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VI­GILANCE & AC­TION - N° 357  MAI 2017          


 

MESSAGE DE JACQUES GODFRAIN,

président de la Fondation Charles de Gaulle, ancien Ministre


Il y a tout juste 48 ans, le 27 avril 1969, le général de Gaulle quittait le Pouvoir, fidèle à sa promesse et respectueux du peuple souverain. À minuit dix, un communiqué annonçait : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi ». Cette date anniversaire est l’occasion de revenir sur ce qui, aujourd’hui, constitue notre legs gaullien.


Notre héritage, pour quoi faire ?


Aucun des onze candidats à l’élection présidentielle de cette année ne s’est privé, à un moment ou à un autre, de se référer au général de Gaulle.


On peut se féliciter de l’unanimité de cette popularité. Pourtant, faire appel à De Gaulle ne suffit pas pour laisser penser que l’on peut revendiquer son héritage sans faire la preuve des qualités qui s’y rattachent.


Le gaullisme est une pensée somme toute assez simple et accessible. Citer De Gaulle, c’est faire appel à sa stature, à son autorité morale, à sa clairvoyance.


Car derrière l’homme du 18 Juin et du sauvetage renouvelé de la République (1944, 1958, 1961…) résident des idées simples dans un monde compliqué. Tout le contraire d’une approche simpliste d’un sujet dont on ne saisit pas l’entière dimension…


D’abord les institutions.


Sachant combien la France avait perdu son cap du fait de la navigation à vue du navire, le Général a construit un schéma instaurant un chef dont le pouvoir, s’il en est besoin, s’affranchit des contingences du temps présent grâce au rôle du Premier ministre et de contre-pouvoirs comme le Parlement. L’idée était de remettre les clés du système à un homme, détaché des coteries et des partis, qui puisse engager le pays vers les sommets, vers la Grandeur sans laquelle il perd le sens de son action pour se livrer à la médiocrité.


Ensuite la Défense, car tout pays doit inspirer le respect. De Gaulle l’avait senti dès la Grande Guerre. La puissance d’un pays réside dans l’adaptabilité de sa défense, sa capacité à prendre les devants, à surprendre, bref à appliquer le dicton du Cardinal de Retz : « Les lois désarmées tombent dans le mépris ». Mais pour décider des forces armées rapidement, quand l’ennemi ne les attend pas, pas encore, quand il faut cibler vite et fort, il faut un commandement réactif et rapide, justifié par une très forte légitimité. Or en démocratie, la légitimité, c’est le peuple qui la donne. Ce qui explique la nécessité de confier au chef de l’État la responsabilité suprême du commandement par le seul biais du suffrage universel.


Ajoutons à cela que se satisfaire de l’idée que le social c’est se limiter à la lutte contre le chômage, à la fixation de l’âge de la retraite ou aux heures hebdomadaires de travail me semble un peu indigent. La question sociale, c’est d’abord donner à l’individu sa totale plénitude et sa responsabilité dans son travail, susciter  son engagement personnel en situant son action au sein d’un dessein dépassant le seul échelon individuel. L’Homme ne peut être réduit à l’état de souris mécanique. La Participation, c’est cela. Elle n’a jamais été, à l’heure du numérique, si indispensable…


Enfin, tout pays ne rayonne dans le monde, comme c’est le devoir de la France de le faire, que s’il est exemplaire en matière de solidarité. Faire de la coopération, en décidant conjointement avec les pays pauvres des appuis financiers et économiques, c’est être en binôme décisionnel avec les pays moins chanceux que les nôtres. La marque d’un grand pays réside dans cette capacité à dépasser les égoïsmes nationaux pour promouvoir des échanges confiants et libres.


Je souhaite à chacun et chacune des candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives de se référer à ces quelques principes sans se contenter de l’incantation, par nature éloignée du message que, tous, nous avons hérité du Général.


Texte publié par la Fondation Charles de Gaulle le 27 avril 2017



TRIBUNE D’YVES DE GAULLE

 

ÇA SUFFIT !
RAPPEL AUX GAULLISTES ET AUX AUTRES

 

Charles de Gaulle, son mouvement, son action, son ambition pour la France appartiennent à l’histoire, c’est-à-dire à tout le monde. Mais Charles de Gaulle ne se divise pas, ne se bégaye pas, ne s’accommode pas des petites combines politiciennes, des arrangements électoraux et du partage en cuisine des postes, financements et privilèges. On n’insulte pas sa mémoire comme son héritage en le rabaissant au niveau de soi-disant disciples qui ont commis toutes les erreurs, accepté toutes les compromissions pourvu qu’elles les servent, et qui cachent leurs petites médiocrités sous l’étendard du gaullisme.


Et que dire de ceux qui l’ont toujours combattu, déchu de sa nationalité, condamné à mort pendant la guerre, cherché à le tuer plusieurs fois au début de la Cinquième République, vilipendé sa politique d’émancipation des peuples, de renouveau de la patrie, de la grandeur d’un État juste et conquérant ! Leur haine est toujours présente. Leurs disciples sont toujours là, qui n’ont pas changé. Ils sont la régression, la négation et l’exclusion.


De Gaulle est une ambition pour chaque français, d’où qu’il vienne, parce qu’il sentait à chaque fois, au travers de tous les drames et oppositions, renaître en son âme la foi avec l’espérance : « peut-être le chemin que je montre à la nation est-il celui d’un avenir où l’État sera juste et fort, où l’homme sera libéré, où la France sera la France, c’est-à-dire grande et fraternelle » (conférence de presse du 12 novembre 1953).


C’était avant la Cinquième République, ce n’étaient pas des propos de campagne électorale, mais c’est pour toujours dans ce mouvement de liberté qu’est le gaullisme, qui n’est ni un parti, encore moins un front.


-De Gaulle, c’est l’avenir dans l’ouverture aux autres, frontières économiques, peuples et pays, sans renier les intérêts du nôtre ;

-De Gaulle, c’est un État libre et fort, capable d’agir, de fixer les règles du jeu, de n’oublier personne au bord du chemin ;

-De Gaulle, ça rime avec les trois couleurs de notre drapeau et les devises de la République !


Dans cette campagne électorale où bien peu de l’essentiel n’a été abordé, que ceux qui se rallient où défendent le côté obscure de la France aient le courage d’assumer sans se cacher. Surtout pas derrière l’excuse d’un prétendu gaullisme !


Tout ne peut pas se dire ! Honte à ceux qui oublient, ou pire, dévoient le message de ce qui fut notre honneur !


Texte publié par la Fondation Charles de Gaulle le 3 mai 2017



L’ESPRIT GAULLISTE EST TOUJOURS D’ACTUALITÉ


L’esprit gaulliste, qui a marqué l’histoire de France, s’applique toujours parfaitement aux enjeux actuels. La pertinence de ses principes fondamentaux reste toujours aussi forte sur l’ensemble des sujets actuels.


Une approche politique globale. La première caractéristique de l’esprit gaulliste réside dans une approche politique globale sur les questions majeures, au-dessus notamment des revendications des partis, des syndicats, des communautés, des confessions, de tous groupements d’intérêt.


L’indépendance de la France. Le refus de sa soumission à des systèmes ou organismes supranationaux, ou des puissances étrangères, étatiques, économiques et financières, reste un élément fondamental de l’esprit gaulliste. La France a été façonnée par l’histoire. Elle doit être défendue dans les domaines politique, économique, culturel, diplomatique et militaire. La tenue d’une ligne indépendante n’empêche pas, par ailleurs, d’avoir des alliés, en particulier des pays avec lesquels la France a noué des liens historiques étroits.


Le rassemblement de tous les Français. L’esprit gaulliste vise au rassemblement de tous les Français au-delà notamment des clivages politiques, syndicaux, locaux, religieux pour obtenir un dépassement et parvenir à établir la confiance de tous vis-à-vis des dirigeants politiques. Le projet politique consiste à rassembler une large majorité des citoyens sur des grands projets au-delà des clivages partisans, en faisant évoluer la manière même de faire de la politique. Le peuple de France aspire au rassemblement sur les grandes questions actuelles.


Un pouvoir exécutif fort et stable. L’esprit gaulliste va dans le sens de l’existence dans notre pays d’un pouvoir exécutif fort et stable. La constitution de la Ve République le permet. Elle donne au président de la République un rôle décisionnaire sur les grands enjeux. Elle établit un lien direct que le chef de l’État et le peuple. Grâce au suffrage universel direct pour l’élection du chef de l’État, et le recours possible au référendum, la constitution de la Ve République permet à notre pays de pouvoir bénéficier des moyens d’une politique, échappant pour l’essentiel notamment aux pressions des partis, des syndicats, des groupes de pression, si les dirigeants politiques en font le choix et assument leurs responsabilités.


Une vision internationale en faveur de la liberté et de la paix. L’esprit gaulliste porte une vision internationale en faveur de la liberté et de la paix. Il affirme que la France a vocation à participer à l’équilibre du Monde en raison de son histoire et de son rayonnement international. Historiquement, le gaullisme s’est illustré par un refus des totalitarismes communistes et nazis. L’esprit gaulliste conduit à un engagement actuel dans la lutte contre l’idéologie islamiste totalitaire en France et dans le Monde.


Une exigence de justice sociale. L’esprit du gaullisme affirme la nécessité de la solidarité nationale conduite par l’État à destination des personnes les plus faibles, les plus en difficulté et les plus pauvres dans la société. Elle se concrétise au travers des différents régimes sociaux et des aides sociales.


La défense de la famille, de la jeunesse et de l’éducation. La famille est considérée, dans l’esprit gaulliste, comme le noyau de la société, c’est pourquoi une politique nataliste reste une priorité. De même, l’éducation nationale et l’enseignement supérieur se trouvent être le cœur de l’intervention de l’État vis-à-vis des familles et de la jeunesse. L’esprit gaulliste aspire à une réelle politique en faveur de l’engagement et de l’entrée dans la vie active de la jeunesse.


Une responsabilité de l’État dans le développement économique. L’esprit gaulliste affirme la responsabilité de l’État dans le développement économique. Il appelle une politique volontariste menée par des plans de développement à divers niveaux pour porter de grands projets économiques (par exemple, dans les domaines des énergies, du spatial, du médical, du numérique, etc.) qui dépassent le niveau et la capacité des entreprises privées. Les interventions de l’État vont de pair avec la réalisation de toutes les conditions du développement de la libre entreprise en France.


Un pragmatisme politique. L’esprit gaulliste ne génère pas une idéologie politique, tout au contraire, il s’inscrit en opposition avec les idéologies anciennes, comme actuelles. Il est caractérisé notamment par le recours à un pragmatisme politique utilisé en vue d’atteindre les objectifs fixés, comme l’indépendance et de rayonnement de la France dans le monde, l’unité du pays, la réussite de chacun dans une société en paix. L’esprit gaulliste laisse le choix des modalités d’actions selon les circonstances. Il repose sur quelques grands principes, évoqués précédemment, permettant la réalisation des objectifs politiques.

  

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