’immigration, amplifiera encore plus les flux migratoires s’il était adopté. La régularisation massive des étrangers extra-européens, en situation irrégulière, en France est inacceptable. Elle serait suivie d’un appel de fait à un nouveau flux migratoire, sous prétexte d’occuper des postes dans des métiers prétendument en tension. En résumé, il suffirait à une étrangers de pénétrer en France (avec ou sans visa), d’y rester de manière irrégulière, puis d’y trouver un emploi, même sur une très courte durée, pour prétendre être régularisé sans limite de temps.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu’il faut stopper l’entrée de migrants extra-européens en France. Des procédures adaptées doivent être mise en place, comme par exemple l’externalisation de procédures de validation des demandes de séjour ou d’asile, dans les pays étrangers. La politique d’immigration économique choisie doit s’accompagner d’une réduction drastique des flux afin d’avoir des effectifs annuels restreints. IL faut aussi bloquer la politique d’immigration familiale.


La politique de l'immigration, attendue par les français, doit permettre de casser l'attractivité de la France vis à vis des migrants potentiels venant des quatre coins du monde. Pour y parvenir, il faut bloquer les flux d’arrivée (par un réel contrôle aux frontières, refus des bateaux de migrants) et supprimer les dispositifs sociaux spécifiques et généraux accordés à ces migrants. Il faut renvoyer dans leur pays d'origine les étrangers en situation irrégulière (après le rejet d’une demande d’asile, la fin d’un visa). Il faut renvoyer hors de France les délinquants étrangers lorsqu’ils sont condamnés.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que le projet de loi en préparation ne répond pas aux attentes des Français. Les parlementaires de la Droite doivent donc rejeter sans nuance ce projet de loi immigration s’il reprend les propositions annoncées.

  

RASSEMBLEMENT DES DROITES AUTOUR D’UN CANDIDAT GAULLISTE OU BIEN UNION DES DROITES ?

Télécharger la communication du MIL du 26 novembre 2022

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Des électeurs ou des militants de droite ont pu avoir l’occasion de se poser la question d’une éventuelle stratégie politique d’union des droites. Plusieurs remarques doivent éclairer ce débat.


Les partis politiques, relevant de la droite, ne souhaitent pas une union des droites.


Le Rassemblement National (RN) s’est engagé dans une conquête solitaire du pouvoir, comme cela a été annoncé par son nouveau président. Le refus du RN de discuter avec Reconquête et Éric Zemmour, à l’occasion des législatives 2022, a bien illustré cette position. 


Reconquête prône l’union des droites mais il n’a pas appelé à voter pour des candidats RN ou LR au second tour des législatives lorsqu’il n’était plus présent.


Les Républicains (LR) n’ont jamais évoqué la perspective d’une union des droites mais de l’union de la droite et du centre.


La première difficulté est de déterminer qui profitera de l’union des droites. Ensuite, il faut définir qui sera le chef et qui seront les supplétifs. Les gaullistes ne seront jamais des supplétifs.


Les sondages récents confirment des écarts majeurs entre les électeurs des partis en lice.


Selon le baromètre de l’action politique (réalisé par Ipsos pour Le Point, le 16 novembre 2022), les opinions entre les électeurs de LR et du RN, sur l’action du gouvernement, apparaissent très éloignées.


L’opinion des électeurs du RN est très fortement polarisée en faveur de ses deux dirigeants (Marine Le Pen et Jordan Bardella), puis en faveur de ceux de Reconquête (Éric Zemmour et Marion Maréchal). Les responsables de LR sont beaucoup moins appréciés (Éric Ciotti, Xavier Bertrand ou Laurent Wauquiez).


L’opinion des électeurs de LR est favorable à Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Laurent Wauquiez, Gérard Larcher ou Bruno Retailleau. Quant à la cote des responsables RN et de Reconquête, elle est basse.


Un programme commun entre ces partis semble impossible à établir.


Les orientations des partis des droites sont clairement différentes sur de nombreux points, même si certaines thématiques peuvent leurs êtres communs (sécurité/immigration). Si des électeurs peuvent aspirer à une union des droites, celle-ci ne peut se concrétiser.


La nature des prochaines échéances électorales ne favorisera pas à une union.


Les élections européennes sont à la proportionnelle, donc avec des listes distinctes. Les élections municipales ne se préteront aucunement à une union compte tenu de la position des élus de droite sortants, sauf exceptions. Le rapport de force électoral diffèrera nettement selon les scrutins.


Des parcours différents, pour des projets différents.


La priorité du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demeure le combat contre la gauche social-démocrate et contre la gauche marxiste, tout en défendant des valeurs gaullistes de droite. Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) est le gaullisme au carrefour des droites, c’est-à-dire le Rassemblement du peuple français.


Notre objectif est de défendre des positions pour convaincre des électeurs égarés, chez Macron ou ailleurs, de se retrouver derrière un candidat gaulliste. C’est pourquoi nous prônons un rassemblement des droites pour soutenir un candidat gaulliste. L’union des droites, lorsqu’on n’est pas majoritaire à droite, correspond à un appel à jouer un rôle de supplétif auprès d’un(e) autre.


Sans passer par une union, il reste des degrés de liberté. Par exemple, un consensus pourrait se formaliser sur un vote précis, à une occasion donnée, à l'Assemblée Nationale. Autre exemple, le soutien au second tour des élections législatives pour soutenir le candidat éligible, le moins à gauche, doit s’imposer, sauf cas particulier, et il convient de ne pas s’abstenir.


  

POUR BATTRE LA GAUCHE, IL FAUT UNE NOUVELLE OFFRE POLITIQUE

Télécharger la communication du MIL du 25 novembre 2022

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Les Républicains disposent d’une base militante mobilisable, de très nombreux élus locaux, de la majorité au Sénat et d’un groupe de 62 députés à l’Assemblée nationale. Ce parti dispose de responsables nationaux, régionaux et locaux de qualité et confirme son maillage du territoire. De plus, un renouvellement important a eu lieu ces dernières années. Par exemple, le mouvement des Jeunes républicains a été réorganisé autour d’un président (fils d’un membre du comité d’Honneur du MIL). Les Républicains est le parti ayant, à la fois, un nombre important d’élus et d’adhérents. Il y a 91.110 adhérents qui peuvent participer à l'élection de leur nouveau président début décembre 2022. Leur campagne de ré adhésion a été active. Il y avait moins de 48.000 inscrits en juin 2022. Les principales fédérations LR sont celles des Alpes-Maritimes, de Paris, des Hauts-de-Seine, des Yvelines, du Rhône, des Bouches-du-Rhône, du Var, de Seine-et-Marne, de Gironde, de Loire-Atlantique, du Val de Marne, du Nord, de l’Isère, de Haute-Garonne, de l’Essonne. Les Républicains est un parti de gouvernement qui aspire à diriger la France. Ce parti a connu deux scrutins présidentiels difficiles, voir désastreux. Il doit désormais envisager l’avenir avec ambition tout en réaffirmant les valeurs qu’il entend défendre. Il joue son va-tout.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que pour que la droite de gouvernement retrouve sa place demain, il faut que ce parti se reconstruise. Un consensus est apparu en ce sens entre ses candidats à sa présidence. La droite républicaine doit s’inscrire dans un esprit gaulliste, ce qui a été, trop souvent, négligé alors qu’il s’agit d’une différenciation claire au sein des droites. Il y a les gaullistes et les antigaullistes (dont certains se camouflent en gaulliste). Les règles de reconstruction sont connues : multiplier le nombre des adhérents, mobiliser les militants sur tous les terrains en continu, des marchés aux réseaux sociaux, et pas uniquement qu’en période électorale. Il faut proposer des idées claires et compréhensibles par tous les citoyens, des catégories populaires aux cadres du pays.


Échapper à la simple communication politique d’image, pour faire de la vraie politique est la clé du succès vis-à-vis des citoyens. Le combat politique doit porter sur les questions de souveraineté, d’immigration, de sécurité, de défense et d’identité. Les conditions économiques du retour à la croissance et aux créations d’emploi, peuvent permettre de maintenir le pouvoir d’achat des français et d’assurer la solidarité avec les plus démunies parmi les français. Répondre aux questions de la société française sur les thèmes majeurs, oubliés par Macron et Borne, que sont la famille, l’éducation, la santé et l’environnement. Les transitions numériques ou écologiques doivent être intégrer dans toutes les démarches politiques, mais ces composantes ne constituent pas le seul but des politiques à mener.


Le programme de la droite républicaine doit mettre en avant des idées nouvelles pour la France et les français. Il s’agit de changer les règles actuelles en profondeur. La production de ces idées doit mobiliser les adhérents républicains mais aussi des responsables de la société civile au sein même de ce parti ou en dehors. Tout programme doit être bien compris par tous les français. Il faut tendre vers un programme de droite populaire pour le peuple français.


Pour battre la gauche demain, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que personne ne doit signer un pacte de gouvernement avec Macron. Ceux qui rêvent d’une telle coalition doivent rejoindre les soutiens de Macron directement. Le calendrier apparait clair. L’année 2023, sans élection en dehors du renouvellement sénatorial, offre le temps de rebattre les cartes. Les élections européennes de 2024 seront un test, mais ce scrutin sera peu significatif du fait de la proportionnelle et se traduira par un éclatement des forces politiques. Les élections municipales, départementales et régionales seront les vraies étapes déterminantes, avant la présidentielle. Tout débat sur les candidatures pour 2027 apparait encore tout à fait prématuré.

 

Pour battre la gauche, il faut une nouvelle offre politique, un candidat gaulliste capable de gouverner et de rassembler toutes les droites, le peuple et la France sans qu’il soit le supplétif de qui que cela soit. Il nous faut un rassemblement du peuple français.

  

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LE M.I.L FÉLICITE ÉRIC CIOTTI, LE NOUVEAU PRÉSIDENT DES RÉPUBLICAINS

Télécharger la communication du MIL du 13 décembre 2022

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Repère : Éric Ciotti a été élu président des Républicains au deuxième tour de scrutin. Il a recueilli 53,7% (33.609 voix) des suffrages des adhérents du parti devant Bruno Retailleau (46,3%) (28.977 voix). Il y avait 91.105 inscrits pour 62.586 exprimés (69,75%).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) tient à féliciter chaleureusement Éric Ciotti pour son élection à la présidence des Républicains. Il constate que la campagne a été sereine et emprunte de sérieux, de dignité et de responsabilité, ce dont il faut remercier tous les trois candidats. La mobilisation a été bonne au sein des Républicains avec la participation de 62.586 votants.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) déplore un traitement hostile de cet évènement. De nombreux journalistes ont enchainé les critiques des candidats, la dénonciation d’une prétendue absence de programme, l’affirmation d’un parti en voie de disparition, l’affirmation d’un éclatement basé sur de nombreuses démissions en cas de victoire d’un candidat. Les articles sur les résultats du scrutin ont été peu nombreux.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle de ses vœux l’ouverture d’une dynamique de rassemblement de toutes les droites, adhérents «Les Républicains» ou encore égarés ou éloignés à sa marge, en vue des échéances électorales locales et nationales. Éric Ciotti a déclaré sur le plateau du 20h de TF1 : «je veux une droite de l'ordre, de la liberté, une droite de l'intelligence», «je veux rassembler sur des idées de droite, nous allons travailler dans l'unité et dans la clarté». Le thème gaulliste du Rassemblement du Peuple Français du Général de Gaulle doit être remis à l’ordre du jour et demeure un point majeur par rapport à toutes les tentatives d’éclatement des forces politiques orchestrées par Macron pour se maintenir au pouvoir.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se reconnaît pleinement dans les grands thèmes qui ont été déclinés auprès des Républicains : restaurer l’autorité de l’Etat, vivre en sécurité, lutter contre le communautarisme, contrôler l’immigration et freiner (et empêcher) l’immigration clandestine, prévenir le terrorisme islamiste, porter une politique de solidarité vis-à-vis des plus pauvres, combattre la paupérisation des classes moyennes, défendre les retraités, refonder une politique familiale, favoriser le développement des secteurs productifs, affirmer la valeur travail, viser le plein emploi pour sauver les régimes sociaux, défendre un aménagement du territoire équilibré, prendre toutes les mesures utiles pour l’environnement.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que :


-La première priorité des Républicains est d’incarner l’opposition à Macron et ne laisser jouer ce rôle à aucune autre organisation. Le discours sur tous les sujets doit être clair et perceptible mais il faut communiquer pour faire connaitre les positions.


-La mobilisation des élus et le choix de nouveaux candidats doivent permettre de préparer et gagner des points lors des élections municipales, départementales, régionales et sénatoriales.

-Les orientations déjà consensuelles doivent préfigurer le programme des mesures à prendre. Le fond semble déjà bien cerné, reste à entrer dans le détail et mettre en forme une vision politique claire pour le peuple français.


-La pratique militante du parti doit redevenir plus active : actions traditionnelles de terrain (permanences, tractages, affichages, manifestations, etc.), présence organisée au sein des réseaux sociaux (avec une ligne et un matériel adapté) et collecte des adhésions ou ré-adhésions.


-Le parti doit profiter de la diversité de son environnement politique en redynamisant la notion de personne morale associée (PMA des LR) au-delà des boutiques pour promouvoir la carrière ou la candidature d’un leader, en veillant à organiser une répartition des rôles de chacun, à la fois pertinente et efficace, dans les campagnes à mener. Il suffit de regarder tout ce qui a été fait pour l’élection et la réélection de Jacques Chirac par le Mouvement Initiative et Liberté, puis pour Nicolas Sarkozy.


-Nous appelons de nos vœux l’organisation d’un Rassemblement des Droites pour la République afin de soutenir un futur candidat gaulliste.

  

LA FRANCE A SA PLACE DANS LA DÉFENSE DU MONDE LIBRE

Télécharger la communication du MIL du 7 janvier 2023

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La situation internationale a progressivement évolué ces dernières années. La France se trouve face à une nouvelle donne. Elle doit en tirer les conséquences, d’une part, pour défendre ses intérêts nationaux (la patrie) et, d’autre part, pour contribuer à l’équilibre du monde en défendant la Liberté et la Paix.


- En 2023, une majorité des pays dans le monde ont un régime politique non démocratique. Ces derniers mènent en interne des politiques variées allant du régime autoritaire jusqu’à un système totalitaire. Cela va d’une absence des libertés à la répression violente (incarcérations, camps de concentration, meurtres, exécutions).


L’objectif de certains pays, autoritaires ou totalitaires, est d’organiser un contrôle social interne limitant toute opposition politique et de disposer de forces militaires pour un usage intérieur. C’est le cas, par exemple, de l’Afghanistan avec une absence totale de liberté dans le pays, une guerre civile intérieure larvée, mais a priori sans projet de guerre extérieure.


D’autres pays, autoritaires ou totalitaires, contrôlent leurs populations en interdisant certaines libertés. Ils développent, en plus, des logiques militaires de guerre en augmentant leurs équipements militaires et les effectifs de leurs armées. Ces logiques impérialistes et expansionnistes sont potentiellement dangereuses pour le maintien de la paix dans le monde. Cette catégorie comprend la Chine, la Corée du nord, l’Iran ou la Russie. La Turquie entrera dans cette catégorie surement après les élections législatives de cette année.


Enfin, il faut prendre en compte les groupes islamistes radicaux qui peuvent constituer des États (État islamique (EI) entre l’Irak et la Syrie). Les zones grises où les groupes terroristes continuent à se développer restent une préoccupation importante en particulier en Afrique de l’est ou à partir du Sahel.


- Un groupe important de nations est constituée par des pays démocratiques. Selon les pays, les règles peuvent être différentes. Certains aspects politiques peuvent être imparfaits et des changements nécessaires. Mais globalement la liberté y est reconnue : liberté d’opinion, d’expression, de circulation, liberté d’initiative. Le terme de «pays occidentaux» ne suffit pas à définir cette catégorie. Il s’agit de pays qu’on retrouve sur plusieurs continents notamment en Amérique du Nord et du Sud (Canada, Brésil, États-Unis, Mexique), en Afrique (Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Sénégal), en Asie (Japon, Corée du sud, Taiwan, Inde), en Europe (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, France, Pologne), en Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la France doit appeler le Monde libre à s’organiser efficacement et à affirmer avec force sa solidarité. Ce terme de Monde libre désigne l’ensemble des pays bénéficiant d’institutions démocratiques garantissant la Liberté de leurs nationaux. Il a servi à qualifier les pays luttant contre Hitler (nazis), puis contre Staline et ses successeurs soviétiques (communistes). Le Monde libre est celui de l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle. De même, la solidarité entre les pays démocratiques est un impératif diplomatique majeur.


En 2023, le Monde libre se trouve face à des guerres présentes ou futures. En Europe, l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie en 2014, relancé en février 2022, illustre la logique impérialiste. En Asie, la Chine menace l’ile de Taiwan. La Corée du sud et le Japon sont menacés par la Corée du nord.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite mobiliser les citoyens français en faveur du Monde libre pour la liberté et la paix. Ce monde libre ne disparaitra pas contrairement aux théories, analyses et propos développées par les agents d’influences et les «idiots utiles», de tout bord, présent sur notre territoire.


  

LE FRANÇAIS EST LA SEULE LANGUE DE NOTRE RÉPUBLIQUE

Télécharger la communication du MIL du 4 février 2023

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Repère : «La langue de la République est le français. L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L'hymne national est «La Marseillaise». La devise de la République est «Liberté, Égalité, Fraternité». Son principe est : «un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple» (Article 2 de la Constitution).


Il est clair que la langue française est importante à tous les niveaux de notre société. Mais, il existe des carences des politiques publiques actuelles et des mauvais choix effectués par certains acteurs privés.


Dans l’éducation nationale, la langue française est insuffisamment enseignée. La baisse du niveau scolaire de  la connaissance de la langue française est reconnue par le ministère lui-même. Cela est flagrant lorsque l’on compare la situation actuelle avec les périodes antérieures.

Les chiffres récents concernant l’illettrisme en France sont beaucoup trop élevés (7% des actifs). Cela concerne des jeunes ayant abandonné leurs études, des personnes plus âgées qui ont perdu la pratique de la langue et des étrangers qui ne l’ont jamais eu. L’absence de maitrise de l’écrit alimente bien entendu l’illectronisme alors que le transfert de toutes les démarches administratives sur internet progresse à grand pas.


La langue française a besoin d’être défendue quotidiennement pour accompagner les nouvelles technologies, les nouveaux comportements sociaux et l’actualité. Par exemple, cela a été le cas récent de l’utilisation du terme «confinement». Trop de mots français existants sont abandonnés tandis que des termes étrangers sont adoptés. La langue française doit résister et montrer son dynamisme.


La langue française doit faire face aux activistes qui souhaitent la déconstruire. C’est la démarche des promoteurs de l’écriture inclusive. Cette pseudo-écriture «non sexiste» pour établir une parité femme/homme dans la langue française introduit des mots bisexués et illisibles. Par exemple, «cher.e.s lecteur.rice.s» ou «citoyen.ne.s» sont constamment «exposé.e.s». L’Académie française qualifie l’écriture inclusive de «péril mortel». Des textes officiels contre l’usage de l’écriture inclusive ont été publiés, mais à ce jour, ils ne sont pas appliqués totalement, même dans la fonction publique.


Des ministères, des institutions, des entreprises privilégient un recours trop fréquent à l’anglo-américain, alors que rien ne l’impose. Quand le titre de cadres d’entreprises françaises est donné en anglais pour une pratique en France, on touche au ridicule. C’est le cas, quand dans une entreprise, un directeur général se fait appeler un CEO (chief executive officer). Ces appellations étrangères figurent fréquemment dans des offres d’emploi pour des postes sans aucun caractère international.


Pour les étrangers résidant en situation régulière en France, l’apprentissage du français apparait évidemment comme une condition clé de leur intégration sociale. La procédure de naturalisation doit imposer un contrôle plus sérieux et strict de la maitrise de la langue française. Pour l’immigration, la maitrise de notre langue devrait être un préalable à l’obtention de titres de séjour, de droit d’asile ou d’accueil des étudiants étrangers. Son apprentissage doit être réalisé dans les pays d’origine.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère la langue française comme une langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics. La loi Toubon de 1994 doit être complétée pour tenir compte d’Internet, des réseaux sociaux, de la réglementation concernant la publicité et les noms de marques. Le rôle central du français ne gomme pas la place des langues régionales en France, comme l’apprentissage des autres langues sur le plan culturel ou économique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la francophonie doit être recentrée sur les véritables enjeux de la langue française. C’est-à-dire son vocabulaire (à faire vivre), la diffusion de la langue (médias, internet, réseaux sociaux), la promotion de son usage (outils techniques et numériques) et de ses œuvres (livres, chansons, films), en partage entre tous les pays dont elle est la langue. Nous avons, dans le passé, déjà précisé notre analyse de la situation de la francophonie et de sa dégradation (Communication du MIL du 15 octobre 2018).

  

ÊTRE FRANÇAIS, C’EST UN ÉTAT D’ESPRIT

Télécharger la communication du MIL du 28 février 2023

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La Constitution du 4 octobre 1958, voulue par le Général de Gaulle, est la référence pour le peuple français. Elle proclame solennellement son attachement aux Droits de l'Homme et aux principes de la souveraineté nationale.


«La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances». «La langue de la République est le français. L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L'hymne national est la «Marseillaise». La devise de la République est «Liberté, Égalité, Fraternité». Son principe est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.


Être français ce n’est pas qu’avoir une carte nationale d’identité française. Etre Français impose de réunir certaines conditions dont, notamment :


-La maitrise de la langue française, la connaissance de l’Histoire de France et de la culture française.


-L’amour de la patrie et de la terre de France, qui porte sur ses cultures (vignes, moissons), ses paysages (mer, montagne, plaines, forêts), ses monuments historiques (châteaux, cathédrales), son patrimoine rural et urbain (églises, croix, maisons anciennes, fermes) et aussi son patrimoine industriel (usines, filatures) et culinaires (fromages, charcuterie, cuisine traditionnelle).


-Le souvenir vivant des hommes et des femmes qui ont bâti ou défendu le pays et qui sont, pour certains, morts pour la France (en 14-18, en 39-45 et après). Cette mémoire porte aussi sur sa famille, mais aussi sur le soldat inconnu ou des personnalités symboliques de notre Histoire. Leur commémoration s’inscrit dans ce devoir de mémoire.


-L’adhésion à des valeurs morales, d’origine judéo-chrétienne, qui imprègnent chacune de nos Lois ainsi que la vie en France. Il s’agit, aussi, du respect de chacun et la solidarité nationale en faveur de toutes les personnes qui en ont besoin, avec un égal accès à la santé et à l’éducation.


-La participation aux traditions et l’art de vivre qui se déclinent dans chacune des régions françaises.


-La détermination à participer à la défense du pays mais aussi à sa sécurité.


Tous ces éléments d’identité alimentent, chacun à sa manière, le contenu de la conscience nationale. Ils sont les fondements du patriotisme qui conduit à être au service de la France, pour servir la France.


Certains français le sont par leur origine et leur naissance, d’autres par le sang versé et encore d’autres personnes sont devenues françaises par une adhésion choisit, motivée et volontaire. Par exemple, citons le cas de figures françaises, d’origine arménienne, comme Charles Aznavour ou Henri Verneuil. De même, c’est le cas des harkis qui ont adopté la cause de la France. Mais la naturalisation d’un étranger doit être fondée sur une adhésion réelle et non sur une présence physique occasionnelle dans le pays, par la connaissance du français, par l’adoption du style de vie des français et aussi par la reconnaissance que d’une seule patrie, la France.


Être Français c’est aussi tourner le dos au multiculturalisme, reconnaitre la souveraineté nationale et l’identité française.


Certains slogans du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) sont toujours d’actualité «La France, aimez-là ou quittez-là», «Être Français, c’est un état d’esprit, pas une couleur de peau» et «Être Français, ce n’est pas une couleur de peau mais c’est un état d’esprit».


  

L’HISTOIRE DU SYNDICALISME LIBRE

par Auguste BLANC, Président du Comité d’Honneur du Mouvement Initiative et Liberté, Ancien secrétaire général de la Confédération des Syndicats Libres

Télécharger la communication du MIL du 10 mars 2023

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Notre président du comité d’honneur du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) a décidé, il y a quelques temps, de rédiger l’histoire de notre famille gaulliste à travers son action aux seins des syndicats dit «libres». De longues années ce sont écoulées depuis le 13 mai 1968, certains de nos ainés, parfois encore présent, ont vécus ces grands moments où les militants gaullistes de terrain ont été présent dans de nombreux combats et dans de nombreux domaines de lutte que cela soit le syndicalisme, la politique, l’université ou dans certaines professions.


Parmi ceux-là, nombre de nos compagnons militaient entre-autres dans les grandes entreprises dont l’automobile (Simca, Peugeot et Citroën). C’est dans l’automobile qu’il y eut de vraies luttes contre les communistes. Il fallait farouchement et clairement s’opposer à l’occupation des usines afin de défendre la liberté du travail et la liberté de travailler.


Le 31 mai 1968, les défenseurs de la liberté se sont retrouvés, très nombreux, sur les Champs Élysée et ont répondu à l’appel du Général de Gaulle à organiser partout «l’action civique» contre «l’intimidation, l’intoxication et la tyrannie exercées par des groupes organisés de longue main et par un parti qui est une entreprise totalitaire, même s’il a déjà des rivaux à cet égard».


Un groupe de salaries, en grande partie gaulliste, sera à l’origine de la création d’un syndicat libre et indépendant chez Citroën. En quelques mois, la majorité syndicale (de gauche depuis 1965) a été balayée de l’ensemble des établissements répartis sur le territoire national. A la tête de cette équipe déterminée à en découdre avec la CGT et le PC se trouve un militant, Auguste Blanc. Il en deviendra le Secrétaire général.


Certains, au Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L), l’ont rencontré que cela soit lors des conventions nationales, lors des conventions sur la participation ou bien encore lors des campagnes pour les élections prudhommales.


Il a connu de très nombreuses batailles syndicales, il a connu et a été soutenu par beaucoup de personnalités  (notamment Jacques Chirac, Jacques Foccart, Pierre Debizet, Marie-France Garraud, Pierre Juillet).


Fort de toutes ses années d’expériences (1968-1999), nous l’avons encouragé à écrire ses «Mémoires» afin que notre histoire soit écrite par un de ceux qui l’a vécu et non pas par des opportunistes universitaires de gauche. Pour empêcher qu’elle tombe dans l’oubli, pour transmettre le savoir de notre passé et de nos actions, Auguste Blanc a décidé de rédiger ses mémoires, son action dans la défense du syndicalisme libre et ses relations avec certains grands hommes.


Les deux premiers livres ont concerné sa jeunesse et son service militaire dans les Chasseurs Alpins. Les deux livres suivant ont traité des périodes suivants : de 1968 à 1974 et de 1974 au 15 octobre 1975, date à laquelle il accèdera à la direction de la Confédération.


Deux autres tomes sont en fin d’écriture et ils seront très rapidement publier. Ils couvrent la période 1975 à début 1978, la CFT devenant alors la CSL.


Le Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) vous recommande la lecture de ses livres qui retracent fidèlement l’histoire des combats contre les communistes sur le terrain des entreprises.


Pour commander des livres, il suffit de prendre contact avec l’auteur en écrivant à m.i.l@lemil.org qui transmettra à l’auteur votre demande.


  

IL Y A 26 ANS QUE JACQUES FOCCART EST DÉCÉDÉ

Télécharger la communication du MIL du 19 mars 2023

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Le Mouvement Initiative et Liberté souhaite rappeler aux nouvelles générations et à ceux qui ont oublié tout, même s’ils lui doivent leur carrière, son action au service de la France. Pour cela, nous republions régulièrement des articles datant de 1997 qui retracent bien le parcours d’un gaulliste historique qui fut un des plus proches du Général de Gaulle et l’inspirateur-fondateur de notre association, comme de nos associations d’origines. Voici l’allocution prononcée par Jacques Chirac, Président de la République (Palais de l'Élysée le 20 novembre 1995) pour l’élévation de Jacques Foccart, à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur.


Je suis très heureux de vous accueillir dans ce Palais de l'Élysée à l'occasion d'une cérémonie à laquelle je tenais tout particuliè­rement, puisqu'il s'agit d'un hommage rendu à Jacques FOCCART, l'élévation à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur, une dis­tinction qu'il aurait dû, franchement, avoir de­puis longtemps ; mais je suis heureux d'être celui qui la lui confère et pour tout dire, j'ai le sentiment qu'il y attache aussi du prix. Alors je remercie toutes celles et tous ceux qui sont ve­nus témoigner de leur estime et de leur affec­tion pour Jacques FOCCART.


Notamment, je suis particulièrement heureux de la présence et je sais à quel point Jacques FOCCART y est sensible, de Jacques Chaban-Delmas et Mi­cheline, c'est une joie pour Jacques FOCCART et une joie pour moi, Cher Jacques, que vous soyez également ici.


«Tout ce que j'ai fait», dites-vous, mon cher Jacques, je vous cite «je l'ai fait au ser­vice de la France. Et de ses amis africains. (...) J'ai exécuté fidèlement la politique du Général, puis celle, dans la continuité, de Georges Pompidou. (...) J'ai été auprès d'eux l'avocat de l'Afrique sans jamais encourir le reproche d'ou­blier les intérêts de la France».


Rares sont, en effet, ceux qui peuvent se prévaloir d'avoir aussi bien compris les liens historiques, les liens uniques et complexes que l'Histoire a tissés entre la France et les pays de son ancien Empire. Pas un autre que vous n'a travaillé avec autant de passion au développement ces liens.

Tout commence en 1940 lorsque, démo­bilisé, vous rentrez chez vous, en Mayenne : la reddition, la soumission, l'humiliation, tout cela, pour vous, est «inacceptable» et l'oc­cupation est intolérable. Sans avoir entendu l'Appel du 18 juin, vous êtes déjà gaulliste. Vous serez donc parmi les premiers à rallier la France Libre et Isa, votre jeune épouse s'engage totalement à vos côtés, dans des activités qui lui vaudront, tout comme à vous, la Croix de guerre et la médaille de la Résistance.


Vous commencez par constituer des dé­pôts d'armes, vous cachez des aviateurs al­liés, organisez un réseau d'évasion. Puis vous dirigerez en liaison avec le Colonel Passy, le chef du BCRA, l'un des réseaux de résistance les plus importants de l'Ouest.


On sait le rôle primordial qu'ils ont joué, ces réseaux, lors du débarquement. Vous participez alors activement au plan «Tor­tue» pour retarder, voire paralyser les ren­forts allemands qui se précipitent vers les plages normandes. Vous serez d'ailleurs, en 1944, nommé Lieutenant-colonel des Forces Françaises Libres, vous, un jeune «civil» de l'intérieur, et serez incorporé à la 1ère Di­vision – «la Division glorieuse» -.


C'est en tant que membre de l'État-major de la 4è région militaire que vous accueillez le Général de Gaulle dans Laval libéré : ce sera votre première rencontre avec lui.


Vous êtes alors chargé d'une des mis­sions les plus difficiles de toutes celles confiées pendant la guerre aux services spéciaux : parachuter des petits groupes d'hommes sur les camps de déportés, avec des risques immenses et ceci afin d'inciter les responsables de ces camps à épargner les  survivants. C'est l'opération «Vicarage» qui sera arrêtée : les pertes sont extrême­ment importantes et l'avance des Alliés, plus rapide que prévue, le justifie moins.


Vous êtes à peine réinstallé dans la vie civile que Jacques Chaban-Delmas et Gas­ton Palewski, à la fin de l'été 1945, vous demandent de vous présenter aux élections à l'Assemblée constituante. Vous ne tenez pas particulièrement, à vous lancer dans l'action politique, mais c'est un ordre du Gé­néral, donc vous ne sauriez-vous dérober. Vous constituez donc une liste dans la Mayenne où votre grand-père a été Maire d'Ambrières et d'ailleurs Conseiller Général, avant de céder, je parle de vous, très volon­tiers la tête de liste à Jacques Soustelle qui sera élu. Vous, vous retournez à vos activi­tés commerciales et vous lancez votre so­ciété d'import-export, la SAFIEX. Mais cette expérience, si elle ne vous a pas donné d'ambition parlementaire, vous a laissé, comme vous le dites vous-même, «le goût de la chose publique».


Le 16 juin 1946, vous êtes à Bayeux, prêt à reprendre le combat pour sortir le pays de la crise où il s'enfonce. Vous ferez partie de ceux qui, hommes de droite ou de gauche, mais tous résistants et profondé­ment attachés au Général de Gaulle, fonde­ront ensemble le Rassemblement du Peuple Français.


L'objectif qui vous est dévolu est de re­mobiliser les «anciens» de toute la région Ouest. À Strasbourg aux côtés du Général lorsqu'il annonce la création du RPF, et offi­ciellement «chargé de mission» auprès du mouvement, vous faites campagne pendant l'été 47. Mais après les succès, c'est l'échec aux législatives de 1951 et le Général de Gaulle, qui se retire de la vie publique et rend leur liberté à ses compagnons, vous demande en 1954 de succéder à Louis Ter­renoire comme Secrétaire Général du RPF. Vous acceptez et vous partagez avec lui sa traversée du désert.


Vous ne le quitterez plus. Lorsque les Républicains sociaux vous sollicitent pour devenir leur Secrétaire Général, vous choi­sissez de rester auprès de lui. Avec les «barons» du gaullisme, vous prendrez une part active au retour du Général en 1958. Vous l'accompagnerez à Matignon avant de devenir l'année suivante, Conseiller techni­que à la Présidence de la République. Vous serez désormais associé à toutes les déci­sions, qu'il s'agisse des référendums, des élections, ou de la Communauté. Vous en êtes depuis 1960 le Secrétaire Général, une fonction que vous occuperez sans disconti­nuer jusqu'en 1974. À ce titre, puis comme Secrétaire Général à la Présidence de la République pour la Communauté et les Affai­res africaines et malgaches, vous serez l'ar­tisan de la politique que le Général de Gaulle va conduire à l'égard de l'Outre-mer. Vous consacrerez dès lors l'essentiel de vos activités aux relations franco-africaines.


C'est le Général de Gaulle lui-même qui est à l'origine de cette vocation.


C'est lui qui vous a demandé dès 1947 de vous occuper des DOM-TOM au sein du groupe RPF, c'est lui qui a tenu à ce que vous soyez élu en 1950 Conseiller de l'Union française.


Au sein de cette Assemblée où les rela­tions se nouent sans clivage racial ni politi­que, vous construirez des liens durables et vous connaîtrez «l'extraordinaire fraternité» - ce sont vos propres termes - qui unissent encore les anciens parlementaires. C'est là que vous vous ferez des amis pour la vie - je n'en citerai qu'un, qui fût pour vous proba­blement le plus cher, et pour moi aussi: le Président Félix Houphouët-Boigny. Ces amis, pour lesquels vous nourrissez une ré­elle affection, et qui deviendront des Chefs d'État ou de Gouvernement, vous les rece­vez régulièrement lors de leurs voyages offi­ciels ou en visite privée avec leur famille, chez vous, à Luzarches, avec votre épouse, qui sera toujours étroitement associée, sur les conseils d'ailleurs du Général de Gaulle, à votre action politique, comme elle l'avait été dans la Résistance.


C'est grâce à ces liens tout à fait privilé­giés, à cette compréhension, à cette qualité d'amitié et de dialogue, que vous accompa­gnerez ces pays dans leur accession à l'in­dépendance et coordonnerez ensuite la poli­tique de coopération de la France. Le Géné­ral de Gaulle y tient tout particulièrement et son intérêt pour l'Afrique est si attentif qu'il vous reçoit tous les jours, pendant toutes ces années, vous, le spécialiste incontesté des affaires africaines.


Vous avez, en effet, de ce continent une perception aiguë et une vision lucide. Vous avez acquis une extraordinaire connaissance de chacun des acteurs politiques, dans cha­que pays, et du rôle qu'il y joue ou cherche à y jouer. Plus encore : vous avez su gagner leur confiance. Votre puissance de travail, votre sens politique et l'influence que vous avez auprès d'eux vous permettront de vous acquitter des responsabilités les plus déli­cates et de réussir dans les missions de médiation les plus difficiles sous la Prési­dence du Général de Gaulle, puis sous celle de Georges Pompidou. En 1986, lorsque je prends mes fonctions à Matignon, c'est tout naturellement que je vous appelle auprès de moi. Tout en continuant à exercer vos pro­pres activités, vous n'avez cessé de diriger la cellule africaine placée à mes côtés.


Aussi je voudrais vous dire aujourd'hui toute ma reconnaissance, à vous qui m'avez fait partager votre connaissance, mais aussi, mais surtout, votre amour de l'Afrique.


Voici évoqués, trop rapidement, Cher Jacques, les services que vous avez rendus à la France. Le résistant, le gaulliste, l'homme qui, par son rayonnement person­nel et aussi par sa ténacité et son courage, a joué un rôle déterminant dans la politique intérieure et africaine de notre pays, est, nous le savons tous, d'une discrétion et d'une modestie légendaires. En témoigne d'ailleurs votre profession de foi, très simple et très claire : «J'ai eu, dites-vous, l'hon­neur, la chance et le bonheur de servir le Général de Gaulle. Je l'ai fait dans une fidé­lité totale à l'homme qui a sauvé deux fois, dans des circonstances différentes, l'hon­neur de la France. Ensuite, j'ai eu pour guide et moteur de mon action la volonté d'aider à poursuivre la ligne politique dans la direction et vers les objectifs que le Général avait fixés».


Vous dont les deux passions, la France et l'Afrique, n'ont jamais été en conflit, puis­que «l'intérêt de notre pays et celui de ses anciennes colonies devenues ses partenai­res se confondaient», vous avez œuvré de toutes vos forces afin qu'il en soit ainsi dans le cœur de chacun.


Mais je ne voudrais pas, Cher Jacques, terminer sans évoquer d'un mot encore votre épouse, Isa. Elle a su, je le sais, vous ap­porter le bonheur mais aussi le courage quand c'était nécessaire. Aujourd'hui toutes et tous ici, qui l'avons connue nous pensons à elle, avec une respectueuse affection, elle qui, je le sais, vous regarde en cet instant et qui est heureuse. Au moment où ces insi­gnes de Grand Officier de la Légion d'Hon­neur récompensent vos services éminents, je suis très heureux et très fier, Mon Cher Jacques, de vous exprimer mon estime, mon respect et ma gratitude. Mais je veux aussi vous dire, aussi, tout simplement ma pro­fonde amitié et toute mon affection.

  

CAPITAINE PIERRE BERTOLINI, HONNEUR ET PATRIE

Télécharger la communication du MIL du 25 mars 2023

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Nous avons le regret de vous informer du décès d’un très grand patriote, le commandant Bertolini Pierre, Grand-croix de la Légion d’honneur. Il a consacré sa vie à la défense de la France, c’est pourquoi nous voulons défendre sa mémoire et son combat pour la France.


Nous reprenons notre communication sur son intégration au sein du comité d’honneur.


«Par un décret du Lundi 8 novembre 2021 signé par le président de la République, Emmanuel Macron, le Capitaine Pierre Bertolini a été élevé à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de la République française. Celle-ci lui a été remise le 28 janvier 2022. En France, seules 75 personnes en sont dignitaires.


Le Général Schmitt, ancien chef d'état-major des armées est sorti de sa retraite pour décorer le Capitaine Pierre Bertolini aux états de service exemplaires : «Même dans la 2ème DB c'était pas si fréquent !».


Un autre ami du capitaine Pierre Bertolini, le général Franceschi conclut : «C'est le couronnement du parcours d'un être extraordinaire, d'un guerrier comme on en a jamais fait et comme on en fera plus !».


Pierre Bertolini était entré dans la Résistance à 16 ans avant d'effectuer une longue carrière dans l’armée, passant de la fameuse 2ème division blindée du général Leclerc au 3ème régiment parachutiste d'infanterie de marine en Indochine et en Algérie. Au total, cet ancien combattant cumule vingt titres de guerre et quatorze citations à l’ordre de l’armée.

Sa carrière a été exemplaire et peut être résumée par de nombreuses dates.


Interné résistant du 5 novembre 1940 au 5 mai 1941, il s'évade de France et franchit la frontière espagnole le 8 janvier 1943. Il rejoint les forces françaises libres à Casablanca le 13 juin et s'engage pour la durée de la guerre le 18 juin 1943. Caporal, il rengage à compter du 8 septembre.


Affecté au 3ème régiment des tirailleurs marocains, il gagne l'Angleterre le 31 mai 1944. Combattant accompli doté d'un sang-froid exceptionnel, il débarque à Grandcamp le 4 août et s'illustre durant les violents affrontements de la campagne de France. Cité à l'ordre de la division, il est dirigé sur le front de l'Est à l'automne avec le régiment de marche du Tchad et paye son audace d'une grave blessure au ventre. Son magnifique comportement lui vaut l'attribution de deux citations dont une à l’ordre de l'armée portant concession de la Médaille militaire.


Démobilisé le 4 Novembre 1945, il rengage pour 4 ans et sert à compter du 20 novembre par contrats successifs. Nommé caporal-chef le 1er décembre 1946 puis sergent le 1er janvier 1947, il se porte volontaire pour le corps expéditionnaire Français en Extrême-Orient. Débarqué à Saigon le 1er février, il rejoint les rangs du 2ème régiment d'infanterie coloniale. Chef de groupe aguerri, il ne cesse de s'illustrer dans la lutte contre la rébellion en Cochinchine. Rapatrié sur la métropole. Le 9 décembre 1949, il est promu sergent-chef le 1er octobre 1950 puis effectue un deuxième séjour en Indochine à compter du 3 août 1951.


Dirigé sur le Tonkin avec le 5ème bataillon de parachutistes coloniaux, il continue à se surpasser, rivalisant d'audace et de courage, entraînant ses hommes au combat avec une ardeur et un dévouement dignes d'éloges. Adjudant le 1er mai 1952, il quitte Saigon le 1er aout 1953, puis de nouveau affecté au Sud Vietnam le 6 décembre, il intègre le groupement mixte d'intervention. Parachuté à la tête de son commando sur les lignes ennemies dans des zones montagnardes particulièrement hostiles, il réussit, au fil des missions confiées, à manœuvrer et à coordonner les actions des diverses unités engagées, infligeant des pertes sévères au Vietminh.


Sous-officier de grande classe, il obtient sept citations dont deux à l'ordre de l'armée pour sa participation à la campagne d’Indochine. La croix de chevalier de la Légion d'honneur lui est décernée pour services exceptionnels de guerre. Rapatrié le 25 juillet 1955, il gagne l'Afrique du Nord dans le cadre des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre.


Il intègre le 2ème régiment de parachutistes coloniaux (RPC) et obtient de remarquables résultats à la tête de sa section. Il rejoint la France le 11 octobre 1955 puis est affecté au sein du 5ème RPC en Algérie le 24 janvier 1957. Rapatrié le 24 janvier 1958, il est admis à l'école interarmes le 1er octobre et à sa sortie, fait le choix de l'arme de l'infanterie. Nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1959, il est muté le 7 décembre 1959 au 3ème régiment parachutiste d'infanterie de marine (RPIMA) stationné en Algérie.


Officier de renseignements de son unité, il n'a de cesse de se faire remarquer par son courage et son efficacité. Il s'affirme de manière éclatant du 20 juillet au 5 octobre 1961, aux combats de Bizerte où il joue un rôle prépondérant dans la prise des casernes tunisiennes. Il quitte définitivement l'Algérie le 30 novembre et est promu lieutenant le 1er décembre. Affecté au 7ème RPIMA au Sénégal le 20 janvier 1962, il dirige le centre d'instruction nautique de N'Gor avec autorité et efficacité. Il est nommé officier de la Légion d'honneur le 13 février 1962.


Rapatrié le 27 avril 1964, il intègre l'école d'entraînement physique militaire d'Antibes et prend la tête d'une compagnie élèves, confirmant ses qualités d'instructeur et de meneur d'hommes. Capitaine le 1er octobre 1965, il est placé en congés de longue durée avant de faire valoir ses droits à pension de retraite. Rayé des contrôles de l'armée active le 16 juillet 1969, il est promu commandeur de l'ordre national du Mérite, le 12 juin 1974. Il est rayé des cadres de réserve et admis à l'honorariat de son grade le 1er avril 1979 et la croix de commandeur de la Légion d'honneur lui est décernée le 4 avril 1995. Il est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'honneur le 2 mai 2007 qui lui sera remise à l'Élysée par le Président de la République Nicolas Sarkozy.


Durant sa retraite, son dévouement à la Patrie et l'amour qu’il porte à la Corse lui réservera une nouvelle et très grave blessure. Il n'acceptait pas le terrorisme qui a fait bien des victimes. Lui-même a échappé miraculeusement à l'explosion de son véhicule piégé mais il sera très grièvement blessé.


Pierre Bertolini se souvient encore de tous les instants d'une vie «toujours au service de la France... au service du Général !». Ce fut un patriote, ami très proche de Pierre-François Debizet.


C’est tout son parcours que le Mouvement Initiative et Liberté a voulu honorer en l’intégrant dans son comité d’Honneur».

  

LA DROITE ENCORE ET TOUJOURS CONTRE MACRON

Télécharger la communication du MIL du 30 mars 2023

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Repère : La situation de crise sociale et politique s’amplifie en cette fin mars. Les violences, physiques et morales contre les personnes et les biens, menées par les militants d’ultra-gauche, autonomes et divers casseurs, continuent à se développer. La sortie de crise apparait encore toujours incertaine (Voir la Communication du MIL du 7 mars 2023 - une importante crise sociale et politique débute).


Face à l’échec que constitue le recours à l’article 49.3 sur la loi de réforme des retraites, Macron recherche des solutions politiques pour reprendre la main. Il a missionné Borne pour cela.


DISSOLUTION. Les partis qui soutiennent Macron (Renaissance, MoDem et Horizons) n’ont aucune chance de remporter les élections législatives, s’il décrétait demain la dissolution de l’Assemblée nationale. Sa cote baisse dans les sondages. Il apparait que sa base électorale s’est rétrécie progressivement dans le contexte de la crise sociale et politique. Macron est un créateur de chaos et de désordre.


COALITION. Par conséquent, il souhaiterait «élargir sa majorité» pour disposer d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. La Première ministre a été chargée de trouver de nouveaux alliés. Une coalition de gouvernement, avec le groupe des indépendants (LIOT), celui du Parti socialiste (PS) ou celui des Républicains (LR), reste tout à fait exclue. Tous ces acteurs ont fait part de leur refus. Une coalition suppose un projet politique qui n’existe pas et est d’ailleurs impossible à établir compte tenu des positions politiques existantes.


DÉBAUCHAGE. Reste également à Borne l’option de tenter de récupérer dans sa majorité des députés ou des personnalités à titre personnel, mais il en faudrait une quarantaine, pour atteindre une majorité stable. C’est tout à fait impossible.


CONTOURNEMENT. La Première ministre a été chargée par Macron de consulter les partis politiques pour définir le calendrier parlementaire à venir et identifier des majorités «texte par texte». Le contexte politique, issu du mode de passage de la loi sur les retraites, risque de freiner une majorité «texte par texte», comme cela a pu être ponctuellement le cas avec des abstentions et des votes pour. C’est pourquoi le projet du gouvernement semble être de contourner les parlementaires en présentant moins de textes de loi et des textes plus courts ou très techniques. Il est aussi question de privilégier le recours à des décrets, sans recourir à de nouvelles lois, pour échapper à l’opposition parlementaire.


À cela se rajoute les tensions entre les partis macronistes. Ils proviennent, d’une part, de la tension générale et de l’impopularité que les élus vivent dans leur circonscription, et, d’autre part de l’absence de dialogue ainsi que leur éloignement avec la tête de l’État (Macron et Borne). Les différents internes se multiplient entre les composantes et au sein même de Renaissance. Le départ prévu en 2027 d’un Macron, non rééligible, commence à peser sur son parti fantôme qui se veut «ni à droite, ni à gauche» mais qui reste majoritairement à gauche. Les successeurs potentiels se bousculent et vont se déchirer.


Le Mouvement initiative et Liberté (MIL) estime que toute la Droite doit s’inscrire dans une opposition claire et franche à la politique menée par Macron. Les parlementaires doivent voter contre les projets de loi, ou bien s’abstenir, selon les cas (sauf dans de très rares exceptions). Les électeurs de droite ne peuvent pas comprendre une attitude ambiguë face à Macron et Borne, sur un sujet ou un autre (comme cela a pu être le cas sur le texte de réforme des retraites).


Le récent retrait du projet de loi immigration, par le gouvernement, illustre la capacité de la droite à bloquer des dispositions auxquelles nous sommes opposés, en l’occurrence la régularisation massive des sans-papiers.


Une critique, radicale et argumentée, de la politique menée par l’exécutif en France comme au sein de l’Union européenne doit être formulée. Elle est indispensable pour que les électeurs se sentent représentés et se mobilisent lors des scrutins qui vont avoir lieu en 2024, élections européennes, et en 2026, élections municipales.


Plusieurs personnalités de droite, non parlementaires, ont eu l’occasion de se prononcer en faveur d’un «contrat de gouvernement» avec Borne et Macron. Ce choix s’explique par le fait qu’il s’agit de maires qui préparent déjà leur réélection aux municipales de 2026. Ils estiment que le renouvellement de leur mandat repose sur l’absence d’une candidature macroniste, face à eux, dans leur ville ou leur métropole. Leurs calculs personnels les mettent hors-jeu de la politique nationale où ils n’ont désormais plus aucun rôle à jouer.


  

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE DE DROITE EN 2023

Télécharger la communication du MIL du 4 avril 2023

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Repère : Un acteur connu à qui l’on demandait s’il était de droite a répondu qu’il n’était pas de gauche, puis s’est mis à expliquer longuement pourquoi il n’aimait pas la gauche et pourquoi il aimait la France.


Être de Droite se caractérise d’abord par un rejet des forces et des idées de gauche. C’est-à-dire, d’une part, sur un rejet de Macron et de sa politique sociale-démocrate, d’autre part, sur une dénonciation des socialistes toujours à l’affût et, enfin, sur une opposition frontale avec les forces d’extrême-gauche, c’est-à-dire les insoumis, les communistes, les écolo-radicaux, les trotskystes et les diverses ultras gauches.


Les principales convergences qui existent entre les partis politiques représentés au Parlement et les divers groupes politiques de droite (micro-partis, clubs politiques, fondation, associations) portent sur des adversaires et des ennemis communs. Il faut bien reconnaitre que la droite, à part les gaullistes, n’a jamais eu vocation à disposer d’une idéologie installée. Tout le contraire des gauches socialistes, marxistes, écologistes, qui vivent sur la base d’ensembles idéologiques précis, formulés dans des ouvrages comme déclinés à la tribune de leurs congrès (même si leur contenu est parfois fluctuant en fonction des années). La droite est un état d’esprit basé sur la défense de certaines valeurs fondamentales.


La droite partage des valeurs communes comme la souveraineté nationale, l’identité française (la tradition, la famille, la culture, la terre et les morts), l’ordre et la sécurité intérieure, la défense des frontières, l’équilibre financier de l’État, l’objectif de la croissance économique du pays et de l’emploi, l’indépendance nationale (agricole, industrielle et énergétique), le contrôle de l’immigration, le rayonnement international de la France. La droite dispose, aussi, bien de sujets de convergence même si les propositions ou formulations concrètes, des uns et des autres, diffèrent souvent assez fortement.


Mais les partis et les groupes, qui se revendiquent de droite, ont des positions opposées sur d’autres sujets, par exemple : les affaires sociales, les règles qui régissent la société, la politique étrangère de la France. Sans plonger dans les manuels de sciences politiques, il est possible de distinguer des droites multiples liées aux valeurs et aux idées ou aux responsables connus.

On peut citer la droite gaulliste, civique, patriote mais on peut aussi notamment citer la droite libérale, républicaine, chrétienne, conservatrice, catholique, sociale, démocrate, souverainiste, populaire, des élus, ouvrière, catholique, protestante ... , sans oublier qu’une certaine partie du centre est de droite. Il y a, aussi, la droite populiste, nationaliste, identitaire, intégriste qui rejette souvent les autres droites. Enfin, tous les groupes d’ultra-droite doivent demeurer hors du jeu, car opposés à la République et à ses Institutions.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se revendique être une association qui regroupe la droite gaulliste, civique et patriote et qui a toujours été au carrefour des droites sans jamais se présenter à des élections, ses membres, depuis la création, sont très majoritairement non adhérent d’un parti politique (à plus de 68%). À droite, il faut maintenir et développer un dialogue entre tous à l’exception des anti-gaullistes d’hier et d’aujourd’hui. Mais il faut écarter tous ceux qui participent aux petites manœuvres de débauchage des opportunistes professionnels, comme des carriéristes sans convictions dont le seul but est de se faire élire. On en trouve partout, regardez les changements de parti politique pour obtenir une place d’élu.


Ce dialogue ne peut être qu’un dialogue et non une entente, ni un programme commun, ni une union sinon il faudrait définir qui seront les supplétifs sans droit de parole. Lors des élections européennes de septembre 2024, les différents partis présenteront des listes concurrentes pour avoir du financement, des élus (qui recevront une indemnité) et jauger leur poids. Encore là, aucune union n’est possible. Pour l’élection présidentielle de 2027, chaque famille politique présentera son propre candidat et au second tour comme au premier, les Français seront libre de choisir le candidat le plus capable de défendre et de redresser la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite qu’un candidat gaulliste puisse, en 2027, rassembler un maximum de Français pour remporter cette élection et ouvrir une nouvelle période politique. C’est pourquoi nous prônons un rassemblement des droites pour un candidat gaulliste, quel qu’il soit. Tout le monde sait que le projet de Macron et des gauches, est de promouvoir pour l’élection présidentielle, comme à chaque fois, une candidature d’ultragauche et une candidature nationaliste et identitaire afin de continuer leurs actions de destruction des valeurs fondamentales de la France.


  

CÉLÉBRONS LA MÉMOIRE DU PATRIOTE GAULLISTE PIERRE-FRANÇOIS DEBIZET, DÉCÉDÉ IL Y A 27 ANS

Télécharger la communication du MIL du 10 mai 2023

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Pierre-François Debizet a été un homme politique français qui a marqué l’histoire du XXème siècle. Ces  qualités sont à la source de l’action éminente qu’il a menée au service de la France et des attachements indéfectibles qui se sont portés sur lui, tout autant que des haines qu’il a suscitées et des tourmentes qui ont marqué son existence.


Né le 20 décembre 1922 à Nantua, il est décédé le 11 mai 1996. Il se retrouve orphelin à 12 ans après que son père décède des conséquences des blessures qu’il a eues en 1914-1918. Sa mère fut aidée grâce aux activités sociales des croix-de-feu en faveur des familles des combattants de la grande guerre.


Trop jeune pour être militaire, il entre dans la résistance à 17 ans. Sa spécialité était d’éliminer individuellement des officiers allemands. Très vite, il se fait remarquer par le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) (créé dès juillet 1940 par le général de Gaulle sous la direction du colonel Passy (André Dewavrin)) et rejoindra Jacques Foccart dans l’action. Il changera de spécialisation en s’occupant de la récupération de pilotes américains des forteresses volantes abattues au-dessus de la France avec mission de les faire passer en Angleterre.


A la Libération, il est décoré de la Croix de Guerre avec citations et de la médaille de la Résistance.


Après la guerre, il entreprend une carrière professionnelle de chef d'entreprise dans le secteur privé.


En 1947, sous le parrainage de Jacques Foccart, est créé, de fait, le Service d’Ordre du RPF par Dominique Ponchardier et son adjoint Pierre-François Debizet (il a 25 ans), ainsi que Paul Comiti. Le RPF ayant cessé toute activité en 1954-1955, Pierre-François Debizet a continué à militer pour le retour du Général de Gaulle. En 1956, il sera responsable du SO des «Volontaires de l’Union française», en 1957, responsable du SO du «Parti patriote révolutionnaire» de Jean-Baptiste Biaggi. Il fit même imprimer, sur ses deniers personnels, des affiches pour appeler au retour du général de Gaulle. Il assurera seul, un temps, sa protection rapprochée allant jusqu’à coucher devant la porte de sa chambre à l’hôtel Raphaël. En 1958, il était derrière lui le jour du «je vous ai compris» sur le balcon du gouvernement général à Alger.


Puis le SO du RPF se transformera en association de fait en 1958 sous l’appellation Service Anti Communiste (SAC). Cette association sera créée officiellement le 15 décembre 1959 puis déclarée à la préfecture de Paris le 4 janvier 1960. Très vite, à la demande du général de Gaulle, le nom sera changé en Service d’Action Civique. Pierre-François Debizet a été le premier président de 1959 à 1960 et  démissionnera à cause de la politique algérienne. Ensuite, Paul Comiti en fut le président d’avril 1960 à 1969. Son grand déchirement est certainement celui qui l’a obligé à choisir entre son engagement pour l’Algérie française et son engagement gaulliste à la tête du service. Il a choisi de s’éloigner et de reprendre des activités privées. Il prendra position pour l’Algérie française, il appréciera le docteur Jean-Claude Pérez (ce qui sera réciproque) (il vient de décéder récemment) et il fera des choses avec lui.


En 1965, Jacques Foccart, avec l’accord du général, lui demande d’être conseiller de François Tombalbaye, président de la République du Tchad. Mais la cause pour laquelle il éprouvait une véritable dévotion qui l’emportait sur toutes autres considérations, c’était celle de la France. Aussi, lorsque le général de Gaulle, en 1968, lui demanda de «reprendre du service», Pierre Debizet n’hésita-t-il pas à répondre présent, sans toutefois rien renier de ses convictions et de ses chagrins passés : la cravate noire qu’il n’a jamais quittée était devenue quasi légendaire. Il rentra en France pour être durant les évènements auprès du ministre de l’intérieur, son ami Christian Fouchet. Il fera partie des organisateurs principaux de la manifestation du 30 mai 1968 sur les Champs-Élysées. Avec l’élection de Georges Pompidou à la présidence de la république, il lui est demandé de reprendre du service afin de nettoyer l’association qui avait accepté tout le monde, ce qu’il acceptera le 3 octobre 1969. Ainsi, Charles Pasqua qui avait rejoint l’association fin 1962 (Vice-président début 1965 et membre du Bureau national en 1967) la quittera à l’automne 1969.

Il revient comme secrétaire général du Service d’Action Civique, la fonction de président étant abandonné dans les statuts. Il le restera jusqu’en 1982 tout en étant un conseiller d’Omar Bongo au Gabon.


La plus terrible des épreuves s’abattit sur lui en 1981 lorsqu’on a voulu le mêler à une affaire abominable. Il est clair que la gauche, alors triomphante, a voulu détruire à cette occasion l’un des hommes les plus solides de la droite. Elle n’a pas reculé devant les moyens les plus sordides. Pierre-François Debizet, soutenu par sa force personnelle et par son innocence, a tenu bon. Le gouvernement de Pierre Mauroy a profité du terrible drame (la «tuerie d'Auriol») issus d’un conflit de personnes impliquant des membres de l’association pour dissoudre le SAC (3 août 1982). Il s’agit d’un acte politique du gouvernement socialo-communiste, fortement contestés par la droite et le centre, dans la mesure où le SAC est un acteur important, et reconnu par tous, du combat des valeurs et des principes gaullistes, et aussi des campagnes électorales de la droite sur le terrain. Accusé d'être l'un des instigateurs de ce drame, il fera un mois de préventive puis il sera libéré, il bénéficiera d'un non-lieu. Il n’empêche que ses adversaires - nos adversaires - ont cassé en lui un ressort vital, et on ne saura jamais quel effet cette blessure profonde aura eu sur le développement de la maladie qui l’a emporté.


Pierre-François Debizet fut, de 1985 au 5 novembre 1987, le délégué général du Mouvement Initiative et Liberté (M.I.L) en charge de l’organisation, de la structuration et de l’animation de celle-ci. Il n’exercera plus, ensuite, d’autres activités publiques. Association de fait dès février 1981, les statuts furent signés le 17 novembre 1981 et déposés à la préfecture de Paris le 16 décembre 1981. Elle a été créée en réaction au possible risque puis à l’arrivée au pouvoir de la gauche socialo-communiste.


Cet homme apparemment rugueux était un passionné, un sentimental, un grand patriote gaulliste et anticommuniste. Il reste l’une des grandes figures du gaullisme. Il était un homme d’honneur, un chevalier des temps modernes, à la fois à la pointe de l’action et hors de son époque, n’ayant jamais pu s’habituer aux petitesses, considérant tout compromis comme une compromission indigne.


Il convient de célébrer la mémoire de Pierre-François Debizet ainsi que sa vie au service de la France, d’entretenir son souvenir et d’en faire un modèle pour les générations à venir. Il est un exemple de droiture gaulliste, il n’a jamais trahit ses idées, ses valeurs et ses amis. Il a toujours été au service de la France et du Général de Gaulle, sans rechercher des avantages personnels.

  

FRAUDE SOCIALE ET IMMIGRATION :

UNE PARTIE DE LA FRAUDE SOCIALE TIENT AU NON‑RESPECT DU DROIT EN MATIÈRE D'IMMIGRATION

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Par Charles PRATS. L'ancien magistrat de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude explique pourquoi les abus, dans le domaine de l'immigration, sont une des causes majeures de la fraude sociale. Il est actuellement vice-président de l’UNI, syndicat étudiant.


L’intervention télévisée du président Macaron a relancé le débat sur la lutte contre la fraude sociale qu'il a présentée comme un des marqueurs des futures orientations de la politique gouvernementale.


Dès le lendemain, Bruno Le Maire sonnait la charge politico - médiatique dans les matinales télévisuelles en braquant les projecteurs sur cette fraude sociale, insistant sur l'argent des contribuables français qui s'évaporerait «aux Maghreb ou ailleurs». Procès en sorcellerie et succès polémique garantis pendant plusieurs jours auprès de l'ensemble de la presse et de la classe politique !


Ce lundi, Emmanuel Macaron est revenu à l'assaut, évoquant dans Le Parisien la nécessaire lutte contre la fraude sociale, tout en annonçant qu'il n'avait pas renoncé à faire voter d'ici à juin une grande loi sur l'immigration portée par Gérald Darmanin, avant qu'Élisabeth Borne ne semble battre en retraite sur ce front ce mercredi. Un choix de calendrier qui pourtant aurait été concomitant avec la présentation par le ministre des Comptes publics du «plan de lutte contre la fraude fiscale, sociale et douanière» qu'on nous promet depuis plusieurs mois et dont quelques mesures ont fait l'objet d'annonces ces dernières semaines.


Beaucoup se sont scandalisés des termes employés par Bruno Le Maire qui constitueraient une stigmatisation des étrangers rendus responsables de la fraude sociale. Force est de constater que le ministre, qui maîtrise parfaitement les mots, n'a pu que les choisir volontairement. Était-ce pour autant dans un but de stigmatisation et n'y a- t-il pas effectivement une relation avérée entre fraude sociale et immigration ?


Autant le dire sans circonvolutions hypocrites oui, une part significative de la fraude sociale qui grève lourdement les finances publiques de la France a un lien avec l'immigration tant illégale que légale, des individus pouvant tout à fait avoir un titre de séjour et bénéficier d'allocations sociales tout en résidant effectivement la plupart du temps à l'étranger, ce qui devrait les exclure du bénéfice desdites prestations. Mais les ressortissants étrangers vivant en France n'ont pas à être rendus responsables de l'ensemble de ce grave problème, dont une part non négligeable est la conséquence, par exemple, de comportements délinquants de certains professionnels de santé français.


Bruno Le Maire ne s'est évidemment pas avancé sur un tel terrain à l'aveugle. Si certains journalistes et «Fact-checkers» persistent à nier l'ampleur de la fraude sociale, le ministre de l'Économie a tous les rapports en mains et sait bien où on en est. La Cour des comptes relevait en septembre 2020 un total de 75,3 millions d'assurés sociaux pris en charge pour 67 millions d'habitants. Son dernier rapport de certification des comptes de la Sécurité sociale de mai 2022 précise que, sur le seul périmètre de la protection maladie universelle (ex-CMU), 2,5 millions de personnes sont bénéficiaires à tort car «ne respectant pas les conditions d'activité ou de résidence stable en France».


Une fraude à la résidence massive qui est évidemment en lien avec la question migratoire, avec des conséquences en cascade sur la complémentaire solidaire santé et les mutuelles.


Les deux ministres de Bercy savent que les contrôles de la Cour des comptes avaient permis de constater qu'alors que 16 % des personnes ne consommaient pas de soins chaque année selon les sondages, l'assurance-maladie remboursait 66,8 millions d'individus à l'année soit quasiment le nombre total de résidents sur le territoire : une photographie certes floue de l'ampleur du tourisme médical puisque l'écart peut correspondre aux non-résidents venant se faire soigner en France. Un écart d'environ 15 % des bénéficiaires, pour des dépenses de santé qui se montent à 244 milliards d'euros annuels !


En matière de fraude aux cotisations et de travail illégal, le ministère des Finances sait que les secteurs les plus à risque sont aussi ceux qui emploient le plus d'étrangers sans titre de travail comme le BTP, la restauration, la sécurité privée ou la livraison à domicile : c'est une des principales fraudes sociales en lien direct avec l'immigration, en l'occurrence clandestine. On y retrouve l'ensemble des techniques illicites faux documents français ou européens, activités occultes conduisant à des fraudes sociales et fiscales, détournement d'allocations par des immigrés illégaux sous couvert de faux papiers leur ayant permis de se faire frauduleusement immatriculer à la Sécurité sociale, bandes spécialisées clans la fraude organisée sur le modèle communautaire, principalement dans la construction.


On ne pourra donc lutter efficacement contre ces parties de la fraude sociale qu'en luttant également contre l'immigration illégale. Lier ces deux politiques fait évidemment sens. Reste à voir quelles mesures seront proposées et surtout mises en œuvre. Si on en reste aux «mesurettes» annoncées, la déception sera grande lorsqu'il faudra tirer le bilan. Concepteur du premier plan national de lutte contre la fraude au début des années 2010, j'avoue être dubitatif et curieux de découvrir l'ensemble du nouveau «plan Attal».


Avec Hervé Marseille et Bruno Retailleau, présidents des groupes UDI et LR au Sénat, nous avons d'ores et déjà travaillé aux mesures législatives, réglementaires et opérationnelles à mettre en œuvre, s'appuyant sur mes travaux et ceux de la sénatrice Nathalie Goulet et des députés Patrick Hetzel et Pascal Brindeau qui avaient mené les enquêtes parlementaires sur la fraude sociale.


Le choix du calendrier mêlant lutte contre la fraude sociale et loi immigration aurait été particulièrement opportun d'un point de vue technique, malgré les possibles instrumentalisations et arrière-pensées. Un recul sur ce terrain pourrait bien gâcher une occasion de faire, enfin, progresser la lutte contre la fraude sociale dans notre pays.

Repris du Figaro du 28 avril 2023

  

LA PERTINENCE DES PRINCIPES DU GAULLISME

Télécharger la communication du MIL du 11 juin 2023

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En premier lieu, le Gaullisme a marqué l’histoire de France au 20ème siècle en 1940, 1944, 1948, 1958 ou 1968. Il importe de s’en souvenir et d’en témoigner, pour transmettre les leçons de l’histoire aux nouvelles générations. En second lieu, en 2023, demeure l’esprit gaulliste. Il s’applique parfaitement aux enjeux actuels. La pertinence de ses principes fondamentaux reste toujours aussi forte sur l’ensemble des sujets actuels, quand on s’y attache.


Une approche politique globale. La première caractéristique de l’esprit gaulliste réside dans une approche politique globale sur les questions majeures au-dessus des partis, des syndicats, des communautés, des confessions, des lobbies, des sectes et de tous groupements d’intérêts.


L’indépendance de la France. Le refus de sa soumission à des organismes supranationaux, ou des puissances étrangères, étatiques, économiques et financières, ou des entreprises multinationales reste un élément fondamental de l’esprit gaulliste. Cette indépendance a été façonnée par son histoire. Elle doit être défendue dans tous les domaines que cela soit politique, économique, culturel, diplomatique et militaire. La tenue d’une ligne indépendante n’empêche pas, par ailleurs, d’avoir des alliés, en particulier des pays avec lesquels la France a noué des liens historiques étroits.


Le rassemblement de tous les Français. L’esprit gaulliste vise au rassemblement de tous les Français au-delà notamment des clivages politiques, syndicaux, locaux, religieux pour obtenir un dépassement et parvenir à rétablir la confiance de l’ensemble des citoyens vis-à-vis de leurs dirigeants politiques. Il existe aujourd’hui de profondes divisions entre les divers partis politiques ou écoles de pensée. Le projet politique consiste à rassembler les citoyens sur des grands projets au-delà des clivages partisans. Il impose de faire évoluer la manière même de faire de la politique. Le peuple de France aspire au rassemblement sur les grandes questions.


Un pouvoir exécutif fort et stable. L’esprit gaulliste va dans le sens de l’existence dans notre pays d’un pouvoir exécutif fort et stable. La constitution de la Ve République le permet. Elle donne au président de la République un rôle primordial sur les grands enjeux. Elle établit un lien direct entre le chef de l’État et le peuple. Grâce au suffrage universel direct pour l’élection présidentielle, et le recours possible au référendum, la Ve République permet à notre pays de pouvoir bénéficier des moyens d’une politique échappant pour l’essentiel aux pressions des partis, syndicats et autres groupes si les dirigeants politiques en font le choix. Mais la pratique de ces dernières années n’a pas été dans le sens des institutions et a conduit à une critique du système alors que la critique devrait porter sur des dirigeants politiques qui ont souhaité s’abstraire des institutions.


Une vision internationale en faveur de la liberté et de la paix. L’esprit gaulliste porte une vision internationale en faveur de la liberté, de la paix et de l’indépendance des peuples. Il affirme que la France participe à l’équilibre du Monde en raison de son histoire, de sa puissance et de sa grandeur. Il professe un refus viscéral des totalitarismes : Historiquement, le gaullisme s’est illustré par un refus des totalitarismes (communistes et nazis). L’esprit gaulliste conduit à un engagement, aujourd’hui, dans la lutte contre l’idéologie islamiste totalitaire.

Une défense globale de l’environnement. La défense de l’identité nationale, de notre langue, de notre patrimoine historique, de nos paysages et de notre milieu naturel nature (air, eau, faune et flore) constitue un ensemble nécessaire à la sauvegarde de notre environnement. La lutte pour limiter ou arrêter les migrations à nos frontières entre dans cette exigence.


Une exigence de justice sociale. L’esprit du gaullisme affirme la nécessité de la solidarité nationale conduite par l’État à destination des personnes les plus faibles, les plus pauvres et les plus en difficulté dans la société. L’attachement à un système de protection sociale mis en place après la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle reste un marqueur de l’esprit gaulliste. L’objectif est d’atteindre le plein emploi et de développer une meilleure association capital-travail pour tous les Français.


La défense de la famille, de la jeunesse et de l’éducation. La famille est considérée, dans l’esprit gaulliste, comme le noyau de la société, c’est pourquoi une politique nataliste reste une priorité pour maintenir et renouveler notre population. Le modèle familial reste composé d’une femme et d’un homme ayant des enfants qu’ils élèvent, au-delà de tous les accidents de la vie. De même, l’éducation nationale et l’enseignement supérieur se trouvent être le cœur de l’intervention de l’État vis-à-vis des familles et de la jeunesse. La transformation de l’éducation et de la formation s’impose pour répondre aux besoins du XXIe siècle. L’esprit gaulliste aspire à une réelle politique en faveur de l’engagement et de l’entrée dans la vie active de la jeunesse.


Une responsabilité de l’État dans le développement économique. L’esprit gaulliste affirme la responsabilité de l’État dans le développement économique et la sauvegarde de nos entreprises. Il appelle une politique volontariste menée par des plans de développement à divers niveaux pour porter de grands projets économiques (dans les domaines du nucléaire, du spatial, du médical, du numérique, etc.) qui dépassent le niveau et la capacité des entreprises privées. Cette action va de pair avec la défense de la libre entreprise en France. Il faut baisser les dépenses publiques de l’État et des collectivités publiques mais aussi les impôts et les taxes sur les particuliers et les entreprises afin de mieux gérer la France.


Un pragmatisme politique. L’esprit gaulliste ne s’inscrit pas dans une idéologie politique, mais est en opposition avec les idéologies anciennes comme actuelles. Il est caractérisé par le recours à un pragmatisme politique utilisé en vue d’atteindre les objectifs fixés, comme l’indépendance et le rayonnement de la France dans le monde et l’unité intérieure du pays. L’esprit gaulliste laisse le choix des modalités d’actions selon les circonstances. Il repose sur quelques grands principes, permettant la réalisation des objectifs.


Ce sont ces principes que le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite rappeler en 2023.

  

LES 83 ANS DE L’APPEL DU 18 JUIN 1940 PAR LE GÉNÉRAL CHARLES DE GAULLE

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Comme chaque année, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) commémorera l’appel lancé le 18 juin 1940 par le général de Gaulle. Cette année, nous célébreront les 83 ans de l’Appel.


Cette année sera aussi marquée par le 51ème anniversaire de l’érection de la Croix de Lorraine au Mémorial Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises. La Croix de Lorraine fut inaugurée par Georges POMPIDOU.


À cette occasion le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle les différents thèmes de campagne qu’il diffuse à cette occasion.


Par ailleurs, ses délégations départementales s’associeront, dans de très nombreux lieux, aux cérémonies officielles (par décret du 10 mars 2006) de commémoration de l’Appel du 18 juin 1940.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite et encourage toutes les cérémonies commémoratives de l’Appel du Général de Gaulle.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) apporte son entier soutien à toutes ces initiatives.


  

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LE GÉNÉRAL CHARLES DE GAULLE NOUS QUITTAIT, IL Y A 53 ANS

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Pour les patriotes et les défenseurs de la France, le 9 novembre 2023 est une journée du souvenir. En effet, il y a 53 ans, le général de Gaulle nous quittait.


Qui était le général de Gaulle ? Il faut rappeler aux plus jeunes d’entre nous que le général de Gaulle, outre ses faits d’armes contre l’ennemi durant la campagne de France de mai 1940, fut nommé sous-secrétaire d’Etat à la Guerre et à la Défense nationale dans le gouvernement Reynaud.


Alors que le maréchal Pétain négociait avec l’ennemi un armistice, le général de Gaulle rejoignait Londres d’où il lançait son célèbre appel à la mobilisation, à la résistance et à la libération de la France : l’appel du 18 juin 1940. Il parvint progressivement à rallier, sous son autorité, les mouvements de résistance intérieure et à imposer la légitimité de la France libre aux Alliés.

A la libération, il devint président du gouvernement provisoire, restaura la République et posa les fondements d’une France nouvelle. En désaccord avec les partis politiques, hostile au régime des partis de la IVème République, le général de Gaulle démissionna du gouvernement français en janvier 1946.


Reconnu comme étant le seul recours capable de résoudre le conflit algérien, le général de Gaulle est appelé à la tête du gouvernement en mai 1958. Il dota la France d’une nouvelle constitution, la Vème république était née. Il en devint le premier président en décembre 1958 et fut réélu en 1965.

Après avoir redressé la situation économique de la France en 1958, il mena de profondes réformes en ce domaine sur fond de prospérité des années 60 : décolonisation, construction de l’Europe et indépendance nationale. Il imposa aussi la France sur la scène internationale.


La crise de mai 1968, flambée sociale et culturelle, lui fournit l’occasion de concrétiser sa grande idée de Participation. En avril 1969, il proposa aux Français, par référendum, une grande réforme sur la régionalisation et le Sénat qui sera rejetée par les Français. Le général de Gaulle, considérant que la France ne pouvait prospérer durablement sans cette grande réforme, remit immédiatement sa démission et se retira à Colombey-les-deux-Eglises, où il décédera le 9 novembre 1970.


Le général de Gaulle aimait la France mais pas n’importe quelle France : une France puissante, une France indépendante, celle que l’on respecte. C’est pourquoi il dota la France d’une puissante défense nationale et de l’arme nucléaire.


Charles Pasqua a bien résumé l’esprit du gaullisme et de la résistance : «L’essentiel, c’est la capacité de refuser ce qui apparaît au plus grand nombre inévitable» (France Info – 5 juin 2015).

  

LA DESTRUCTION DU HAMAS EST UNE CONDITION DE LA PAIX Par Laurent Wauquiez

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Il y a des moments charnières où, en tant que civilisation, nous faisons face à l’histoire. Devant la barbarie totalitaire, le péril se niche alors dans les demi-teintes, l'entre-deux ou la volonté de tout ménager. C’est à ce niveau-là qu’il faut placer le combat contre le Hamas et l'islamisme. Les actes du Hamas s’inscrivent dans la lignée historique des pires crimes des totalitarismes du XXème siècle : la volonté de détruire l’autre parce qu’il est autre, sans plus aucune limite éthique. Nous sentons tous d’ailleurs intuitivement que nous avons à faire à un de ces moments clefs de l’histoire. Face à une barbarie, ce n’est jamais le moment de tergiverser.


Or, en moins de quelques semaines, s’est installée une effrayante confusion. Une députée LFI voit dans le Hamas un «mouvement de résistance» alors même que Jean-Luc Mélenchon se refuse obstinément à le qualifier de «terroriste», une extrême-gauche qui n’hésite pas à défiler avec des islamistes place de la République. Voilà des collaborateurs qui se prennent pour des antifascistes.


Certes ce confusionnisme ne vient pas de nulle part. Le philosophe Pierre-André Taguieff avait forgé le mot d'islamo-gauchisme. Comme le stalinisme jadis, l'islamisme a ses partisans et ses idiots utiles.


Mais, au-delà même de la dérive de l'extrême-gauche, nous semblons plongés dans une grande nuit des équivalences. Voilà des informations venues du Hamas traitées de la même manière que celles données par Tsahal. Voici des chroniqueurs refusant de qualifier les terroristes de terroristes. Ici l'ONU renonce ne serait-ce qu'à mentionner le Hamas ou l'islamisme dans sa résolution. Et plus globalement nous en arrivons à faire une comptabilité macabre entre les morts de part et d’autre.


Alors, bien sûr, tout ceci s’explique et les images de la situation terrible à Gaza ne peuvent laisser personne indifférent. Mais le danger est grand de tomber dans ce que Hannah Arendt appelait la banalité du mal : nous finissons par oublier la barbarie initiale du Hamas et le combat qui doit être mené.


Non, l'équivalence de la souffrance des victimes n'induit pas une équivalence de la culpabilité des «combattants». Non, tous les «combattants» ne se valent pas. Le Hamas est une milice islamo-terroriste visant à exterminer la présence juive au Proche-Orient et appelant au djihad mondial contre l'Occident ; Israël est une démocratie où les élections et l'expression sont libres. Le Hamas a violé et éventré des femmes, exécuté des familles entières, brûlé et mutilé des enfants, ressuscité les pogromes en assassinant des centaines de civils dont au moins 35 Français ; Tsahal est l'armée régulière d'un État qui mène une guerre contre le terrorisme islamiste.

Il est utile à ce stade de revenir sur quelques leçons de l’histoire et plus particulièrement, s’agissant d’une lutte contre la barbarie, de la seconde guerre mondiale. Car avec le Hamas et l’islamisme nous avons bien affaire à une lutte de même nature que celle contre le nazisme. N’oublions jamais la proximité du grand mufti de Jérusalem, un des ancêtres idéologiques du Hamas, avec Hitler.


Au moment où l’Europe s’effondre face au Reich avec la débâcle française de 1940, de nombreuses voix s’élèvent au Royaume-Uni pour proposer de négocier la paix avec Hitler, dont le Premier ministre anglais Chamberlain. Face à lui, Churchill se tient à l’écart de tous les accommodements avec une position simple et tranchée : on ne négocie pas de paix avec la barbarie. Son cri d'alarme, «ne soyons pas aveugles», résonne avec une étonnante modernité. L'appel au cessez-le-feu peut être à la fois naïf et dangereux. L'histoire nous enseigne qu'un pacifisme dévoyé peut être le vernis de toutes les lâchetés. Il n'y a ni négociation ni paix possible avec le Hamas.


Seconde leçon, pour abattre le nazisme, il a fallu prendre des décisions difficiles qui ont fait des victimes innocentes. C'est le sens de la douloureuse éthique de responsabilité analysée par Max Weber. Si tout doit être fait pour limiter le nombre des victimes civiles, les guerres sans morts sont un oxymore. Le commandement américain y a été confronté lorsqu’il prend la décision de bombarder les villes allemandes en 1945. Mais abattre définitivement le nazisme impliquait d’assumer ces décisions, aussi douloureuses fussent-elles. Il est du devoir d’Israël de limiter le plus possible les victimes civiles. Mais qui pourrait raisonnablement mettre sur le même plan la Shoah et les bombardements américains ? Et pourtant, n’est-ce pas ce que certains font aujourd’hui en mettant sur le même plan les crimes du Hamas et les victimes à Gaza ?

Enfin si les Alliés ont éradiqué le nazisme, ils ne l'ont jamais confondu avec les Allemands. De la même manière, martelons cette évidence : ne confondons jamais le Hamas et les Palestiniens, ni l’islamisme et les musulmans. Nous devons tout faire pour que puissent s'exprimer sans crainte ces voix courageuses qui refusent que l'islam ne soit gangréné par le fanatisme.


Car l'islamisme est bien le principal ennemi des musulmans, comme le Hamas est le principal ennemi des Palestiniens. Depuis 1979, les attentats islamistes ont coûté la vie à près de 200.000 civils dans les pays musulmans. Le Hamas utilise les Palestiniens comme boucliers humains, cache des bombes dans les écoles, transforme des canalisations d'eau - financées par l'aide humanitaire - en roquettes… Il n'est pas un parti nationaliste défendant la cause palestinienne ; il est l'une des métastases de l'islamisme, de la haine des Juifs, des chrétiens, des apostats, des femmes, des homosexuels, de la démocratie et de l'Occident. Il se moque autant des frontières d'un futur État palestinien que de la condition présente des populations civiles ; il cherche à détruire toute forme de civilisation non conforme à sa vision.


On peut répéter machinalement qu'il faut un processus de paix, une initiative politique ou une solution à deux États. Mais la destruction du Hamas est aujourd'hui une condition de la paix, pour les Israéliens comme pour les Palestiniens, de la même manière que l'éradication du nazisme était le préalable d’une paix durable avec une Allemagne reconstruite. Quant au financement du Hamas ou aux colonies en Cisjordanie, les Israéliens sont les premiers à avoir intérêt à sortir de cette politique du pire et à retrouver chez les Palestiniens des interlocuteurs raisonnables. Oui, les Palestiniens ont le droit de vivre en paix dans un État indépendant et la disparition du Hamas en est la première étape. Cela mettra du temps, mais c'est la seule voie possible.


Enfin ne perdons jamais de vue que ce qu'il se passe au Proche et au Moyen-Orient nous concerne directement. Pas au sens où il y aurait une importation du conflit israélo-arabe ; non, cela nous concerne parce que c’est le même combat contre la barbarie. C’est la même bataille quand un enseignant est assassiné, c’est le même combat quand on peint des étoiles juives sur des immeubles français, c’est le même danger quand la république recule face à l’islamisme. L'ennemi nous a désignés, à l'extérieur comme à l'intérieur de nos frontières.


La France doit donc livrer une bataille sans merci contre ses ennemis de l'intérieur et cesser d'en accepter de nouveaux sur son sol. Elle doit aussi soutenir sans relâche les initiatives de nos compatriotes musulmans et juifs qui veulent tout simplement vivre en paix au sein de la communauté nationale, refusant de se plier à une confrontation qui n’est pas la leur. Combattre le terrorisme et l’islamisme, c’est aussi protéger les musulmans. Le positionnement géopolitique de la France, qui reste attendu, ne doit pas se bâtir dans l’improvisation ou la communication sensationnelle. Nous avons à rester fidèles à notre histoire et à demeurer une force d'équilibre, une passerelle entre les peuples.


Sans jamais nous prendre pour le Bien absolu, nous devons aussi voir et combattre le mal lorsqu'il se manifeste. C'est le sens du combat contre la pire barbarie du XXIe siècle : la barbarie islamiste qu'il nous faudra vaincre comme nous avons abattu au XXe siècle les barbaries nazie et staliniste. C'est le combat de notre temps.


Repris de la Tribune du 5 novembre 2023


  

11 NOVEMBRE 2023, HOMMAGE AUX PATRIOTES FRANÇAIS QUI ONT DÉFENDU LA PATRIE

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L’armistice de 1918 a été signé le 11 novembre 1918. Elle marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre. Le traité de paix, qui met réellement fin à l'état de guerre, sera signé seulement le 28 juin 1919, à Versailles.


La guerre de 1914 à 1918 est un événement majeur de l’Histoire de France par sa durée, son ampleur et ses conséquences : 8.300.000 Français sont partis au front. 1.300.000 ont été tués et 2.300.000 blessés, pour une grande part grièvement. Près de 4.000.000 marqués pour la vie.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite rendre hommage aux patriotes français qui se sont mobilisés pour défendre la patrie et le territoire national, qui se sont battus, qui sont morts ou qui sont revenus marqués pour la vie, comme à l’ensemble des Français qui les ont soutenus et qui tous ont subi les conséquences de ce conflit mondial.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) célèbre aussi la mémoire des centaines de milliers de soldats venus des colonies de l’empire français : notamment du Maghreb, de l’Afrique sub-saharienne (comme les tirailleurs algériens, malgaches, indochinois, etc.).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) veut également rendre pleinement hommage à nos alliés et leurs troupes qui se sont battus aux côtés de la France venant de l’empire britannique (Australie, Canada, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande), puis, à la fin du conflit, les États-Unis d’Amérique, comme de nos alliés russes, italiens, serbes sur les autres fronts.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle en conséquence tous les Français à se recueillir à titre personnel devant les 150.000 monuments aux morts de France et à les fleurir, mais aussi à participer aux commémorations collectives qui seront organisées sur tout le territoire. Il ne s’agit pas là de «célébrer la guerre», mais le patriotisme et le sacrifice de nos ancêtres.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) reste profondément attaché au lien entre la Nation et les Armées.

  

LA MENACE D’UN ATTENTAT DJIHADISTE TOUJOURS PRÉSENTE

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Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que la menace djihadiste concerne à la fois les chrétiens, les juifs, les musulmans et les personnes sans religion. Le djihadisme est une idéologie politique islamiste radicale qui prône l'utilisation de la violence afin d'instaurer un État islamique ou de rétablir un califat. Elle vise à contrôler des territoires, mais aussi des pays, en engageant une guerre contre tous ceux considérés comme ses ennemis. L’attentat, en Afghanistan, que Daech a perpétré récemment contre des musulmans chiites illustre cette permanence terroriste et la grande variété de ceux qu’elle considère comme ses ennemis.


La mouvance djihadiste s’est développé progressivement en France, avec des acteurs connus et d’autres restés dans l’ombre. Elle s’est structurée dès les années 1990 lors de la guerre civile en Algérie, de la guerre en Bosnie et de celle de Tchétchénie. Puis il y a eu la guerre en Irak et en Afghanistan dans les années 2000, les guerres civiles en Syrie et Irak entre 2012 et 2019. Plus de 6.000 Européens, dont des français, issus ou non de l’immigration, auraient rejoint Daech et Al-Qaïda au Moyen-Orient. Certains ont été tués, d’autres sont toujours détenus au Kurdistan mais d’autres encore sont en activité sur plusieurs zones. Sur le plan international, d’autres groupes djihadistes mènent des actions terroristes en Afghanistan et au Pakistan, dans les pays du Sahel, en Somalie ou au Nigeria (Boko Haram).


Cette idéologie continue à se développer dans le Monde, en particulier en France. Ses partisans sont présents sur notre territoire. Les attentats commis en son nom (tel le récent assassinat d’un professeur dans un lycée) doivent rappeler sa permanence. Il ne s’agit pas seulement d’actions individuelles d’un assassin «isolé» mais de la conséquence du travail de diverses mouvances djihadistes installées dans notre pays. Les djihadistes utilisent tous les événements. L’attaque d’Israël, depuis le territoire de Gaza, par les terroristes islamistes du Hamas, le 7 octobre 2023, a donné lieu à une grosse exploitation par les islamistes radicaux. Cela peut conduire à des violences, des attentats isolés ou collectifs en France et en Europe. Même si, de manière paradoxale, la reconnaissance d’un état palestinien n’a jamais été un enjeu majeur pour les djihadistes.


Le discours des islamistes radicaux sur la situation à Gaza cible le public pro-palestinien en France. En termes d’organisation, les divers groupes djihadistes, d’Al Qaïda à l’état islamique (Daech), ont relancé la mobilisation de leurs membres et de leurs sympathisants, dans tous les pays où ils sont actuellement actifs. Dans la logique djihadiste, les juifs sont présentés comme de purs ennemis. Ceci qui autorise toutes les actions symboliques ou terroristes. Cet antisémitisme s’inscrit dans la continuité des attentats du djihadiste Mohammed Merah (mars 2012) qui avait visé une école et des enfants juifs.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que l’idéologie islamiste radicale est un projet politique d’expansion et de contrôle physique et qui s’appuie sur un pseudo substrat religieux. Elle repose sur des mythes issus d’une présentation, mise en forme il y a plusieurs décennies, de règles se référant aux premiers temps de l’islam. Cette idéologie échappe à notre logique, mais elle doit être prise au sérieux. Elle connait des succès et recrute. Ses menaces ne doivent jamais être relativisées. L’idéologie islamiste radicale propose des grilles d’analyse de la réalité actuelle qui lui permettent d’identifier qui sont ses partisans, ses alliés potentiels (qui restent à convaincre ou à soumettre) et ses ennemis. En France, divers groupes partagent cette idéologie islamiste radicale. Ils disposent à la fois de combattants repliés en France, étrangers ou convertis, et de personnes sous influence prêt à basculer. Ils mènent un prosélytisme, à long terme ciblant, en priorité, des personnes de confession musulmane, sur le terrain et via les réseaux sociaux.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que la riposte en France passe par l’application stricte de nos lois pour identifier et suivre les acteurs terroristes, fichés S ou non, les arrêter ou les expulser. Une guerre informationnelle contre les émetteurs des discours radicaux doit être menée en France en mobilisant les forces nécessaires pour réduire au mieux les risques pour tous les Français.


  

L’ESPÉRANCE EST UNE FORME DE RADICALITÉ

par François-Xavier Bellamy, député européen LR

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Quelle serait aujourd’hui notre raison d’espérer ?

     Il faut regarder l’espérance pour ce qu’elle est : un acte de la volonté qui ne se cherche pas d’abord des raisons de se rassurer, mais qui s’impose de se battre comme si une chance existait, même quand toute la réalité semble nous dire qu’il n’y en a plus. Là réside la radicalité de l’espérance. Le courage de l’espérance, d’une certaine façon, c’est le courage désespéré. Comme le dit Bernanos, pour connaître l’espérance, il faut non pas avoir des raisons d’être optimiste, mais au contraire, avoir été au bout du désespoir. Et, ayant affronté le désespoir, se dire que si jamais il existe un chemin, si jamais il y a une chance que tout ce à quoi nous tenons et qui semble disparaître se relève et se ranime, cette seule chance même improbable vaut la peine qu’on engage notre vie entière pour pouvoir la rendre possible.


De quoi les évènements récents sont-ils le nom ?

     Du retour du tragique de l’histoire. Derrière l’Arménie aux prises avec l’Azerbaïdjan, ou Israël attaqué par le Hamas, se découvre, en réalité, le même visage, même si chacun de ces conflits est singulier. Mais ce qui me frappe le plus, c’est, face à ce retour du tragique, le sentiment que nous n’avons plus la main, que nous n’avons plus la capacité d’agir et de décider du destin de notre monde et du nôtre.

     C’est ce que vivent particulièrement tous ceux qui servent l’État, et qui sont concrètement confrontés à l’impuissance publique. Je pense aux policiers entendant le président de la République dire qu’on n’empêchera jamais le terrorisme. Je pense aux professeurs qui savent très bien que personne ne les protègera quand le premier fou furieux aura décidé de les sacrifier. Je pense aux infirmières qui voient l’hôpital s’effondrer autour d’elles sans pouvoir rien y faire. Tous ceux qui devraient être le bras de la force publique sont aujourd’hui les spectateurs désolés de son impuissance.


De quoi souffre l’Occident dont ne souffrent pas les autres parties du monde ?

     De quoi sommes-nous le nom ? Quelle est notre mission dans l’histoire ? Quelle est notre vocation ? Aujourd’hui, il est plus simple pour un Chinois, pour un Saoudien, et même d’une certaine manière pour un Américain, de savoir quelle est la place que chacun occupe dans l’histoire, et le rôle qu’il faut y jouer. Nous, nous avons décidé avec beaucoup de détermination de déconstruire ce qui peut faire le sens même de l’existence de la civilisation que nous recevons en partage. Sur France Info, j’ai entendu un élève de Dominique Bernard témoigner sur le professeur qu’il était : «Il parlait comme un professeur de français en utilisant des mots que personne ne comprend». Et il prenait pour exemple «aparté», qui lui paraissait un étrange reliquat obsolète d’une langue déjà disparue. La mort de Dominique Bernard est le symptôme de la faillite de l’école. On a laissé derrière nous des jeunes assez décérébrés pour adhérer à l’islamisme qui prospère aujourd’hui sur TikTok et dans les quartiers. Dans sa lettre à un djihadiste, Philippe Muray écrit : «Chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires, de longue date, ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. (…) Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs.»


Comment lutter contre cette «décivilisation» ?

     La seule et l’unique et l’essentielle urgence pour l’avenir du pays, c’est l’école. Ce qui compte, c’est d’éduquer. Ce qui compte, c’est de professer. Ce qui compte, c’est d’avoir des professeurs. Et il y a urgence, car il s’agit sans doute du seul sujet sur lequel on puisse faire des erreurs irréversibles. Si demain on décidait de remettre un peu de sécurité, d’autorité, il y aurait des résistances, mais on saurait remettre des policiers dans la rue. Si on voulait retrouver un peu de rationalité budgétaire, ce serait difficile, mais on pourrait rétablir nos comptes publics. Tout cela peut se réparer. Mais quand on a cessé de transmettre pendant vingt, trente ou quarante ans, qui demain pourra enseigner le savoir qui n’a pas été transmis ?


Qu’est-ce qu’une bonne école alors ?

     Une bonne école, c’est une école qui sait avoir pour seule et unique mission de transmettre le savoir, la culture, la connaissance. Bien sûr, il faut se garder de toute idéalisation : l’expérience de la pédagogie n’est jamais une évidence ; elle suppose d’affronter la difficulté de la relation humaine que représente toujours le travail éducatif. Comme le disait Alain, la pédagogie est la science des professeurs chahutés. Il n’y a jamais de miracle. Mais le vrai problème aujourd’hui n’est pas la difficulté d’éduquer, ou qu’on n’y parvienne plus ; le problème, c’est qu’on ne veut plus éduquer, que les enseignants se sont vus privés de leur mission. Péguy expliquait déjà en 1907, dans Pour la rentrée, ce qui vaut pour toute situation semblable : «La crise de l’enseignement n’est pas une crise de l’enseignement ; il n’y a jamais eu de crise de l’enseignement ; les crises de l’enseignement sont des crises de vie. […] Quand une société ne peut pas enseigner, ce n’est point qu’elle manque accidentellement d’un appareil ou d’une industrie ; c’est que cette société ne peut pas s’enseigner ; c’est qu’elle a honte, c’est qu’elle a peur de s’enseigner elle-même.»


Comment jugez-vous les premiers pas de Gabriel Attal ?

     Interdire l’abaya ? C’était élémentaire. Je ne dis pas que ce n’était pas courageux, mais c’était la moindre des choses. Maintenant, le premier problème de l’école en France, ce n’est pas l’abaya. Il y a des gamins qui ont passé quinze ans sur les bancs de nos classes et qui finissent en brûlant des écoles. Voilà ce qui s’est passé lors des émeutes de juin dernier.

     Un jeune français sur cinq, à 18 ans, ne sait pas lire le français. Nos élèves sont les derniers d’Europe en mathématiques. Nous avons le système scolaire le plus inégalitaire de tout l’OCDE. Est-ce que Gabriel Attal va changer cela ? S’il le fait, j’applaudirai des deux mains. Mais en attendant, comme professeur, il y a quelque chose qui me heurte dans sa nomination : qu’on puisse confier l’Éducation nationale, le sujet le plus décisif pour l’avenir du pays, à quelqu’un qui a priori n’en connaît rien, qui n’a jamais touché à l’enseignement de près ou de loin. Parce que Gabriel Attal avait envie de ce poste pour exister politiquement, dans un remaniement qui semble avoir été presque improvisé, on lui attribue en dernière minute le ministère le plus complexe et le plus essentiel – 1,2 millions de fonctionnaires, le premier budget de l’État, l’avenir du pays. Il y a là une désinvolture assez improbable.

Parmi les causes de l’assassinat de Dominique Bernard, vous citiez dans le Figaro, l’immigration incontrôlée. Mais pourquoi n’arrive-t-on pas à la contrôler ? N’est-ce pas parce que nous avons perdu le sens de ce qu’est une cité politique, le bien commun, et le rôle d’un État qui est là pour servir un peuple et une histoire donnés ?

     La vie civique commence par la reconnaissance du caractère structurant du sentiment d’appartenance à une communauté politique. Même en cochant les cases de la bonne volonté, tous les gens qui aiment la France n’ont pas pour autant un droit opposable à notre nationalité ; c’est donc a fortiori encore plus vrai de ceux qui ne l’aiment pas. Au fond, la crise de l’école et la crise migratoire n’en sont qu’une : elles sont le révélateur d’un même vide intérieur. Parce que nous ne savons plus qui nous sommes, ni ce que signifie d’être une cité, parce que nous avons oublié que la culture est l’essentiel, nous avons sombré à la fois dans l’effondrement de l’école et dans l’immigration massive. Ces deux faillites procèdent de la même vision anthropologique. Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui que Gérald Darmanin propose la régularisation des clandestins dans les métiers en tension ? C’est une vision de l’homme fondée sur sa réduction à l’homo oeconomicus, à l’animal laborans, à l’individu au rôle de rouage utile pour la machine économique, où tout ne serait qu’affaire de calcul. Dans cette perspective, le territoire d’un pays n’est plus en effet qu’un espace géométrique neutre dans lequel des atomes indifférenciés se déplacent comme des particules élémentaires…


Que faire de nos ennemis de l’intérieur, présents sur notre sol en nombre conséquent ?

     Il y a, d’une part, la question des étrangers. Pour compliquée qu’elle soit, elle n’a rien d’insoluble. Il est stupéfiant de voir, trois jours après la mort de Dominique Bernard, le président de la République et le ministre de l’Intérieur se réveiller et proclamer soudain : «Il faut expulser avec fermeté les étrangers dangereux». Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ?

     La question beaucoup plus difficile concerne ceux qui sont Français et qui participent pourtant à la menace islamiste. Il est impératif d’avoir enfin une vraie stratégie, dans deux directions simultanées. D’abord pour le contre-terrorisme : il serait révoltant de céder à la démission en disant, comme le président de la République il y a quelques jours, que le terrorisme ne peut pas être éradiqué. Ne pas se résigner, c’est se donner les moyens de mener dans la durée un travail déterminé pour améliorer notre capacité de renseignement et de protection. Nous sommes bien sûr capables de mener et de remporter ce combat contre le terrorisme islamiste, d’autant plus que nous parlons ici d’adversaires médiocres, dont les capacités sont rudimentaires. Et la seconde direction, c’est le travail qu’il faut mener pour gagner la bataille idéologique, pour gagner la bataille des cœurs.


Avec quels outils ?

     La France n’est pas aimée, alors qu’elle a tout pour l’être. Ce n’est pas très difficile de susciter la passion de la France. Dans l’Éducation nationale, il suffit qu’on décide de transmettre à nouveau ce que nous avons à offrir, et nous trouverons de nouveau l’enthousiasme pour l’accueillir. Comme beaucoup de collègues, je peux témoigner de cela, sans aucune facilité. Souvenez-vous de l’instituteur de Camus, Monsieur Germain, qui faisait des Français dans son faubourg d’Alger avec ces gamins venus des quartiers les plus pauvres. Le miracle est toujours disponible. Ce sont des adultes, non des enfants, qui ont organisé la rupture de la transmission. Ce ne sont pas nos élèves, même issus de l’immigration, qui ont dit que la France était coupable de crime contre l’humanité. Ce ne sont pas non plus nos élèves qui ont dit qu’il n’y avait pas de culture française. C’est Emmanuel Macron qui a dit cela – et ses propos n’étaient que le symptôme d’une crise collective.

     Au-delà de la reconstruction de l’école, nous devons donc retrouver une stratégie pour la bataille culturelle. Sur les réseaux sociaux, il faut apporter un contre-discours, développer notre narratif. Qu’est-ce que la France fait pour que sur TikTok, on aille combattre les discours qui salissent le pays ? Comment y participe notre production audiovisuelle, nos séries ? Aujourd’hui, c’est Netflix qui invente les représentations du monde ; que faisons-nous pour ne pas laisser le monopole de l’imaginaire à une industrie américaine obsédée par la déconstruction de notre héritage ? Cela peut paraître dérisoire, mais je me suis battu au Parlement européen pour interdire les télécommandes qui renvoyaient directement à Netflix, et j’ai obtenu cette interdiction. Rien n’est anecdotique quand il s’agit de sortir du circuit fermé que cette production culturelle voudrait nous imposer. Mais il nous faut maintenant construire une alternative.


Comment sortir du paradoxe d’un état de droit qui nous enchaîne plutôt qu’il ne nous protège ?

     En réalité, aujourd’hui, ce que beaucoup appellent l’état de droit est devenu l’état de non-droit. Reprenez le cas de la famille Mogouchkov. Déboutés deux fois du droit d’asile, ils sont toujours sur le sol français parce qu’une obscure circulaire empêche leur expulsion. Le débat sur l’état de droit opposait habituellement la loi à la puissance publique, montrait les tensions possibles entre le droit et la démocratie, entre le droit et l’État. Mais aujourd’hui, il me semble qu’il y a un combat entre le droit et le droit. La lettre et l’esprit de la loi sont désactivés par une montagne de complexité réglementaire et administrative ; la jurisprudence annule les principes fondamentaux du droit. Je ne suis pas pour l’État contre le droit ; je suis pour que force revienne enfin à la loi.

     Pour retrouver l’état de droit, encore faut-il que les juges acceptent que la loi doit s’imposer. Le fait que le Syndicat de la magistrature organise une rencontre à la Fête de l’Huma sur les «violences policières», ou participe à des manifestations d’extrême gauche contre la police, devrait être pour nous un sujet majeur. Ce syndicat, qui représente un tiers des magistrats, a fondé sa philosophie sur la harangue de Baudot, qui intime aux juges de ne pas être neutres : «La loi dira ce que vous voulez qu’elle dise. Soyez partiaux, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice».

En introduction de votre livre, vous avez un passage très éclairant sur le pardon, la liberté qu’il confère. Est-ce qu’on ne pourrait pas expliquer en partie le wokisme par l’oubli de cette belle vertu du pardon, parce que le wokisme, c’est considérer le passé de l’Occident comme un crime inexpiable : pour l’Occident, la seule manière de l’expier serait de disparaître, en l’absence de pardon.

     Les gens qui se revendiquent le plus du wokisme sont ceux qui auraient le moins de raison d’exiger un pardon quelconque. On n’a jamais été aussi peu victimes et on ne s’est jamais autant sentis en permanence persécutés ; c’est quand même fascinant. Ce sont des gamins qui ont tout reçu, qui ont grandi dans la génération la plus gâtée de l’histoire, et qui se sentent victimes de tout.

     Mais ils se sentent victimes aussi par procuration, c’est-à-dire que le bourgeois du XVI? demande à l’Occident d’expier l’esclavage des Noirs aux États-Unis.

     Mais ce n’est pas tellement lui qui aurait des raisons d’exiger un pardon, c’est le paradoxe de l’histoire. Ce qui est sûr, c’est que le pardon est un scandale. Comme l’espérance d’ailleurs, le pardon est lui aussi un scandale pour la raison. Il n’y a de pardon que pour ce qui est impardonnable, comme l’espérance n’a son lieu que là où il n’y a pas de raison d’espérer. Si on pardonne ce qui a des raisons d’être pardonné, alors on pardonne ce qui est excusable, et du coup ce n’est pas un pardon. Si j’arrive en retard et que j’ai une bonne excuse, parce que mon train a été annulé par exemple, vous ne faites pas un grand acte de générosité en excusant ce qui est excusable. Mais quand on voit le visage du mal dans les crimes commis contre des Israéliens le 7 octobre, contre des civils, des femmes, des enfants, on ne peut que se demander : «Mais comment un pardon est possible pour cela ?». C’est là, devant l’inexcusable absolu, que le pardon est évidemment un scandale ; mais c’est sans doute là qu’on peut le mieux voir ce qu’il constitue.


Sur le wokisme, comment expliquez-vous que cette idéologie assez récente et assez minoritaire ait réussi à structurer le débat public à ce point ? Et comment est-ce qu’on en sort ?

     Un tel discours n’est possible que sur l’effondrement de la raison. Mais le wokisme a-t-il réellement triomphé aujourd’hui dans le paysage français ? Si dans notre pays la culture commune, la transmission à l’école, l’autorité de l’État, la protection de nos principes les plus fondamentaux, si tout ça n’était menacé que par des gens qui sont vraiment wokistes, honnêtement, tout irait très bien. Jean-Michel Blanquer n’était pas du tout woke, mais il a fait la réforme du bac.

Justement, dans le contexte de la faillite de l’école, est-ce que Netflix n’a pas beaucoup plus de pouvoir sur la structuration des jeunes esprits que l’Éducation nationale ?

     Les écrans ont pris le pouvoir, mais ceux qui ont donné le pouvoir aux écrans, y compris dans l’école, ne sont pas eux-mêmes «wokistes», au sens habituel du terme. Et si, au contraire, l’école assumait d’être ce qu’elle doit être, c’est-à-dire si un ministre de l’Éducation nationale arrivait demain en disant : «À l’école, ce qui doit régner, ce n’est pas l’écran, c’est le livre ; donc plus d’écran, plus de téléphone dans l’école. Notre travail à nous, c’est de vous apprendre à grandir sans écran. Et non seulement on va bannir les écrans des écoles, mais on va travailler avec les parents pour arrêter cette folie qui consiste à mettre un iPhone dans les mains d’un gamin de dix ans.» Si on faisait ce travail-là, on ferait reculer les vecteurs du wokisme. Les gens qui lui offrent tout cet espace, toute cette place, les dirigeants qui ont fini par fragiliser en profondeur le travail de la transmission, n’étaient pas eux-mêmes wokistes. Il y a une forme de lâcheté, de déni, d’abandon, parfois de cynisme, de complaisance avec la déconstruction, qui ne vient pas directement de ce courant de pensée. Le problème, c’est cette haine de soi dont le wokisme n’est qu’une manifestation singulière. L’école a été détruite de l’intérieur, pas depuis que le wokisme existe, mais depuis maintenant des décennies. Le wokisme est une forme d’accouchement monstrueux de la déconstruction qui dure depuis bien longtemps.


Dans votre livre, vous expliquez qu’aujourd’hui, les gens n’arrivent plus à comprendre que la violence fait partie de l’existence. Et, paradoxe, cette violence, pour autant, elle est partout, y compris dans la vie politique qui est de plus en plus hystérisée. Comment lutter justement contre cette hystérisation de la vie politique ?

     Je crois qu’il y a une manière de pratiquer l’exercice politique qui correspond à cet objectif. Si on s’inquiète de la décivilisation, de l’ensauvagement, alors il faut peut-être commencer par s’imposer à soi-même une exigence de civilité. Ce n’est pas seulement dans le discours, mais aussi dans la méthode qu’on doit être à la hauteur de ce qu’on prétend avoir à défendre. Cela ne veut pas dire qu’il faille oublier la violence à laquelle la politique sera toujours confrontée. Il est nécessaire de sortir du déni constant aujourd’hui sur ce sujet : juste après l’attentat d’Arras, Brigitte Macron promet «des cours de bienveillance»… Et le président remercie tout le monde, les policiers, les pompiers, les soignants, le chauffeur de l’ambulance, comme si on était à une cérémonie des Césars. Il faut bien sûr dire notre reconnaissance à tous ceux qui sont en première ligne ; mais se contenter de remerciements après un attentat, c’est faire comme si tout était normal, comme si rien n’avait raté… Cela contribue à faire croire que ce genre d’attentat, ça arrivera quand ça arrive – le rôle des politiques étant alors seulement de faire en sorte que l’hôpital du coin arrive assez vite pour faire un garrot… Oui, la mission essentielle de la politique, c’est de faire reculer la violence ; et pour cela, elle doit combattre par les moyens de la force publique. Ultima ratio regum : cette force est le dernier argument du prince. À la fin, la politique est inéluctablement une rencontre avec la violence. C’est l’un des grands impensés du monde contemporain.


Vous n’ignorez pas que souvent, les gens disent «Bellamy, il est formidable, il élève le débat, mais il est trop poli, il faudrait qu’il apprenne à renverser la table». Est-ce que justement, cette pratique bienveillante et polie de la politique que vous essayez d’avoir ne minore pas sa dimension violente ? Est-ce qu’elle n’est pas un peu ingénue ?

     Je crois vraiment que dans un monde de brutalisation, d’ensauvagement, qu’on l’appelle comme on voudra, il importe de ne pas se laisser gagner par ce qu’on combat ; vouloir défendre une idée de la civilisation implique de renoncer à la brutalité dans l’exercice même de la vie publique. Non, ce n’est pas être tiède que de croire à la possibilité d’une vie civique qui soit civile, authentiquement civilisée. Et s’imposer cette exigence même quand tout semble consacrer la victoire de l’excès, de la caricature, du faux, c’est le seul choix qui soit assez courageux pour aller vraiment à contre-courant, et la seule manière de parvenir à la fin à «renverser la table» pour de bon. J’espère d’ailleurs que ceux qui me disent trop poli dans mon expression reconnaîtront que cela ne m’a jamais empêché d’être clair dans mes convictions. Il y a des fermetés paisibles et des incohérences bruyantes… On peut chercher à être sensé sans vouloir être consensuel. Je crois à la nécessité du clivage, et j’ai toujours assumé mes engagements ; peut-être à la différence d’autres, qui même chez ceux qui prétendent incarner une forme de radicalité, sont souvent prompts à changer de cap au gré des derniers calculs tactiques. Pour ma part, je pense qu’on peut être efficace sans être opportuniste, et courageux sans être outrancier.

Mais comment être plus efficace tout en restant soi-même ?

     D’abord, la politique trouve sa noblesse dans le fait de chercher autre chose que la seule efficacité électorale. Ça ne veut pas dire qu’il ne faille pas chercher des succès électoraux, mais il ne faut pas se renier au motif que le succès serait un but absolu, à tout prix. Je ne suis pas une machine à éléments de langage, et je ne le deviendrai pas. L’efficacité électorale doit être au service d’une vision politique, pas l’inverse. Si je dois mener cette campagne européenne pour les Républicains, mon but sera de revenir au Parlement européen plus nombreux et plus forts pour peser dans les choix essentiels qui s’annoncent. La campagne sera l’occasion de démontrer, avec le bilan de ces cinq ans de mandat, que nous savons comment mener des batailles, et comment les gagner. Je crois avoir démontré au cours des dernières années la pertinence de ce choix, qui n’est pas évident, de rentrer dans le cœur du travail des institutions. C’est la ligne de crête sur laquelle il faut avancer. Beaucoup de gens me disent «Qu’est-ce que vous faites chez LR ? Qu’est-ce que vous faites au Parlement européen ?» Je suis précisément là où je crois que nous devrions tous pouvoir nous sentir représentés. Il n’y a pas de raison de déserter la formation politique qui est supposée représenter nos idées. Il n’y a pas de raison de déserter les institutions où nous devons pouvoir exister. Il n’y a pas de raison d’abandonner le terrain à ceux qui représentent le contraire de nos aspirations. J’espère avoir fait la démonstration que c’était non seulement un pari possible, mais même un pari qui réussit.

     Parce que c’est en allant à l’intérieur de ce travail, sans renoncer à rien, qu’on peut réussir à faire avancer les choses. Je pourrais citer beaucoup d’exemples, comme la réforme du marché de l’énergie pour sortir du délire européen qui a fragilisé le nucléaire français : nous allons aboutir à une réforme qui rendra à la France la possibilité de fixer des prix de l’électricité à partir de ses coûts de production, donc de rendre aux Français des factures d’électricité qui ne varieront pas avec le prix du gaz – donc de réindustrialiser le pays, et de lui rendre sa souveraineté. Sur la question de la protection du marché européen avec la barrière écologique qu’on avait promise ; sur l’interdiction de la GPA qui, dans quelques semaines peut-être, sera une réalité en Europe grâce à l’amendement que j’ai déposé ; sur la lutte contre l’entrisme islamiste, en ayant interdit à la Commission européenne de financer les campagnes qui disent que «la joie est dans le hijab»… Évidemment il y a un côté désespérant à être continuellement aux prises avec tout ce qui dysfonctionne, avec tout ce qui contredit nos efforts. Mais avec de l’endurance, du courage, de l’audace, on peut gagner ces batailles.


Mais le paradoxe, c’est que vous êtes dans le lieu de la technocratie tout en étant la quintessence de l’homme politique qui procède plus par vision que par détails techniques. Est-ce qu’il y a un grand écart entre les soirées de la philo et la négociation sur la pêche ?

     Un équilibre plus qu’un écart ! J’ai la chance d’avoir la respiration des Soirées de la philo pour garder le contact avec les textes, avec les auteurs. C’est aussi une manière de garder le sens de l’action quotidienne. La vie politique touche aussi au plus fondamental – à une vision de la personne, de la dignité humaine. Si dans quelques semaines, la GPA est considérée dans toute l’Union européenne comme relevant de la traite d’êtres humains et à ce titre interdite, je me dirais que j’aurai eu le privilège de rendre concrets les principes essentiels que nous défendons. Ça ne fait pas tout bien sûr ; ce n’est pas encore la grande refondation que nous espérons pour l’avenir. Mais malgré tout, ne serait-ce que poser des digues, qui permettent de faire la preuve qu’il n’y a pas un sens de l’histoire écrit d’avance, que nous ne sommes pas condamnés à subir l’inéluctable recul des principes qui nous tiennent et auxquels nous tenons, ce n’est pas rien non plus. Et cela, je le dis sans aucun esprit polémique, est directement lié à ce pari de rentrer dans la mêlée, au cœur du travail politique. Moi aussi, je pourrais faire de la politique avec la colère, parce qu’on ne manque pas de colères, et elles sont bien souvent légitimes. Mais que produisent-elles à la fin ?

     Je sais que je suis sur une ligne de crête, mais ce qu’on peut apporter à un monde devenu vide, c’est la proposition qu’il attend. Parce que j’ai passé mon temps à râler sur le fait que notre groupe parlementaire ne parlait pas assez de vision et d’idées, notre président de groupe à Strasbourg m’a demandé d’écrire notre nouvelle charte commune : quel doit être l’identité politique de la droite en Europe aujourd’hui ? J’y ai travaillé avec dix collègues, on a écrit un texte, discuté avec tous les parlementaires du groupe, et finalement adopté… Nous nous plaignons souvent de ne pas être entendus, mais sommes-nous assez capables de parler, de proposer ?


Comment expliquez-vous que ce qui a opéré pour diaboliser l’extrême droite, il y a 30 ans, n’opère pas du tout avec la France insoumise ?

     Si, ça opère. L’Assemblée nationale a rédigé un texte pour exclure les députés de la France insoumise d’une délégation qui part en Israël bientôt. Thomas Portes, le député insoumis qui avait posé avec le pied posé sur un ballon où figurait la photo d’un ministre, a été sanctionné par le bureau de l’Assemblée nationale alors que théoriquement, le bureau de l’Assemblée n’a pas le droit de sanctionner quelqu’un pour ce qui se passe en dehors de l’Assemblée. Au Parlement européen, on avait un texte sur Israël, il y avait des amendements qui venaient de tous les groupes, déposés, par exemple, par le groupe ID auquel appartient le RN et des amendements qui étaient déposés par le groupe The Left auquel appartient LFI. La doctrine de notre groupe, c’est de ne pas pratiquer le cordon sanitaire : s’il y a un amendement du RN qui est bon, on vote pour, ça ne nous pose aucun problème. On a donc voté des amendements d’ID, comme on le fait d’habitude. En revanche, pour la première fois depuis le début du mandat, le groupe a décidé par principe de ne voter aucun amendement venant de l’extrême gauche.


En tout cas, Yael Braun-Pivet s’est porté partie civile pour l’Assemblée contre les propos du député RN Grégoire de Fournas : «que ce bateau retourne en Afrique»… Et on ne l’a pas vue demander une action administrative, même de l’Assemblée, pour sanctionner Danièle Obono après qu’elle a qualifié le Hamas de mouvement de résistance…

     Moi, je ne le voudrais pas. On a suffisamment dénoncé la judiciarisation des désaccords pour ne pas tomber à notre tour dans cette impasse. On ne doit pas répondre à une idéologie par une autre idéologie, mais par l’exigence de la vérité, la rigueur intellectuelle, l’intelligence dans le combat culturel. Mais ce combat, nous avons les moyens de le mener avec des arguments, des idées, des faits. Je suis révolté quand Mme Obono dit que le Hamas est un mouvement de résistance, je suis prêt à affronter ce délire autant qu’il le faudra sur le terrain politique, mais je ne demanderai pas aux tribunaux d’assumer ce combat politique à ma place.

Est-ce que cette complaisance de LFI pour le terrorisme, pour les émeutiers, n’illustre pas parfaitement ce que vous dites dans votre chapitre sur le progrès : finalement, pour les gens qui croient au progrès, peu importent violences et destructions du moment que ça fait avancer l’humanité ?

     C’est ce que veut dire aussi l’expression de «résistance» : la cause est grande, et c’est juste dommage pour les victimes collatérales. Je me suis beaucoup battu contre nos collègues de LFI qui refusent de parler de terrorisme, mais qui parlent de «crimes de guerre». Mais crime de guerre, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le Hamas est une armée régulière qui a des objectifs militaires et qui fait, en passant, des victimes collatérales. Mais pire encore que l’idée hégélienne qui voudrait que «tant pis pour les petites fleurs innocentes sur le chemin des grands hommes», il y a la stratégie mélenchonienne : «tout pour arriver au pouvoir», y compris les calculs les plus clientélistes. Qu’est-ce qui est moralement le plus grave ? Est-ce d’être convaincu que le mal est nécessaire ou est-ce de pactiser avec lui par intérêt électoral ? Dans tous les cas, c’est terrifiant.


Dans votre livre vous dites qu’il n’y a pas de progrès en soi, qu’on ne peut juger qu’une chose est un progrès que par rapport au but que l’on s’est fixé. Or l’euthanasie et la GPA, qui nous paraissent d’épouvantables régressions, correspondent pour une partie de nos contemporains, exactement au sens de l’existence qu’ils se sont fixés, c’est-à-dire être de plus en plus maîtres de leur existence. Est-ce qu’aujourd’hui, il n’y a pas sur ces questions-là un affrontement entre deux visions du monde et de la vie, deux anthropologies totalement irréconciliables ?

     On pourrait faire une autre hypothèse : c’est qu’en réalité, on trouve dans ces faux progrès de mauvaises réponses à des aspirations légitimes. Être maître de sa vie, par exemple, ne pas subir indéfiniment une souffrance superflue, ce sont des aspirations légitimes. La réponse politique que la société apporte à ces demandes pourrait passer par un surcroît de solidarité, de soins accordés aux plus vulnérables. En réalité, l’euthanasie, c’est pour les politiques la réponse de la paresse.

     Dans tous les cas, l’euthanasie est une expérience de dépendance ! Si on demande l’euthanasie, c’est que par définition, on reçoit de l’autre la mort. La vraie question est donc : «Veut-on recevoir de l’autre le soin, ou recevoir de l’autre la mort ?» Une société qui ne sait pas promettre le soin ne peut que proposer la mort. La question que vous posez est importante, et elle n’est pas dépourvue d’incidence concrète dans la discussion politique, parce que le sujet est sans doute aussi de réussir à formuler ce qu’on veut dire. C’est la grande question de Saint-Exupéry : que faut-il dire aux hommes ? Ne devons-nous pas formuler ce que nous voulons promettre à nos contemporains dans le langage de leurs aspirations légitimes, pour montrer que la vraie réponse ne se trouve pas là où on la leur propose aujourd’hui ?

En fait la politique est d’autant plus un dialogue de sourds qu’on s’interdit de poser la question du sens.

     C’est la grande question du débat entre Platon et Aristote. Platon regarde la cité comme une masse irrationnelle, la foule étant nécessairement gouvernée par les passions, l’instinct, l’archaïsme de la pulsion. Et il faudrait que cette foule folle soit gouvernée par la petite élite de sages qui savent mieux que les fous quel est leur bien ; il faudrait donc réussir à contrer la folie du peuple pour imposer à sa tête la sagesse du petit nombre. Aristote pense, lui, et je ne serais pas loin d’être aristotélicien sur ce point, que l’esprit humain est tourné vers le vrai comme le tournesol vers le soleil et que, si le grand nombre pense quelque chose, il y a de grandes chances que le grand nombre ait raison – dans certaines conditions, et la condition absolue, c’est notamment l’éducation. Dans ces conditions, le peuple partage ce que l’on peut appeler le bon sens, ou le sens commun. Et quand on pense avoir raison seul contre tous, dit Aristote, il faut toujours commencer par s’inquiéter de soi-même, parce qu’il est rare d’avoir vu tout seul une vérité que personne n’aurait perçue. Donc, le sujet est plutôt de réussir à montrer comment ce que nous avons à offrir correspond aux aspirations du plus grand nombre, plutôt que de dire au plus grand nombre que ses aspirations sont mauvaises.


Vous parliez des batailles qu’on peut gagner de manière inattendue.. En fait, pour vous, le plus grand ennemi, c’est la résignation ?

     Il y a une grande lâcheté, en tous les cas, dans la résignation. Bernanos fustige les optimistes, ce qui m’a toujours plu parce que je suis allergique à l’optimisme béat ; mais il fustige aussi les pessimistes. Le vote macroniste, aux dernières élections, réunissait des électeurs qui se disaient optimistes. Pour nous, nous avons peut-être par contraste une tendance au pessimisme. Or, le pessimisme est aussi une manière de se défaire de sa responsabilité. Parce que si nous concluons toutes nos conversations par le fait que de toute façon, tout va finir par s’effondrer, alors pourquoi agir ? On vit sans doute une des périodes les plus critiques de l’histoire de notre pays, au sens étymologique de la crise, qui veut dire la croisée des chemins. C’est de ce que nous déciderons dans les années qui viendront que dépendra l’avenir à long terme de la France, et sa survie même. Si nous regardons l’histoire de notre pays, de notre civilisation, nous verrons qu’ils ont survécu à des moments plus sombres que ceux que l’on traverse aujourd’hui, par des actes d’espérance, qui ont toujours été des sursauts suscités par le courage de quelques-uns.


Certes, mais là, on a vraiment l’impression de vivre quelque chose d’unique et de sans précédent, c’est-à-dire que d’être dans un monde qui ne sait plus du tout quels sont ses fondements et qui ne croit plus à rien. Certes, l’espérance est un exercice de la volonté, mais si la volonté ne trouve pas des raisons concrètes sur lesquelles s’appuyer, elle risque de s’épuiser…

     Mais une fois qu’on fait cet acte d’espérance, les raisons apparaissent sous nos yeux. Depuis le début du mandat, je vais un peu partout dans le pays, une ou deux fois par semaine, et j’y rencontre partout des Français exceptionnels. Il y a dans ce pays, quels que soient leur profession, leur milieu social, leur horizon, chez ceux qui travaillent, qui font que la France tient debout, qui restent encore fidèles malgré toutes les difficultés, un potentiel magnifique qui n’attend que d’être enfin libéré.

     Une autre raison d’espérer, c’est ce qui se passe sur le terrain des idées. Oui, la gauche garde de grands bastions culturels. Oui, les multinationales du numérique diffusent une vision du monde qui contribue à la déconstruction. Mais aujourd’hui, le débat est quand même bien plus ouvert qu’il ne l’a été dans le passé. La discussion reste bien plus libre en France que dans d’autres régions du monde. Et sur le terrain médiatique, votre travail, je le dis sans facilité, est aussi une raison d’y croire encore. Sans rien occulter de ce que nous avons dit de la gravité de la situation, il y a des expériences auxquelles accrocher notre espérance – celle que j’ai vécue il y a quelques jours à l’occasion des dix ans des Soirées de la Philo : devant 2.000 personnes, dont énormément de jeunes, venues écouter du Plotin sur la scène de l’Olympia, on ne peut que se dire : «Ce n’est pas complètement mort». Rien n’est gagné d’avance, bien sûr ; mais au fil des rencontres que je vis partout en France, je vois dans bien des regards assez d’énergie, d’intelligence et de volonté pour mener les combats qui viendront. Marc Aurèle écrit, dans Les pensées pour moi-même : «Les batailles que je n’ai pas livrées, je me console trop facilement dans la certitude qu’elles étaient perdues d’avance.»

      Repris de la revue Valeurs Actuelles du 9 novembre 2023.

Quelle serait aujourd’hui notre raison d’espérer ?

     Il faut regarder l’espérance pour ce qu’elle est : un acte de la volonté qui ne se cherche pas d’abord des raisons de se rassurer, mais qui s’impose de se battre comme si une chance existait, même quand toute la réalité semble nous dire qu’il n’y en a plus. Là réside la radicalité de l’espérance. Le courage de l’espérance, d’une certaine façon, c’est le courage désespéré. Comme le dit Bernanos, pour connaître l’espérance, il faut non pas avoir des raisons d’être optimiste, mais au contraire, avoir été au bout du désespoir. Et, ayant affronté le désespoir, se dire que si jamais il existe un chemin, si jamais il y a une chance que tout ce à quoi nous tenons et qui semble disparaître se relève et se ranime, cette seule chance même improbable vaut la peine qu’on engage notre vie entière pour pouvoir la rendre possible.


De quoi les évènements récents sont-ils le nom ?

     Du retour du tragique de l’histoire. Derrière l’Arménie aux prises avec l’Azerbaïdjan, ou Israël attaqué par le Hamas, se découvre, en réalité, le même visage, même si chacun de ces conflits est singulier. Mais ce qui me frappe le plus, c’est, face à ce retour du tragique, le sentiment que nous n’avons plus la main, que nous n’avons plus la capacité d’agir et de décider du destin de notre monde et du nôtre.

     C’est ce que vivent particulièrement tous ceux qui servent l’État, et qui sont concrètement confrontés à l’impuissance publique. Je pense aux policiers entendant le président de la République dire qu’on n’empêchera jamais le terrorisme. Je pense aux professeurs qui savent très bien que personne ne les protègera quand le premier fou furieux aura décidé de les sacrifier. Je pense aux infirmières qui voient l’hôpital s’effondrer autour d’elles sans pouvoir rien y faire. Tous ceux qui devraient être le bras de la force publique sont aujourd’hui les spectateurs désolés de son impuissance.


De quoi souffre l’Occident dont ne souffrent pas les autres parties du monde ?

     De quoi sommes-nous le nom ? Quelle est notre mission dans l’histoire ? Quelle est notre vocation ? Aujourd’hui, il est plus simple pour un Chinois, pour un Saoudien, et même d’une certaine manière pour un Américain, de savoir quelle est la place que chacun occupe dans l’histoire, et le rôle qu’il faut y jouer. Nous, nous avons décidé avec beaucoup de détermination de déconstruire ce qui peut faire le sens même de l’existence de la civilisation que nous recevons en partage. Sur France Info, j’ai entendu un élève de Dominique Bernard témoigner sur le professeur qu’il était : «Il parlait comme un professeur de français en utilisant des mots que personne ne comprend». Et il prenait pour exemple «aparté», qui lui paraissait un étrange reliquat obsolète d’une langue déjà disparue. La mort de Dominique Bernard est le symptôme de la faillite de l’école. On a laissé derrière nous des jeunes assez décérébrés pour adhérer à l’islamisme qui prospère aujourd’hui sur TikTok et dans les quartiers. Dans sa lettre à un djihadiste, Philippe Muray écrit : «Chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires, de longue date, ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. (…) Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs.»


Comment lutter contre cette «décivilisation» ?

     La seule et l’unique et l’essentielle urgence pour l’avenir du pays, c’est l’école. Ce qui compte, c’est d’éduquer. Ce qui compte, c’est de professer. Ce qui compte, c’est d’avoir des professeurs. Et il y a urgence, car il s’agit sans doute du seul sujet sur lequel on puisse faire des erreurs irréversibles. Si demain on décidait de remettre un peu de sécurité, d’autorité, il y aurait des résistances, mais on saurait remettre des policiers dans la rue. Si on voulait retrouver un peu de rationalité budgétaire, ce serait difficile, mais on pourrait rétablir nos comptes publics. Tout cela peut se réparer. Mais quand on a cessé de transmettre pendant vingt, trente ou quarante ans, qui demain pourra enseigner le savoir qui n’a pas été transmis ?


Qu’est-ce qu’une bonne école alors ?

     Une bonne école, c’est une école qui sait avoir pour seule et unique mission de transmettre le savoir, la culture, la connaissance. Bien sûr, il faut se garder de toute idéalisation : l’expérience de la pédagogie n’est jamais une évidence ; elle suppose d’affronter la difficulté de la relation humaine que représente toujours le travail éducatif. Comme le disait Alain, la pédagogie est la science des professeurs chahutés. Il n’y a jamais de miracle. Mais le vrai problème aujourd’hui n’est pas la difficulté d’éduquer, ou qu’on n’y parvienne plus ; le problème, c’est qu’on ne veut plus éduquer, que les enseignants se sont vus privés de leur mission. Péguy expliquait déjà en 1907, dans Pour la rentrée, ce qui vaut pour toute situation semblable : «La crise de l’enseignement n’est pas une crise de l’enseignement ; il n’y a jamais eu de crise de l’enseignement ; les crises de l’enseignement sont des crises de vie. […] Quand une société ne peut pas enseigner, ce n’est point qu’elle manque accidentellement d’un appareil ou d’une industrie ; c’est que cette société ne peut pas s’enseigner ; c’est qu’elle a honte, c’est qu’elle a peur de s’enseigner elle-même.»


Comment jugez-vous les premiers pas de Gabriel Attal ?

     Interdire l’abaya ? C’était élémentaire. Je ne dis pas que ce n’était pas courageux, mais c’était la moindre des choses. Maintenant, le premier problème de l’école en France, ce n’est pas l’abaya. Il y a des gamins qui ont passé quinze ans sur les bancs de nos classes et qui finissent en brûlant des écoles. Voilà ce qui s’est passé lors des émeutes de juin dernier.

     Un jeune français sur cinq, à 18 ans, ne sait pas lire le français. Nos élèves sont les derniers d’Europe en mathématiques. Nous avons le système scolaire le plus inégalitaire de tout l’OCDE. Est-ce que Gabriel Attal va changer cela ? S’il le fait, j’applaudirai des deux mains. Mais en attendant, comme professeur, il y a quelque chose qui me heurte dans sa nomination : qu’on puisse confier l’Éducation nationale, le sujet le plus décisif pour l’avenir du pays, à quelqu’un qui a priori n’en connaît rien, qui n’a jamais touché à l’enseignement de près ou de loin. Parce que Gabriel Attal avait envie de ce poste pour exister politiquement, dans un remaniement qui semble avoir été presque improvisé, on lui attribue en dernière minute le ministère le plus complexe et le plus essentiel – 1,2 millions de fonctionnaires, le premier budget de l’État, l’avenir du pays. Il y a là une désinvolture assez improbable.

Parmi les causes de l’assassinat de Dominique Bernard, vous citiez dans le Figaro, l’immigration incontrôlée. Mais pourquoi n’arrive-t-on pas à la contrôler ? N’est-ce pas parce que nous avons perdu le sens de ce qu’est une cité politique, le bien commun, et le rôle d’un État qui est là pour servir un peuple et une histoire donnés ?

     La vie civique commence par la reconnaissance du caractère structurant du sentiment d’appartenance à une communauté politique. Même en cochant les cases de la bonne volonté, tous les gens qui aiment la France n’ont pas pour autant un droit opposable à notre nationalité ; c’est donc a fortiori encore plus vrai de ceux qui ne l’aiment pas. Au fond, la crise de l’école et la crise migratoire n’en sont qu’une : elles sont le révélateur d’un même vide intérieur. Parce que nous ne savons plus qui nous sommes, ni ce que signifie d’être une cité, parce que nous avons oublié que la culture est l’essentiel, nous avons sombré à la fois dans l’effondrement de l’école et dans l’immigration massive. Ces deux faillites procèdent de la même vision anthropologique. Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui que Gérald Darmanin propose la régularisation des clandestins dans les métiers en tension ? C’est une vision de l’homme fondée sur sa réduction à l’homo oeconomicus, à l’animal laborans, à l’individu au rôle de rouage utile pour la machine économique, où tout ne serait qu’affaire de calcul. Dans cette perspective, le territoire d’un pays n’est plus en effet qu’un espace géométrique neutre dans lequel des atomes indifférenciés se déplacent comme des particules élémentaires…


Que faire de nos ennemis de l’intérieur, présents sur notre sol en nombre conséquent ?

     Il y a, d’une part, la question des étrangers. Pour compliquée qu’elle soit, elle n’a rien d’insoluble. Il est stupéfiant de voir, trois jours après la mort de Dominique Bernard, le président de la République et le ministre de l’Intérieur se réveiller et proclamer soudain : «Il faut expulser avec fermeté les étrangers dangereux». Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ?

     La question beaucoup plus difficile concerne ceux qui sont Français et qui participent pourtant à la menace islamiste. Il est impératif d’avoir enfin une vraie stratégie, dans deux directions simultanées. D’abord pour le contre-terrorisme : il serait révoltant de céder à la démission en disant, comme le président de la République il y a quelques jours, que le terrorisme ne peut pas être éradiqué. Ne pas se résigner, c’est se donner les moyens de mener dans la durée un travail déterminé pour améliorer notre capacité de renseignement et de protection. Nous sommes bien sûr capables de mener et de remporter ce combat contre le terrorisme islamiste, d’autant plus que nous parlons ici d’adversaires médiocres, dont les capacités sont rudimentaires. Et la seconde direction, c’est le travail qu’il faut mener pour gagner la bataille idéologique, pour gagner la bataille des cœurs.


Avec quels outils ?

     La France n’est pas aimée, alors qu’elle a tout pour l’être. Ce n’est pas très difficile de susciter la passion de la France. Dans l’Éducation nationale, il suffit qu’on décide de transmettre à nouveau ce que nous avons à offrir, et nous trouverons de nouveau l’enthousiasme pour l’accueillir. Comme beaucoup de collègues, je peux témoigner de cela, sans aucune facilité. Souvenez-vous de l’instituteur de Camus, Monsieur Germain, qui faisait des Français dans son faubourg d’Alger avec ces gamins venus des quartiers les plus pauvres. Le miracle est toujours disponible. Ce sont des adultes, non des enfants, qui ont organisé la rupture de la transmission. Ce ne sont pas nos élèves, même issus de l’immigration, qui ont dit que la France était coupable de crime contre l’humanité. Ce ne sont pas non plus nos élèves qui ont dit qu’il n’y avait pas de culture française. C’est Emmanuel Macron qui a dit cela – et ses propos n’étaient que le symptôme d’une crise collective.

     Au-delà de la reconstruction de l’école, nous devons donc retrouver une stratégie pour la bataille culturelle. Sur les réseaux sociaux, il faut apporter un contre-discours, développer notre narratif. Qu’est-ce que la France fait pour que sur TikTok, on aille combattre les discours qui salissent le pays ? Comment y participe notre production audiovisuelle, nos séries ? Aujourd’hui, c’est Netflix qui invente les représentations du monde ; que faisons-nous pour ne pas laisser le monopole de l’imaginaire à une industrie américaine obsédée par la déconstruction de notre héritage ? Cela peut paraître dérisoire, mais je me suis battu au Parlement européen pour interdire les télécommandes qui renvoyaient directement à Netflix, et j’ai obtenu cette interdiction. Rien n’est anecdotique quand il s’agit de sortir du circuit fermé que cette production culturelle voudrait nous imposer. Mais il nous faut maintenant construire une alternative.


Comment sortir du paradoxe d’un état de droit qui nous enchaîne plutôt qu’il ne nous protège ?

     En réalité, aujourd’hui, ce que beaucoup appellent l’état de droit est devenu l’état de non-droit. Reprenez le cas de la famille Mogouchkov. Déboutés deux fois du droit d’asile, ils sont toujours sur le sol français parce qu’une obscure circulaire empêche leur expulsion. Le débat sur l’état de droit opposait habituellement la loi à la puissance publique, montrait les tensions possibles entre le droit et la démocratie, entre le droit et l’État. Mais aujourd’hui, il me semble qu’il y a un combat entre le droit et le droit. La lettre et l’esprit de la loi sont désactivés par une montagne de complexité réglementaire et administrative ; la jurisprudence annule les principes fondamentaux du droit. Je ne suis pas pour l’État contre le droit ; je suis pour que force revienne enfin à la loi.

     Pour retrouver l’état de droit, encore faut-il que les juges acceptent que la loi doit s’imposer. Le fait que le Syndicat de la magistrature organise une rencontre à la Fête de l’Huma sur les «violences policières», ou participe à des manifestations d’extrême gauche contre la police, devrait être pour nous un sujet majeur. Ce syndicat, qui représente un tiers des magistrats, a fondé sa philosophie sur la harangue de Baudot, qui intime aux juges de ne pas être neutres : «La loi dira ce que vous voulez qu’elle dise. Soyez partiaux, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice».

En introduction de votre livre, vous avez un passage très éclairant sur le pardon, la liberté qu’il confère. Est-ce qu’on ne pourrait pas expliquer en partie le wokisme par l’oubli de cette belle vertu du pardon, parce que le wokisme, c’est considérer le passé de l’Occident comme un crime inexpiable : pour l’Occident, la seule manière de l’expier serait de disparaître, en l’absence de pardon.

     Les gens qui se revendiquent le plus du wokisme sont ceux qui auraient le moins de raison d’exiger un pardon quelconque. On n’a jamais été aussi peu victimes et on ne s’est jamais autant sentis en permanence persécutés ; c’est quand même fascinant. Ce sont des gamins qui ont tout reçu, qui ont grandi dans la génération la plus gâtée de l’histoire, et qui se sentent victimes de tout.

     Mais ils se sentent victimes aussi par procuration, c’est-à-dire que le bourgeois du XVI? demande à l’Occident d’expier l’esclavage des Noirs aux États-Unis.

     Mais ce n’est pas tellement lui qui aurait des raisons d’exiger un pardon, c’est le paradoxe de l’histoire. Ce qui est sûr, c’est que le pardon est un scandale. Comme l’espérance d’ailleurs, le pardon est lui aussi un scandale pour la raison. Il n’y a de pardon que pour ce qui est impardonnable, comme l’espérance n’a son lieu que là où il n’y a pas de raison d’espérer. Si on pardonne ce qui a des raisons d’être pardonné, alors on pardonne ce qui est excusable, et du coup ce n’est pas un pardon. Si j’arrive en retard et que j’ai une bonne excuse, parce que mon train a été annulé par exemple, vous ne faites pas un grand acte de générosité en excusant ce qui est excusable. Mais quand on voit le visage du mal dans les crimes commis contre des Israéliens le 7 octobre, contre des civils, des femmes, des enfants, on ne peut que se demander : «Mais comment un pardon est possible pour cela ?». C’est là, devant l’inexcusable absolu, que le pardon est évidemment un scandale ; mais c’est sans doute là qu’on peut le mieux voir ce qu’il constitue.


Sur le wokisme, comment expliquez-vous que cette idéologie assez récente et assez minoritaire ait réussi à structurer le débat public à ce point ? Et comment est-ce qu’on en sort ?

     Un tel discours n’est possible que sur l’effondrement de la raison. Mais le wokisme a-t-il réellement triomphé aujourd’hui dans le paysage français ? Si dans notre pays la culture commune, la transmission à l’école, l’autorité de l’État, la protection de nos principes les plus fondamentaux, si tout ça n’était menacé que par des gens qui sont vraiment wokistes, honnêtement, tout irait très bien. Jean-Michel Blanquer n’était pas du tout woke, mais il a fait la réforme du bac.

Justement, dans le contexte de la faillite de l’école, est-ce que Netflix n’a pas beaucoup plus de pouvoir sur la structuration des jeunes esprits que l’Éducation nationale ?

     Les écrans ont pris le pouvoir, mais ceux qui ont donné le pouvoir aux écrans, y compris dans l’école, ne sont pas eux-mêmes «wokistes», au sens habituel du terme. Et si, au contraire, l’école assumait d’être ce qu’elle doit être, c’est-à-dire si un ministre de l’Éducation nationale arrivait demain en disant : «À l’école, ce qui doit régner, ce n’est pas l’écran, c’est le livre ; donc plus d’écran, plus de téléphone dans l’école. Notre travail à nous, c’est de vous apprendre à grandir sans écran. Et non seulement on va bannir les écrans des écoles, mais on va travailler avec les parents pour arrêter cette folie qui consiste à mettre un iPhone dans les mains d’un gamin de dix ans.» Si on faisait ce travail-là, on ferait reculer les vecteurs du wokisme. Les gens qui lui offrent tout cet espace, toute cette place, les dirigeants qui ont fini par fragiliser en profondeur le travail de la transmission, n’étaient pas eux-mêmes wokistes. Il y a une forme de lâcheté, de déni, d’abandon, parfois de cynisme, de complaisance avec la déconstruction, qui ne vient pas directement de ce courant de pensée. Le problème, c’est cette haine de soi dont le wokisme n’est qu’une manifestation singulière. L’école a été détruite de l’intérieur, pas depuis que le wokisme existe, mais depuis maintenant des décennies. Le wokisme est une forme d’accouchement monstrueux de la déconstruction qui dure depuis bien longtemps.


Dans votre livre, vous expliquez qu’aujourd’hui, les gens n’arrivent plus à comprendre que la violence fait partie de l’existence. Et, paradoxe, cette violence, pour autant, elle est partout, y compris dans la vie politique qui est de plus en plus hystérisée. Comment lutter justement contre cette hystérisation de la vie politique ?

     Je crois qu’il y a une manière de pratiquer l’exercice politique qui correspond à cet objectif. Si on s’inquiète de la décivilisation, de l’ensauvagement, alors il faut peut-être commencer par s’imposer à soi-même une exigence de civilité. Ce n’est pas seulement dans le discours, mais aussi dans la méthode qu’on doit être à la hauteur de ce qu’on prétend avoir à défendre. Cela ne veut pas dire qu’il faille oublier la violence à laquelle la politique sera toujours confrontée. Il est nécessaire de sortir du déni constant aujourd’hui sur ce sujet : juste après l’attentat d’Arras, Brigitte Macron promet «des cours de bienveillance»… Et le président remercie tout le monde, les policiers, les pompiers, les soignants, le chauffeur de l’ambulance, comme si on était à une cérémonie des Césars. Il faut bien sûr dire notre reconnaissance à tous ceux qui sont en première ligne ; mais se contenter de remerciements après un attentat, c’est faire comme si tout était normal, comme si rien n’avait raté… Cela contribue à faire croire que ce genre d’attentat, ça arrivera quand ça arrive – le rôle des politiques étant alors seulement de faire en sorte que l’hôpital du coin arrive assez vite pour faire un garrot… Oui, la mission essentielle de la politique, c’est de faire reculer la violence ; et pour cela, elle doit combattre par les moyens de la force publique. Ultima ratio regum : cette force est le dernier argument du prince. À la fin, la politique est inéluctablement une rencontre avec la violence. C’est l’un des grands impensés du monde contemporain.


Vous n’ignorez pas que souvent, les gens disent «Bellamy, il est formidable, il élève le débat, mais il est trop poli, il faudrait qu’il apprenne à renverser la table». Est-ce que justement, cette pratique bienveillante et polie de la politique que vous essayez d’avoir ne minore pas sa dimension violente ? Est-ce qu’elle n’est pas un peu ingénue ?

     Je crois vraiment que dans un monde de brutalisation, d’ensauvagement, qu’on l’appelle comme on voudra, il importe de ne pas se laisser gagner par ce qu’on combat ; vouloir défendre une idée de la civilisation implique de renoncer à la brutalité dans l’exercice même de la vie publique. Non, ce n’est pas être tiède que de croire à la possibilité d’une vie civique qui soit civile, authentiquement civilisée. Et s’imposer cette exigence même quand tout semble consacrer la victoire de l’excès, de la caricature, du faux, c’est le seul choix qui soit assez courageux pour aller vraiment à contre-courant, et la seule manière de parvenir à la fin à «renverser la table» pour de bon. J’espère d’ailleurs que ceux qui me disent trop poli dans mon expression reconnaîtront que cela ne m’a jamais empêché d’être clair dans mes convictions. Il y a des fermetés paisibles et des incohérences bruyantes… On peut chercher à être sensé sans vouloir être consensuel. Je crois à la nécessité du clivage, et j’ai toujours assumé mes engagements ; peut-être à la différence d’autres, qui même chez ceux qui prétendent incarner une forme de radicalité, sont souvent prompts à changer de cap au gré des derniers calculs tactiques. Pour ma part, je pense qu’on peut être efficace sans être opportuniste, et courageux sans être outrancier.

Mais comment être plus efficace tout en restant soi-même ?

     D’abord, la politique trouve sa noblesse dans le fait de chercher autre chose que la seule efficacité électorale. Ça ne veut pas dire qu’il ne faille pas chercher des succès électoraux, mais il ne faut pas se renier au motif que le succès serait un but absolu, à tout prix. Je ne suis pas une machine à éléments de langage, et je ne le deviendrai pas. L’efficacité électorale doit être au service d’une vision politique, pas l’inverse. Si je dois mener cette campagne européenne pour les Républicains, mon but sera de revenir au Parlement européen plus nombreux et plus forts pour peser dans les choix essentiels qui s’annoncent. La campagne sera l’occasion de démontrer, avec le bilan de ces cinq ans de mandat, que nous savons comment mener des batailles, et comment les gagner. Je crois avoir démontré au cours des dernières années la pertinence de ce choix, qui n’est pas évident, de rentrer dans le cœur du travail des institutions. C’est la ligne de crête sur laquelle il faut avancer. Beaucoup de gens me disent «Qu’est-ce que vous faites chez LR ? Qu’est-ce que vous faites au Parlement européen ?» Je suis précisément là où je crois que nous devrions tous pouvoir nous sentir représentés. Il n’y a pas de raison de déserter la formation politique qui est supposée représenter nos idées. Il n’y a pas de raison de déserter les institutions où nous devons pouvoir exister. Il n’y a pas de raison d’abandonner le terrain à ceux qui représentent le contraire de nos aspirations. J’espère avoir fait la démonstration que c’était non seulement un pari possible, mais même un pari qui réussit.

     Parce que c’est en allant à l’intérieur de ce travail, sans renoncer à rien, qu’on peut réussir à faire avancer les choses. Je pourrais citer beaucoup d’exemples, comme la réforme du marché de l’énergie pour sortir du délire européen qui a fragilisé le nucléaire français : nous allons aboutir à une réforme qui rendra à la France la possibilité de fixer des prix de l’électricité à partir de ses coûts de production, donc de rendre aux Français des factures d’électricité qui ne varieront pas avec le prix du gaz – donc de réindustrialiser le pays, et de lui rendre sa souveraineté. Sur la question de la protection du marché européen avec la barrière écologique qu’on avait promise ; sur l’interdiction de la GPA qui, dans quelques semaines peut-être, sera une réalité en Europe grâce à l’amendement que j’ai déposé ; sur la lutte contre l’entrisme islamiste, en ayant interdit à la Commission européenne de financer les campagnes qui disent que «la joie est dans le hijab»… Évidemment il y a un côté désespérant à être continuellement aux prises avec tout ce qui dysfonctionne, avec tout ce qui contredit nos efforts. Mais avec de l’endurance, du courage, de l’audace, on peut gagner ces batailles.


Mais le paradoxe, c’est que vous êtes dans le lieu de la technocratie tout en étant la quintessence de l’homme politique qui procède plus par vision que par détails techniques. Est-ce qu’il y a un grand écart entre les soirées de la philo et la négociation sur la pêche ?

     Un équilibre plus qu’un écart ! J’ai la chance d’avoir la respiration des Soirées de la philo pour garder le contact avec les textes, avec les auteurs. C’est aussi une manière de garder le sens de l’action quotidienne. La vie politique touche aussi au plus fondamental – à une vision de la personne, de la dignité humaine. Si dans quelques semaines, la GPA est considérée dans toute l’Union européenne comme relevant de la traite d’êtres humains et à ce titre interdite, je me dirais que j’aurai eu le privilège de rendre concrets les principes essentiels que nous défendons. Ça ne fait pas tout bien sûr ; ce n’est pas encore la grande refondation que nous espérons pour l’avenir. Mais malgré tout, ne serait-ce que poser des digues, qui permettent de faire la preuve qu’il n’y a pas un sens de l’histoire écrit d’avance, que nous ne sommes pas condamnés à subir l’inéluctable recul des principes qui nous tiennent et auxquels nous tenons, ce n’est pas rien non plus. Et cela, je le dis sans aucun esprit polémique, est directement lié à ce pari de rentrer dans la mêlée, au cœur du travail politique. Moi aussi, je pourrais faire de la politique avec la colère, parce qu’on ne manque pas de colères, et elles sont bien souvent légitimes. Mais que produisent-elles à la fin ?

     Je sais que je suis sur une ligne de crête, mais ce qu’on peut apporter à un monde devenu vide, c’est la proposition qu’il attend. Parce que j’ai passé mon temps à râler sur le fait que notre groupe parlementaire ne parlait pas assez de vision et d’idées, notre président de groupe à Strasbourg m’a demandé d’écrire notre nouvelle charte commune : quel doit être l’identité politique de la droite en Europe aujourd’hui ? J’y ai travaillé avec dix collègues, on a écrit un texte, discuté avec tous les parlementaires du groupe, et finalement adopté… Nous nous plaignons souvent de ne pas être entendus, mais sommes-nous assez capables de parler, de proposer ?


Comment expliquez-vous que ce qui a opéré pour diaboliser l’extrême droite, il y a 30 ans, n’opère pas du tout avec la France insoumise ?

     Si, ça opère. L’Assemblée nationale a rédigé un texte pour exclure les députés de la France insoumise d’une délégation qui part en Israël bientôt. Thomas Portes, le député insoumis qui avait posé avec le pied posé sur un ballon où figurait la photo d’un ministre, a été sanctionné par le bureau de l’Assemblée nationale alors que théoriquement, le bureau de l’Assemblée n’a pas le droit de sanctionner quelqu’un pour ce qui se passe en dehors de l’Assemblée. Au Parlement européen, on avait un texte sur Israël, il y avait des amendements qui venaient de tous les groupes, déposés, par exemple, par le groupe ID auquel appartient le RN et des amendements qui étaient déposés par le groupe The Left auquel appartient LFI. La doctrine de notre groupe, c’est de ne pas pratiquer le cordon sanitaire : s’il y a un amendement du RN qui est bon, on vote pour, ça ne nous pose aucun problème. On a donc voté des amendements d’ID, comme on le fait d’habitude. En revanche, pour la première fois depuis le début du mandat, le groupe a décidé par principe de ne voter aucun amendement venant de l’extrême gauche.


En tout cas, Yael Braun-Pivet s’est porté partie civile pour l’Assemblée contre les propos du député RN Grégoire de Fournas : «que ce bateau retourne en Afrique»… Et on ne l’a pas vue demander une action administrative, même de l’Assemblée, pour sanctionner Danièle Obono après qu’elle a qualifié le Hamas de mouvement de résistance…

     Moi, je ne le voudrais pas. On a suffisamment dénoncé la judiciarisation des désaccords pour ne pas tomber à notre tour dans cette impasse. On ne doit pas répondre à une idéologie par une autre idéologie, mais par l’exigence de la vérité, la rigueur intellectuelle, l’intelligence dans le combat culturel. Mais ce combat, nous avons les moyens de le mener avec des arguments, des idées, des faits. Je suis révolté quand Mme Obono dit que le Hamas est un mouvement de résistance, je suis prêt à affronter ce délire autant qu’il le faudra sur le terrain politique, mais je ne demanderai pas aux tribunaux d’assumer ce combat politique à ma place.

Est-ce que cette complaisance de LFI pour le terrorisme, pour les émeutiers, n’illustre pas parfaitement ce que vous dites dans votre chapitre sur le progrès : finalement, pour les gens qui croient au progrès, peu importent violences et destructions du moment que ça fait avancer l’humanité ?

     C’est ce que veut dire aussi l’expression de «résistance» : la cause est grande, et c’est juste dommage pour les victimes collatérales. Je me suis beaucoup battu contre nos collègues de LFI qui refusent de parler de terrorisme, mais qui parlent de «crimes de guerre». Mais crime de guerre, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le Hamas est une armée régulière qui a des objectifs militaires et qui fait, en passant, des victimes collatérales. Mais pire encore que l’idée hégélienne qui voudrait que «tant pis pour les petites fleurs innocentes sur le chemin des grands hommes», il y a la stratégie mélenchonienne : «tout pour arriver au pouvoir», y compris les calculs les plus clientélistes. Qu’est-ce qui est moralement le plus grave ? Est-ce d’être convaincu que le mal est nécessaire ou est-ce de pactiser avec lui par intérêt électoral ? Dans tous les cas, c’est terrifiant.


Dans votre livre vous dites qu’il n’y a pas de progrès en soi, qu’on ne peut juger qu’une chose est un progrès que par rapport au but que l’on s’est fixé. Or l’euthanasie et la GPA, qui nous paraissent d’épouvantables régressions, correspondent pour une partie de nos contemporains, exactement au sens de l’existence qu’ils se sont fixés, c’est-à-dire être de plus en plus maîtres de leur existence. Est-ce qu’aujourd’hui, il n’y a pas sur ces questions-là un affrontement entre deux visions du monde et de la vie, deux anthropologies totalement irréconciliables ?

     On pourrait faire une autre hypothèse : c’est qu’en réalité, on trouve dans ces faux progrès de mauvaises réponses à des aspirations légitimes. Être maître de sa vie, par exemple, ne pas subir indéfiniment une souffrance superflue, ce sont des aspirations légitimes. La réponse politique que la société apporte à ces demandes pourrait passer par un surcroît de solidarité, de soins accordés aux plus vulnérables. En réalité, l’euthanasie, c’est pour les politiques la réponse de la paresse.

     Dans tous les cas, l’euthanasie est une expérience de dépendance ! Si on demande l’euthanasie, c’est que par définition, on reçoit de l’autre la mort. La vraie question est donc : «Veut-on recevoir de l’autre le soin, ou recevoir de l’autre la mort ?» Une société qui ne sait pas promettre le soin ne peut que proposer la mort. La question que vous posez est importante, et elle n’est pas dépourvue d’incidence concrète dans la discussion politique, parce que le sujet est sans doute aussi de réussir à formuler ce qu’on veut dire. C’est la grande question de Saint-Exupéry : que faut-il dire aux hommes ? Ne devons-nous pas formuler ce que nous voulons promettre à nos contemporains dans le langage de leurs aspirations légitimes, pour montrer que la vraie réponse ne se trouve pas là où on la leur propose aujourd’hui ?

En fait la politique est d’autant plus un dialogue de sourds qu’on s’interdit de poser la question du sens.

     C’est la grande question du débat entre Platon et Aristote. Platon regarde la cité comme une masse irrationnelle, la foule étant nécessairement gouvernée par les passions, l’instinct, l’archaïsme de la pulsion. Et il faudrait que cette foule folle soit gouvernée par la petite élite de sages qui savent mieux que les fous quel est leur bien ; il faudrait donc réussir à contrer la folie du peuple pour imposer à sa tête la sagesse du petit nombre. Aristote pense, lui, et je ne serais pas loin d’être aristotélicien sur ce point, que l’esprit humain est tourné vers le vrai comme le tournesol vers le soleil et que, si le grand nombre pense quelque chose, il y a de grandes chances que le grand nombre ait raison – dans certaines conditions, et la condition absolue, c’est notamment l’éducation. Dans ces conditions, le peuple partage ce que l’on peut appeler le bon sens, ou le sens commun. Et quand on pense avoir raison seul contre tous, dit Aristote, il faut toujours commencer par s’inquiéter de soi-même, parce qu’il est rare d’avoir vu tout seul une vérité que personne n’aurait perçue. Donc, le sujet est plutôt de réussir à montrer comment ce que nous avons à offrir correspond aux aspirations du plus grand nombre, plutôt que de dire au plus grand nombre que ses aspirations sont mauvaises.


Vous parliez des batailles qu’on peut gagner de manière inattendue.. En fait, pour vous, le plus grand ennemi, c’est la résignation ?

     Il y a une grande lâcheté, en tous les cas, dans la résignation. Bernanos fustige les optimistes, ce qui m’a toujours plu parce que je suis allergique à l’optimisme béat ; mais il fustige aussi les pessimistes. Le vote macroniste, aux dernières élections, réunissait des électeurs qui se disaient optimistes. Pour nous, nous avons peut-être par contraste une tendance au pessimisme. Or, le pessimisme est aussi une manière de se défaire de sa responsabilité. Parce que si nous concluons toutes nos conversations par le fait que de toute façon, tout va finir par s’effondrer, alors pourquoi agir ? On vit sans doute une des périodes les plus critiques de l’histoire de notre pays, au sens étymologique de la crise, qui veut dire la croisée des chemins. C’est de ce que nous déciderons dans les années qui viendront que dépendra l’avenir à long terme de la France, et sa survie même. Si nous regardons l’histoire de notre pays, de notre civilisation, nous verrons qu’ils ont survécu à des moments plus sombres que ceux que l’on traverse aujourd’hui, par des actes d’espérance, qui ont toujours été des sursauts suscités par le courage de quelques-uns.


Certes, mais là, on a vraiment l’impression de vivre quelque chose d’unique et de sans précédent, c’est-à-dire que d’être dans un monde qui ne sait plus du tout quels sont ses fondements et qui ne croit plus à rien. Certes, l’espérance est un exercice de la volonté, mais si la volonté ne trouve pas des raisons concrètes sur lesquelles s’appuyer, elle risque de s’épuiser…

     Mais une fois qu’on fait cet acte d’espérance, les raisons apparaissent sous nos yeux. Depuis le début du mandat, je vais un peu partout dans le pays, une ou deux fois par semaine, et j’y rencontre partout des Français exceptionnels. Il y a dans ce pays, quels que soient leur profession, leur milieu social, leur horizon, chez ceux qui travaillent, qui font que la France tient debout, qui restent encore fidèles malgré toutes les difficultés, un potentiel magnifique qui n’attend que d’être enfin libéré.

     Une autre raison d’espérer, c’est ce qui se passe sur le terrain des idées. Oui, la gauche garde de grands bastions culturels. Oui, les multinationales du numérique diffusent une vision du monde qui contribue à la déconstruction. Mais aujourd’hui, le débat est quand même bien plus ouvert qu’il ne l’a été dans le passé. La discussion reste bien plus libre en France que dans d’autres régions du monde. Et sur le terrain médiatique, votre travail, je le dis sans facilité, est aussi une raison d’y croire encore. Sans rien occulter de ce que nous avons dit de la gravité de la situation, il y a des expériences auxquelles accrocher notre espérance – celle que j’ai vécue il y a quelques jours à l’occasion des dix ans des Soirées de la Philo : devant 2.000 personnes, dont énormément de jeunes, venues écouter du Plotin sur la scène de l’Olympia, on ne peut que se dire : «Ce n’est pas complètement mort». Rien n’est gagné d’avance, bien sûr ; mais au fil des rencontres que je vis partout en France, je vois dans bien des regards assez d’énergie, d’intelligence et de volonté pour mener les combats qui viendront. Marc Aurèle écrit, dans Les pensées pour moi-même : «Les batailles que je n’ai pas livrées, je me console trop facilement dans la certitude qu’elles étaient perdues d’avance.»

      Repris de la revue Valeurs Actuelles du 9 novembre 2023.

  

CÉRÉMONIES DU 5 DÉCEMBRE 2023 : LE DEVOIR D’Y PARTICIPER

Télécharger la communication du MIL du 5 décembre 2023

Lire le texte

Le président de la République, Jacques Chirac, a institué une journée «d'hommage aux morts pour la France pendant la guerre d'Algérie, les combats du Maroc et de la Tunisie» le 5 décembre de chaque année (décret du 26/09/2003).


Le choix du président Jacques Chirac, ancien officier français, de ne pas retenir la date du «cessez-le-feu du 19 mars 1962», et de choisir le 5 décembre, avait vocation à tenir compte, légitimement, du fait historique que les combats ne prirent pas fin le 19 mars et firent après cette date encore de très nombreuses victimes parmi la population européenne, parmi les harkis et leur famille, qu’ils furent massacrés en très grand nombre pour avoir choisi la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle les anciens combattants (harkis, engagés ou appelés) et tous les patriotes à célébrer nos morts dans la dignité et la certitude des justes combats auxquels ils ont participé.


Ces commémorations du souvenir font l’écho de la permanence de nos valeurs et de l’engagement de nos soldats. Elles sont un acte de mémoire.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce, par ailleurs, tous ceux (antimilitariste, libertaires et gauchistes) qui critiquent l’engagement de nos soldats et qui préconisent un retrait de nos troupes partout dans le monde et la dissolution de notre armée.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), qui était présent en force ce jour-là, reprend l’intégralité de la déclaration prononcée par Jacques Chirac, Président de la République (1995-2007), à l'occasion de l'inauguration du mémorial national de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie, à Paris le 5 décembre 2002.


« Quand le bruit des armes s'est tu depuis longtemps, quand les plaies se sont lentement refermées, non sans laisser de profondes cicatrices, alors, vient le temps de la mémoire et de la reconnaissance.

Aujourd'hui, au nom de tous les Français, je veux rendre l'hommage de la nation aux soldats morts pour la France en Afrique du Nord, il y a presque un demi-siècle. Ils furent plus de 22.000. Je veux saluer, avec ferveur et gratitude, leur dévouement, leur courage, leur jeunesse sacrifiée. Je veux dire à leurs familles meurtries que nous ne les oublierons jamais. C'est le message que porte ce mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.

Comme la loi du 18 octobre 1999, votée à l'unanimité, ce monument était attendu par beaucoup de nos compatriotes. Il signifie que les soldats d'Afrique du Nord occupent enfin, comme leurs aînés de 1914 et de 1940, la place qui leur revient dans la mémoire de notre patrie.

Soldats de métier, combattants volontaires, Français musulmans engagés dans les forces supplétives, appelés et rappelés du contingent : tous ont connu les mêmes épreuves. Tous ont lutté pour le même idéal au service de la République et au service de la France.

Près d'un million et demi d'appelés et de rappelés ont participé à la guerre d'Algérie. Ils formaient l'essentiel des effectifs. Ces hommes, jeunes, grandis à l'ombre de la deuxième guerre mondiale dont ils avaient enduré les souffrances et les privations, ont, à l'orée de leur vie adulte, connu l'épreuve d'une autre guerre.

Leur existence en a été marquée pour toujours.

Il y a eu la découverte de paysages grandioses et rudes. Les couleurs et les rythmes de terres familières et lointaines. Il y a eu la mission impérieuse de protéger des populations qui faisaient confiance à la France. L'isolement des unités dans le Djebel. L'alternance de l'attente et des combats soudains contre un ennemi imprévisible, insaisissable. Il y a eu l'expérience de la souffrance, de la mort, de la haine. De retour en France, beaucoup, qui avaient servi avec honneur, ont porté seuls le poids de cette guerre dont on ne parlait pas, et qui a laissé de profonds stigmates dans notre mémoire nationale.

Les Harkis, les membres des forces supplétives, qui ont tant donné à notre pays, ont également payé un très lourd tribut. À eux, à leur honneur de soldats, à leurs enfants qui doivent trouver toute leur place dans notre pays, la France adresse aujourd'hui un message tout particulier d'estime, de gratitude et d'amitié.

C'est autour de ces soldats de toutes armées et de toutes armes que nous nous recueillons, loin des polémiques et des passions. Tous sont unis dans notre souvenir. Tous ont leur place dans le cortège glorieux des fils de France qui se sont illustrés sur tous les continents et ont servi notre pays aux heures les plus tragiques de son histoire.

Tous les soldats tombés en Afrique du Nord, tous ceux que nous avons pu identifier, ont leur nom sur ce monument du souvenir placé au centre de Paris. Aucun ne doit être oublié. Et je remercie les associations d'anciens combattants qui, avec le ministère de la Défense, ont accompli les longues et patientes recherches nécessaires à cette œuvre de mémoire.

La liste qu'ils ont établie n'est pas close. Elle suscitera peut-être des témoignages qui permettront de la compléter et de rendre ainsi justice à des héroïsmes méconnus.

À côté de ces noms de valeureux, que nous arrachons à l'oubli pour les rendre à l'histoire, nos pensées vont aussi aux victimes civiles, à ces femmes et à ces hommes qui ont tant contribué à l'œuvre de la France outre-mer, ainsi qu'à tous les soldats inconnus de cette guerre, et notamment aux membres des forces supplétives tués après le cessez-le-feu en Algérie et dont beaucoup n'ont pas été identifiés. Tous ont droit à notre fidélité et à notre reconnaissance.

Quarante ans après la fin de la guerre d'Algérie, après ces déchirements terribles au terme desquels les pays d'Afrique du Nord se sont séparés de la France, notre République doit assumer pleinement son devoir de mémoire.

Au-delà des ombres et des lumières. Au-delà de la mort et des souffrances, elle doit garder vivante la mémoire des deux millions de soldats qui ont combattu, de tous ceux qui ont été tués ou blessés. Fidèle à ses principes et à son histoire, elle associe dans un même hommage ses enfants de toutes origines morts pour la France.

Honneur à leur courage et à leur sacrifice !

Honneur aux soldats d'Algérie, du Maroc et de Tunisie !

Vive la République !

Et vive la France ! »

  

Présidentielle 2027 : POUR UN RASSEMBLEMENT DES DROITES AUTOUR D’UN CANDIDAT GAULLISTE

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Être de droite se caractérise d’abord par un rejet des forces et des idées de gauche. C’est-à-dire, d’une part, sur un rejet de Macron et de sa politique sociale-démocrate, d’autre part, sur une dénonciation des socialistes toujours à l’affût et, enfin, sur une opposition frontale avec les forces d’extrême-gauche, c’est-à-dire les insoumis, les communistes, les écolo-radicaux, les trotskystes et les diverses ultras gauches.


Les principales convergences qui existent entre les partis politiques représentés au parlement et les divers groupes politiques de droite (micro-partis, clubs politiques, fondation, associations, partis pour la carrière d’un ex-élu) portent sur des adversaires et des ennemis communs. Il faut bien reconnaitre que la droite, à part les gaullistes, n’a jamais eu vocation à disposer d’une idéologie précise et installée. Tout le contraire des gauches socialistes, marxistes, écologistes, qui vivent sur la base d’ensembles idéologiques précis, formulés dans des ouvrages comme déclinés à la tribune de leurs congrès (même si leur contenu est parfois fluctuant en fonction des années et du vent).


La droite est un état d’esprit basé sur la défense de certaines valeurs fondamentales. La droite partage des valeurs communes comme la souveraineté nationale, l’identité française (la tradition, la famille, la culture, la patrie, la nation, la terre et les morts), l’ordre et la sécurité intérieure, la défense des frontières, l’équilibre financier de l’État, l’objectif de la croissance économique du pays et de l’emploi, l’indépendance nationale (agricole, industrielle et énergétique), le contrôle de l’immigration, le rayonnement international de la France. La droite dispose, aussi, des sujets de convergence même si les propositions ou formulations concrètes, des uns et des autres, diffèrent souvent assez fortement.


Mais les partis et les groupes, qui se revendiquent de droite, ont des positions opposées sur des sujets, par exemple : les affaires sociales, les règles qui régissent la société, la politique étrangère de la France. On peut citer la droite gaulliste, civique, patriote mais on peut aussi notamment citer la droite libérale, républicaine, chrétienne, conservatrice, catholique, sociale, démocrate, souverainiste, étatique, populaire, des élus, ouvrière, laïc, protestante ... , sans oublier qu’une certaine partie du centre est de droite. Il y a, aussi, la droite populiste, nationaliste, identitaire, intégriste qui rejette souvent les autres droites.


Les véritables groupes d’ultra-droite extrémistes doivent demeurer hors du jeu car opposés à la République et à ses institutions. Mais il faut, aussi, dénoncer les manœuvres de Darmanin (interdiction de manifester, dissolution, etc.) visant à qualifier d’ultra des groupes qui serait «potentiellement terroristes» alors que la plupart, de toute évidence, ne le sont pas. Les menaces d’origine étrangères qui visent la France sont, d’une part, celle des mouvements islamistes radicaux et, d’autre part, les ingérences étrangères (GAFAM et autres) économiques et/ou politiques (Iran, Turquie). 


Par ailleurs, des électeurs ou des militants de droite ont pu avoir l’occasion de se poser la question d’une éventuelle stratégie politique d’union des droites à rapprocher de l’union de la gauche avec son programme commun. Plusieurs remarques doivent éclairer ce débat. Les partis politiques, relevant de la droite, ne souhaitent pas une union des droites. Il s’agit, souvent, d’une simple stratégie électoraliste pour attirer et récupérer un électorat fluctuant (électoralement parlant) qui souhaite revoir, de leur vivant, un président de droite. Le Rassemblement National (RN), qui regroupe en majorité des nationalistes, s’est engagé dans une conquête solitaire du pouvoir, comme cela a été annoncé par son président. Le refus du RN de discuter avec Reconquête d’Éric Zemmour est réaffirmé à chaque fois. Les récentes attaques de certains députés RN demandant la dissolution des groupes de militants dont certains se revendiquent identitaires et sont proches de Reconquête et de Génération Z, le montre bien. Reconquête, qui regroupe en majorité des identitaires, prône l’union des droites mais il n’a jamais appelé à voter pour des candidats RN ou LR au second tour lorsqu’il n’était plus présent sauf dans un tout petit nombre d’élection pour, parfois, des candidats en phase de ralliement.


La première difficulté est de déterminer qui profiterait d’une telle union des droites. Ensuite, il faut définir qui sera le chef et qui seront les supplétifs. Aujourd’hui, comme demain, Les gaullistes de droite ne seront jamais des supplétifs, donc, il n’y aura jamais d’une telle union.


Les Républicains (LR), qui regroupe en majorité des patriotes républicains dont un grand nombre sont gaullistes, n’ont jamais évoqué la perspective d’une union des droites mais parlent de l’union de la droite et du centre. Il s’agit là d’un pas vers le rassemblement des droites et du centre similaire au RPF ou au RPR.


Un programme commun entre ces partis semble impossible à établir car les orientations sont clairement différentes. Même si certaines thématiques peuvent sembler leurs êtres communs (sécurité/immigration). La nature des prochaines échéances électorales empêchera une éventuelle union. Lors des élections européennes de juin 2024, les différents partis présenteront des listes concurrentes pour avoir du financement, des élus (qui recevront une indemnité importante et le moyen de rémunérer des collaborateurs) et jauger leur poids. Encore là, aucune union n’est possible car les élections européennes sont à la proportionnelle. Les élections municipales, aussi, ne se prêteront aucunement à une union au premier tour, compte tenu de la position des élus sortants, sauf exceptions.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se revendique donc d’être une association qui regroupe la droite gaulliste, civique et patriote et qui a toujours été au carrefour des droites sans jamais se présenter à des élections, ses membres, depuis la création, sont très majoritairement non adhérent, ou ancien adhérent, d’un parti politique (à 60%). Aujourd’hui, 37.6% indiquent être actuellement adhérent de LR, 2.4% indiquent être adhérent d’un autre parti (RN, RE, UDI et DLF). Il faut maintenir et développer un dialogue entre tous à l’exception des anti-gaullistes d’hier et d’aujourd’hui. Mais ce dialogue ne peut être qu’un dialogue et non une entente, ni un programme commun, ni une union. Pour l’élection présidentielle de 2027, chaque famille politique présentera son propre candidat et au second tour comme au premier, les Français seront libres de choisir le candidat le plus capable de défendre et de redresser la France. L’objectif de Macron et des gauches, est de promouvoir pour l’élection présidentielle, comme à chaque fois, une candidature d’ultragauche et une candidature nationaliste et identitaire afin de se faire élire par défaut au deuxième tour et de continuer l’action de destruction des valeurs fondamentales de la France.


La priorité du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demeure le combat contre la gauche social-démocrate et contre la gauche marxiste, tout en défendant des valeurs gaullistes de droite. Nous sommes le gaullisme au carrefour des droites, c’est-à-dire le Rassemblement du peuple Français.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite qu’un candidat gaulliste puisse, en 2027, rassembler un maximum de Français pour remporter cette élection. Il pourrait engager une nouvelle période politique. C’est pourquoi nous prônons un rassemblement des droites en faveur d’un candidat gaulliste, si possible issu de la droite républicaine, dès le premier tour pour qu’il l’emporte au second d’une manière claire.  

  

VI­GILANCE & AC­TION - N°  462 Février-Mars 2024      

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LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L



«FAIRE SAUTER LES VERROUS DE L'IMPUISSANCE »


Communication du MIL du 22 février 2024


Laurent Wauquiez sort du silence et critique une «dangereuse atteinte à la liberté d'expression», s'attaquant aux carcans administratifs et juridiques qui bloquent le pays


JDD : Cette semaine, une décision du Conseil d'État - saisi par Reporters sans frontières - redéfinit les missions de l'Arcom en demandant un contrôle plus exigeant de sa part, ciblant la politique éditoriale de CNews en particulier. Quelle a été votre lecture de cet arrêt ?


Laurent Wauquiez : Il faut bien comprendre ce vers quoi nous amène cette décision : un sys­tème où des personnes, nommées par le pouvoir, se mettraient à ficher politiquement les intervenants dans les médias, avant de décider s'ils peuvent ou non continuer à s'expri­mer. C'est une dangereuse atteinte à la liberté d'expression. Si nous étions un pays d'Europe centrale, on par­lerait de dérive illibérale.


Avant de revenir plus largement sur la question de nos Cours suprêmes, quel est votre avis sur la légitimité des administrations indépendantes dont fait partie l'Arcom ?


On a multiplié les verrous en créant des autorités administratives indé­pendantes qui sont autant de féoda­lités juridiques qui ne répondent plus à personne et créent leurs règles qui s'imposent à tous. Quand la Cnil interdit la vidéoprotection intelli­gente aussi bien pour détecter des bagages abandonnés que pour iden­tifier des terroristes, on peut s'inter­roger sur le bon sens qui préside à ces mesures. Quand l'Arcom fait des remontrances à géométrie variable selon que vous êtes un média privé jugé de droite comme CNews, ou un média public jugé de gauche comme France Inter, on est fondé à se demander si tout ceci est dicté par l'intérêt général ou par une cer­taine approche idéologique.


Mais ne faut-il pas un contrôle ? Ces règles, que vous qualifiez de «verrous», ne sont-elles pas nécessaires ?


Des règles oui, des verrous non. Personne ne remet en cause l'exis­tence de règles. Qu'il y ait des juges pour veiller au respect de la loi, c'est indispensable. Mais quand des orga­nismes administratifs se mettent eux-mêmes à faire la loi, l'équilibre sur lequel repose notre démocratie est menacé.


L'agriculture un jour, Mayotte le lendemain, l'immigration, l'insécurité en général... À chaque fois, les Français ont l'impression d'une impasse. Comment s'explique l'impuissance de l'État ?


La question est primordiale, car pour sortir de l'impasse, on ne peut plus se contenter de répondre crise après crise au fil de l'eau, il faut com­prendre les causes profondes du mal. La Ve République avait été construite pour sortir la France de la faiblesse et de l'instabilité. Et aujourd'hui, on l'a laissée se perdre et devenir un régime de l'impuissance. C'est tout le paradoxe. Les blocages qui pèsent sur le fonctionnement de notre pays se sont accumulés jusqu'à paralyser l'action de l'État, devenu un Gulliver enchaîné.


«Lorsque nos institutions s'affaissent, l'État de droit vacille», assure Bernard Cazeneuve. D'autres affirment que l'État de droit participe de l'affaissement de nos institutions ?


Le sujet n'est pas de contester l'État de droit, mais de s'inter­roger sur sa dérive au cours des dernières années. Entre les juris­prudences des Cours suprêmes, les décisions des autorités administra­tives, les pressions des minorités actives, tout concourt à aller dans la même direction : l'affaissement de l'autorité, des contraintes tou­jours plus lourdes sur nos entre­prises, l'installation du multicul­turalisme sur la base de principes dont on est fondé à se demander s'ils sont guidés par le droit ou par une idéologie politique.


Mais les politiques, de gauche comme de droite, ont laissé faire, quand ils n'ont pas encouragé ce processus... Même lorsque votre famille politique était au pouvoir !


Est-ce qu'il y a une responsabilité du politique ? Évidemment. Par lâcheté ? Par aveuglement ? C'est précisément pour secouer les esprits que j'assume de porter ce débat cen­tral. Au-delà des décisions récentes du Conseil constitutionnel ou de l'Arcom, il faut prendre la mesure de tout ce qu'il est devenu impossible de faire dans notre pays.


Concrètement, comment s'organise cette impuissance ?


Prenons la lutte contre l'insécurité : le Conseil constitutionnel, par une décision du 7 août 2020, a interdit la mise en rétention de terroristes considérés comme dangereux à la sortie de prison. La Cour de justice de l'Union européenne rend quasi impossible de refouler des immi­grés illégaux à la frontière. La Cour européenne des droits de l'homme, depuis décembre 2009, s'oppose à l'expulsion de terroristes étrangers dans leur pays d'origine. Le Conseil d'État en a d'ailleurs fait l'application en ordonnant le 7 décembre 2023 le rapatriement d'un immigré illégal ouzbek, considéré pourtant comme dangereux. On nous présente ces jurisprudences comme incontes­tables. Nous sommes tout de même dans une démocratie, et ces déci­sions ne relèvent pas du dogme de l'infaillibilité pontificale. Nous sommes en droit de nous interroger sur le sens de ces jurisprudences qui vont toutes dans la même direction.


Lorsque vous avez évoqué le «coup d'État du droit» du Conseil constitutionnel, nombreux sont ceux qui ont dénoncé une provocation...


L'expression n'est même pas de moi ! Elle est de Robert Badinter pour qualifier la décision de 1971, lorsque le Conseil constitutionnel s'accorde le pouvoir de censurer pleinement la loi. On m'a même reproché de trahir le gaullisme. Quelle inculture historique ! Le général de Gaulle s'est tou­jours opposé à ce que le Conseil constitutionnel devienne un juge démiurge comme la Cour suprême américaine. Mais tout est bon pour rendre ce débat interdit. Pour autant, je ne céderai pas et conti­nuerai à porter ce débat essentiel. Il ne s'agit pas de contester l'État de droit, mais de renouer avec ce qui est en France le véritable esprit de l'État de droit.


Qu'est-ce qui le menace ?


Ce qui menace l'État de droit, c'est l'explosion de la violence, le chaos migratoire, la folie admi­nistrative qui oblige nos agricul­teurs à aller dans la rue pour se faire entendre. En un mot, c'est le régime de l'impuissance. Et ce qui devrait choquer les républi­cains authentiques, c'est qu'une interprétation très idéologique de notre droit nous empêche de réagir. Clemenceau, Briand, Jaurès avaient compris que l'ordre était la condition de la stabilité de la République. Tous ceux qui veulent sincèrement reconstruire notre pays doivent œuvrer à cela.


Comment faire sauter ces verrous ?


«La politique, c'est l'art de rendre possible ce qui est nécessaire», disait Richelieu. Les solutions existent. D'abord, il faut retrouver notre sou­veraineté au niveau international. Lorsqu'une loi est votée, aucun juge ne doit pouvoir l'écarter en s'abri­tant derrière des traités interna­tionaux antérieurs. C'était le cas jusqu'en 1989. Aujourd'hui, l'inter­prétation des traités internationaux est utilisée à des fins plus idéolo­giques que juridiques. En Suède, au Danemark, il y a un principe, le self-restraint, où le juge limite lui-même son pouvoir de censu­rer la loi. En Allemagne, la Cour de Karlsruhe a théorisé en 1995, puis en 2009, la primauté de la sou­veraineté juridique allemande. À ce que je sache, ce sont bien des démocraties. Il n'y a aucune raison d'accepter cette dérive chez nous qui n'a pas lieu chez nos voisins. Ensuite, il faut retrouver notre souveraineté au niveau national : face à une situation de blocage, le dernier mot doit revenir au Parle­ment. Reprenons ce qui s'est passé avec la loi immigration : le Conseil constitutionnel a censuré à 40 % une loi votée par les deux tiers du Parlement et souhaitée par une immense majorité de Français. Le Parlement devrait pouvoir avoir le dernier mot avec une majorité qualifiée des 3/5es. C'est ce qu'on peut appeler un lit de justice, et qui permettrait de s'assurer que le Parlement retrouve une liberté dans le respect de l'État de droit et de la souveraineté du législateur.


Quid de la solution référendaire ?


Jamais le référendum ne s'est fait aussi rare sous la Ve République...


De triste mémoire, puisque le référendum de 2005 a finalement abouti à un camouflet démocratique, sous la mandature de votre famille politique...


Pardon, mais ce n'est pas le der­nier référendum. Le dernier, c'était en 2016, à Notre-Dame­-des-Landes, sur la question de l'aéroport. Une majorité forte s'était exprimée en faveur du projet, et Édouard Philippe avait préféré céder face aux revendi­cations des minorités violentes d'extrême gauche, ouvrant la voie à une capitulation démo­cratique que nous payons encore aujourd'hui.


Que proposez-vous : un référendum d'initiative partagée, à votre tour ?


Qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. Je ne suis pas pour les illusions d'une soi-disant démocratie participative comme la Convention citoyenne avec 150 personnes tirées au sort. Le bon fonctionnement, c'est celui du référendum tel qu'il était conçu dans la Ve République. C'est ce dia­logue que je veux retrouver. Je suis favorable à un système inspiré de la Suisse, consistant chaque année à poser aux Français des questions sur des sujets qui mettent en jeu l'avenir de notre pays et la conduite de la nation : la sécurité, l'immigration, l'école, la santé. Les Français pour­raient s'exprimer sans que leurs décisions puissent être contestées : leur choix aurait immédiatement force de changement.


Pourquoi privilégier le modèle de votation suisse ?


Quand vous n'organisez un référendum que tous les dix ans, les Français ne répondent plus à la question, ils sanctionnent celui qui la pose. Le système suisse permet une respiration démocratique régu­lière, parce que c'est un rendez-vous institutionnalisé.


Emmanuel Macron voulait lutter contre l'«inertie de l'État profond». Comment expliquez-vous son échec ?


Pourquoi autant de présidents de la République successifs se sont heurtés aux mêmes difficultés et ont échoué ? C'est la vraie question. Parce qu'il n'y a pas de redressement possible d'un pays qui s'enfonce dans la décadence si vous ne commen­cez pas par faire sauter les verrous. C'est Auguste qui sort la République romaine de l'anarchie ; c'est Louis XI qui met à bas les puissances féodales et permet la Renaissance française ; c'est encore le général de Gaulle en 1958 qui comprend qu'il faut sor­tir de la IVe République, parce que sinon, tout général qu'il est, lui aussi sera réduit à l'impuissance comme il en a fait l'expérience en 1946. Tout commence par-là : faire sauter les verrous de l'impuissance.


Et vous seriez l'homme qui ferait sauter ces verrous ?


Ma force, c'est que, par ma formation et mes expériences, je connais par­faitement les rouages de la machine et ce qui a fini par la bloquer. Et c'est parce que je les connais que je peux les déverrouiller. On m'a dit maintes fois qu'avec mon parcours person­nel et académique, il ne fallait pas remettre en question le fonction­nement de notre système politique et administratif. Hier, il n'était pas sérieux, me disait-on, de dénoncer les dérives de l'assistanat, puis il ne fallait pas questionner l'incapacité de l'Europe à défendre ses entre­prises ; aujourd'hui, il ne faudrait pas contester les dérives des Cours suprêmes. Je le dis simplement : ce n'est pas parce qu'on a fait Normale Sup' qu'on est condamné à être un disciple de Jacques Attali. Et même au contraire !


D'autres, à droite, font exactement le même constat que vous. En creux, qui visez-vous : Marine Le Pen qui affole les sondages ?


Face à l'impuissance, ce n'est pas en essayant l'incompétence qu'on va s'en sortir. Marine Le Pen pros­père sur ce sentiment de colère que l'impuissance accumulée depuis des années n'a fait que renforcer. Mais elle n'a aucune proposition claire. Elle qui n'a même pas géré une commune de 500 habitants serait incapable de secouer les blo­cages de l'État profond. Il faut à la fois de la détermination, une vraie liberté intellectuelle, mais aussi la connaissance de ce qui bloque de l'intérieur notre pays.


Aucun président élu n'a eu ce procès préalable en incompétence, et le résultat est le même apparemment. Vous semblez plus critique à l'encontre d'une Marine Le Pen qui n'a jamais exercé le pouvoir qu'à l'endroit d'Emmanuel Macron...


Vous pensez sérieusement qu'on peut devenir président de la Répu­blique sans jamais avoir géré, sans jamais avoir essayé, échoué, appris ? Cette expérience est fon­damentale. Ça ne s'improvise pas. Pour Emmanuel Macron s'ajoute un problème consubstantiel à son approche de la politique, le «en même temps». Quand pour l'Édu­cation nationale se succèdent des personnalités aussi différentes que Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa- Castéra, pour finir avec Nicole Bel­loubet, incarnation de la pensée de la déconstruction, c'est qu'il n'y a pas de cap. Mais pourquoi mon propos essaye d'aller au-delà de la personnalité d'Emma­nuel Macron ? La réponse la plus facile est de se contenter de faire des critiques sur les personnes, en passant à côté de l'essentiel, et donc des réponses. La crise de la démocratie est d'abord une crise de l'efficacité. Les Français sont en colère parce qu'ils votent pour des élus qui votent pour des lois qui ne sont jamais appliquées. Le nœud gordien que l'on doit trancher, c'est celui-là. La France doit retrouver sa capacité d'agir.


Vous avez peu parlé de l'Union européenne, de la Commission européenne. Ne pèsent-elles pas lourd dans la restriction du champ d'action du politique français ?


Il y a dix ans, j'ai écrit un livre, Europe : il faut tout changer, sur la nécessité de garder l'ambition européenne mais de repenser tota­lement son fonctionnement. Pour autant, je crois que nos problèmes sont d'abord liés à une dérive française plus qu'européenne. Je vois, au moment où s'amorce la campagne des européennes, trois positions bien distinctes. La pre­mière, c'est celle du RN pour lequel l'Europe est la source de tous nos maux, moins d'Europe et tout ira mieux. C'est une profonde erreur : le Danemark a divisé par trois sa politique migratoire...


... sans avoir ratifié Maastricht avant d'obtenir des dérogations...


Oui et regarder le beau résultat du Royaume-Uni depuis sa sor­tie de l'Europe : effondrement de l'économie et explosion de l'immigration. Il y a des choses à corriger en Europe, mais il faut d'abord nettoyer sa propre mai­son. La position inverse est celle d'Emmanuel Macron : l'Europe solution à tout, quitte à sacri­fier les intérêts français. Notre position est différente : oui, nous avons besoin de l'Europe mais il faut défendre les intérêts de la France en Europe. C'est ce que porte François-Xavier Bellamy avec conviction.


En plus de la défense des intérêts, il y a désormais celle des «valeurs». La Commission européenne, mettant à l'amende des pays qui ne respecteraient pas les siennes - sans définition précise -, les impose d'autorité... Est-ce légitime ?


Tout se tient. Faire sauter les verrous de l'impuissance pour reprendre la maîtrise de notre destin, recons­truire notre dynamisme économique pour avoir la puissance de défendre nos valeurs. N'était-ce pas cela le projet initial de l'Europe sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale ? Au lieu de laisser nos valeurs et notre énergie être détruites de l'intérieur, il faut les retrouver. Marcher sur ces deux jambes : restaurer l'autorité et le respect, retrouver notre dynamisme par la reconnaissance de l'effort. En un mot, reconstruire. Je ne connais pas de plus beau projet.


Repris du journal du dimanche du 18 février 2024



IL VA DÉCONSTRUIRE LA FRANCE ENCORE TROIS ANS


Communication du MIL du 27 février 2024


Macron va progressivement sortir du jeu après juin 2024. Ses choix politiques, officiellement à mi-chemin entre la gauche et la droite (c'est-à-dire «en même temps»), ont conduit à des échecs en série. Les exemples sont parlant, notamment la loi sur l'immigration, après censure du Conseil constitutionnel, apparait totalement insuffisante par rapport aux vœux des français. La contestation des agriculteurs, après sept ans de sa gestion des dossiers, est généralisée. La chute de la croissance force Le Maire à des restrictions budgétaires importantes. Le niveau atteint par la dette, résultat des choix économiques de Macron, est consternant. L'objectif qu'il affiche concernant le plein-emploi ne sera pas atteint de l'avis des experts. La gestion de l'énergie est catastrophique, conséquence de la mise en sommeil du nucléaire depuis 2017.


La coalition macroniste, disposant d'une majorité relative à l'assemblée nationale, se fissure très clairement. La constitution de la liste macroniste à l'élection européenne vient de voir le jour après beaucoup de difficulté. Les sondages sont trop peu favorables pour le parti du président de la République, moins de 19%, pour attirer des personnalités de premier plan. En marge du gouvernement, Horizons prépare la candidature présidentielle d'Édouard Philippe. Bayrou a refusé d'entrer au gouvernement et le MoDem est fracturé. Renaissance risque de se décomposer en deux ou trois tendances après les élections européennes. Il s'organise, en sous-main pour le moment, une fraction de gauche, une fraction des partisans macronistes et une fraction des transfuges de droite.


En résumé, Macron ne pouvant pas se représenter en 2027, le maintien de sa coalition semble très compliqué car il est le ciment de celle-ci. Les sondages présentant un candidat macroniste unique (Philippe ou Attal), qui recueillerait 22% des suffrages, ne sont pas réalistes pour le moment. Il y aura plusieurs candidats issus du macronisme au premier tour des élections de 2027 (Philippe, Attal, Bayrou, Borne).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite que la période de trois ans qui débute avec les élections européennes de juin 2024, puis avec les élections municipales de 2026, soit une étape de préparation des élections présidentielles et législatives de 2027. Il faut une ligne d'opposition très claire à la politique menée par le gouvernement mais il faut aussi présenter une politique alternative avec une vision et des priorités pour les années 2027-2032. Il faut rappeler les valeurs fondamentales auxquelles nous croyons. Il faut rappeler, sans cesse, la faillite budgétaire créé par Macron-Le Maire (fort déficit et un niveau abyssale de la dette). Il faudra, aussi, proposer une baisse du niveau des prélèvements obligatoires et des dépenses de l'État.


Notre priorité demeure le combat contre la gauche social-démocrate et contre la gauche marxiste. Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) entend continuer à jouer un rôle en faisant entendre ses analyses et en rassemblant les gaullistes de droite se reconnaissant dans les valeurs patriotiques et civiques et non identitaires ou nationalistes.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) est le gaullisme au carrefour des droites, c'est-à-dire le Rassemblement du peuple français. Notre objectif est de défendre des positions pour convaincre les électeurs (égarés chez Macron ou ailleurs ou non égarés) de se retrouver derrière un candidat gaulliste. C'est pourquoi nous prônons un rassemblement des droites pour soutenir un candidat gaulliste.



PRISONS, ENCORE UNE PROMESSE DE MACRON OUBLIÉE


Communication du MIL du 5 mars 2024


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate qu'il manque plus de 14.000 places dans les établissements pénitentiaires, pour accueillir les personnes écroués et détenus. Ce besoin en place ne fait qu'augmenter.


À la fin de 2023, le ministère de la Justice comptait au total près de 92.000 personnes écrouées, soit près de 76.000 détenues et 16.000 non détenues (à domicile ou en placement extérieur).


Parmi les écroués détenus, on compte environ 20.000 prévenus et 56.000 personnes condamnées (hors personnes en semi-liberté et en placement extérieur hébergé). Cette population a augmenté, par rapport à fin 2022, de 3,9% pour les personnes détenues, et de 8,7% pour des personnes non détenues.


Il y a actuellement 61.359 places disponibles. En 2023, seulement 661 places ont été créés (+1,1% par rapport à fin 2022). Il manque plus de 14.000 places dans les établissements pénitentiaires par rapport au nombre de détenus. Par conséquent, le taux d'occupation est de 123,3%, par rapport aux places disponibles dans les établissements. Mais, il s'agit là d'une moyenne, onze prisons françaises présentent un taux d'occupation égal ou supérieur à 200%. D'après le ministère de la Justice, 2.750 détenus se trouvent sur un matelas au sol à la fin de 2023. Cette surpopulation apparait inacceptable, on se trouve face à une véritable «crise carcérale» qui s'accroit régulièrement depuis des années.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) note que cette surpopulation explique, en partie du moins, le frein à la mise en détention des prévenus, des condamnés et des délinquants en France. La hausse continue du nombre de détenus se heurte à la capacité limitée du système pénitentiaire français, faute d'une construction suffisante de places de détention.


Une récente enquête d'opinion confirme le souhait de 83% des citoyens de voir augmenter les capacités d'accueil des établissements pénitentiaires, dans les prisons existantes et/ou grâce à la création de nouveaux établissements (Etude de l'institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD - 27 et 28 février 2024).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) conclut que Macron a échoué à construire les places nécessaires pour accueillir normalement les détenus en dépit de ses engagements présidentiels. Le programme «15.000» de 2018 visait à créer 7.000 places en 2022 puis 8.000 places à l'horizon de 2027. Ce «programme immobilier pénitentiaire», du ministère de la Justice, visant à construire 15.000 nouvelles places nettes de prison sur 10 ans ne pourra pas être atteint.

Le rapport parlementaire de mai 2023, rédigé par le député LR du Bas-Rhin Patrick Hetzel, rapporteur spécial des crédits de la mission Justice de l'Assemblée national, estime que le plan du gouvernement en vue de la construction de 15.000 places de prison d'ici à 2027 «apparaît d'ores et déjà sous-dimensionné». Le député Éric Ciotti (LR) a fait adopter à l'Assemblée nationale, en juillet 2023, un amendement, au projet de loi de programmation pour la justice, prévoyant la construction, en plus, de 3.000 nouvelles places de prison, d'ici à 2027.


Il apparait malheureusement impossible que la France dispose de 78.000 places de prison en 2027, c'est-à-dire qu'elle puisse répondre à ses besoins pour le bon fonctionnement de la Justice.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) voit les partis de gauche combattre la création de places supplémentaires de prison en dénonçant «l'obsession du tout-carcéral», alors même que leurs électeurs y sont favorables (sympathisants du Parti socialiste à 83%, ceux de la France insoumise à 71% et ceux d'Europe Écologie-Les Verts à 64%).

  

MACRON, DÉFENSEUR DE L’IMMIGRATION INVASIVE

Télécharger la communication du MIL du 28 janvier 2024

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Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que le flux d’étrangers entrant en France a fortement augmenté en 2023. Les français ne veulent plus de l’invasion systématique et ils sont favorable à un contrôle strict de l’immigration. En 2023, les demandes d’asile et les décisions d’asile favorables ont augmenté (chiffres du 25/01/24). Près de 167.000 demandes de protection internationale ont été présentées à l’Ofpra. L’asile a été accordé à 61.000 demandeurs (+8,6 par rapport 2022). Mais au final c’est plus de 100.000 clandestins qui ont été généré automatiquement par refus de la demande d’asile. Il s’agit, donc, de présences irrégulières en France. Principales origines notamment : Afghanistan (17.500), Guinée (10.500), Turquie (10.000), Bangladesh (8.500), Congo (8.000). Certains de ces régions n’ont aucune histoire avec la France. Le nombre des titres de premier séjour accordé a également augmenté pour atteindre 323.000 (+1,4%). Plus de 4 millions d’étrangers, hors Union européenne et Grande-Bretagne, disposaient de titres valides de séjour en France à fin 2023, soit une hausse de +4,4% par rapport à 2022. A ce chiffre s’ajoute de l’ordre d’un million de sans-papiers. Il s’agit bien d’une invasion claire et nette.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) s’était prononcer contre le projet de loi «immigration» (Communication du 8 novembre 2023). Les étapes de la correction du texte de loi gouvernemental par le Sénat (LR et Union centriste) puis lors de la Commission mixte paritaire avait donné lieu à l’adoption du texte par les deux chambres à la majorité. Le Conseil Constitutionnel (CC) a choisi de censurer la très grande partie des apports de LR au texte initial. Les décisions portent sur la forme (cavaliers législatifs considérés comme hors sujet). Seuls quelques points ont été jugés sur le fond.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que les 30 articles censurés avaient un rapport explicite avec l’objet du texte portant sur le contrôle de l’immigration. La censure portée par Fabius, et ses camarades (sauf au moins un !), apparait de nature politique et est illégitime et politique. Elle constitue un détournement des fonctions du Conseil. Sans entrer dans le détail juridique, le comportement du Conseil Constitutionnel semble imposer dans l’avenir un recadrage pour éviter le détournement de cette institution ainsi que sa politisation.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que Darmanin vient officiellement d’exclure le dépôt d’un projet de loi reprenant les dispositions votées par les parlementaires, représentant le peuple Français, et censurées pour une raison de forme par le Conseil Constitutionnel. Dans ces conditions, le dépôt de propositions de loi (LR et/ou de l’Union centriste), ou de modification de la Constitution (déposée par Les Républicains) ne peut avoir qu’un effet symbolique et servir la communication de la droite vis-à-vis des citoyens. Le rapport de force politique actuel à l’Assemblée nationale ne permet pas l’adoption d’une loi efficace sur le contrôle de l’immigration durant la présente mandature. Macron ouvre les portes de la France à l’immigration. Il le fait depuis le début de son mandat, comme son prédécesseur.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle donc la droite républicaine à ne plus participer à l’enrichissement d’aucun projet de loi du gouvernement, puisque ses apports de bonne foi ont vocation à être gommé. Il faut rompre les négociations d’améliorations des textes pour la France. Pour mémoire, cela a déjà été le cas de la censure des amendements LR concernant les seniors, à la loi de réforme des retraites. Dans cette situation, sauf si le projet de loi du gouvernement correspond parfaitement au programme de la droite, il doit être clairement rejeté et faire l’objet d’un vote «contre», voire engager la participation à une motion de censure des groupes d’opposition.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la Droite républicaine doit incarner une opposition stricte à Macron, Attal, Le Maire et Darmanin. Toute discussion sur des textes de loi avec le gouvernement doit désormais être exclue. La défiance vis-à-vis du gouvernement Attal ne pourra pas être levée tant qu’un projet de loi nouveau sur l’immigration (reprenant les mesures votées et censurées) et un projet de loi sur la réforme de l’Aide Médicale d’État (AME), qui a été promise, n’auront pas été déposés et disposeront du plein soutien d’Horizons, du MoDem et de Renaissance pour être adoptés.


Enfin, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que les partis de gauche et d’extrême gauche se prononcent contre tout contrôle de l’immigration en France. Leurs efforts sont déclinés par une série d’associations nationales. Certaines ont un objet précisément en rapport avec le sujet (asile, réfugiés) tandis que d’autres, dont ce n’est pas l’objet associatif direct, participent aux mobilisations (par exemple lors des récentes manifestations pro-immigration). Une part de ces acteurs nationaux ou locaux mène des actions contraires aux lois existantes (accompagnement au passage en France de sans-papiers). Ces acteurs associatifs bénéficient presque tous de subventions publiques de l’État ou des collectivités locales. La suppression des financements publics aux associations menant des actions illégales ou ne relevant pas de leur objet, s’impose, dès que l’opportunité se présentera.


  

TROTSKISME, UN LIVRE SUR LES TROTSKISTES

Télécharger la communication du MIL du 31 janvier 2024

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Trotskisme. Histoires secrètes. De Lambert à Mélenchon.

Des trois courants historiques du trotskisme français, celui incarné par le Parti ouvrier indépendant (POI) et le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) est certainement le plus secret, le moins connu du grand public. Il n’est pas le plus vieux. Ce privilège revient à Lutte ouvrière dont l’ancienne porte-parole Arlette Laguiller a brigué six fois la fonction suprême entre 1974 et 2007. Il n’est pas non plus le seul issu de la Ligue communiste créée en France sur instruction de Trotski en 1930. Cette prérogative est partagée avec le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) qui procède de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) de feu Alain Krivine. Il est par contre le seul à avoir aussi souvent changé d’appellation, si bien que raconter son histoire depuis sa création en 1952 est une vraie gageure.


C’est pourtant la tâche à laquelle se sont attelés deux journalistes, Laurent Mauduit et Denis Sieffert, eux-mêmes anciens militants de ce courant alors qu’il était représenté par l’Organisation communiste internationaliste (OCI) entre 1965 et 1981. Les raisons qui ont poussé les deux compères, qui ne sont pas des inconnus (l’un est cofondateur de Mediapart et l’autre dirige l’hebdomadaire Politis) à écrire cet ouvrage sont expliquées en son début et ne sont pas des plus convaincantes : « … combler [un] vide éditorial et percer les mystères de cette organisation.» Ne s’agissait-il pas plutôt de régler des comptes ? Peu importe. Il en résulte un livre en deux parties qui intéressera autant les férus d’histoire politique pour sa première partie (Aux origines) que ceux qui voudront se faire une idée plus précise de la personnalité de certains de ceux qui sont passés par cette mouvance (Les héritiers) au premier rang desquels l’un des ténors de la politique française : Jean-Luc Mélenchon.


Même si l’on sent de l’amertume sous la plume de nos deux auteurs (il est vrai que le bilan du trotskisme français est bien maigre - «le rêve était fou»), le livre est écrit sans acrimonie (sauf peut-être quand il s’agit d’évoquer  Vincent Bolloré et CNews «la chambre d’écho de toutes les thématiques racistes ou xénophobe», ou «l’assassinat» (sic) du jeune Nahel.  Les portraits n’en restent pas moins sans complaisance. À commencer par celui de Pierre Boussel, alias Pierre Lambert (Pépé mégot pour ses suiveurs), celui qui a donné son nom à ce courant (le lambertisme), «un prince occulte de la politique» pour Philippe Campinchi (dans Les lambertistes, un courant trotskiste français - Balland – septembre 2000), un «magouillard» à la tête d’une PME pour ses contempteurs. Un homme discret dans tous les cas qui n’est sorti de l’ombre qu’en 1988 lorsqu’il se présenta à la présidentielle et réalisa le score pathétique de 0,38 %. Antistalinien viscéral au comportement stalinien spontané, adepte du centralisme démocratique sans la démocratie et maladivement antipabliste - du nom de Michel Raptis alia Pablo qui en 1952 préconisait l’entrée des trotskistes au Parti communiste français - «pabliste» étant à la fois une insulte et la bonne excuse pour exclure du mouvement tous «les agents provocateurs» et autres «coupables de lèse-Lambert», le personnage est décrit par les auteurs comme un homme «Ni brillant intellectuellement ni impressionnant […] mais séducteur à sa façon, et changeant au point qu’on ne savait jamais quel Lambert on allait trouver en face de soi». Finalement un homme aux antipodes de l’image qu’on s’en faisait de l’autre bord mais qui à force d’intrigues a réussi à tenir sa boutique d’une main ferme pendant au moins 50 ans.


Le livre est riche d’autres portraits de militants présentés sympathiquement parfois (Boris Fraenkel, Claude Bernard alias Raoul, Pierre Broué…), de façon «saignante» - et méritée nous semble-t-il (on pense en particulier à celui de Jean-Christophe Cambadelis un «aventurier de la politique sans principe ni éthique, par surcroit multi-condamné…») d’autres fois. Celui qui fait l’objet du plus long développement (plus de 130 pages) est Jean-Luc Mélenchon. Car lui aussi, comme bien d’autres est passé par le lambertisme (son pseudo était «Santerre») et en a apparemment gardé tous les réflexes.


L’homme n’est pas sympathique, et même dangereux - pour la cohésion sociale - pour beaucoup. Le portrait qu’en font les auteurs n’est pas de nature à rassurer. On savait Jean-Luc Mélenchon coléreux, outrancier, égocentrique («la République, c’est moi») son portrait revisité à l’aune du lambertisme le rend un peu plus inquiétant. Car les auteurs au travers de nombreux épisodes établissent ce qui pour eux n’était qu’une intuition alors qu’ils projetaient d’écrire le livre : «la filiation politique entre Lambert et Mélenchon». Au-delà de ses fréquentes sorties de route (celles à l’égard de la presse sont rappelées dans quelques pages dédiées), c’est la relation «plutôt distendue» avec la démocratie, la conception particulière de la République, l’aversion pour la presse (de laquelle il sait pourtant magnifiquement se servir), l’admiration à peine dissimulée pour toutes sortes de dictateurs et de là son autoritarisme, qui est mis en lumière. On ne résiste pas à reproduire deux citations du Chavez français trouvées dans le livre ; celle relative à la démocratie : «le prochain qui prononce ce mot devant moi je l’extermine» et celle à propos de sa définition de la République : «La France est une construction purement politique : elle n’est soudée ni par la langue, ni par une appartenance ethnique, ni par une religion, ni par une couleur de peau. Elle est le fruit d’un pacte civique. Ce pacte se fonde sur les principes issus de la grande Révolution de 1789». 


La parenté Lambert-Mélenchon n’est pas douteuse. Elle est bien étayée par les auteurs qui notent dans leur conclusion qu’elle «conduit aujourd’hui à un désastre…». Nous partageons leur avis en ce qui concerne la France et les Français. C’est pourquoi nous conseillons la lecture de ce livre à tous nos jeunes amis qui ne connaissent du trotskisme que «la tête de ceux d’en face» et également à ceux que l’idée saugrenue de voter Mélenchon pourrait un jour effleurer. 


Trotskisme. Histoires secrètes. De Lambert à Mélenchon.

Laurent Mauduit et Denis Sieffert - Les petits matins - Janvier 2024


Texte repris du journal de l’Union Nationale Inter-Universitaire (UNI) «L’action universitaire».

  

L'EUROPE DE DE GAULLE

Télécharger la communication du MIL du 4 février 2024

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par  Alain PEYREFITTE (†) de l’Académie française, ancien ministre, sénateur de Seine-et-Marne,

Texte publié dans Vigilance & Action N°118 de novembre 1998 - Extrait des actes de la Convention pour l’Europe organisée par le RPR en 1998.


Notre Convention parlera de l'Europe que nous voulons, ou de l'Europe dont nous ne voulons pas. Il a été question de l'Europe que de Gaulle a voulue, et de celle dont il ne voulait pas. Nous avons reçu un double héritage. Nous sommes les héritiers d'une pensée, (et ce n'est pas la peine de nous dire gaullistes si nous n'y prêtons pas atten­tion). Nous sommes les héri­tiers d'une réalité, celle de l'Eu­rope telle qu'elle est devenue depuis de Gaulle.

On m'a confié le lourd far­deau de définir l'Europe de de Gaulle. Pourtant, il me semble que les actes et les textes du Général laissent peu de marge aux fantaisies interprétatives.

De Gaulle était un prag­matique. Comme écrivain mi­litaire, il avait prôné la «doc­trine des circonstances». Elle est restée la sienne comme acteur politique. Les circons­tances de 1998 ne sont pas celles de 1958, et personne n'a le droit de dire ce que de Gaulle ferait aujourd'hui, com­ment il manœuvrerait sur le terrain d'aujourd'hui, avec nos partenaires d'aujourd'hui.

Mais l'histoire de l'Europe qu'il a connue est toujours d'actualité. Les «fondamen­taux», - selon l'expression con­sacrée en économie - les fon­damentaux de l'Europe sont toujours les mêmes. Comment faire vivre la relation franco-allemande ? Quelle articulation entre nos vieilles nations et l'Europe ? Quels rapports entre la Commission de Bruxelles et les dirigeants des États ? Où arrêter les fron­tières de l'Europe ? L'OTAN est-elle une institution euro­péenne ? Les États-Unis doi­vent-ils ou non dominer l'Eu­rope ? Comment échapper à la prééminence du dollar ? Que faire de la spécificité britan­nique ? Ce sont les questions que de Gaulle n'a cessé de se poser, qu'il a posées publi­quement. Elles ne sont tou­jours pas réglées. Nous nous les posons encore.

Nous n'avons pas le droit de dire ce qu'il ferait. Mais nous avons le droit de dire ce qu'il a fait ; et ce qu'il a refusé de faire. Nous savons ce qu'il disait, à la fois dans les con­traintes de l'expression pu­blique, et dans la liberté de la confidence. Nous comprenons ce qui pour lui était l’essentiel, les quelques principes essen­tiels, qui lui dictaient ses ambi­tions et ses refus et à partir desquels il examinait les cir­constances.

Lui-même ne s'est jamais senti complètement lié par ses prises de position antérieures. Il a beaucoup évolué sur des sujets importants. Sur l'Algérie, il croit encore en 58 pouvoir rallier le FLN à une formule souple du type de la Commu­nauté ; en 1960, il est résolu à débarrasser la France de ce «nid de guêpes», de cette «boîte à scorpions».

L'Europe aussi a été l'oc­casion de positions succes­sives.

Juin 1958, dans les chan­celleries d'Europe et d'Amé­rique, on s'inquiète de l'arrivée de ce personnage énigma­tique. Au premier rang des in­quiets, les négociateurs du Traité de Rome. Ce Traité doit fonder un «Marché Commun», étape décisive de la «construc­tion européenne». Selon la méthode chère à Jean Monnet, la machine est en route, dis­crètement. L'autorité qui va s'installer à Bruxelles, avec l'appellation modeste de Commission, sera l'embryon, encore presque invisible, de la fédération projetée.

Les adeptes de cette mé­thode progressive et en quelques sorte subreptice - les Spaak, Luns, Adenauer, Gas­peri, et en France, sous l'égide de Jean Monnet, tout le gratin de la classe politique, de droite comme de gauche - forment un groupe bien soudé. Or, ils gardent depuis août 1954 le souvenir cuisant du combat mené avec succès par de Gaulle contre le projet de Communauté européenne de défense. Depuis, il s'est en­fermé dans le silence de Co­lombey. Il n'a donné aucun signe public de ce qu'il pensait du Traité de Rome. Mais comment imaginer qu'il en pense autre chose que le plus grand mal ?

Les adeptes de la supra­nationalité ont d'autant plus à s'inquiéter que, quelques jours plus tôt, le Président Pflimlin avait dû, secrètement, prévenir ses cinq partenaires de Bruxelles que la France ne pourrait pas honorer la pre­mière échéance du Traité. Le 1er janvier 1959, elle ne sera pas en état de procéder aux premiers allégements doua­niers ; elle ne pourra pas en­trer avec les autres dans le nouveau Marché Commun, dont elle demande, en consé­quence, que l'entrée en vi­gueur soit retardée sine die. La déroute politique de la IVe Ré­publique, se doublait d'une dé­route économique et finan­cière, qui commandait à la France de conserver, aux fron­tières, toutes ses protections monétaires et industrielles. (J'appartenais alors, comme sous-directeur des Organisa­tions Européennes au Quai d'Orsay, à la toute petite équipe de diplomates chargés de mettre en place le Marché Commun, et qui vit Maurice Faure, Ministre chargé de l'Eu­rope du gouvernement Pflimlin, porter à Bruxelles, huit jours après l'émeute d'Alger du 13 mai, l'annonce dramatique de ce renoncement).

Quand nos partenaires vi­rent de Gaulle succéder à Pflimlin, ils ne doutèrent plus qu'en effet, toute leur entre­prise était non seulement re­mise aux calendes, mais défi­nitivement condamnée. Puisque nos dirigeants sor­tants, qui étaient d'ardents promoteurs de l'idée euro­péenne, avaient dû déclarer forfait, comment de Gaulle, adversaire tenace de la supra­nationalité, n'allait-il pas sauter sur l'occasion pour tordre défi­nitivement le cou à ce traité mort-né ?

Dans l'été et au début de l'automne 58, nous vîmes nos Cinq partenaires et l'Angleterre se rapprocher pour tirer les conséquences de l'incapacité française. L'Angleterre s'ap­prêtait à tirer parti de notre défaillance, en imposant sa conception purement libre-échangiste de l'espace euro­péen, sans aucune institution communautaire. C'était l'Eu­rope libre-échangiste des Sept qui s'affirmait, en face de l'Eu­rope communautaire des 6 qui s'évanouissait.

Le Général laissa ces in­quiétudes, ces calculs et ces espérances «mijoter dans leur jus», comme il disait. Son si­lence était dû au secret qu'il tenait à préserver sur le plan de redressement que prépa­rait, à son ombre, le groupe de travail animé par Jacques Rueff, avec Goëtz et Pompi­dou. Alors que tout le monde s'attendait à une dévaluation pure et simple, le Général allait faire connaître, à la fin de l'an­née, un plan global, qui com­porterait notamment une libé­ration radicale des échanges. Il intégrerait ainsi à son propre plan l'exigence du Marché commun. Le signe même de la confiance retrouvée, de l'éco­nomie sauvée, c'était que la France pourrait honorer sa pa­role en Europe, spectaculaire­ment.

Ainsi, dans cette construc­tion européenne où la IVe ve­nait d'échouer, de Gaulle réus­sissait. Là où elle nous avait conduits à une humiliation di­plomatique, il sortait la France de l'humiliation.

La question demeure quand même : pourquoi de Gaulle n'a-t-il pas laissé mourir le Marché Commun en 1958, en se défaussant sur ses pré­décesseurs, tout comme Men­dès avait laissé mourir la CED en se défaussant sur les siens ? Pourquoi a-t-il contribué, de manière décisive, à mettre en place une mécanique contre laquelle il ne cessera de pester et de lutter ?

Quarante ans d'expé­rience nous ont appris avec quelle efficacité la mécanique de Jean Monnet a su durer, a su grignoter les souverainetés nationales, a su créer un fédé­ralisme technique dans les in­terstices de la volonté poli­tique, a su réduire opiniâtre­ment l'idée gaullienne d'une Europe des États et des na­tions. A la lumière de cette ex­périence, on peut se demander si de Gaulle a eu raison, par rapport à ses propres valeurs, de ne pas sauter sur l'occa­sion, offerte par les Anglais, de faire simplement du libre-échange, sans aucune institu­tion.

 

La clé de cette énigme, je crois bien que la voici : le Gé­néral n'a pas voulu faire explo­ser le début de réunion orga­nique qui se manifestait en Eu­rope, et dont il a pensé tout de suite que la France pouvait et devait prendre la tête. Se ral­lier à la conception anglaise, c'eût été faire du libéralisme marchand, mais sans aucun profit politique. C’eût été ouvrir toutes grandes les portes de l'Europe aux États-Unis ; alors que, si la construction euro­péenne avait un sens à ses yeux, c'était dans une marche résolue vers l'indépendance de l'Europe. Le Marché commun qu'il sauvait, c'était le début d'un recentrage de l'Europe sur elle-même. Le 14 sep­tembre 1958, à Colombey, il gagna la partie auprès d'Ade­nauer, et c'était l'essentiel. Une entente profonde, qui allait du­rer cinq ans, s'établit entre les deux hommes.

Toutefois, ce choix capital est resté enveloppé d'un halo de non-dit. De Gaulle avait sauvé le Marché Commun, mais enfin, il ne cessait pas d'y voir de graves défauts. Et il ne fut rassuré qu'après la crise de 65, la crise de la chaise vide quand le compromis de Luxembourg, ce gentlemen's agreement du 30 janvier 66, obtenu au forceps lui garantit que, pour les questions les plus importantes, on en reste­rait à la règle de l'unanimité, et que donc chaque pays garde­rait sa souveraineté pour l'es­sentiel.

Je l'ai souvent entendu menacer de mettre un terme au Marché commun, si nos partenaires ne le pratiquaient pas dans l'esprit qu'il souhai­tait. Mais je ne l'ai jamais en­tendu regretter la décision qu'il avait prise en décembre 1958. Il aimait à dire : «la politique est l'art des réalités». Il y avait une réalité dans le vouloir-vivre eu­ropéen. C'est ce qu'il y avait de positif dans cette idée, qu'il a voulu favoriser.

Mais les partisans du fédé­ralisme n'ont pas été longs à comprendre : si de Gaulle avait laissé naître un Marché com­mun, où les nations restaient souveraines pour l'essentiel, il entendait bien ne pas le laisser se dévoyer vers un système fédéral où les nations seraient, selon son expression «dis­soutes comme du sucre dans le café». À leurs yeux, de Gaulle était «contre l'Europe», puisqu'il n'était pas pour leur idée de l'Europe, pour l'Europe dont ils croyaient avoir déposé le brevet à la Haye, en fondant le Mouvement Européen en 1948, c'est-à-dire, les États-Unis d'Europe sur le modèle des États-Unis d'Amérique.

Le 12 janvier 1960, il me déclara : «j'ai toujours préco­nisé l'union de l'Europe. Je veux dire l'union des États eu­ropéens. Lisez ce que j'en dis depuis un quart de siècle. Je n'ai pas varié. Je souhaite l'Eu­rope, mais l'Europe des réali­tés ! C'est à dire des Nations, des États, qui peuvent seuls répondre des nations». (C'était de Gaulle, page 61).

Et il me développa alors les quatre idées directrices de cette Europe des réalités :

Première idée : «Il faut que l'Europe occidentale s'orga­nise, autrement dit que ses États se rapprochent, de façon à devenir capables de faire front aux deux mastodontes, les États-Unis et la Russie. Il faut commencer par les cinq ou six pays qui peuvent former le noyau dur ; mais sans rien entreprendre qui puisse empê­cher un jour les autres de les rejoindre».

Deuxième idée : «L'Europe se fera ou ne se fera pas, selon que la France et l'Allemagne se réconcilieront ou non. C'est peut-être fait au niveau des di­rigeants ; ce n'est pas fait en profondeur. Les Français con­tinuent à détester les «Boches». Il n'y aura pas d'en­tente européenne, si l'entente de ces deux peuples n'en est pas la clef de voûte».

Troisième idée : «Chaque peuple est différent des autres, avec sa personnalité incompa­rable, inaltérable, irréductible. Si vous voulez que des nations s'unissent, ne cherchez pas à les intégrer, comme on intègre des marrons dans une purée de marrons».

Quatrième idée : «Cette Eu­rope prendra naissance si ses peuples, dans leurs profon­deurs, décident d'y adhérer. Il ne suffira pas que des parle­mentaires votent une ratifica­tion. Il faudra des référendums populaires». (12 janvier 1960).

Il est revenu souvent de­vant moi sur cette idée de l'in­dispensable référendum. Par exemple, le 18 décembre 1963 : «Pour une modification sé­rieuse de la Constitution, il faut le référendum ! Il faut que le peuple se prononce lui-même ! Il est le seul à pouvoir trans­former ce qu'il a fait ! Le Con­grès, c'est bon pour les réfor­mettes !». 

L'Europe qu'il veut n'est pas une construction sour­noise, mais publique; elle ne peut pas sortir d'un calcul d'états-majors, mais d'une ad­hésion des peuples eux-mêmes ; elle n'est pas d'abord économique, elle est d'abord politique ; elle se définit d'abord par son objectif, l'indé­pendance européenne vis-à-vis des mastodontes.

La proposition d'union po­litique des États, le plan Fou­chet, ce n'est pas un rideau de fumée, ce n'est pas une feinte. C'est central, au contraire : il s'agissait de reprendre la construction européenne en sous-œuvre, par son fonde­ment politique, et non par le biais technocratique. Pourtant, de Gaulle n'a pas fait une ma­ladie de l'échec du plan Fou­chet en avril 1962. Il n'a pas été mécontent d'apporter la démonstration que c'étaient les «européistes» qui avaient fait capoter le projet.

Il se confirma dans sa conviction que le véritable en­jeu était la relation de l'Europe avec le duo atlantique, Royaume-Uni et États-Unis. Il l'exprimait avec force au Con­seil des Ministres qui suivit. Il disait devant le nouveau gou­vernement, le premier cabinet Pompidou, le 18 avril 1962, le lendemain de l’échec du plan Fouchet :

«Veut-on, ou ne veut-on pas que l'Europe soit euro­péenne ? Veut-on éviter qu'elle soit subordonnée aux États-Unis, ou ne le veut-on pas ? Veut-on, ou ne veut-on pas, que le Marché commun soit complété par une organisation politique, faute de laquelle la construction économique fini­rait par dépérir ? Veut-on ou ne veut-on pas, que les chefs d'État ou de gouvernement se réunissent pour arrêter en­semble les décisions qu'ils sont seuls à même de prendre ?». (CDG 1, p.111).

Cette dernière proposition devait aboutir en 1973, sous l'impulsion de Georges Pompi­dou, avec la création, non pré­vue dans les traités, et sur la­quelle on n'est jamais revenu, du Conseil européen, instance suprême de l'Union.

En attendant, puisque les esprits n'étaient pas encore mûrs, le Général, en accord avec Adenauer, mit sur pieds sur un produit de substitution, le Traité Franco-Allemand. «Nous faisons à deux ce que nous n'avons pas pu faire à six». Or, ces deux-là, c'était la colonne vertébrale des Six. La France et l'Allemagne allaient donner l'exemple d'une union politique, et il espérait que cet exemple serait suivi.

Cette ligne de conduite, typiquement pragmatique, a obtenu plusieurs grand succès et deux échecs majeurs.

Quels succès ?

C'est le Marché commun agricole.

C'est le caractère pour ainsi dire sacré de l'axe franco-allemand.

C'est le compromis de Luxembourg, qui rend à chaque pays sa souveraineté pour les questions essen­tielles.

C'est l'Europe des États et des nations, incarnées, après de Gaulle, par les sommets européens des chefs d'État et de gouvernement.

Quels échecs ?

C'est que de Gaulle n'a pas réussi à faire sortir l'Alle­magne de son obsession de l'alliance américaine.

C'est que l'Europe n'a pu être placée sous le signe de l'indépendance, et n'a donc pas pu trouver une cohérence politique forte.

La cohérence, elle était en tout cas dans sa tête.

Son idée de l'Europe ne peut être détachée de son idée du monde.

Je l'entends me dire, dans le train qui nous emmène vers Oyonnax, le 27 septembre 1963 : «Les nationalistes sont ceux qui se servent de leur na­tion au détriment des autres, les nationaux sont ceux qui servent leur nation en respec­tant les autres. Nous sommes des nationaux. Il est naturel que les peuples soient natio­naux ! Tous les peuples le sont ou voudraient l'être ! C’est la maison de la France que de soutenir les nationaux de tous les pays ! Il n'y a pas d'équi­libre, pas de justice dans le monde, si les nations n'y sont pas indépendantes! Il n'y a pas de justice dans le monde, sans une forte nation française qui soit un stimulant pour les autres nations !». (CDG II, p.104).

Sur l'essentiel, c'est-à-dire sur la France, de Gaulle ne transige jamais. Dans les questions secondaires, il lui ar­rive d'être accommodant, de ruser. Dans les grandes af­faires, il préfère renoncer, et même collectionner les échecs provisoires, plutôt que de se renier.

«La personnalité française doit être maintenue coûte que coûte, pour qu'elle serve d'exemple aux autres nations et les encourage à s'affirmer pacifiquement. C'est notre mission essentielle. Une lampe n'est pas faite pour rester ca­chée, mais pour porter la lu­mière. C'est le rôle de la France. À condition de rester la France». (CDG II, P.105).

Si la nation doit être le fondement de la liberté, la source de l'épanouissement des peuples, partout dans le monde, en Asie, en Amérique, en Afrique, comment ne le se­rait-elle pas en Europe ? Et si ce ressourcement national doit sauver du communisme une moitié de l'Europe, si la nation russe doit un jour «boire le communisme comme un bu­vard boit l'encre», pourquoi la moitié occidentale de l'Europe serait-elle privée de cette force fondamentale ?

Nous ne pouvons être en faveur de l'émancipation du reste du monde, et cesser de l'être en Europe.

La nation, c'est l'indépen­dance.

«Tout ce que j'ai fait depuis 25 ans n'a pas de sens, si ce n'est pour établir définitivement l'indépendance de la France. Définitivement, vous m'enten­dez ? Tout se résume à çà». (21 avril 1965, CG II, p.571).

L'indépendance, c'était l'indépendance nucléaire : il veut bien d'un état-major pour discuter des affaires militaires, entre Européens. «Mais je ne propose pas ce que voudraient tous nos laissés pour compte de l'Europe supranationale. Allons-nous nous priver de faire un armement atomique maintenant, quand nous sa­vons très bien que, dans quinze ans, l'Amérique et le monde peuvent devenir tout autre chose que ce qu'ils sont ?». (22 novembre 1964) (CDG II, p. 118).

L'indépendance, c'est aussi l'indépendance au sein de l'organisation européenne.

Le 30 janvier 1966, il a ar­raché à ses partenaires le compromis de Luxembourg. C'est l'étape décisive, pour lui irréversible, d'un parcours qui a failli lui coûter sa réélection. À la fin du Conseil des mi­nistres qui se réunit le lende­main de ce grand jour, il nous dit : «Les gens de Bruxelles ont réussi à monter nos agricul­teurs contre nous, ils ne s'at­tendaient pas à ce que nous réagissions sans concession. Ils ne pensaient pas que j'allais profiter de ces circonstances pour enterrer la perspective fédérale, au lieu de la laisser s'installer. Aujourd'hui, le Mar­ché commun agricole est ins­titué. La supranationalité a dis­paru. La France restera souve­raine».

Sans cette victoire du 30 janvier 1966, qu'aurait valu à ses yeux celle du mois précé­dent, celle de sa réélection ?

Quelle était sa vision d'ave­nir pour l'Europe ?

Jamais il ne l'a esquissée devant moi plus clairement que le 24 avril 1963, à la préfecture de Châlons :

«La Communauté écono­mique européenne n'est pas un but en soi. Elle doit se transformer en communauté politique ! Et même, elle ne peut continuer à constituer une vraie communauté écono­mique qu'à condition de deve­nir à la longue une commu­nauté politique. Il faut ap­prendre à coopérer ; et quand ce sera fait, les institutions se resserreront d'elles-mêmes. (...) Ce qui est possible, c'est qu'après l'apprentissage de la coopération politique, on prenne l'habitude de prendre des décisions au sein des Conseils des ministres euro­péens». Je lui demande aus­sitôt : «à la majorité, ou à l'unanimité ?». Il répond sans hésiter : «Il faut commencer l'unanimité, et on verra bien. Je ne peux pas dire ce qui se passera cinquante ans à l'avance. Mais il faudra peut-être bien attendre 50 ans pour qu'il y ait une véritable com­munauté politique. Regardez les États-Unis, ils ont mis 80 ans pour passer de la confédé­ration à la fédération. Des siècles d'histoire ne s'effacent pas d'un coup». (CDG I, pp.429-430).

Il ne refuse aucune pers­pective. Il aime l'Europe, comme il aime la France. Ce qui est capital, c'est que l'on apprenne à partager les mêmes ambitions, qu'on se veuille le même destin, qu'on se fasse confiance entre na­tions-sœurs. Cela demande du temps, beaucoup de temps, et demande d'abord, la volonté des peuples. Cela ne peut pas être fait à la sauvette.

Sur les 50 ans qu'il évo­quait, ce jour-là, 35 sont déjà écoulés.

Nous ne savons pas le bi­lan que ferait le Général du parcours qui a été accompli, et de celui qui reste à accomplir. Mais nous savons sur quels critères il ferait ce bilan.

Où en est l'adhésion des peuples ?

Les nations d'Europe sont-elles au clair avec elles-mêmes ? Qu'est-ce que l'Eu­rope de l'Ouest peut dire à l'Europe de l'Est ? Dans quelles mesures l'Europe est-elle en train de se sevrer de l'Amérique ?

L'Europe qui naît est-elle l'accomplissement des nations, de tout ce qu'il y a d'énergie humaine dans les nations ? Ou bien est-elle leur dépérisse­ment, leur anéantissement ?

Est-ce dans la clarté d'une démocratie responsable, sou­verainement, que nous ac­ceptons des limitations de notre souveraineté ?

Conservons-nous les ré­serves inaliénables de souve­raineté, qui permettent d'expé­rimenter des délégations de souveraineté pratique, sans consentir irréversiblement des abandons aveugles ?

Etre gaulliste, me semble-t-il, c'est, inlassablement, po­ser ces questions que de Gaulle posait, ces questions qui dérangent. Etre gaulliste, c'est ne pas hésiter à bouscu­ler les réponses «politiquement correctes» à ces questions, c'est ne pas hésiter à réviser inlassablement les idées re­çues, comme il a passé toute sa vie à le faire.

Le politicien suit les son­dages. L'homme d'État suit son idée ; il est prêt à tout sa­crifier pour elle. L'idée su­prême de De Gaulle, c'était une certaine idée de la France, une France capable d'entraîner les autres nations vers la liberté, c'est-à-dire l'in­dépendance.

C'est cette idée-là qui lui a donné le courage de résister aux fausses évidences du monde médiatico-politique, comme elle lui avait donné au­paravant le courage de résister à la défaite, à la soumission et à la fatalité.

  

CHABAN-DELMAS, DEBRÉ, FOCCART… CES LIEUTENANTS DU GÉNÉRAL DE GAULLE QUI ONT RÉGNÉ SUR LA DROITE

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Entretien avec Pierre Manenti, historien du gaullisme et de la Cinquième République, pour la sortie de son livre «Les barons du gaullisme» (Passés composés, 2024). Il est déjà auteur d’une «Histoire du gaullisme social» (Perrin, 2021) et d’une «biographie d’Albin Chalandon» (Perrin, 2023).


Le Figaro – Vous consacrez votre dernier livre aux «barons du gaullisme». Qui sont-ils ? Quel est leur rôle auprès de De Gaulle ?


Pierre Manenti – Les barons du gaullisme désignent un groupe d’une demi-douzaine de personnalités politiques qui avaient pris l’habitude de se réunir régulièrement, ainsi autour de déjeuners organisés tous les quinze jours, Maison de l’Amérique latine, à Paris, pour organiser la vie du gaullisme. Ils étaient les hommes de l’ombre du général de Gaulle, à la fois ses conseillers les plus proches et ses émissaires dans toutes les négociations. Gaston Palewski, Michel Debré, Jacques Chaban-Delmas, Roger Frey, Jacques Foccart et Olivier Guichard agissaient en chefs des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, mais aussi en organisateurs des réseaux territoriaux, clubs et mouvements gravitant autour des partis gaullistes (le RPF sous la IVe République, l’UNR-UDR sous la Ve). Entre 1947 et 1995, ils sont incontournables dans l’histoire de la droite et ont d’ailleurs donné deux premiers ministres au pays, ainsi que plusieurs ministres, ce qui a suscité beaucoup de fantasmes autour de leur petit cercle. Ils sont aussi un réseau aux contours mouvants en fonction des époques, ce qui fait que leurs déjeuners ont parfois été fréquentés par des personnages au destin national, ainsi André Malraux, Georges Pompidou ou encore Pierre Messmer.


Gaston Palewski, Jacques Chaban-Delmas, Jacques Soustelle… Le «système des barons» s’ancre-t-il dans une participation commune à la Résistance, plus que dans un corpus idéologique ?


Ce qui lie les barons du gaullisme, c’est d’abord et avant tout leur fidélité sans faille au général de Gaulle. Vous évoquez d’ailleurs le nom de Jacques Soustelle, immanquablement un baron du gaullisme sous la IVe République, mais qui se dispute avec de Gaulle sur l’Algérie française en 1960, s’exile et perd ce titre dès lors qu’il rompt son serment de fidélité. Ce sont véritablement des «croisés à la croix de Lorraine» pour reprendre une formule du Général. Ils le représentent, portent sa parole, lui font aussi parfois entendre raison, n’hésitant pas à lui tenir tête, comme lorsqu’ils poussent Chaban à la présidence de l’Assemblée nationale en 1958.


De Gaulle les estime, parce que ce sont des compagnons d’armes, des chevaliers de la Table ronde. Tous sont bardés de titres de guerre et ont participé aux combats de la Résistance, avec une nuance pour le plus jeune d’entre eux, Guichard, qui a néanmoins été engagé dans les armées de la Libération. Dans la guerre et la Résistance, les barons puisent surtout un culte du secret, de l’information, du renseignement, dont ils se servent ensuite comme une arme politique pour tenir la famille gaulliste. Il y a beaucoup de mystères qui entourent les barons et leurs déjeuners, c’est pourquoi je voulais enquêter sur la réalité de leur parcours et de leurs réseaux.


Une légende noire entoure Jacques Foccart, le Monsieur Françafrique, vu comme un personnage sulfureux se chargeant des basses œuvres du régime. Qui était-il ? La légende est-elle fondée ?


Le personnage de Jacques Foccart est fascinant parce que c’est un fidèle parmi les fidèles, qui rejoint l’aventure du gaullisme dès 1946, en «poussant» la liste d’un proche du Général dans la Mayenne, Jacques Soustelle. Devenu membre du RPF en 1947, il gravit les échelons un à un, se spécialisant en effet sur les questions africaines et antillaises, mais s’imposant aussi comme un homme de réseaux, un négociateur habile et un politique féroce. De Gaulle lui confie d’ailleurs le secrétariat général de son parti en 1954, avant de l’appeler à ses côtés à Matignon en 1958 puis à l’Élysée en 1959, après que Foccart a joué un rôle important pendant les événements de mai 1958. Le personnage est craint autant qu’il est respecté. C’est un faiseur de princes, très bon connaisseur de la carte électorale, auquel le Général accorde une audience tous les soirs, ce qui lui donne un pouvoir énorme à l’époque. Et pendant quinze ans, en même temps qu’il règne sur la Françafrique aux côtés du Général puis de Pompidou, Foccart suit toutes les élections, toutes les nominations internes au parti gaulliste, toutes les négociations, s’imposant comme un véritable baron du gaullisme ! Pour autant, il ne faut pas croire à tout ce qui a pu être dit ou écrit sur le personnage. Comme beaucoup, il tire sa force politique de sa légende noire.


Parmi les barons, Michel Debré semble être l’éminence grise et le continuateur de De Gaulle. Vous l’appelez «l’architecte» …


Oui, à rebours de profils plus axés sur le renseignement et les réseaux, comme Jacques Foccart ou Roger Frey, ou de politiques aguerris, à l’image de Jacques Chaban-Delmas, député-maire de Bordeaux et président de l’Assemblée nationale, Michel Debré fait figure d’intellectuel de la bande. Auteur d’une thèse sur l’artisanat, maître des requêtes au conseil d’État, collaborateur de cabinet ministériel de Paul Reynaud sous la Troisième République, c’est un touche-à-tout, qui s’affirme comme un conseiller précieux pour le général de Gaulle lorsqu’il le fait venir à ses côtés au Gouvernement provisoire, en 1944-1946.


La vision de Debré, ses intuitions, sa volonté réformatrice – il est le père de l’École nationale de l’administration à la Libération ! – se doublent d’une «carte politique» lorsqu’il est élu sénateur, président du groupe gaulliste au Palais du Luxembourg, et s’impose comme un opposant farouche à la IVe République. C’est à cet architecte que de Gaulle confie le soin de bâtir sa cathédrale en 1958, en le chargeant de la rédaction de la constitution de la Ve République puis des fonctions de premier ministre. Et fidèle à cette confiance, Debré a longtemps voulu défendre cet héritage gaulliste face à toute tentative de récupération, jusqu’à se présenter lui-même à l’élection présidentielle de 1981, contre le candidat pourtant désigné par sa famille politique : Jacques Chirac.


Les barons du gaullisme ont défini le gaullisme après la disparition de De Gaulle. Peut-on être gaulliste sans avoir connu le Général ? Y a-t-il encore des gaullistes aujourd’hui ?


Oui, d’ailleurs, paradoxalement, les barons ne sont jamais aussi puissants qu’en l’absence du Général. Ils se réunissent dans les années 1950, quand de Gaulle a pris du champ, car il faut faire vivre le parti, ses réseaux, malgré l’absence du grand chef. Quand de Gaulle quitte la scène politique en 1969, ils deviennent des gardiens du temple, qui adoubent Georges Pompidou, candidat à l’élection présidentielle, et imposent à ses côtés Jacques Chaban-Delmas comme premier ministre. L’échec de Chaban à la présidentielle de 1974, la nomination à Matignon de Jacques Chirac puis sa reprise en main du parti gaulliste la même année marginalisent cependant les barons. Ils ne tiennent plus leur propre famille, ce qui ne les empêche pas de poursuivre le combat au nom d’une certaine idée du gaullisme.


En fait, de chefs politiques, ils deviennent progressivement des défenseurs de la mémoire gaulliste, raison pour laquelle, au fur et à mesure des disparitions, l’appellation de «barons du gaullisme» a été attribuée à d’autres grandes figures de l’aventure comme Albin Chalandon ou Yves Guéna. Il ne reste plus beaucoup de contemporains de la période, à l’exception de Jacques Trorial, dernier ministre du Général encore en vie, ou de Pierre Mazeaud, mais pour autant la flamme du gaullisme continue de brûler avec intensité. Son désir de dépassement des clivages, son combat pour la souveraineté nationale, son souci d’une réconciliation des patrons et des ouvriers sont des défis d’une actualité criante et me font dire que le gaullisme a encore toute sa place dans notre vie politique !


Pierre Manenti - Les barons du gaullisme, éd. Passés composés, 2024, 368 p., 24€.


Repris du Figaro du 30 janvier 2024.


  

IL FAUT UNE PEINE DE RÉCLUSION PERPÉTUELLE INCOMPRESSIBLE RÉELLE

Télécharger la communication du MIL du 19 février 2024

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Après la disparition récente d'un ancien ministre socialiste de la justice, nous avons constaté qu'il n'existait plus qu'une seule analyse sur la peine de mort. Même si nous savons qu'aucun pouvoir (de droite, de gauche ou d'ailleurs) ne remettra en cause la suppression de la peine de mort, ce débat est clos. Sauf qu'elle devait etre remplacé par une peine de réclusion perpétuelle incompressible réelle, ce qui n'est toujours pas le cas.


Afin d'apporter notre contribution à ce sujet, nous republions le texte que Raoul Béteille, ancien président du MIL de 1994 à 2008 puis président du comité d'honneur de 2008 jusqu'à son décès le 18 avril 2015, avait publié dans notre journal Vigilance & Action (N°23) de décembre 1988 et aussi dans le journal Le Quotidien de Paris.



POUR LA PEINE DE MORT par RAOUL BETEILLE

Conseiller à la Cour de cassation, membre du Comité d'Honneur du M.I.L


Monsieur Raoul Béteille apporte un argument nouveau dans ce débat : une étude criminologique américaine prouve, pour la première fois, que la peine de mort a un effet dissuasif. Il est certain que ce travail servira de fondement aux discussions à venir.


Ignorée jusqu'ici de l'auteur de ces lignes en raison de l'endroit où il fallait la chercher, l'étude d'un savant, Isaac Ehrlich, jette une vive clarté sur un des aspects essentiels de la controverse opposant partisans et adversaires de la peine de mort et relancée par les massacres d'enfants de ces derniers mois.


Sous le titre de «The Deterrent Effect of the Capital Punishment, a Question of Life and Death», Ehrlich a publié en juin 1975 dans «l'American Economic Review», dont les signatures sont très souvent celles de prix Nobel, un travail considérable, conduit selon une méthode économétrique rigoureuse et éprouvée tenant compte en particulier «des effet pervers». Il démontre qu'aux États-Unis, pendant la période de référence choisie, qui s'étend sur plus de trente-cinq ans, chaque exécution a «économisé» un capital de vies de victimes innocentes qui se situe avec certitude entre un et dix-sept sans qu'il soit possible de le chiffrer de manière précise dans cette «fourchette». Il en résulte que si, bien entendu, l'existence de la peine de mort ne fait pas reculer tous les candidats au crime, elle en fait bel et bien reculer un certain nombre contrairement à ce que soutiennent ceux que nous continuerons d'appeler par commodité les «abolitionnistes». On pouvait, certes, s'en douter. On se souvient que, dans le Liban encore relativement en bonne santé, le président Frangié avait résolu d'entreprendre une lutte efficace contre la criminalité grandissante et - premières exécutions depuis très longtemps - avait fait pendre deux gangsters. Résultat : 171 crimes de sang contre 507 l'année d'avant, soit 1970.


Même si nous devions nous contenter de l'économie d'une vie de victime par exécution (et non pas des dix-sept tout aussi possibles ou d'un chiffre intermédiaire, étant observé que la «moyenne» n'aurait ici aucune signification), il résulte de l'étude scientifique d'Ehrlich qu'il faut finalement choisir entre ceux qui meurent parce que la peine de mort leur est infligée quand elle existe, et ceux qui meurent parce que les précédents (ou ceux qui ne craignent plus de suivre leur exemple ) tuent quand elle a été supprimée.


Nous n'avons pas le droit d'en conclure que l'attitude des abolitionnistes n'est pas respectable. L'idée selon laquelle l'homme doit s'interdire absolument et dans tous les cas de verser le sang de son semblable est peut être aussi exacte que paradoxalement cruelle dans certains de ces cas. Mais cruelle, dans ces certains cas, elle l'est : quels sont, des deux catégories ci-dessus, ceux dont la vie est la plus précieuse ? Et où est, à vrai dire, la générosité dont sont crédités si facilement les abolitionnistes ? Les victimes ont bon dos.


Statistiques mises à part, restent les consciences choquées, le sentiment d'une injustice foncière, le scandale qui veut que les tortionnaires des petites filles assassinées dans notre France de 1988 trouvent en haut lieu de grandes âmes soucieuses surtout de ne pas être confondues avec des «bourreaux» et avant tout préoccupées de procurer à ces violeurs d'enfants boissons fraîches en été, télévision et chambre d'amour, tandis que les petites torturées, qui les suppliaient en pleurant, sont au cercueil.


Comment certains peuvent-ils assimiler de tels abîmes d'horreur aux deuils, même les plus douloureux, qu'entraînent les accidents de la route ? Aucune mère ne ferait la confusion, et il est impossible d'entendre les mères d'enfants assassinés sans être remué par une compassion qui en vaut d'autres. Il est remarquable que leurs réactions soient rares, ou du moins rarement publiées dans la presse. C'est pourquoi, en s'écartant de l'actualité trop brûlante, on signalera à ceux qui ne l'auraient pas lue l'admirable et poignante interview de madame Ginette Prin par Dominique Jamet dans le «Quotidien de Paris» du 21 mars 1980 : «Pardonner, mais je ne peux pas». On se bornera à dire ici que madame Prin se posait la question de savoir si le mieux, en fin de compte, n'était pas «que la bête meure». Car elle voyait bien «qu'on demande aujourd'hui l'abolition de la barbare peine de mort, avilissante pour qui l'inflige, inhumaine pour qui la reçoit, et qu'on suggère son remplacement par une peine de réclusion perpétuelle incompressible, mais que demain on demandera l'abolition de la perpétuité, cette peine inhumaine, barbare, et la suppression des quartiers de haute sécurité et des centrales, ces pourrissoirs»...

Justement, nous en sommes là.

  

L’AMIRAL PHILIPPE DE GAULLE VIENT DE NOUS QUITTER

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L'amiral Philippe de Gaulle, fils de Charles et d’Yvonne de Gaulle, est mort à l'âge de 102 ans le mercredi 13 mars 2024 à l'Institution nationale des Invalides dont il était pensionnaire.

Philippe de Gaulle a grandi dans une famille attachée à la France.

Il est né le 28 décembre 1921. A 18 ans, l’éclatement de la guerre le surprend au milieu de la préparation du concours de l’école Navale. Il rejoint son père, Charles de Gaulle, en bateau, à Londres dès le 19 juin 1940.


Philippe de Gaulle rejoint les Forces françaises libres.


Il participe notamment à la Bataille d’Angleterre puis suit les cours de l’École Navale. Il devient cadet en octobre 1941. En 1942, il est promu aspirant de marine et participe à la bataille de l’Atlantique sur la corvette «Roselys». De septembre 1942 à septembre 1943, il intègre la 23e Flottille FNFL et effectue de nombreuses patrouilles dans la Manche qui débouchent sur trois affrontements avec l’ennemi. En février 1943, il est nommé enseigne de vaisseau et participe à bord de la frégate «La Découverte» à des missions d’escorte dans l’Atlantique Nord.


Puis il dirige un peloton de fusiliers-marins au sein de la 2ème Division Blindée du général Leclerc. Il combat durant la campagne d’Alsace de l’hiver 1944-1945 et termine la guerre contre l’Allemagne avec la prise du nid d’Aigle du Führer, à Berchtesgaden.


Malgré ses six blessures et son engagement héroïque, Philippe de Gaulle n’a reçu de son père aucune faveur, aucun avantage. Si son père n’avait pas voulu être accusé de privilégier son fils, il aurait dû être, sans aucun doute, le dernier Compagnon de la Libération.


Après la guerre, Philippe de Gaulle poursuit sa carrière militaire.


Il choisit l’aéronavale. Il est Lieutenant de vaisseau en 1948, capitaine de corvette en 1956, contre-amiral en 1971. Il a commandé l’un des plus prestigieux bâtiments de la marine nationale, la frégate Suffren. Amiral en 1980, il est inspecteur général de la Marine avant d’être admis à la retraite en 1982.


Son engagement militaire a été suivi d’un engagement politique.


Il a été membre du bureau politique du RPR pendant vingt ans. Élu sénateur RPR de Paris le 28 septembre 1986, il a été rapporteur du budget de la Défense en 1989. Il a siégé comme sénateur de Paris, durant deux mandats (1986-2004) ; dans le groupe du Rassemblement pour la République (RPR) de 1986 à 2002 puis de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) de 2002 à 2004). Il a été membre du Comité d’honneur du Mouvement Initiative et Liberté (MIL), avec le Général Alain de Boissieu, dès le début et il a toujours été à jour de ses cotisations comme adhérent bienfaiteur. Il était présent à toutes les conventions nationales organisées par le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) (sauf une à cause d’un problème de dernière minute).


Enfin, Philippe de Gaulle a réalisé un important travail historique.


Il a contribué à l'édition des 13 volumes des «Lettres, notes et carnets» de son père (entre 1980 et 1997). Il a publié deux livres d’entretiens sur de Gaulle et il a rédigé ses «Mémoires accessoires» en 1997 et 2000. Il a publié une nouvelle édition de ses Mémoires, réunis en un seul volume, en 2022. En 2019, il a reçu un hommage particulier au Palais-Bourbon, en souvenir du 25 août 1944, ou âgé de 22 ans, il commande alors un peloton d’un régiment blindé de fusiliers-marins de la 2ème DB, il est allé seul, à la demande de son père, négocier la reddition des Allemands retranchés dans l’Assemblée nationale.

  

PHILIPPE DE GAULLE ÉTAIT UN VALEUREUX

Télécharger la communication du MIL du 14 mars 2024

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Hervé Gaymard

Président de la Fondation Charles de Gaulle


Philippe de Gaulle fut d’abord un soldat engagé dès son plus jeune âge dans le service de la France, sans jamais évoquer ses faits d’armes, comme la reddition de la garnison allemande du Palais Bourbon le 25 août 1944, que nous découvrîmes en 2019. Après un parcours exemplaire, il accéda, malgré le poids de son nom, aux plus belles responsabilités dans la Marine. La retraite venue, parlementaire, il devint un historien et un défenseur respecté de la mémoire du général de Gaulle. Son édition rigoureuse des Lettres, Notes et Carnets est une mine pour les historiens, et ses nombreux livres, succès d’édition, firent connaître au grand public les travaux et les jours de son père, avec une grande pudeur, sans céder à l’hagiographie.


C’était un homme soucieux d’autrui, mille témoignages le corroborent. Jeune député, j’avais été très impressionné de siéger à ses côtés par le hasard de l’ordre alphabétique lors d’un Congrès du Parlement à Versailles, et il m’avait immédiatement mis à l’aise. Jusqu’à son dernier souffle, il répondra à ses nombreux correspondants par de longues lettres manuscrites, avec un souci de l’exactitude des faits, des noms et des dates qui impressionnait. Ses liens avec la Fondation Charles de Gaulle étaient étroits et toujours chaleureux.


La France perd un acteur et un témoin de cette rude et magnifique épopée qui l’avait hissée de l’abîme, où l’imprévoyance, la lassitude et la confusion des esprits l’avaient précipitée. Ce que nous devons encore davantage méditer dans les saisons gâtées que nous traversons. Nous pleurons aujourd’hui le Valeureux, autant que l’homme que nous respections et que nous aimions.



Jacques Godfrain

Ancien ministre, Président d’honneur de la Fondation Charles de Gaulle


Nous sommes, l’amiral de Gaulle et moi, au pied de la statue de son père, au rond-point des Champs-Élysées. Nous attendons le président de la République pour le dépôt d’une gerbe. Sachant que l’amiral avait de fortes douleurs dans les jambes et au genou, j’avais fait installer deux fauteuils. Je lui dis : «Amiral, en attendant le Président, allons nous asseoir» et il me répondit : «Écoutez Godfrain, un de Gaulle ne montre jamais ses faiblesses» et nous sommes restés debout.

  

WOKISME À SCIENCES-PO PARIS

«L’enseignement supérieur s’est soumis à des fascistes rouges» estime Guilhem Carayon (LR)

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ENTRETIEN. Vice-président et porte-parole des Républicains, président des Jeunes LR, Guilhem Carayon voit dans la réaction de la direction de Sciences Po Paris toute sa «lâcheté insupportable et irresponsable» face à des militants pro-palestiniens plus antisémites qu'antisionistes.


Valeurs actuelles : Quelle fut votre réaction en apprenant l’occupation, par des militants pro-palestiniens de Sciences Po, d’un amphithéâtre renommé «Gaza» ?


Guilhem Carayon : Avant toute chose, rappelons qu’un établissement d’enseignement supérieur ne «s’occupe» pas. D’abord par respect pour les professeurs qui transmettent un savoir, puis pour les contribuables qui financent chaque année la scolarité étudiante. 


L’étudiant n’a qu’un devoir : travailler et rendre à son pays un peu de ce que ce dernier lui a donné. L’exclusion de l’amphithéâtre d’une étudiante juive, parce qu’elle est juive, est extrêmement grave. Elle est révélatrice d’un antisémitisme totalement décomplexé qui règne à Sciences Po, comme dans de très nombreux établissements universitaires. 


Ce qui était la fabrique des élites de notre pays est pris en otage par des militants d’extrême-gauche incarnant parfaitement l’islamo-gauchisme, théorisé il y a déjà vingt ans, par Pierre-André Taguieff.


«L’antisionisme» revendiqué par les étudiants-militants cache-t-il un antisémitisme qui ne dit pas son nom ?


Bien sûr. Depuis plusieurs mois déjà, on entend à Sciences Po des discours d’étudiants qui légitiment les actions du mouvement terroriste du Hamas. Sur les conversations Whatsapp [messagerie en ligne, ndlr] du groupe «Students for Justice in Palestine», des étudiants parlent des attaques du Hamas comme d’une «résistance justifiée». 


Sur le campus de Menton, certains étudiants ont même dû arrêter de venir en cours en raison du climat de terreur. Plusieurs procédures disciplinaires sont déjà en cours contre des étudiants pour cause d’apologie du terrorisme ! Mais il faut le dire : la direction de Sciences Po est encore impuissante face à ces propagateurs de haine antisémites. Comment expliquer qu’elle ait pu laisser se dérouler une conférence animée par Rima Hassan, militante pro-palestinienne qui estime que le Hamas mène une action parfaitement légitime et qu’Israël n’a pas le droit de se défendre ?


L’antisémitisme n’est pas une conviction, c’est un délit. L’Histoire exige que nous la combattions de toutes nos forces. Or le communiqué laconique publié par la direction de Sciences Po démontre que cette dernière est soumise aux groupuscules d’extrême-gauche qui font régner la terreur dans l’université.


«Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde», écrivait Camus. En se montrant incapable de nommer les actes antisémites dans son communiqué, la direction a sombré dans une lâcheté insupportable et irresponsable. Le monde universitaire, d’ordinaire si prompt à dénoncer tout et n’importe qui, est soudain étrangement silencieux ! La vitesse et la facilité avec lesquelles l’enseignement supérieur s’est soumis à des fascistes rouges fait froid dans le dos.


À ce propos : étudiant à la Sorbonne et président de la branche locale de l’UNI, qu’avez-vous pu constater en la matière ?


Je pourrais raconter mille exemples de ce que j’ai observé durant ma vie étudiante. Quand Danièle Obono, députée de la France Insoumise, a été nommée au conseil d’administration de l’école de Sciences Politiques de la Sorbonne, j’ai été le seul à m’indigner. Or, cette femme, elle aussi, considère le Hamas comme un «mouvement de résistance». 


Dans mon université, des ateliers ont été organisés en non-mixité raciale – c’est-à-dire interdits aux blancs. Comment la Sorbonne, temple de l’universalité, a-t-elle ainsi pu cautionner séparatisme et racisme au sein de ses murs ? 


Souvenons-nous que même François Hollande avait été interdit d’expression à Sciences Po Lille, que ses livres y avaient été détruits. J’ai honte de ce qu’est devenu l’enseignement supérieur de mon pays, qui recèle par ailleurs tant de talents ! J’ai honte de voir autant de bêtise, de soumission. J’ai honte de voir le retour de l’obscurantisme au pays des Lumières, des libertés et de l’esprit critique.


Publié le 13 mars 2024 par Valeurs Actuelles. Son père est membre du comité d’Honneur du MIL.

  

EUROPE DES NATIONS CONTRE EUROPE FÉDÉRALE ET SUPRANATIONALE

Télécharger la communication du MIL du 16 mars 2024

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Les élections européennes doivent être regardées au niveau national et européen. Des candidats, et des journalistes, tentent de jouer, à chaque scrutin, sur une confusion des genres et brouillent les cartes.


Ainsi Macron tente de mettre en scène un duel entre lui et le RN, alors que l’enjeu de ce scrutin n’est pas national ; il ne concerne que le Parlement européen. Ce pseudo duel ne comptabilise même pas la moitié des intentions de vote.


D’une part, au niveau national, il est légitime d’apprécier le poids des partis politiques, ou coalitions de partis, dans le cadre d’un scrutin à la proportionnelle (certains rêvent d’appliquer la proportionnelle pour les législatives de 2027). Mais le résultat n’aura aucune conséquence, autre que symbolique, sur le plan national en 2024. Au Sénat, il existe une majorité claire entre LR et centristes. À l’Assemblée nationale, la coalition macroniste conservera une majorité relative. Elle aura recours au 49.3 pour les lois de finances et recherchera le soutien, ou l’abstention, de LR ou du PS pour faire adopter ses textes.


D’autre part, les résultats vont définir le rapport des forces politiques au Parlement européen pour la mandature 2024-2029). Les listes susceptibles d’avoir des élus s’inscrivent par avance dans le cadre d’un des sept groupes parlementaires européens existants (sauf en cas de scissions ou fusions difficiles à prévoir à ce jour). Un clivage majeur prime, certains souhaitent imposer une Europe fédérale, c’est-à-dire un pays souverain, l’Europe, qui prendrait la place de nos pays et les autres sont partisans de l’Europe des Nations et s’opposent aux fédéralistes.


Trois groupes parlementaires défendent la marche vers une Europe fédérale de manière explicite, même si des nuances existent. En cas d’obtention d’une majorité, les instances de l’UE prendraient progressivement le pas sur les choix des Nations. Il s’agit du groupe Renew Europe (que préside Valérie Hayer tête de la liste Macron-Attal), le groupe Socialiste et démocrate (S&D) et le groupe écologiste (Les verts / Alliance libre européenne (ALE)). Ils s’inscrivent dans une démarche fédéraliste.


Quatre groupes parlementaires s’opposent à une évolution fédérale. Certains d’entre eux défendent une Europe des Nations. Ils souhaitent un recentrage des politiques antérieures. Leurs positions sont parfois différentes. On compte trois groupes de droite : Parti Populaire Européen (PPE) auquel appartient Les Républicains (LR), Identité et Démocratie (ID), avec le Rassemblement national (RN) et Conservateurs et Réformiste Européens (CRE) avec Reconquête ! Dans la catégorie non fédéraliste, on compte aussi, pour d’autres raisons, le groupe d’extrême-gauche (Gauche unitaire européenne) dans lequel siège LFI.


Pour dresser un paysage complet, ajoutons que des listes hostiles à l’UE, en tant que telle (sur le modèle du Brexit), vont se présenter dans certains pays de l’Union, mais elles devraient faire des scores marginaux. Aucune liste française, susceptible d’avoir des élus, ne met en cause l’Union européenne, contrairement à ce que prétendent Macron et Attal, les listes en jeu prônent seulement son évolution, à des niveaux divers, avec certaines questions difficiles à faire aboutir.

Au niveau du Parlement européen, les deux groupes les plus importants sont avec 181 sièges le PPE (droite) et avec 140 le S&D (gauche socialiste), de fait, ils se partagent le pouvoir au Parlement européen. D’après les sondages actuels, ils devraient conserver leurs positions. Le paradoxe est que les élus macronistes ou RN continuerons à siéger dans des groupes parlementaires de moindre importance, et qu’ils n’auront pas une influence déterminante dans les débats du Parlement, comme cela a été le cas précédemment.


Depuis sa création, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) défend l’Europe des Nations et combat les partisans d’une Europe fédérale (solution promue par Macron-Attal). Ses adversaires sont donc les macronistes, les socialistes et les écologistes.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL)  appellera les citoyens à voter en masse. Il faudra voter en faveur des listes Françaises qui pourront être représentées au Parlement (il faut plus de 5% des suffrages) et non pour les listes ayant une prévision de résultat inférieur à ce seuil. Il faut qu’elles défendent, chacune à leur manière, l’Europe des Nations. Il faut choisir celles qui vont vraiment travailler au Parlement sans se disperser sur le terrain national. Un député européenne Français ne doit pas être un intermittent, il doit travailler uniquement au Parlement européen.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) prône la nécessaire évolution de l’Union européenne dans des domaines comme le respect des frontières extérieures de l’Union, la réduction de l’accueil des migrants, la réindustrialisation, l’emploi, la maitrise de l’énergie, la réduction drastique de la prolifération normative, la maitrise du budget de l’UE, le respect des compétences définies dans les traités, l’élargissement de l’UE à de nouveaux pays, la lutte contre les ingérences étrangères, la coordination des efforts conjoints en faveur de la sécurité contre les trafics de drogue ou d’êtres humains, contre les mafias et le banditisme, contre la délinquance financière, etc.

  

 UNE LEÇON DE GAULLISME EN 1988 PAR L'AMIRAL PHILIPPE DE GAULLE

Télécharger la communication du MIL du 17 mars 2024

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En 1988, l'amiral Philippe de Gaulle, sénateur de Paris, membre du comité d'Honneur du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) nous avait demandé de publier le texte qu'il venait d'écrire sur le référendum sur la nouvelle Calédonie. Lorsqu'on relit son texte, on redécouvre la formidable leçon de gaullisme qu'il nous donne. C'est à travers les lignes qu'il faut lire.


LE REFERENDUM SOI-DISANT POUR LA NOUVELLE CALÉDONIE


C'est le piège qu'on nous tend pour le 6 Novembre prochain.


De bons apôtres, ceux qui dernièrement, ont prétendu faussement «qu'on avait manqué à la parole de la France en 1963 (sous le Gouvernement du Général de Gaulle) et en 1986», ceux qui furent et sont toujours contre nous, nous enjoignent aujourd'hui péremptoirement de nous y engager au nom d'une prétendue «tradition gaulliste», sous prétexte que le référendum est une création du Général.


Serions-nous donc, de ce fait, condamnés à acquiescer à toutes les consultations de ce genre qui se présenteraient jusqu'à la fin des siècles ?


Ce serait oublier le «non» des gaullistes aux deux premiers référendums de mai et octobre 1946 sur les institutions de la IVème République, ou leur abstention massive de voter l'entrée prématurée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun en 1972 malgré leur soutien d'alors au Président Pompidou, ou encore plus récemment la manière dont ils ont écarté le projet «de référendum pour un référendum sur l'Enseignement» de Monsieur François Mitterrand.


Pour le referendum du 13 septembre 1987, les néocalédoniens ont  voté  «oui» au maintien de leur pays dans l'ensemble français : toutes ethnies confondues sans incident notable, sous le contrôle de nombreux observateurs étrangers et de nos magistrats délégués à cet effet, leur approbation a été massive dans une très large majorité de votants. Ainsi ont-ils d'ailleurs confirmé les termes mêmes de l'allocution prononcée par le Général de Gaulle le 4 Septembre 1966 à Nouméa.


Il ne s'agit pas de laisser effacer ce référendum, comme voudraient le faire les mauvais joueurs du gouvernement socialiste qui prétendent recommencer autrement la donne qu'ils viennent de perdre.

Ce scrutin a été acquis on ne peut plus régulièrement et le résultat demeure, malgré la tentative des terroristes d'Ouvéa.


Certes la réélection de Monsieur François Mitterrand à la Présidence de la République, qui a été un choc pour nos amis de Nouvelle Calédonie, lesquels espéraient mieux des métropolitains, a-t-elle conduit Jacques Lafleur, Dick Ukeiwe et Maurice Nenou à chercher à établir un autre partage en acceptant de rencontrer les indépendantistes à Matignon.


Nous les comprenons tout à fait et nous souhaitons qu'ils réussissent sur place chez eux ce qu'on ne peut pas faire depuis la métropole.


Est-ce à dire que nous devrions pour autant donner à Monsieur François Mitterrand et aux socialistes - qui ont suscité en 1981 le FLNKS, qui n'existait pas avant eux, ne l'oublions pas - l'approbation politique que voudrait leur gouvernement ?


Répondre «oui» le 6 Novembre prochain, c'est leur donner cet aval, car quelle que soit la question posée, un référendum en France a toujours le caractère d'un soutien plébiscitaire au gouvernement.

Répondre «oui», c'est aussi accepter par avance des mesures laxistes d'amnistie pour des terroristes qui seraient alors remis en circulation. C'est accepter, dix années avant, que des citoyens français installés sur un territoire français n'aient plus le droit de vote, précédent inadmissible pour les droits de l'homme et du citoyen que la subversion ne manquerait certainement pas d'utiliser ensuite en Polynésie, en Guyane, en Guadeloupe, en Martinique et pourquoi pas, en Corse, au Pays Basque ou en Bretagne.


Répondre «oui», ce serait s'engager dix années à l'avance sans nécessité et sans savoir ce qu'elles seraient à terme ; ce serait donner un chèque en blanc à un gouvernement dont les doctrines aboutissent toujours à la démagogie. Ce serait faire confiance aux indépendantistes dont les buts n'ont pas changé et dont il serait étonnant que les dirigeants, même de bonne volonté relative, ne soient pas excités par des complicités métropolitaines ou étrangères et débordés par leurs extrémistes.


Répondre «oui» au gouvernement socialiste, et aussi aux communistes qui le préconisent clairement «pour une décolonisation immédiate», ce serait dès le départ renoncer au droit de protester et d'agir contre tout incident et laisser nos amis néo-calédoniens sans défense.


Quels que soient nos bons sentiments et notre désir d'arranger les choses, tout à fait compréhensibles et respectables, je crois donc qu'il est impossible de dire «oui» dans la pratique.


Nous faudrait-il alors dire «non» ?


Au fond d'eux-mêmes, c'est ce que les «Gaullistes» ont le regret de ne pas pouvoir choisir en réponse à un régime qui ne leur inspire pas confiance, dont ils n'admettent pas ni les méthodes, ni la discrimination arbitraire du droit de vote et dont ils désapprouvent l'opération de politique intérieure sur le dos de la Nouvelle Calédonie, visant dès maintenant à en régler le sort sans savoir ce qu'elle sera dans dix ans, le tout en tentant d'effacer ce qui a déjà été acquis sur place par une réponse affirmative à la France en 1987 et par la réduction du terrorisme depuis.


Mais nous ne voulons pas risquer que cette réponse «pure et dure» puisse être interprétée comme une sorte de désaveu vis-à-vis de nos amis Jacques Lafleur, Dick Ukeiwe et Maurice Nenou qui ont toute notre estime, tout notre attachement et tout notre soutien.


En conclusion, le 6 novembre prochain, nous qui sommes gaullistes, nous n'apporterons aucun suffrage, même nul, a un referendum aussi inutile que néfaste.


Nous ne donnerons pas à Monsieur François Mitterrand et à son gouvernement socialiste la caution politique supplémentaire qu'ils cherchent en réalité à nous faire voter sous le prétexte de la Nouvelle Calédonie qui ne peut rien y gagner, bien au contraire.


Nous les laisserons dans le vide, avec leur projet politicien qui n'a rien à voir avec les véritables référendums tels que le Général de Gaulle les présentaient aux Français.


Le 6 novembre nous choisirons une non-participation vigilante, engagée et motivée.


Repris de Vigilance & Action, N° 22 de novembre 1988

  

LA DÉFENSE EST L’AFFAIRE DES ÉTATS,

PAS DE LA COMMISSION EUROPÉENNE

Télécharger la communication du MIL du 21 mars 2024

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En envisageant de créer un poste de commissaire à la Défense, doté d’un budget et d’une agence passant les commandes de matériels directement auprès des industriels, Bruxelles sort de son rôle, s’inquiète Bernard Carayon, ancien député, maire LR de Lavaur (Tarn).


La guerre en Ukraine rappelle aux Européens que leur Défense a un prix et que la paix n’est qu’un moment provisoire dans l’Histoire de l’humanité. Elle est «la première raison d’être de l’État. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même», disait de Gaulle. Ce n’est pas un hasard si une provocation présidentielle a suscité chez nos partenaires un recul immédiat teinté d’effroi : payer, un peu, oui, mais combattre les Russes, s’en remettre à l’Autre pour décider de son destin et mourir pour Kiev, non. Le président ne pouvait délivrer de pire message pour désespérer les uns et encourager les autres.


La Défense et la politique étrangère s’invitent aux élections européennes. La première, en violation des Traités, la seconde du bon sens : la diplomatie bruxelloise n’a été brillante que pour régler, avec le Brexit et Michel Barnier, un problème interne à l’Union.


Il faut maintenant être sérieux.


La Défense est l’affaire exclusive des Exécutifs nationaux, sous contrôle de leurs parlements. Or Bruxelles, avec sa méthode éprouvée des «petits pas» et sa théologie de la «construction» permanente, veut créer un poste de commissaire à la Défense, doté d’un budget, puis d’une agence passant les commandes de matériels directement auprès des industriels. Avec l’ambition inavouée de réguler le marché européen et tourner le dos définitivement à l’Europe des États-Nations.


Avec la PAC, la Commission avait acheté les agriculteurs au prix de l’ouverture des marchés et d’innombrables distorsions de concurrence. La Commission, cette fois, veut imposer à nos industriels des «circuits courts» et contrôler leurs exportations alors que sa diplomatie est fantomatique. Les nôtres n’ont comme clients que des États extérieurs au continent européen puisqu’en Europe prévaut la préférence américaine comme l’illustrent les achats des Européens (65 %) depuis des décennies et plus encore depuis la guerre en Ukraine. Nos ventes, au deuxième rang mondial, bénéficient d’un accompagnement de l’État, parce que ces affaires-là doivent rester discrètes, aussi longtemps que cela est nécessaire pour des raisons politiques et commerciales, avec des compétiteurs très durs, les États-Unis, la Chine et la Russie.


Ce marché ne sera jamais un marché libre et ouvert selon les désirs de la Commission. C’est pourquoi, il faut exclure définitivement les entreprises de défense de la taxonomie européenne qui interdit aux banques occidentales leur financement. Sinon, c’est toute la sous-traitance française – des centaines de PME/PMI – qui se trouverait asséchée.


Le commissaire Breton a proposé la création d’un fonds de défense de 100 milliards d’euros destiné à ces achats, réduit à trois mois des élections à 1,5 milliard pour ne pas ouvrir un débat houleux. Mais le commissaire «progressiste» au marché intérieur a déjà pris l’attache des industriels, court-circuitant les États. La Commission cherche à étendre sa connaissance des investissements à l’étranger des dites entreprises. Un prélude à son ambition de contrôler les exportations militaires à la place des États pour les programmes qu’elle financerait en tout ou partie. Dire que c’est indécent est une litote.


Ce n’est pas pour autant qu’il faut s’interdire tout effort. Mais celui-ci ne peut être que national pour des raisons à proprement parler démocratiques, en souvenir aussi des échecs cuisants de la Commission chaque fois qu’une crise survient : crise financière, migratoire, épidémique, sino-américaine, incapacité à imposer puis homogénéiser sur le continent le filtrage des investissements extra-européens, même non désirés.


Les États doivent affirmer la préférence européenne et la règle de réciprocité dans les marchés publics. Commençons avec notre fournisseur principal : les États-Unis.


Les dépenses d’équipement militaire et d’intervention extérieure au service d’un intérêt commun doivent être exclues des critères de Maastricht en matière de déficit.


Les États doivent coordonner leurs achats à l’aune de leurs besoins et de leurs compétences. Si un fonds devait être créé, pas un euro ne doit être dépensé pour un matériel non européen. Et si un autre fonds doit être mobilisé, que ce soit alors la Facilité Européenne pour la Paix, l’instrument qui finance les matériels de guerre pour l’Ukraine. Avec pour seuls interlocuteurs : les États. Il serait invraisemblable que le Parlement européen, les ONG et les lobbys anglo-saxons se mêlent de nos affaires.


Les difficultés de la coopération industrielle au sein du «couple» franco-allemand soulignent déjà la nécessité de faire prévaloir l’intérêt national. Quand nous parlons du Système de Combat Aérien du Futur, pas même mentionné dans l’accord de coalition de 2021, notre voisin achète des avions de combat F35 et des avions de patrouille maritime américains.


Le projet d’Eurodrone, conçu comme une réponse au Reaper américain, accumule les retards et les surcoûts. Et nul ne peut prédire ce qui adviendra du char du futur.


Enfin, sans prévenir Français et Italiens engagés dans une version européenne du Patriot (Système d’arme anti-aérienne américain), les Allemands lancent avec les États-Unis et Israël un projet de bouclier antimissile, occultant le sujet de la dissuasion nucléaire française.


Oui, restons sérieux. La Défense en Europe est l’affaire des seuls États et ne peut être efficace que par la conjugaison et la complémentarité d’intérêts nationaux. La Commission ne peut en être ni le juge, ni même l’arbitre.


L’auteur est membre du Comité d’Honneur du MIL.

Tribune parue sur Le Figaro, le 17 mars 2024

EUROPÉENNES 1994, VOICI CE QUE LE MIL ÉCRIVAIT

Télécharger la communication du MIL du 25 mars 2024

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Nous avons voulu reprendre les deux articles que le président du Mouvement Initiative et Liberté (MIL), André Decocq, avait écrit sur ces élections. Il a été professeur de droit à la faculté de Droit de Paris. Il a été notre président du 26 novembre 1985 au 13 septembre 1994. Il est décédé le 29 décembre 2019. Ce texte montre bien les débats de l’époque, débats qui sont toujours d’actualité.


L’ENJEU DES ÉLECTIONS AU PARLEMENT EUROPÉEN DU 12 JUIN 1994


Depuis qu’elles ont lieu au suffrage universel, les élections  au Parlement européen n’ont guère été qu’un moyen, pour les Français, de s’exprimer, dans l’intervalle de deux scrutins nationaux, sur les affaires nationales. Celles de 1979 annonçaient la défaite de Giscard en 1981, celles de 1984 vomissaient les socialistes, celles de 1989 révélaient qu’en dépit de la réélection à la tête de l’État, un an auparavant,  du plus nauséabond d’entre eux, ils étaient décidément incapables de rester majoritaires.


Sans doute une idée reçue est-elle que ces élections ne passionnent pas le pays et de fait, le taux d’abstention y est toujours élevé. Pour autant, leur message n’a jamais été trompeur.

Prenons donc au sérieux celles qui vont se dérouler le 12 juin.


Comme les précédentes, elles doivent avoir une signification nationale, qui ne saurait être que celle-ci : la gauche perdra la prochaine élection présidentielle. Il faut que ses listes obtiennent, ensemble, des résultats médiocres. Il importe surtout que soit écrasée celle d’entre elles que Mitterrand  soutient, avec sournoiserie mais acharnement, tant elle lui ressemble : la liste de Tapie. Quel dégoût, quelle honte éprouverions-nous, en tant que Français, s’il pouvait se targuer d’un succès ! Le combattre sans merci n’est pas seulement affaire de politique, c’est une obligation morale et un devoir d’honneur.


Mais cette fois, la signification des «européennes» doit être, avant tout, européenne. Elles nous fournissent l’occasion de dire de quelle Europe nous ne voulons pas et de quelle Europe nous voulons.


L’Europe dont  nous ne voulons pas est l’Europe fédérale, l’Europe technocratique, l’Europe ouverte au libre-échange mondial, l’Europe soumise.


Nous ne voulons pas d’une fédération européenne parce qu’une fédération s’empare des pouvoirs des États, sauf ceux  qu’elle octroie, et devient le véritable État. Or la France, qui a reçu la grâce historique, exceptionnelle, d’être un État personnifiant une nation, ne peut se fondre dans un État fédéral qui ne serait pas l’expression d’une nation, car il n’y a pas de nation européenne : malgré de nombreux traits communs, les peuples d’Europe demeurent trop différents, par la langue, la culture et la conscience historique pour qu’on puisse les qualifier de nation.


Nous ne voulons pas d’une Europe technocratique attribuant la réalité du pouvoir à la Commission des Communautés européennes, dont le rapport avec le suffrage universel est à ce point indirect qu’elle n’a pas de légitimité démocratique.


Nous ne voulons pas d’une Europe ouverte au libre-échange mondial, qui achèverait de ruiner notre agriculture, de provoquer la délocalisation de nos usines, de réduire au chômage, avant de les clochardiser, des Français de plus en plus nombreux.


Nous ne voulons pas d’une Europe soumise, à l’extérieur, aux financiers, maniant un argent propre ou sale, soumise à l’intérieur à l’État membre le plus peuplé, le plus riche, le seul pourvu d’États satellites, autrement dit l’Allemagne ; d’une Europe qui, par la force des choses, se fermerait aux peuples de l’Est libérés du communisme.


L’Europe dont nous voulons est une Union d’États souverains, démocratique, solidaire, protectrice et indépendante.


Union d’États souverains : la réalité du pouvoir doit appartenir au Conseil européen et au Conseil de l’Union, qui émanent de ces États.


Europe démocratique : la prépondérance des États en est une garantie ; le contrôle du Parlement européen sur la Commission en doit être une autre.


Europe solidaire et protectrice : le libre-échange ne vaut qu’entre les États membres ; hors de l’Union, seule doit jouer la loi de la réciprocité, fondée sur la  parité des coûts et la loyauté du commerce.


Europe indépendante : les États membres appuyés sur les nations et les peuples, sont seuls assez forts pour tenir tête aux puissances financières internationales, qui, en revanche, asserviraient aisément les technocrates (faut-il employer ici le conditionnel ?).


Cette Europe, nos bulletins de vote peuvent contribuer à la construire.


Certes, les «pères de l’Europe», au premier rang desquels «l’Inspirateur» Jean Monnet ont glissé dans les traités d’origine des mots qui permettaient de faire l’Europe dont nous ne voulons pas ; plus précisément, au motif ou sous le prétexte de défense contre le communisme, une fédération administrée par des technocrates, sous le protectorat et  la domination économique des États-Unis. Certes, les auteurs du traité de Maastricht, au premier rang desquels Delors, y ont écrit ce qu’il fallait pour réaliser, enfin, leur projet de fédération européenne, rendre irréversible le libre-échange mondial et assurer la domination sur l’Europe des puissances financières internationales. Mais par peur des opinions publiques, ils ont dû opérer sous des masques, laisser dans les traités ce qui en permet une autre interprétation. Le général de Gaulle l’avait compris, en ce qui concerne les traités d’origine, et il avait su admirablement en jouer.


Il est possible de suivre son exemple en ce qui concerne le traité de Maastricht. Précisément, il accroît les pouvoirs du Parlement européen. Faisons donc en sorte d’y envoyer des députés qui sauront y défendre notre conception de l’Europe.


Pour en revenir aux affaires nationales, pensons que notre vote ne devra en aucune façon diminuer les chances du candidat que nous soutiendrons lors de la prochaine élection présidentielle.


N’écoutons pas, il faut y revenir, ceux qui disent que les élections du 12 juin sont sans importance. Toutes les raisons qui précédent commandent d’aller voter et de faire voter.


Repris de Vigilance & Action, N° 75 de mai-juin 1994



APRÈS LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES, LES LEçONS DU 12 JUIN


Les élections au Parlement européen révèlent que les Français, qui n’ont pas voté en masse mais  se sont moins abstenus qu’en 1984 et 1989, se méfient toujours autant qu’en 1992 de l’Europe fédérale - de l’Europe des «cabris». Une des plus belles âneries que l’on a pu entendre ou lire dans la soirée du 12 juin, et depuis, est que la majorité favorable à Maastricht serait sortie renforcée du scrutin.


D’abord, «favorable à Maastricht» ou «défavorable à Maastricht» sont des formules équivoques dès lors que le traité a été ratifié et est entré en vigueur : elles peuvent signifier, ou bien que l’on était favorable ou défavorable à ce traité en 1992, ce qui n’a d’intérêt que rétrospectif, ou bien que l’on est défavorable ou favorable à sa modification profonde à l’occasion de sa révision prévue pour 1996, et ce débat a été évité par presque toutes les listes.


Ensuite, les listes dont tous les membres avaient voté et fait voter «non» à Maastricht (Villiers, Le Pen, Wurtz, Chevènement, Goustat, Laguiller, Gluckstein) ont obtenu au total 39 % des voix contre 32,9 % des voix aux listes dont tous les membres avaient voté ou fait voter «oui» (Rocard, Tapie, Lalonde, Isler-Béguin, Schwartzenberg).


Pour affirmer que les «maastrichtiens» ont progressé depuis 1992, il faudrait compter dans leur camp les 25,5 % de la liste Baudis. Or, celle-ci a fait campagne en rappelant que ses membres se partageaient entre anciens partisans et anciens adversaires du traité. Bien mieux, sa tête a solennellement abjuré son fédéralisme, qu’elle a proclamé «dépassé». Si l’on ajoute que nombre d’électeurs du R.P.R. et de l’U.D.F. qui avaient dit «non» à Maastricht et persistent à n’en attendre rien de bon, ont cependant voté Baudis par légitimisme et discipline, on en déduira qu’on ne peut ranger dans le camp des fédéralistes plus ou moins repentis les 25,5 % de voix qui se sont portés sur la liste «d’Union de la majorité».


Dans l’électorat naturel de la droite, ceux qui acceptent l’héritage de l’Europe supranationale, de Monnet et Delors, ou s’y résignent et ceux qui le rejettent sont à égalité. Telle est la vérité politique.


C’est un point qu’aucun candidat à l’élection présidentielle issu de notre famille ne devra oublier.

Précisément, les résultats du 12 juin comportent d’autres leçons, qu’il faut savoir déchiffrer et méditer en vue de définir une stratégie pour cette élection.


Première leçon :


Les sondages qui, en l’état actuel de l’opinion, créditent tout candidat issu de la majorité de plus ou moins 60 % des suffrages au second tour sont un bandeau que seuls des naïfs acceptent de se laisser placer sur les yeux. Le vrai est que, même avec les voix du Front national, les listes de droite n’ont pas atteint, le 12 juin, 50 % des suffrages. Le succès ne sera donc assuré qu’en faisant en sorte de perdre le moins possible de voix, des électeurs de Stasi à ceux de Le Pen et, en outre, de mordre sur l’électorat de gauche.


Deuxième leçon :


Dans les pires conditions pour lui, le Front national dépasse encore 10 %  des voix. Il serait fou d’espérer qu’il fasse moins bien dans un an. Tout ce qui, excès d’attention, attaques gratuites, provocations dérisoires, contribue à blesser ses électeurs, à les isoler ou à les stigmatiser, est donc à proscrire.


Troisième leçon :


Rocard paraît bien hors de combat. Tant qu’un candidat socialiste ayant de meilleures chances ne se révélera pas, nous combattrons des ombres. En dépit de sondages actuellement flatteurs, Delors, qui aura 70 ans en 1995, qui est un orateur exécrable, un débatteur piètre, auquel il ne faudra pas manquer de rappeler son passage désastreux au ministère de l’économie et des finances de 1981 à 1984, et dont le succès, alors que les  Français restent aussi réticents à l’égard du fédéralisme, serait un invraisemblable paradoxe, ne devrait pas être réellement à craindre. Comme pendant la campagne pour le référendum sur Maastricht, ses nerfs pourraient le trahir avant la fin.


Mais ce qu’il faut redouter est l’inconnu, le candidat surprise qui surgirait après que la majorité aurait cédé à sa déplorable manie de se piquer, de se déchiqueter et, pour finir, de se saigner, après, aussi, que Dieu sait quelle exploitation d’événements dénaturés par les médias (comme la mort de Malik Oussekine, la libération des otages d’Ouvéa) auraient permis de retourner l’opinion.

Fantasme ? Peut-être. Prenons-y garde cependant, car le scrutin du 12 juin nous apprend autre chose.


Quatrième leçon :


Les partis dits de gouvernement (R.P.R., U.D.F., P.S.)  totalisent seulement, à eux trois 40% des voix, contre près de 52% aux contestataires. Surtout, il s’est trouvé 12% des électeurs pour voter Tapie. Si l’on en est là, pourquoi les Français ne seraient-ils pas capables de suivre jusqu’au précipice quelque aventurier éloquent qui promettrait le «changement» et représenterait la nouveauté ? N’ont-ils pas cru naguère que le décoré de la Francisque, le sauteur de l’Observatoire, le putschiste manqué du 29 mai 1968 créerait, entre le 10 mai 1981 et le 9 mai 1982, un million d’emplois ?


A la vérité, rien n’est gagné. Nous - nous tous - avons accumulé depuis vingt ans tant d’erreurs stratégiques qu’une élection présidentielle, sous couleur du moindre mal, a tourné au plus médiocre, et deux autres au franc désastre. Nous pouvons nous targuer d’un savoir-faire sans égal dans l’art de transformer une majorité parlementaire en minorité présidentielle.

Il est temps, grand temps, de changer de comportement.


Repris de Vigilance & Action, N° 76 de juillet 1994

  

IL Y A 27 ANS QUE JACQUES FOCCART EST DÉCÉDÉ

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Le Mouvement Initiative et Liberté souhaite rappeler aux nouvelles générations et à ceux qui ont oublié tout, même s’ils lui doivent leur carrière, son action au service de la France. Pour cela, nous republions régulièrement des articles datant de 1997 qui retracent bien le parcours d’un gaulliste historique qui fut un des plus proches du Général de Gaulle et l’inspirateur-fondateur de notre association, comme de nos associations d’origines. Voici l’allocution prononcée par Jacques Chirac, Président de la République (Palais de l'Élysée le 20 novembre 1995) pour l’élévation de Jacques Foccart, à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur.


Je suis très heureux de vous accueillir dans ce Palais de l'Élysée à l'occasion d'une cérémonie à laquelle je tenais tout particuliè­rement, puisqu'il s'agit d'un hommage rendu à Jacques FOCCART, l'élévation à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur, une dis­tinction qu'il aurait dû, franchement, avoir de­puis longtemps ; mais je suis heureux d'être celui qui la lui confère et pour tout dire, j'ai le sentiment qu'il y attache aussi du prix. Alors je remercie toutes celles et tous ceux qui sont ve­nus témoigner de leur estime et de leur affec­tion pour Jacques FOCCART. Notamment, je suis particulièrement heureux de la présence et je sais à quel point Jacques FOCCART y est sensible, de Jacques Chaban-Delmas et Mi­cheline, c'est une joie pour Jacques FOCCART et une joie pour moi, Cher Jacques, que vous soyez également ici.


«Tout ce que j'ai fait», dites-vous, mon cher Jacques, je vous cite «je l'ai fait au ser­vice de la France. Et de ses amis africains. (...) J'ai exécuté fidèlement la politique du Général, puis celle, dans la continuité, de Georges Pompidou. (...) J'ai été auprès d'eux l'avocat de l'Afrique sans jamais encourir le reproche d'ou­blier les intérêts de la France».


Rares sont, en effet, ceux qui peuvent se prévaloir d'avoir aussi bien compris les liens historiques, les liens uniques et complexes que l'Histoire a tissés entre la France et les pays de son ancien Empire. Pas un autre que vous n'a travaillé avec autant de passion au développement ces liens.


Tout commence en 1940 lorsque, démo­bilisé, vous rentrez chez vous, en Mayenne : la reddition, la soumission, l'humiliation, tout cela, pour vous, est «inacceptable» et l'oc­cupation est intolérable. Sans avoir entendu l'Appel du 18 juin, vous êtes déjà gaulliste. Vous serez donc parmi les premiers à rallier la France Libre et Isa, votre jeune épouse s'engage totalement à vos côtés, dans des activités qui lui vaudront, tout comme à vous, la Croix de guerre et la médaille de la Résistance.


Vous commencez par constituer des dé­pôts d'armes, vous cachez des aviateurs al­liés, organisez un réseau d'évasion. Puis vous dirigerez en liaison avec le Colonel Passy, le chef du BCRA, l'un des réseaux de résistance les plus importants de l'Ouest.


On sait le rôle primordial qu'ils ont joué, ces réseaux, lors du débarquement. Vous participez alors activement au plan «Tor­tue» pour retarder, voire paralyser les ren­forts allemands qui se précipitent vers les plages normandes. Vous serez d'ailleurs, en 1944, nommé Lieutenant-colonel des Forces Françaises Libres, vous, un jeune «civil» de l'intérieur, et serez incorporé à la 1ère Di­vision – «la Division glorieuse» -.


C'est en tant que membre de l'État-major de la 4è région militaire que vous accueillez le Général de Gaulle dans Laval libéré : ce sera votre première rencontre avec lui.


Vous êtes alors chargé d'une des mis­sions les plus difficiles de toutes celles confiées pendant la guerre aux services spéciaux : parachuter des petits groupes d'hommes sur les camps de déportés, avec des risques immenses et ceci afin d'inciter les responsables de ces camps à épargner les  survivants. C'est l'opération «Vicarage» qui sera arrêtée : les pertes sont extrême­ment importantes et l'avance des Alliés, plus rapide que prévue, le justifie moins.


Vous êtes à peine réinstallé dans la vie civile que Jacques Chaban-Delmas et Gas­ton Palewski, à la fin de l'été 1945, vous demandent de vous présenter aux élections à l'Assemblée constituante. Vous ne tenez pas particulièrement, à vous lancer dans l'action politique, mais c'est un ordre du Gé­néral, donc vous ne sauriez-vous dérober. Vous constituez donc une liste dans la Mayenne où votre grand-père a été Maire d'Ambrières et d'ailleurs Conseiller Général, avant de céder, je parle de vous, très volon­tiers la tête de liste à Jacques Soustelle qui sera élu. Vous, vous retournez à vos activi­tés commerciales et vous lancez votre so­ciété d'import-export, la SAFIEX. Mais cette expérience, si elle ne vous a pas donné d'ambition parlementaire, vous a laissé, comme vous le dites vous-même, «le goût de la chose publique».


Le 16 juin 1946, vous êtes à Bayeux, prêt à reprendre le combat pour sortir le pays de la crise où il s'enfonce. Vous ferez partie de ceux qui, hommes de droite ou de gauche, mais tous résistants et profondé­ment attachés au Général de Gaulle, fonde­ront ensemble le Rassemblement du Peuple Français.


L'objectif qui vous est dévolu est de re­mobiliser les «anciens» de toute la région Ouest. À Strasbourg aux côtés du Général lorsqu'il annonce la création du RPF, et offi­ciellement «chargé de mission» auprès du mouvement, vous faites campagne pendant l'été 47. Mais après les succès, c'est l'échec aux législatives de 1951 et le Général de Gaulle, qui se retire de la vie publique et rend leur liberté à ses compagnons, vous demande en 1954 de succéder à Louis Ter­renoire comme Secrétaire Général du RPF. Vous acceptez et vous partagez avec lui sa traversée du désert.


Vous ne le quitterez plus. Lorsque les Républicains sociaux vous sollicitent pour devenir leur Secrétaire Général, vous choi­sissez de rester auprès de lui. Avec les «barons» du gaullisme, vous prendrez une part active au retour du Général en 1958. Vous l'accompagnerez à Matignon avant de devenir l'année suivante, Conseiller techni­que à la Présidence de la République. Vous serez désormais associé à toutes les déci­sions, qu'il s'agisse des référendums, des élections, ou de la Communauté. Vous en êtes depuis 1960 le Secrétaire Général, une fonction que vous occuperez sans disconti­nuer jusqu'en 1974. À ce titre, puis comme Secrétaire Général à la Présidence de la République pour la Communauté et les Affai­res africaines et malgaches, vous serez l'ar­tisan de la politique que le Général de Gaulle va conduire à l'égard de l'Outre-mer. Vous consacrerez dès lors l'essentiel de vos activités aux relations franco-africaines.


C'est le Général de Gaulle lui-même qui est à l'origine de cette vocation.


C'est lui qui vous a demandé dès 1947 de vous occuper des DOM-TOM au sein du groupe RPF, c'est lui qui a tenu à ce que vous soyez élu en 1950 Conseiller de l'Union française.


Au sein de cette Assemblée où les rela­tions se nouent sans clivage racial ni politi­que, vous construirez des liens durables et vous connaîtrez «l'extraordinaire fraternité» - ce sont vos propres termes - qui unissent encore les anciens parlementaires. C'est là que vous vous ferez des amis pour la vie - je n'en citerai qu'un, qui fût pour vous proba­blement le plus cher, et pour moi aussi: le Président Félix Houphouët-Boigny. Ces amis, pour lesquels vous nourrissez une ré­elle affection, et qui deviendront des Chefs d'État ou de Gouvernement, vous les rece­vez régulièrement lors de leurs voyages offi­ciels ou en visite privée avec leur famille, chez vous, à Luzarches, avec votre épouse, qui sera toujours étroitement associée, sur les conseils d'ailleurs du Général de Gaulle, à votre action politique, comme elle l'avait été dans la Résistance.


C'est grâce à ces liens tout à fait privilé­giés, à cette compréhension, à cette qualité d'amitié et de dialogue, que vous accompa­gnerez ces pays dans leur accession à l'in­dépendance et coordonnerez ensuite la poli­tique de coopération de la France. Le Géné­ral de Gaulle y tient tout particulièrement et son intérêt pour l'Afrique est si attentif qu'il vous reçoit tous les jours, pendant toutes ces années, vous, le spécialiste incontesté des affaires africaines.


Vous avez, en effet, de ce continent une perception aiguë et une vision lucide. Vous avez acquis une extraordinaire connaissance de chacun des acteurs politiques, dans cha­que pays, et du rôle qu'il y joue ou cherche à y jouer. Plus encore : vous avez su gagner leur confiance. Votre puissance de travail, votre sens politique et l'influence que vous avez auprès d'eux vous permettront de vous acquitter des responsabilités les plus déli­cates et de réussir dans les missions de médiation les plus difficiles sous la Prési­dence du Général de Gaulle, puis sous celle de Georges Pompidou. En 1986, lorsque je prends mes fonctions à Matignon, c'est tout naturellement que je vous appelle auprès de moi. Tout en continuant à exercer vos pro­pres activités, vous n'avez cessé de diriger la cellule africaine placée à mes côtés.


Aussi je voudrais vous dire aujourd'hui toute ma reconnaissance, à vous qui m'avez fait partager votre connaissance, mais aussi, mais surtout, votre amour de l'Afrique.


Voici évoqués, trop rapidement, Cher Jacques, les services que vous avez rendus à la France. Le résistant, le gaulliste, l'homme qui, par son rayonnement person­nel et aussi par sa ténacité et son courage, a joué un rôle déterminant dans la politique intérieure et africaine de notre pays, est, nous le savons tous, d'une discrétion et d'une modestie légendaires. En témoigne d'ailleurs votre profession de foi, très simple et très claire : «J'ai eu, dites-vous, l'hon­neur, la chance et le bonheur de servir le Général de Gaulle. Je l'ai fait dans une fidé­lité totale à l'homme qui a sauvé deux fois, dans des circonstances différentes, l'hon­neur de la France. Ensuite, j'ai eu pour guide et moteur de mon action la volonté d'aider à poursuivre la ligne politique dans la direction et vers les objectifs que le Général avait fixés».


Vous dont les deux passions, la France et l'Afrique, n'ont jamais été en conflit, puis­que «l'intérêt de notre pays et celui de ses anciennes colonies devenues ses partenai­res se confondaient», vous avez œuvré de toutes vos forces afin qu'il en soit ainsi dans le cœur de chacun.


Mais je ne voudrais pas, Cher Jacques, terminer sans évoquer d'un mot encore votre épouse, Isa. Elle a su, je le sais, vous ap­porter le bonheur mais aussi le courage quand c'était nécessaire. Aujourd'hui toutes et tous ici, qui l'avons connue nous pensons à elle, avec une respectueuse affection, elle qui, je le sais, vous regarde en cet instant et qui est heureuse. Au moment où ces insi­gnes de Grand Officier de la Légion d'Hon­neur récompensent vos services éminents, je suis très heureux et très fier, Mon Cher Jacques, de vous exprimer mon estime, mon respect et ma gratitude. Mais je veux aussi vous dire, aussi, tout simplement ma pro­fonde amitié et toute mon affection.

  

L'ŒUVRE SOCIALE IMPORTANTE DU GÉNÉRAL DE GAULLE

PAR L'AMIRAL PHILIPPE DE GAULLE

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En 2001, le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) a organisé une convention sur la participation. L'amiral Philippe de Gaulle, sénateur de Paris, membre du comité d'Honneur du Mouvement Initiative et Liberté (MIL) nous a fait l'honneur d'y participer. Il a souhaité intervenir lors de ce colloque. Voici le texte intégral, sans correction, de son intervention. Il n'a jamais été publié avant ce jour. Lorsqu'on relit son intervention, on découvre une formidable leçon d'histoire du gaullisme.


Monsieur le président je vous suis reconnaissant des paroles très bienveillantes et trop aimables que vous venez de prononcer à mon égard. Je les prends comme un hommage au général de Gaulle dont j'ai l'honneur de porter le nom. Comme vous le savez, je suis attaché au Mouvement Initiative et Liberté (MIL) car j'y ai reconnu l'esprit et l'action du général lui-même, plus que beaucoup d'autres groupes. Je vous suis reconnaissant de me laisser la parole au début de ce colloque. Je n'ai certes pas la prétention de le faire en premier en vertu de quelques privilèges du genre «Primam partem tolo coni am nominor leo» ou vulgairement dit : je prends la première part parce que je m'appelle Léon. Mais parce que le corps du sujet sera beaucoup mieux traité par d'autres que moi. En conséquence mon propos ne sera qu'une espèce de préface à l'ouvrage si je puis dire, un préambule.


La participation comme vous le savez est une idée fondamentale du général de Gaulle. Elle est souvent reprise par les socialistes en ce moment sous le terme d'intéressement parce que le nom qui lui avait donné son inventeur leur brûle la gueule si je puis dire. Il en est d'ailleurs de même pour la régionalisation et d'ailleurs, dans le projet de régionalisation, il y avait aussi un paragraphe sur la participation qui a peut-être été une des causes pour lequel elle a été refoulée. Régionalisation refusée au général de Gaulle par le referendum d'avril 1969 et qu'on retrouve fréquemment avec des imperfections qui en deviennent souvent l'application sous le nom de décentralisation. Quoi qu'il en soit, les socialistes reprennent sans vergogne et en les déformants les idées qu'ils avaient combattues. La participation qui s'applique maintenant d'une manière non négligeable dans les grandes entreprises et dans les moins grandes, s'impose finalement petit à petit, preuve que l'idée finalement n'en était pas si mauvaise.


Je dois vous dire que je suis révolté par l'occultation systématique par les professionnels de la revendication, de l'œuvre sociale du général de Gaulle. Si on veut bien consulter l'officiel et les signatures des décrets et se souvenir de la conjoncture, pour ceux qui ont encore un peu de mémoire, on s'aperçoit que cette œuvre sociale du général est finalement la plus considérable depuis la fin de la guerre. Je dois dire aussi que le général lui-même a trop laissé cette occultation se faire à son détriment. Ce qui a permis à tous les bons apôtres comme il disait de s'approprier allègrement son œuvre. Comme je lui faisais remarquer qu'il ne disait pas assez haut ce qu'il faisait dans le domaine social, il me répondit en substance : «l'Histoire ne pourra pas manquer de mesurer dans ma manière de gouverner, mais en attendant, je me garde bien dans mes discours d'en évoquer trop directement les modalités car alors les Français qui revendiquent tout le temps et se plaignent toujours ne me parleront plus que de leur quotidien et je ne pourrais plus alors leur parler des grandes orientations économiques qui permettent d'atteindre la prospérité seul moyen préalable de tous les progrès sociaux».


Le général se proposait néanmoins de mettre les points sur les i dans ses mémoires d'espoirs mais comme vous le savez, il est décédé bien avant d'avoir pu les terminer. Je ne parlerais donc pas personnellement de la participation elle-même, sujet qui va être évoqué, qui va être développé fort bien et à fond et les autres intervenants éminents que l'on a convié à en traiter aujourd'hui.


Mais je voudrais combler cette lacune flagrante de l'information en rappelant l'œuvre sociale du général de Gaulle dont la participation est l'un des éléments essentiels contre l'archaïque et néfaste lutte des classes qui est encore l'unique raison d'être de certains.


L'œuvre sociale des gouvernements Français a commencé bien avant le général de Gaulle. Même si ce dernier y tient la place la plus importante de son temps. Sous l'autre régime, il avait été décidé les assurances sociales créées en 1928 par le gouvernement modéré d'André Tardieu, les allocations familiales instaurées en 1932 par un gouvernement dit de droite, la quinzaine de jours de congés payés étendue en 1936 par un gouvernement Blum. Depuis, les grandes entreprises où les quinze jours de congés payés existaient déjà, il y a eu extension de ces mesures de quinze jours  de congés payés à tous les salariés. Deux autres semaines seront rajoutées après la guerre, le 20 mai 1965, encore sous un gouvernement du général de Gaulle. La limitation du temps de travail, problème aussi vieux que l'humanité fût une œuvre quasi continue de tous les temps.


Là, je fais une parenthèse puisque nous sommes dans les 35 heures, si je puis dire. Mais mon père s'était gardé de toucher à la quarantaine d'heure instaurée sous le front populaire parce que pour lui 3 X 8 = 24. Cela permettait de faire les 3 X 6 dans la journée et les 5 X 8 = 40 pour travailler 8 heures, un temps normal dans la journée cinq jours par semaine. À partir du moment où vous tombé en dessous, ce qui est la mesure bancale des 35 heures, on ne peut plus rien assumer. On ne peut plus faire la police, on ne peut plus marcher dans les hôpitaux et j'en passe, enfin vous le savez aussi bien que moi.


Dès avant la guerre, Charles de Gaulle avait été en contact avec les populations ouvrières et paysannes du Nord, des régions parisiennes ou de Saint-Étienne. En particulier les mineurs parmi lesquels travaillent ses frères. Il avait deux frères ingénieur des mines et son beau-frère qui était un troisième ingénieur des mines. Il avait côtoyé, il avait retrouvé les mineurs et les cultivateurs au service militaire dans le Nord. Il connaissait la situation catastrophique des familles de journaliers nombreux à l'époque qui étaient privées de ressources en cas de maladie. Visitant ensuite les grandes agglomérations et les régions industrielles libérées, il avait été frappé notamment à Lille, sa ville natale, par l'aspect de pauvreté des populations, ce qui l'avait confirmé dans son propos élaboré dès la France libre à Londres, d'instauré en France aussitôt que possible une organisation mutuelle au bénéfice de ceux que l'accident ou la maladie a frappé.


C'est son discours à Oxford, dès 1942, qui commence à résumer toute cette orientation sociale future. Il avait tiré profit d'une étude très complète de l'économiste Beveridge, ministre du travail de Churchill et qui appartenait au parti libéral britannique. Lord Beveridge s'était inspiré du système de sécurité sociale créé à la fin du 17ème siècle par Bismarck en Allemagne et en Alsace-Lorraine annexée. Système dans lequel les villes et les villages payaient les médecins, les hôpitaux et les pharmacies. Le général  avait chargé l'Assemblée consultative d'Alger de préparer ce dossier en 1943, c'est à dire peu après son installation à Alger. Après le retour de la République à Paris le 25 août 1944, c'est à dire aussi très tôt, le chef du gouvernement provisoire en confie la rédaction en terme de lois et règlements à deux conseillers d'état éminent, Alexandre Parodi, qui était vice-président du Conseil d'État, le président étant le chef de l'état, je le rappelle pour le Conseil d'état, et Pierre Laroque qui était président d'une des chambres du Conseil d'État. Les recommandations à ce sujet prêtaient souvent après coup au Conseil national de résistance qui n'existe plus depuis la restauration de l'état et la libération de Paris, mais qui prétend se proroger par quelques anciens ou nouveaux cooptés qui n'y ont plus aucune espèce de mandat, ni d'autorité, ne sont pas des références valables. Je dis cela parce que chaque fois que l'on parle de lois sociales aux communistes, ils se réfèrent toujours au CNR (au Conseil National de la Résistance) où ils s'étaient, par cooptation, assurés une forte majorité alors que ce CNR n'existait plus.


Les mentalités à la libération ne sont pas tout à fait prêtes à la réalisation d'un système général d'assurance, de solidarité et de soutien mutuel pour chacun. D'autant que des caisses séparées et particulières aux différentes activités existent depuis longtemps. Soit sous des formes patronales paternalistes, soit selon des assurances accident créées en 1898. Les syndicalistes seraient plutôt favorables individuellement au système par le général mais leurs appareils hélas politisés y sont délibérément opposés, ils craignent en effet de perde le monopole et le contrôle qu'ils exercent de fait sur les nombreux régimes spéciaux des grandes entreprises : Gaz, électricité, chemin de fer, mines, marine marchande, pêche, métallurgie, grands magasins etc. Ainsi le communiste Gaston Montmousseau prend-t-il la tête d'une violente campagne contre le général de Gaulle au sujet de la sécurité sociale en titrant ses éditoriaux dans l'humanité : «Tentative d'immatriculation à l'Allemande des travailleurs» ou bien «retour au livret d'ouvrier de Badinguet». C'est essentiellement parce que la mesure vient du général qu'elle doit être combattue d'autant que tout ce qui est acquis par le travailleur doit paraître arraché et en aucun cas octroyé. Toujours la lutte des classes. On en aurait discuté pendant des années dira le chef du gouvernement provisoire à l'époque lorsque de sa propre autorité et presque contre tous, il signe ou signera les ordonnances du 30 septembre 1944 et des 4 et 19 octobre 1945 portant création et organisation de la sécurité sociale. J'ai dit organisation de la sécurité sociale, ce n'était pas des décrets vagues. Elles seront non sans réticences contresignées par application et je dirais même par obligation pour certaines par les ministres de la santé et de la population, du travail et de l'intérieur. Très réticents.


Les mesures sociales prisent par le premier gouvernement du général de Gaulle à la libération ne sont d'ailleurs pas limitées à la seule sécurité sociale. Dès septembre 1945, ont été signées d'autres ordonnances instaurant des allocations familiales de maternité, des primes de naissance et le 31 décembre 1945, l'instauration du quotient familial qu'il ne faut pas confondre avec les allocations familiales, comme vous le savez, qui vise à aider les plus modestes, mais le quotient familial qui est pour aider à la natalité. C'est à dire que les femmes avec des enfants doivent avoir le même niveau de vie qu'auparavant pour inciter à en avoir et non pas ce qui avait été constaté à l'époque et encore maintenant, à partir du 4ème enfant le niveau de vie quel que soit le milieu diminue de moitié. Et le quotient familial diminuait de moitié les impôts sur le revenu à payer à partir de 4 enfants. On en est loin maintenant, je crois que c'est limité ou plafonné à 25000 francs et encore cela diminue tous les ans.


Quelques mois après le départ du général de Gaulle, le 21 janvier 1946, les syndicats s'apercevront qu'ils pourront noyauter à leur aise le nouveau système. Tandis que le gouvernement d'alors tripartite mais à large majorité marxiste (2/3 socialo-communistes) procèdera à un recrutement massif des personnels (le noyautage) dont les tendances politiques compteront plus que les compétences. Ce qui rendra le démarrage de cette nouvelle administration d'autant plus lourd et moins efficace.


Encore une parenthèse, nous avons un peu la même chose à la mairie de Paris en ce moment, vous avez 50.000 fonctionnaires qui tournent en rond. Plus personne ne comprend rien sur 20 statuts pour les 35 heures et tend à remplacer ces fonctionnaires, les camarades venus de province des municipalités qui ont été sorties, toujours le noyautage, vous voyez quelle efficacité cela va donner à l'administration de la ville de Paris.


À partir de janvier 1946, et tandis que les syndicats s'empare de la sécurité sociale, si on peut dire, le général de Gaulle sera systématiquement gommé des références et tout le monde se targuera d'avoir inventé la sécurité sociale. Le parti communiste prétendra même qu'Ambroise Croizat devenu ministre du général après les élections d'octobre 1945 et qui l'est resté après le départ du général, il y aura, je cite l'humanité, attaché son nom à tout jamais. En réalité Ambroise Croizat n'avait accepté de faire voter, après le départ du général en 1946, la généralisation de la loi aux travailleurs indépendants. Et ces derniers par un rare aveuglement obtiendront que le parlement revienne sur cette mesure de sorte que le nom du dit ministre ne sera finalement associé qu'à un texte mort-né.


En 1958, dès le retour au pouvoir du général de Gaulle, son premier gouvernement crée l'UNEDIC, le 30 décembre 1958. Il prolonge de 14 à 15 ans la scolarité primaire ou d'apprentissage. Puis en 1960 de 15 à 16 ans. Malheureusement avec la complicité des enseignants et la lutte permanente des syndicats marxistes contre l'apprentissage déclaré : «discrimination inégalitaire et exploitation des jeunes par les patrons», ce dernier apprentissage sera sournoisement écarté pour ne laissé en pratique que la prolongation de la scolarité, sans discernement des aptitudes. En 1961, sont instauré les régimes des retraites complémentaires de l'ensemble des salariés et de l'assurance chômage. En signant l'accord sur les ASSEDIC avec les syndicats, sauf la CGT qui ne signe jamais rien pour maintenir la lutte des classes qui est sa raison d'être, le général dit ironiquement au secrétaire général de force ouvrière : «Et bien monsieur Bergeron, nous venons de signer l'accord sur l'indemnisation du chômage mais il n'y a pratiquement pas de chômeurs, sauf le minimum technique incompressible soit un peu plus de 60.000». «C'est vrai mon général» répondit monsieur Bergeron, «mais après vous il ne manquera pas d'y en avoir bien plus». On dit que le général de Gaulle n'avait jamais de contact avec les syndicats, il en avait tout le temps, mais comme je l'ai dit, il ne voulait pas en faire état au quotidien car on n'aurait plus parlé que de cela.


En 1962, la sécurité sociale est étendue à l'agriculture, puis au commerce, puis, en 1966, à l'ensemble de l'artisanat et des travailleurs indépendants, 20 ans après Ambroise Croizat. Le 20 mai 1965, généralisation de la 4ème semaine de congés payés. Le 23 février 1968, instauration des allocations de chômage partiel et enfin le 10 février 1969 signature avec les syndicats sauf la CGT, toujours, d'un accord sur la sécurité de l'emploi. Par délégation de pouvoirs spéciaux en matière économique et de gouvernement, le 18 août 1967, paraît l'ordonnance sur la participation des salariés à l'extension et au fruit de l'entreprise. Vieille idée de mon père pour sortir le monde du travail du prolétariat.


Cette idée soutenue par les gaullistes de gauche, les vrais, dit-il, c'est à dire ceux qui ont toujours des socialistes contre eux. Il se heurte naturellement aux patrons qui craignent d'avoir à trop informer les ouvriers dans un contexte de lutte des classes et d'être gênés pour diriger leur entreprise et d'autre part aux syndicats ouvriers qui voient justement un affaiblissement de cette même lutte des classes qui font le moteur de leurs revendications. Mais la ténacité du général de Gaulle fera, petit à petit, passer cette participation d'un taux symbolique à un appoint non négligeable pour les salariés au fur et à mesure des décennies.


Quatre jours plus tard, c'est à dire le 22 août 1967, de nouvelles ordonnances réforment la sécurité sociale. Comme vous le savez, fondée et organisée en 1945 par le général de Gaulle. Ces dernières sont encore en application à l'heure présente, ce qui n'empêche pas les mal intentionnés de prétendre que le général, dont l'œuvre sociale a dépassé de loin celle de tous les autres gouvernements d'après-guerre et même d'avant, ne se souciait pas du bien-être du peuple. C'est ce que m'a dit monsieur Hue, il n'y a pas longtemps. Le plus extraordinaire est que ces bons «apôtres» réussissent encore à le faire croire à beaucoup.


Je vais m'en tenir à ces mesures sociales principales du général de Gaulle que je n'ai pu m'empêcher de rappeler tant m'indigne l'ignorance des Français à ce sujet. Ignorance soigneusement entretenue par les professionnels de la revendication et de la démagogie comme je l'ai dit. Malgré ces nombreuses dispositions adoptées au fur et à mesure des besoins et du temps, le général entretenait toujours une réflexion fondamentale sur l'abolition du capitalisme ancien et du marxisme qui s'y superpose et dont il jugeait les luttes profondément néfastes.


Aussi écrivait-il à Marcel Loichot syndicaliste CFDT je cite : «Peut-être savez-vous que depuis toujours je cherche un peu à tâtons la façon pratique de déterminer le changement non point du niveau de vie, c'est une autre question, mais bien de la condition de l'ouvrier dans notre société industrielle, ce doit être le commencement de tout comme l'accès à la propriété le fût dans notre ancienne société agricole».

 

Mais la participation, le patronat qui y voyait une difficulté supplémentaire de la lutte des classes et le Premier ministre Georges Pompidou qui résistait. C'était déjà la fêlure, ou le début de fêlure, entre le Premier ministre et le Général qui commençait à poindre. Les élections législatives de mars 1967 qui n'avaient laissé qu'une voix de majorité au gouvernement du Général entravèrent les développements de ce projet. Pas question de changer le second du navire par mauvais temps. Pompidou, bien que manifestant de la lassitude et des résistances, fut reconduit pour la troisième fois, après 10 jours de délais, je le rappelle, car le général a beaucoup hésité, contrairement à ce qui est dit, car Pompidou était très réticent d'encore continuer. Il s'est décidé au dernier moment et au moment où Couve De Murville venait d'être nommé, il s'est ravisé, c'était un peu tard, c'était trop tard.


De nouveau Premier ministre, Pompidou pousse l'envoi à Rome de Burin des Rosiers qui était secrétaire général de l'Élysée et qui s'intéressait beaucoup à la participation. Il est remplacé par Bernard Tricot en juin 1967 qui n'a été en aucun cas déloyal, bien au contraire, mais qui n'était pas parti des mêmes bases. Pompidou et son équipe cherchent à éloigner le général des soucis et des problèmes et laisser dormir des projets de réformes qu'il a préconisés.


Ainsi les instructions datant de 1963 d'ailleurs relative à la réforme universitaire et le plan de réforme de la police préparé par Léon Noël et entériné par le gouvernement furent-ils mis en sommeil ou carrément détournés. À plus forte raison, Pompidou s'efforçait-il de dissuader le général de sa grande idée de la participation à soumettre au referendum. L'Élysée est accusé par Giscard d'Estaing, en juillet 1967, d'exercice solitaire du pouvoir ou insidieusement Pompidou essaye de confiner Charles de Gaulle aux politiques militaires et étrangères dont le Président de la République est naturellement le chef. C'est à la fois par sollicitude pour le général, d'essayer de lui enlever un certain nombre d'ennuis mais aussi par calcul politique que Pompidou faisait cela, il y avait les deux à la fois. Le général en s'entretenant à l'époque avec David Rousset constate l'incapacité où il se trouve de réaliser ses idées de participation. Je le cite : «Il faut condamner le vieux régime capitaliste mais je suis coupé des Français, je suis seul et ne trouve pas d'hommes de bonnes volontés qui comprennent le sens de la bataille».

 

Au dernier Conseil des ministres d'avril 1968, le général, une fois de plus, remet sur le tapis les problèmes des réformes sociales et les mesures en faveur des familles. C'est avant les événements de 1968, et on vit alors, chose étonnante dans ce décor de l'Élysée dont la pérennité incitait à l'immobilisme, Georges Pompidou n'a pas laissé passer mais a dit carrément son opposition à ces projets, selon lui, irréalistes. Quelques jours plus tard, la tourmente de mai 1968 allait donner raison au Président de la République contre le Premier ministre. Mais c'est le premier Président de la République qui en sera la victime à terme et c'est sur un Charles de Gaulle diminué que s'abattit la tempête qu'il n'avait pas vu venir, ce qui lui a fait dire qu'il avait failli à la prévoir et non pour une autre raison. Comme je n'ai pu m'empêcher de le rappeler car elle est trop ignorée, le général a bien laissé une œuvre sociale importante dont la participation est l'une des idées majeures pour changer fondamentalement la condition ouvrière et je suis profondément reconnaissant aux autres intervenants de prendre maintenant la parole pour l'exposer.