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VI­GILANCE & AC­TION - N° 374  MAI 2018 


COMMENT RÉDUIRE L’IMMIGRATION

Reprise du discours de Laurent Wauquiez, président des Républicains, lors de la Convention pour la France du 18 avril 2018

 

Pour nous, c’est le début d’un long retour sur le terrain des idées, de la réflexion et des propositions.


Notre famille politique ne peut pas se contenter de s’opposer, elle a le devoir de faire des propositions.


Parce qu’il faut en avoir profondé­ment conscience, quand les Français nous regardent, ils se disent : « Eux, si nous leur faisons confiance, que fe­ront-ils ? ».


Le regard qu’ils portent sur Les Républicains n’est pas le même re­gard que celui qui est porté sur la France Insoumise, sur le Front Natio­nal et les extrêmes, parce qu’ils at­tendent de nous c’est d’être capables d’être aux responsabilités, de ne pas se contenter de dire ce qu’on va faire, mais de faire ce qu’on a dit.


Pourquoi est-ce que nous avons souhaité commencer par ce sujet sur l’immigration ?


C’est tout simplement parce que c’est sans doute une des priorités principales pour l’avenir de notre pays. Comment ne pas voir les diffi­cultés massives de l’intégration au­jourd’hui ? Comment ne pas voir la montée régulière dans nos villes, dans nos territoires de la pression de l’intégrisme et du communauta­risme ?


Comment ne pas mesurer petit à petit les reculs incessants de la Ré­publique face aux revendications por­tées notamment par l’islam inté­griste ?


Le nombre de mosquées sala­fistes (plus de 100, mais on n’en a à peine fermé 3), la multiplication du port du voile, la diffusion progressive d’un discours de haine de la France et ces images qui nous ont tous cho­qués au lendemain de l’assassinat du colonel Beltrame où, à l’intérieur même du quartier Ozanam, on sentait très bien qu’ici ce n’était plus la Répu­blique, ce n’était plus la France.

On peut prendre ces sujets par tous les bouts, mais il y a une réalité qui s’impose et cette réalité, c’est celle des chiffres et les mathéma­tiques ont la tête dure.


Quand, depuis autant d’années, nous avons, de façon aussi déraison­nable, dépasser toutes les capacités d’intégration dans notre pays, en lais­sant entrer en France beaucoup plus d’immigrés que ceux que nous étions capables d’accueillir, nous avons nous-mêmes créé les problèmes auxquels nous nous heurtons au­jourd’hui.


Il entre chaque année trop d’im­migrés en France. C’est cette réalité à laquelle nous nous heurtons. Les chiffres de ce point de vue sont cons­ternants.


2017, première année après l’élection d’Emmanuel Macron, il est attribué 262.000 titres de séjour. C’est un record. Jamais depuis plus de quarante ans, la France n’a ac­cepté qu’il y ait autant d’étrangers qui entrent sur son sol. À l’époque, c’était les «Trente Glorieuses», une situation de croissance économique, une ca­pacité à intégrer qui étaient plus fa­ciles.


Aujourd’hui, nous avons le taux de chômage, que nous connaissons, particulièrement douloureux pour les jeunes. Nous nous heurtons à des blocages culturels pour intégrer ceux qui viennent chez nous. Nous nous heurtons à l’intégrisme religieux. Ja­mais nous n’avons eu autant besoin de diminuer l’immigration, jamais nous n’avons autant ouvert nos portes. C’est une folie et cette folie ne peut conduire qu’à de grands dé­sordres pour notre pays. Le débat sur l’immigration en France est marqué du sceau de l’irrationnel, si rien n’est fait et si la tendance n’est pas inver­sée, le quinquennat d’Emmanuel Ma­cron se traduira par 1 million d’immi­grés en plus au bout de cinq ans. Je prends les chiffres qui sont les plus optimistes. De ce point de vue, la part des immigrés dans la population fran­çaise est déjà au plus haut niveau qu’elle n’ait jamais connu.


Or, que propose le président de la République ? D’abord, il y a quelque chose qui est tout à fait ahurissant, il n’a jamais dit qu’il fallait réduire l’im­migration.


Pendant la campagne présiden­tielle, il a clairement expliqué que l’im­migration était une chance pour la France. Tout le monde se souvient de la façon dont il alimenté le discours de culpabilisation de la France no­tamment concernant la colonisation.


Ce projet de loi «asile et immigra­tion», une fois qu’on a laissé de côté tous les galimatias qui consistent à faire semblant, ne contient aucune des mesures sérieuses qui puissent permettre de réguler cette explosion de l’immigration en France.


Parce qu’il y a bien une explo­sion, c’est plus de 50 % en dix ans. Un seul exemple, le regroupement fa­milial, qu’il faudrait réduire drastique­ment, va être encore renforcé avec la possibilité pour les mineurs deman­deurs d’asile, non seulement de faire venir les parents, mais de faire venir aussi tous les frères et sœurs.


On voit dans les débats la véritable nature de la majo­rité avec la République en marche. Il n’y a, à aucun mo­ment dans leurs interventions, la vo­lonté d’un discours qui soit ferme et qui soit clair sur la question de l’immi­gration.


C’est révélateur d’un débat inter­dit, qui est d’ailleurs étonnant parce que la France parle souvent et depuis longtemps de ces questions d’immi­gration. Mais si on compare notre dé­bat avec ceux en Allemagne et au Royaume-Uni, le débat chez nous est frappé du sceau de l’irrationalité. On ne met jamais les chiffres sur la table, on ne regarde jamais la réalité en face, on cache les statistiques de l’im­migration, on ne regarde pas ce qui se passe, on n’en débat pas.


Regardez la façon dont le débat se passe dans l’hémicycle où, immé­diatement, dès que nos députés font des propositions, on leur oppose, avec ce vieux réflexe pavlovien que nous connaissons, «vous n’êtes pas humains, vous n’êtes pas ouverts, vous n’êtes pas charitables, vous n’êtes pas tournés vers les autres, vous n’écoutez pas».


Ce ne sont que les arguments de la fausse générosité. Cette fausse générosité qui consiste à ne pas se donner les moyens de bien accueillir ceux que nous avons décidé d’ac­cueillir, cette fausse générosité qui consiste, de la même manière, à ne pas veiller correctement à ceux et sur ceux qui sont chez nous.


Ce débat immature, c’est à nous de le refuser.


C’est à nous de refuser cette dic­tature des censeurs qui veillent à ce que le débat ne puisse pas être ob­jectivé et à ce qu’il ne puisse pas y avoir un débat mature sur cette ques­tion de l’immigration dans notre pays.


Cela suppose de dire, et n’ou­blions jamais, quand on appartient à la famille de la droite et du centre, et  suppose surtout de faire. Et nous avons parfois pêché pour l’un et beaucoup pour l’autre.


L’intitulé de la convention est clair. Ce n’est pas une convention sur l’immigration, c’est une convention sur comment réduire l’immigration. Parce qu’il faut que les choses soient claires.

On finit dans notre pays par se cacher derrière les mots qui sont autant de slogans usés. On dit qu’il faut maîtriser les flux migratoires, on dit qu’il faut mieux réguler, on dit qu’il faut mieux organiser.


Non ! Il faut dire les choses très simplement. Les Républicains veu­lent sortir la France de l’immigration de masse, ni plus ni moins.


Qu’est-ce que ça suppose préci­sément si on veut tenir l’objectif ?


Cela suppose un changement complet dans notre raisonnement. Nous avons raisonné dans un cadre juridique constant consistant à ac­cepter par avance que tel aspect des traités européens, tel aspect de telles conventions, tel aspect de vieilles né­gociations (par exemple celles qui nous lient avec l’Algérie depuis les années 1960) empêchaient par es­sence de faire quoi que ce soit. On a nous-mêmes auto intégré la capitula­tion du politique qui d’ailleurs exas­père les Français.


Ce que j’ai voulu, et ce que j’ai donné comme feuille de route aux vingt parlementaires (tous experts, qui ont travaillé pendant plus de deux mois sur cette question), c’est que s’il faut aller jusqu’à changer les traités, modifier la Constitution, sortir de tel cadre juridique, on doit le faire.


La question, ce n’est pas que notre politique migratoire soit dictée par un cadre juridique constant, la question c’est de permettre tous les changements juridiques qui sont nécessaires pour atteindre l’objectif de sortir de l’immigration de masse. Il n’y a pas de tabou, il n’y a pas de règle imposée, la seule ligne et la seule ligne de conduite c’est : qu’est-ce que nous voulons pour la France et quel est l’intérêt de notre pays ?


Je suis fier de ce que nos parle­mentaires ont fait parce que ce sont tous des élus qui ont fait l’effort de rentrer dans les détails du maquis qui est aujourd’hui ce maquis juridique, jurisprudentiel qui aboutit à empêcher toute maîtrise de la politique migra­toire.


Nous voulons nous concentrer sur ce que la France doit faire. Parce que trop souvent, on se défausse sur l’Europe. Mais il faut aussi revoir le fonc­tionnement actuel de l’Europe qui est parfois devenu trop ubuesque.


Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire tout de suite pour réguler l’immigration.

Le premier point c’est de mettre un coup d’arrêt aux entrées illégales. Nous avons fini par perdre le bon sens.


L’immigration illégale est illégale. Si elle est illégale, cela signifie qu’elle doit être arrêtée.

Comment comprendre, par exemple, que quand nous agissons à nos frontières, aux frontières de l’Eu­rope avec les bateaux qui viennent sur le continent européen, quand ils sont arrêtés, où amène-t-on les migrants illégaux qui arrivent ? Est-ce qu’on les ramène sur la côte libyenne ? Est-ce qu’on les ramène sur la côte tunisienne ? Ou est-ce qu’au contraire, on les accompagne pour les faire entrer sur le continent européen ?


Comment ne pas être choqué par cette folie qui consiste à ce qu’au­jourd’hui les forces de Frontex, les garde-côtes, les opérations, aux­quelles les Français participent, récupèrent les migrants illégaux et les accompagnent pour leur entrée sur le continent européen.


Cela envoie juste comme signal que nous accueillons l’immigration il­légale au lieu d’être très clair et de dire non. Quand on vous arrête, on vous raccompagne de l’autre côté parce que si précisément cette immi­gration est illégale, elle n’a rien à faire sur le continent européen. Alors qu’actuellement la France laisse sub­sister l’espoir qu’il pourra y avoir une régularisation ou un titre de séjour un jour. Les passeurs vivent autant de cette instrumentalisation des espoirs que par nos faiblesses.

L’Australie a adopté une toute autre conduite qui est très simple : si vous mettez un pied en Australie sans y avoir été autorisé, vous ne pourrez jamais obtenir de régularisa­tion ou de titre de séjour.

Je demande que nous brisions une bonne fois pour toutes les filières de l’immigration irrégulière, en adop­tant une règle simple consistant à dire que si un étranger, en dehors du droit d’asile, est entré de façon irrégulière en France, il ne pourra jamais avoir accès à une régularisation ou à un titre de séjour.


Ce qui suppose d’inscrire dans nos textes juridiques le fait que, quand on vient de façon irrégulière en France, quand on a enfreint nos règles, quand on est venu de façon il­légale, c’est une interdiction à vie d’accéder à un titre de séjour et à la possibilité de séjourner régulièrement sur le territoire français. Parce qu’au­jourd’hui ce que nous faisons c’est une prime à l’illégalité et à l’irrégula­rité. Il faut casser la mécanique de l’immigration illégale.


Le ministre de l’intérieur lui-même a reconnu qu’il y avait aujourd’hui 300.000 clandestins sur le territoire français. Quand des gens font des demandes d’asile et qu’on constate qu’ils n’ont pas le droit à l’asile et au statut de réfugié, dans combien de pourcentages des cas seront-ils re­conduits à la frontière ? 4%.


Ça veut dire que pour toutes ces personnes sur lesquelles la justice a tranché et a très clairement dit qu’ils n’avaient pas le droit de rester en France, dans 96 % des cas, la Répu­blique décide de fermer les yeux et de ne pas faire appliquer les règles et la loi qui est la nôtre. Et com­ment peut-on ensuite s’étonner qu’il n’y ait plus aucun sens de l’autorité républicaine et du respect des règles de droit ?


C’est pour cela que nous avons voulu inscrire dans nos propositions une règle très simple : un quinquen­nat pour en sortir et pour organiser l’expulsion des 300.000 clandestins qui sont sur le territoire français. Cela suppose de revoir totalement notre politique d’aide au développement.


Nous attribuons 350 millions d’euros d’aides au développement au Mali, et bien le Mali a glorieusement accepté le retour de 13 sans-papiers sur son territoire en 2017. Il refuse de donner des récépissés permettant d’organiser la reconduite à la fron­tière des autres Maliens qui sont en situation irrégulière en France.


Nous attribuons 180 millions d’euros d’aides au développement à la Tunisie. La Tunisie a accepté de reprendre cette année même pas une centaine de Tunisiens dans le cadre des procédures de reconduite à la frontière.


L’Allemagne est beaucoup plus exigeante, beaucoup plus claire. L’Al­lemagne organise, de manière beau­coup plus systématique, les vols de reconduite à la frontière avec des charters groupés. Je demande une chose qui est toute simple : il faut con­ditionner l’aide au développement au fait que les pays acceptent de donner les récépissés pour reprendre leurs ressortissants qui n’ont rien à faire sur le territoire français.


Nous devons aussi expulser des étrangers délinquants. Cela suppose de restaurer intégralement la double peine. Comment garder sur notre ter­ritoire des étrangers qui, comme pre­mier signal de respect du pays qui leur tend les mains et qui a accepté de les accueillir, commencent par en­freindre les règles de notre pays et commettre des délits.


Il y a aujourd’hui dans les prisons françaises 1 prisonnier sur 5 qui est de nationalité étrangère. Il est temps de dire clairement que quand on com­met un délit en France, on ne reste pas en France.

Si l’on veut rester en France, on respecte les règles qui sont les nôtres et qui permettent juste de vivre en­semble.


J’ai eu hier une rencontre qui m’a beaucoup marqué avec une per­sonne qui a eu le courage de témoi­gner contre Tariq Ramadan et qui a témoigné de la diffusion progressive du discours de haine de la France qui est actuellement propagé, notam­ment, par les réseaux salafistes.


Nous ne faisons rien, nous res­tons passifs. Ces gens-là professent un discours de haine de notre pays et de racisme contre la France. Ils en­doctrinent les esprits tous les jours. Les acteurs sont notamment les étrangers, radicalisés et fichés S, qui sont suivis par le ministère de l’Inté­rieur. Et nous n’en tirons aucune con­séquence.


Le président de la République se glorifie qu’il y ait eu une vingtaine d’étrangers radicalisés reconduits à la frontière en 2017 mais il y en a 3.000 qui sont suivis dans notre pays pour radicalisation et profession de haine contre la France.


Les Républicains font cette pro­position très simple de créer un délit d’incitation à la haine contre la France. Quand on professe la haine contre la France et qu’on est un étranger, on ne reste pas sur le terri­toire français, on est reconduit à la frontière.


La France doit pouvoir décider qui elle accepte et qui elle n’accepte pas sur son territoire.

Notre politique est devenue une politique totalement aveugle dans la­quelle nous ne décidons plus rien. Nous ne décidons plus qui nous vou­lons, avec quel métier, de quelle ori­gine et surtout en quelle quantité.


Les capacités d’intégration ont une limite. Il faut donc que nous puis­sions voter des plafonds d’immigra­tion qui seront adoptés par le Parle­ment et qui permettront de reprendre la main sur le nombre de titres de sé­jour qui sont délivrés.


Nous pouvons intégrer des indivi­dus, mais nous ne pouvons pas assi­miler des peuples.

L’Autriche le fait, le Canada le fait, l’Allemagne s’apprête à adopter des règles en la matière. Nous sommes le seul pays européen à poursuivre dans notre aveuglement actuellement.


Nous devons, de ce point de vue, aller jusqu’à poser la question de l’im­migration familiale.

Aujourd’hui, elle est devenue une des premières causes de l’immigra­tion en France avec 90.000 titres de séjour sur les 260.000.


Trop souvent, on en reste à la seule question du regroupement fa­milial, qui est une façon de ne voir que la face émergée de l’iceberg, ce qui n’est pas anecdotique, contraire­ment à ce que j’entends parfois, c’est quand même 23.000 titres de séjour.


Mais ce n’est pas l’essentiel. C’est bien l’ensemble de l’immigra­tion familiale que je veux voir traiter, celle qui fonctionne par les mariages, plus ou moins blancs, plus ou moins forcés, celle qui fonctionne par le re­groupement familial pas seulement sur les étrangers, mais celle aussi de Français qui font venir ensuite une partie de la famille dans le cadre d’un mariage qui a été célébré.

Il ne peut pas y avoir de droits automatiques pour les immigrés à faire venir 3 à 4 de leurs amis en moyenne, dès que l’un d’entre eux est arrivé sur le territoire français. Nos règles là-dessus restent trop per­missives.


Si vous voulez faire venir des membres de votre famille, il faut que vous puissiez les loger, les nourrir et que vous ne dépendiez pas des pres­tations familiales.


Les plafonds, qui aujourd’hui sont posés, sont totalement anecdotiques.


Nous proposons de doubler aussi bien les critères de ressources que les conditions de logement. Et je me permets d’ajouter autre chose : il faut avoir un minimum séjourné en France. Il faut avoir montré sa capa­cité à respecter nos règles avant de pouvoir prétendre au regroupement familial et à l’immigration familiale.


Je demande que, avant trois ans, il soit strictement interdit de pouvoir accéder aux règles du regroupement familial et que nous arrêtions ce sys­tème dans lequel portes et fenêtres restent ouvertes et où nous ne con­trôlons plus rien.


Je voudrais, pour finir, poser la question de la nationalité.


Pour certains, la nationalité est une étape dans un parcours d’inté­gration.


Pour nous, la France ne doit don­ner la nationalité que «la main trem­blante» en étant sûre que celui ou celle auxquels on donne la nationalité est parfaitement intégré et comprend parfaitement les règles et le fonction­nement de la République française.


Cela suppose de revenir sur le droit du sol.


Par exemple, le droit du sol est to­talement détourné avec des clandes­tins qui arrivent à Mayotte en ayant juste l’espoir que si leurs enfants naissent à Mayotte sur le sol français, ils auront droit automatiquement à la nationalité française avec la possibi­lité ensuite de faire venir toute la fa­mille sur le sol français.


Est-ce que c’est cela le droit du sol ? Est-ce que c’est cela la concep­tion de l’immigration que nous de­vons défendre ? Le droit du sol, ce n’est pas cela. Quand il a été conçu à la fin du 19e siècle, il n’était pas fait pour cela.


Aujourd’hui, il a été totalement détourné et sorti de sa vocation ini­tiale. Je demande donc que l’on re­vienne sur le droit du sol et que l’on fixe une règle simple en nous inspi­rant de l’Allemagne : si les parents sont en situation irrégulière sur le sol français, il n’y a pas d’accès à la na­tionalité par le biais du droit du sol.


On ne peut pas devenir français si on n’a pas parfaitement intégré l’exigence et la beauté de ce que re­présente le fait de faire partie de la nation française. On ne peut pas de­venir français si on n’a pas un casier judiciaire vierge. On ne peut devenir français sans être majeur parce que je ne veux plus que l’on devienne français par accident.


Il m’est arrivé d’assister à des cé­rémonies de distribution des di­plômes de la nationalité française et de constater, malgré tous les con­trôles, tous les examens, que cer­taines personnes ne comprenaient pas très bien ce que je leur disais et les propos que je leur tenais parce que la maîtrise du français n’était pas acquise.


Je n’attends pas seulement d’un étranger, auquel on donne la nationa­lité française, qu’il parle le français, je n’attends pas seulement de lui qu’il connaisse les rudiments de l’histoire de France, j’attends de lui qu’il ad­hère totalement aux valeurs de la Ré­publique. Je ne donne pas la nationa­lité française à quelqu’un qui consi­dère que la charia est supérieure aux lois de la République.


Je ne donne pas la nationalité française à quelqu’un qui n’a pas par­faitement intégré que chez nous l’égalité de l’homme et de la femme n’est pas négociable. Je ne donne pas la nationalité française à quelqu’un qui considère qu’il peut im­poser le port du voile à sa femme ou à sa sœur.


Pour donner la nationalité fran­çaise, il faut qu’il y ait une prestation de serment, de respect et d’adhésion aux valeurs de la République fran­çaise.


Ce ne sera pas facile, mais rien n’est facile dans ce parcours de re­construction.


Je me souviens d’un très beau débat qui avait eu lieu entre Georges Clémenceau et Jules Ferry sur la co­lonisation. Il avait interpelé Ferry en lui disant : «Vous n’avez même pas pris la peine de consulter le pays. On lui a systématiquement caché la vé­rité et on essaie maintenant d’accom­moder les faits à une doctrine inven­tée pour la cause


Clémenceau avait raison. Dans une démocratie, vous ne pouvez pas gagner sur la durée en tournant le dos au peuple, en l’empêchant d’arbi­trer et de décider.


Étrange pays que le nôtre qui brandit la démocratie par­ticipative pour consulter par exemple les Parisiens sur le futur itinéraire du marathon à Paris.


Étrange pays que le nôtre que ce­lui dans lequel un président de la Ré­publique dit qu’il n’exclut pas de re­courir au référendum, notamment pour consulter les Français sur une question aussi stratégique que l’utili­sation ou non de la proportionnelle et, qui, dans le même temps, depuis 30 ans a systématiquement refusé de consulter les Français à un moment sur une question qui a à ce point transformé le visage de notre pays, celui de l’immigration.


Nous devrions pourtant prendre garde, parce que lors du vote du Brexit, les Britanniques se sont saisis de la possibilité qui leur était enfin donnée de s’exprimer, pour dire clai­rement qu’ils ne voulaient pas de cette ouverture.


Nous devrions prendre garde parce que notre pays cherche à tout prix à camoufler le plus possible tous les sondages qui portent sur cette question. On nous teste sur tous les sujets dans tous les sens matin, midi et soir.


Regardez la faiblesse du nombre de sondages qui sont faits sur les questions migratoires. Je souhaite que les Français soient interrogés sur cette question pour qu’enfin on puisse mesurer ce qu’ils veulent et ce qu’ils attendent vraiment.


Je considère que les Français ont le droit de s’exprimer sur cette ques­tion. C’est pour cette raison que je veux qu’il puisse y avoir un référen­dum pour que ce soit les Français qui décident. Ce n’est pas aux passeurs, ce n’est pas aux juges de décider qui entre en France. C’est aux Français de le décider, c’est leur pays, ce sont leurs frontières, c’est notre peuple, ce sera leur choix.


Je veux que les Français puissent s’exprimer à travers un référendum sur ce qu’ils souhaitent en termes d’immigration.


Nous avons une grande respon­sabilité parce que ce sujet-là ne souffre aucune d’ambiguïté.


Le discours d’Emmanuel Macron est frappé de toutes les ambiguïtés sur cette question et ne fait preuve d’aucune fermeté sur ce sujet. Ce président de la République, notam­ment sur ce sujet, n’a pas la fermeté qui s’impose.


De l’autre côté, le discours du Front national conduit dans l’impasse parce que systématiquement il per­met à tous les censeurs du débat de fermer toute forme de discussion en brandissant les étendards du politi­quement correct.


C’est la responsabilité des Répu­blicains de porter ce débat avec dé­termination et esprit de responsabi­lité. Je relisais hier les propositions qui avaient été faites par les person­nalités que j’admire beaucoup de notre famille politique au début des années 90. Il s’appelait Jacques Chi­rac. Il s’appelait Valéry Giscard d’Es­taing. Il s’appelait Alain Juppé. À l’époque, la droite n’avait pas encore démissionné.


Ils portaient un discours qui était clair sur l’immigration, annonçant qu’il fal­lait que nous puissions sortir des règles qui avaient abouti à une immi­gration incontrôlée dans notre pays.


Vous connaissez ma conviction, c’est un chemin exigeant. C’est un chemin qui suppose de ne pas cher­cher à plaire à ceux qui décernent les bons ou les mauvais points dans notre pays. C’est un chemin qui con­siste à s’imposer toujours ce devoir de lucidité, voire faire preuve de bon sens.

Dire et ne jamais oublier qu’à l’ar­rivée, la seule chose sur laquelle nous serons attendus c’est de faire. J’aime ce que disait Charles Péguy : «Rien n’est meurtrier comme la lâ­cheté, rien n’est humain comme la fermeté».


Les Français attendent une poli­tique ferme en matière d’immigration. C’est le devoir des Républicains de le porter et, croyez-moi, ma détermina­tion sera totale.


  

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