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VI­GILANCE & AC­TION - N° 395 JUILLET-AOUT 2019


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


MACRON ET LA «PMA SANS PÈRE» - POUR DIVISER LA FRANCE

Communication du MIL du 17 juillet 2019


Repère : Le projet de loi comprenant l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules va être présenté fin juillet 2019 pour un examen à l'Assemblée nationale en septembre. Ce calendrier est choisi pour éviter une mobilisation contre ce texte. Macron applique encore et toujours son programme.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) s'oppose totalement à l'ouverture de la PMA aux femmes seules, comme aux couples de femmes, dans la mesure où cette opération a pour conséquence de «produire» un enfant sans père et que ce mode de procréation d'un enfant va radicalement à l'encontre de ses intérêts.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que le refus de la «PMA sans père» est très partagé. Même des personnalités de gauche sont hostiles à cette mesure et l'ont déjà exprimé. A titre d'exemple, la philosophe, Sylviane Agacinski, épouse de Lionel Jospin, vient de publier une tribune bien argumentée contre la «PMA sans père». La stratégie de Macron consiste à dire que le débat est «apaisé» et qu'il n'existe plus aucune opposition à la fabrication d'«enfants sans père». Cet argument est décliné par le gouvernement sur le thème «passez, il n'y a rien à voir». Une députée LREM vient même d'être exclue du groupe parlementaire pour avoir pris position sur ce sujet. Réduire l'opposition à ce projet de loi aux organisations religieuses est une contre vérité. La publication de sondages arrangés sur le sujet est aussi une manœuvre.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que la revendication communautariste des organisations homosexuelles reçoit le soutien d'un courant politique «libéral libertaire», porté par Macron, qui souhaite répondre au «désir d'enfant» pour «Vivre sans temps mort, jouir sans entraves» (slogan de mai 68). Il s'agit d'une illustration de la «bobo-attitude» individualiste, selon laquelle tout est permis, sans se préoccuper ni de l'enfant, ni de la société.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que des débats se sont ouverts, au sein même de la communauté homosexuelle, sur les conséquences de l'adoption de la «PMA sans père». Ils concernent en particulier : la reconnaissance de la filiation des enfants fabriqués (comment qualifier les parents, avant ou après la naissance) ; leur droit éventuel à la connaissance de leur origine ; la disponibilité du sperme (marchandisation des gamètes) ; le stockage des ovocytes.


Nous ne participons pas à ces débats, à ce stade, étant opposés sur le principe à la «PMA sans père».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) va au-delà de l'enjeu présenté dans ce futur projet et dénonce l'ouverture de la PMA aux couples de femmes qui conduira automatiquement, au nom de l'égalité, à l'ouverture de la Gestion Pour Autrui (GPA) pour les couples d'hommes. C'est-à-dire à la marchandisation (location) du corps des femmes. Macron a d'ailleurs déjà validé l'idée de la reconnaissance de la filiation d'un enfant né par GPA à l'étranger. La «fabrication de l'enfant» pose un problème général qui n'est plus du domaine du futur, car beaucoup de réalisations sont médicalement possibles : la sélection des naissances sur le sexe (en Chine communiste) ou de manipulations génétiques, le clonage (qui a été rodé pour des animaux), la production d'enfants à partir de matériaux humains (projet nazi), etc.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), conscient de la dangerosité de ces projets, habillés sous le terme de «transhumanisme», affirme son opposition radicale à ces divers modes de fabrication d'enfants. D'une manière générale, le progrès médical doit être étroitement encadré par des choix éthiques de la société.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle ses militants et sympathisants à participer activement à toutes les mobilisations qui pourront être engagées contre la «PMA sans père» et appelle ses sympathisants à se joindre à toutes les initiatives locales et nationales menées en ce sens.


RÉFÉRENDUM CONTRE LA PRIVATISATION D'ADP

Communication du MIL du 18 juillet 2019


Repère : Le dépôt des soutiens des électeurs en faveur de la Proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l'exploitation des aérodromes de Paris (2019-572) s'est ouvert le 13 juin 2019 et se terminera le 12 mars 2020.


Macron a fait adopter le principe de la privatisation d'ADP (ex-Aéroports de Paris) dans la cadre de la loi PACTE (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises).


Une initiative parlementaire est venu mettre en cause cette décision en affirmant que l'aménagement, l'exploitation et le développement des aérodromes de Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly et de Paris-Le Bourget revêtent le caractère d'un service public national.


La privatisation d'ADP priverait l'État d'une manne financière, comme du contrôle sur les décisions stratégiques tout en risquant de nuire à la qualité de l'accueil des voyageurs. Le Conseil constitutionnel a confirmé la validité de cette démarche de Référendum d'Initiative Partagée (RIP) visant à affirmer le caractère de service public national de l'exploitation des aérodromes de Paris. Par suite, le gouvernement a dû suspendre la mise en œuvre de cette disposition de la loi votée. Une procédure de collecte de signatures de cette pétition en faveur d'un Référendum d'Initiative Partagée a été ouverte sur internet. Cette pétition doit maintenant recueillir au moins 4.717.396 signatures, soit un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales au minimum. Cet objectif est élevé, mais réalisable. Au terme de cette procédure, une consultation de la population pourra avoir lieu.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle son profond attachement au caractère de service public national de toutes les infrastructures de transport en France (routière, autoroutière, ferroviaire, portuaire et aéroportuaire) car il s'agit d'un enjeu d'indépendance nationale.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce la politique de Macron en faveur de la privatisation d'entreprises stratégiques pour l'intérêt de la Nation.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu'une convergence politique ponctuelle sur un objectif simple et lisible, «le refus de la privatisation d'ADP», apparaît opportune. C'est pourquoi nous nous sommes félicités, dès le départ, de la démarche engagée par 248 parlementaires en faveur de l'organisation de ce Référendum d'Initiative Partagée. Cette initiative commune réunit, dans l'intérêt de la France, des députés et sénateurs de partis politiques divers : Les Républicains, LFI, PS, LR, PCF et du groupe «Libertés et territoires».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle ses militants et sympathisants à soutenir et faire soutenir la demande de la tenue d'un référendum.


POUR SOUTENIR LA DEMANDE DE REFERENDUM D'INITIATIVE PARTAGEE :

-Se connecter au site dédié par le gouvernement au RIP à l'adresse suivante :

https://www.referendum.interieur.gouv.fr/initiatives_encours

-Se munir de sa carte d'identité ou de son passeport.

-Fournir les renseignements demandés vous concernant et répondre à une question de lisibilité.

-Le site confirme alors la bonne saisie de votre soutien.

-Vous recevrez un récépissé numéroté confirmant votre soutien à la demande (par courriel).

Le soutien de la demande de tenue de ce référendum ne présume pas de votre vote lors du scrutin.


LES PRINCIPES DU GAULLISME

Communication du MIL du 19 juillet 2019


En premier lieu, le Gaullisme a marqué l'histoire de France au 20ème siècle en 1940, 1944, 1948, 1958 ou 1968. Il importe de s'en souvenir et d'en témoigner, pour transmettre les leçons de l'histoire aux nouvelles générations. En second lieu, en 2019, demeure l'esprit gaulliste. Il s'applique parfaitement aux enjeux actuels. La pertinence de ses principes fondamentaux reste toujours aussi forte sur l'ensemble des sujets actuels, quand on s'y attache.


Une approche politique globale. La première caractéristique de l'esprit gaulliste réside dans une approche politique globale sur les questions majeures au-dessus des partis, des syndicats, des communautés, des confessions, des lobbies, des sectes et de tous groupements d'intérêts.


L'indépendance de la France. Le refus de sa soumission à des organismes supranationaux, ou des puissances étrangères, étatiques, économiques et financières, ou des entreprises multinationales reste un élément fondamental de l'esprit gaulliste. Cette indépendance a été façonnée par son histoire. Elle doit être défendue dans tous les domaines que cela soit politique, économique, culturel, diplomatique et militaire. La tenue d'une ligne indépendante n'empêche pas, par ailleurs, d'avoir des alliés, en particulier des pays avec lesquels la France a noué des liens historiques étroits.


Le rassemblement de tous les Français. L'esprit gaulliste vise au rassemblement de tous les Français au-delà notamment des clivages politiques, syndicaux, locaux, religieux pour obtenir un dépassement et parvenir à rétablir la confiance de l'ensemble des citoyens vis-à-vis de leurs dirigeants politiques. Il existe aujourd'hui de profondes divisions entre les divers partis politiques ou écoles de pensée. Le projet politique consiste à rassembler les citoyens sur des grands projets au-delà des clivages partisans. Il impose de faire évoluer la manière même de faire de la politique. Le peuple de France aspire au rassemblement sur les grandes questions.


Un pouvoir exécutif fort et stable. L'esprit gaulliste va dans le sens de l'existence dans notre pays d'un pouvoir exécutif fort et stable. La constitution de la Ve République le permet. Elle donne au président de la République un rôle primordial sur les grands enjeux. Elle établit un lien direct entre le chef de l'État et le peuple. Grâce au suffrage universel direct pour l'élection présidentielle, et le recours possible au référendum, la Ve République permet à notre pays de pouvoir bénéficier des moyens d'une politique échappant pour l'essentiel aux pressions des partis, syndicats et autres groupes si les dirigeants politiques en font le choix. Mais la pratique de ces dernières années n'a pas été dans le sens des institutions et a conduit à une critique du système alors que la critique devrait porter sur des dirigeants politiques qui ont souhaité s'abstraire des institutions.


Une vision internationale en faveur de la liberté et de la paix. L'esprit gaulliste porte une vision internationale en faveur de la liberté, de la paix et de l'indépendance des peuples. Il affirme que la France participe à l'équilibre du Monde en raison de son histoire, de sa puissance et de sa grandeur. Il professe un refus viscéral des totalitarismes : Historiquement, le gaullisme s'est illustré par un refus des totalitarismes (communistes et nazis). L'esprit gaulliste conduit à un engagement, aujourd'hui, dans la lutte contre l'idéologie islamiste totalitaire.


Une défense globale de l'environnement. La défense de l'identité nationale, de notre langue, de notre patrimoine historique, de nos paysages et de notre milieu naturel nature (air, eau, faune et flore) constitue un ensemble nécessaire à la sauvegarde de notre environnement. La lutte pour limiter ou arrêter les migrations à nos frontières entre dans cette exigence.


Une exigence de justice sociale. L'esprit du gaullisme affirme la nécessité de la solidarité nationale conduite par l'État à destination des personnes les plus faibles, les plus pauvres et les plus en difficulté dans la société. L'attachement à un système de protection sociale mis en place après la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle reste un marqueur de l'esprit gaulliste. L'objectif est d'atteindre le plein emploi et de développer une meilleure association capital-travail.


La défense de la famille, de la jeunesse et de l'éducation. La famille est considérée, dans l'esprit gaulliste, comme le noyau de la société, c'est pourquoi une politique nataliste reste une priorité pour maintenir et renouveler notre population. Le modèle familial reste composé d'une femme et d'un homme ayant des enfants qu'ils élèvent, au-delà de tous les accidents de la vie. De même, l'éducation nationale et l'enseignement supérieur se trouvent être le cœur de l'intervention de l'État vis-à-vis des familles et de la jeunesse. La transformation de l'éducation et de la formation s'impose pour répondre aux besoins du XXIe siècle. L'esprit gaulliste aspire à une réelle politique en faveur de l'engagement et de l'entrée dans la vie active de la jeunesse.


Une responsabilité de l'État dans le développement économique. L'esprit gaulliste affirme la responsabilité de l'État dans le développement économique et la sauvegarde de nos entreprises. Il appelle une politique volontariste menée par des plans de développement à divers niveaux pour porter de grands projets économiques (dans les domaines du nucléaire, du spatial, du médical, du numérique, etc.) qui dépassent le niveau et la capacité des entreprises privées. Cette action va de pair avec la défense de la libre entreprise en France. Il faut baisser les dépenses publiques de l'État et des collectivités publiques ainsi que les impôts et les taxes sur les particuliers et les entreprises afin de mieux gérer la France.


Un pragmatisme politique. L'esprit gaulliste ne s'inscrit pas dans une idéologie politique, mais est en opposition avec les idéologies anciennes comme actuelles. Il est caractérisé par le recours à un pragmatisme politique utilisé en vue d'atteindre les objectifs fixés, comme l'indépendance et le rayonnement de la France dans le monde et l'unité intérieure du pays. L'esprit gaulliste laisse le choix des modalités d'actions selon les circonstances. Il repose sur quelques grands principes, permettant la réalisation des objectifs.



LE GAULLISME EST-IL MORT ?

Par Pierre HABIB-DELONCLE, Président de l'Association 30 Mai 68

Nous avons souhaité publier le libre propos sous forme d'un cri d'alarme de notre compagnon Pierre Habib-Deloncle. Il s'agit d'une reconnaissance du rôle que mène et que veut mener le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) pour défendre les valeurs gaullistes, civiques et patriotiques, et aussi pour empêcher certains de tenter de tuer le gaullisme politique et d'action pour le transformer en un gaullisme de commémoration, en effaçant le message politique et sociétal du Général Charles de Gaulle. Le MIL


Communication du MIL du 16 juillet 2019   


Cela fait 65 ans, le 18 Juin, que je me suis rendu à mon premier Mont-Valérien. C'était pendant la Traversée du désert. La clairière était remplie de compagnons fidèles qui étaient pleins d'espoir et qui espéraient l'avenir de la France avec de Gaulle. Ils furent comblés en 1958 et ils vécurent comme tous les Français dix années glorieuses. C'est à ce moment-là que fut formé un socle magnifique sur lequel vit encore notre pays, malgré les sérieux amoindrissements, qui, au fil des 60 dernières années, l'ont en bonne partie affaibli.


Qu'en est-il aujourd'hui ? Le Gaullisme est-il mort ? Lors de conversations avec de vieux compagnons, nous constatons que le Gaullisme n'est plus représenté sur l'échiquier politique français. Si l'on avait eu besoin d'une démonstration, le résultat des élections européennes aurait parfaitement fait l'affaire. A la question posée, apparemment, on ne peut que répondre oui malheureusement.


Pourtant, tout le monde ou presque se dit gaulliste, pour, dans la réalité, faire exactement le contraire.  Le Président Macron disait l'autre jour devant la statue du Général : «On sait ce qu'on lui doit !». Cela ne l'empêche pas  de mener une politique qui est loin du Gaullisme. En politique étrangère, il prône le multilatéralisme, il va vers l'Europe intégrée au lieu de promouvoir l'Europe des Nations qui est pourtant la seule voie pour sauver l'Europe, il place la France encore un peu plus loin dans l'orbite américaine poursuivant la démarche de Sarkozy lorsque ce dernier nous avait fait réintégrer l'OTAN. L'instauration de la proportionnelle, si faible soit-elle, est contraire au Gaullisme, qui veut que les élections dégagent une majorité assurant la stabilité et permettant un Etat fort. Elle entraîne une nouvelle détérioration des institutions de 1958, auxquelles il faudrait pourtant revenir, en les aménageant sur quelques détails, notamment la cohabitation.


La France continue à s'affaiblir. Sa grandeur diminue. Elle perd rapidement son poids sur la scène internationale. Quelles sont son influence dans le monde et sa puissance aujourd'hui ? Quasiment rien. La France est dans une situation catastrophique. Tout le monde se voile la face. Dans ce domaine, l'immense actif fabriqué par de Gaulle est pratiquement dissous. Au lieu d'entreprendre de nouvelles conquêtes, on préfère s'envaser dans de tout petits sujets de la dimension des caniveaux.


À gauche et à l'extrême gauche, qui ne valent pas mieux que l'extrême-droite, on continue imperturbablement de véhiculer la lutte des classes alors que le Gaullisme appelle au rassemblement, au rassemblement patriotique. L'extrême-droite a toujours été antigaulliste, elle a le plus souvent préférer voter à gauche plutôt que de choisir les gaullistes. Elle est toujours prisonnière des mauvaises herbes qui ont pris racine à Vichy. Sa position et ses campagnes pour l'instauration de la proportionnelle sont incompatibles avec le Gaullisme.


Les macronistes, au milieu desquels pullulent des Strauss-Kahniens défroqués, n'ont pas un projet ambitieux. Ils surfent sur l'alternative de Macron, nationalisme-progressisme qui n'a pas de sens, comme si on ne pouvait pas être à la fois pour la Nation et pour le progrès.  Rejeter la nation est aux antipodes du Gaullisme. Michel Debré écrivait : «Jusqu'à notre dernier souffle, au service de la Nation !». Le quotidien gaulliste s'appelait «La Nation». Sommes-nous nationalistes demandait Alain Peyrefitte à Charles de Gaulle. Après un temps de réflexion, ce dernier de répondre : «Nous ne sommes pas nationalistes, nous sommes des nationaux !». Autrement dit, Macron, qui n'a jamais parlé de l'Europe des Nations, se serait opposé à de Gaulle sur  ce thème fondamental qu'est l'Europe.


Les centristes, toujours assis entre deux chaises, sont toujours allergiques aux grandes orientations du Général et à ses principes d'action. Il reste les  Républicains. Ces derniers sont théoriquement les successeurs des mouvements gaullistes. Mais, ressemblant plus à l'UDF qu'au RPR, ils ne se réclament plus du gaullisme. C'est devenu un syndicat de porteurs de mandats, d'élus locaux et d'attachés parlementaires, de niveau assez faible, qui traitent les problèmes à l'aune des «territoires», ce mot bateau qu'on prononce à tous les coins de discours. Incapables de bâtir un projet qui tire la France vers le haut, ils se contentent comme les macronistes de traiter des questions de détail. Eric Woerth, à qui je parlais de grands hommes, les a balayés d'un grand revers de la main : «Il n'y a plus de grands hommes !» oubliant RENAN qui écrivait : «En somme, la fin de l'humanité, c'est de produire des grands hommes, rien d'autre que des grands hommes. C'est par les grands hommes que passera le salut». La vacuité des Républicains s'est traduite par la déconfiture que l'on sait. Les Républicains n'auront d'avenir que s'ils retrouvent le Gaullisme.


Le Peuple français se laisse aller. Il n'a qu'une vision étroite  des grands enjeux, notamment internationaux et mondiaux. Il vogue des problèmes de société aux recettes de cuisine. On vient de le constater lors du débat européen. On a réussi à faire croire que la question était pour ou contre l'Europe alors que le choix était ternaire : la fin de l'Europe, l'Europe intégrée -et la fin des peuples et nations-, l'Europe des Nations, autour duquel tous pouvaient se retrouver. Un mot a été quasiment absent de la campagne : l'indépendance ! Les malentendus demeurent.


Le Peuple français ne voit pas loin. Est-il encore solidaire de la Patrie ? Trouverait-on encore à l'Ile-de-Sein beaucoup d'hommes capables de traverser la Manche pour rejoindre la France Libre ? Y-a-t-il encore beaucoup de Français qui accepteraient de mourir pour leur pays ? Qui est prêt, au nom de l'intérêt général, à faire passer la France avant les Français ?  A vouloir une belle croissance assise sur une économie de production et une recherche qui trouve avant les autres -notamment en matière de Défense-, à instaurer la Participation qui doit constituer la nouvelle politique sociale du Pays comme le pensait Chaban-Delmas, à lancer une grande Fondation pour l'Afrique. Par exemple !


De Gaulle ? «Mais, mon bon Monsieur, c'est loin, c'est une autre époque», dit madame Michu, sans chercher à porter un jugement de valeur sur ce qui se faisait et sur ce qui se fait maintenant. Ceux qui ont connu l'époque gaulliste sont affligés de voir des journalistes prendre comme seules références les septennats de Sarkozy et de Hollande. De Gaulle ? «Ne me parle plus de lui», me dit une vieille amie, pourtant proche du Général.


Alors, en regardant tout le paysage, on ne peut que conclure à la mort du Gaullisme. Pourtant, «le dernier mot est-il dit ?». Non ! Si les flammes n'apparaissent plus, les braises sont toujours là. Beaucoup, silencieux, guettent toujours la lueur de l'espérance. Ils relisent de Gaulle, 50 ans après, et ils se disent «Bon sang ! Mais c'est ça qu'il faut faire». Ils ne sont plus très nombreux, ceux qui ont vécu cette époque, ceux qui ont manifesté le 30 Mai 1968. Il est urgent qu'ils transmettent. Compagnons gaullistes, de gauche, de droite et d'ailleurs, regroupons nous pour une nouvelle époque de la grandeur de la France. Après tout, il nous l'a dit avant de partir : «l'immense armée de ceux qui me soutiennent et qui, de toute manière, détiennent l'avenir». Faisons revivre le Gaullisme !