Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MACRON DÉFEND LES INTÉRÊTS DE L’ALGÉRIE AU LIEU DE CEUX DE LA FRANCE


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L’amélioration des relations entre l’Algérie et la France apparait comme une nécessité pour nos deux pays. Les conditions pour y parvenir ne semblent pas réunies à ce jour, d’une part à cause de la nature actuelle du pouvoir autoritaire algérien et, d’autre part, du positionnement erroné adopté par Macron. La situation présente n’empêche pas de rechercher à terme une réponse plus positive.


Sur le plan géopolitique, l’Algérie se trouve isolée au sein du Maghreb. Elle a des rapports tendus avec ses voisins. Les relations avec le Maroc sont mauvaises à cause du soutien de l’Algérie au Front Polisario. Les relations sont limitées avec la Tunisie. L’Algérie s’inquiète de l’éclatement de fait de la Libye voisine et de la présence d’une zone grise sans réel contrôle étatique. Au sud, l’Algérie est confrontée à l’existence de guérillas islamistes au Mali et au Niger. Depuis plusieurs années, la France et ses alliés africains y mènent une guerre contre les groupes djihadistes armés. Beaucoup de responsables de ces groupes sont eux-mêmes des islamistes algériens, ayant fui leur pays au terme de la guerre civile pour se réfugier dans le Sahel. Enfin, la nouvelle constitution algérienne adoptée par référendum le 1er novembre 2020 autorise l'armée algérienne à intervenir hors des frontières du pays. L’Algérie pourra intervenir officiellement en Libye ou au Mali contre les islamistes.


Sur le plan intérieur, la situation économique est très mauvaise, alors que le pays dispose de ressources naturelles conséquentes (gaz). Sans entrer dans le détail, on ne peut que constater l’échec économique du régime algérien lié à sa nature (FLN, armée, oligarchie). Sur le plan politique, l’exécutif est menacé à la fois par la contestation «démocratique» (nombreuses manifestations) et par la persistance de la minorité berbère à défendre son identité. Les oppositions au gouvernement, au pouvoir depuis 1962 (FLN et armée), sont dans le détail de natures diverses (groupes, personnalités). Le mouvement de contestation est largement infiltré par les islamistes radicaux. Ce qui rend la situation difficile à apprécier.


En février 2017, Macron a déclaré que la colonisation de l’Algérie par la France était un «crime contre l’humanité». Ses déclarations inacceptables ont juste contribué à nourrir le discours anticolonialiste de l’extrême gauche en France et à renforcer le sentiment anti Français en Algérie. En juillet 2020, il a confié à Benjamin Stora une mission sur «la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie». Le rapport Stora est très contestable et contesté. Aussitôt, Macron a commencé à appliquer les préconisations sans aucun débat parlementaire.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la démarche de Macron quant aux relations franco-algériennes. Macron se positionne au niveau d’un prétendu jugement historique sur le bilan de la guerre civile en Algérie qui a conduit à l’indépendance du pays. Il répond à la demande d’un pouvoir algérien qui a souhaité construire, depuis près de 60 ans, l’unité algérienne sur la haine de la France. En répondant à cette demande algérienne d’excuses et de réparations de la France, il alimente un processus sans débouché valable. Macron apporte clairement un soutien direct au régime autoritaire algérien au pouvoir depuis l’indépendance (avec une évolution du socialisme vers l’islamisation). Alors que le pays est actuellement traversé par divers mouvements de contestation sans rapport avec un débat sur une période que la très grande majorité des algériens n’ont pas connus.


Macron engage la France dans une impasse. Le sujet concerne un passé trop proche. Le temps de l'Histoire n'est pas encore venu. Il n’y a pas d’accord possible à ce jour sur cette période. De toute évidence, la situation a été complexe. Quelques français se sont mobilisés en faveur du FLN. De très nombreux algériens ont défendu la France jusqu'au bout et l’ont payé de leur vie. La très grande majorité de la population est restée à l’écart de ces affrontements. L'importance de l'immigration algérienne en France après l'indépendance suffit à prouver que beaucoup d’algériens ne nourrissaient pas de haine contre la France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) tient à continuer d'honorer l'armée et la police française, pour leur action, notamment dans nos départements d’Algérie, menée à la demande du gouvernement français. Il faut commémorer chaque année la mémoire de tous les civils et les militaires, français de métropole, d’Algérie ou algériens, qui ont trouvé la mort pour la France durant cette période dramatique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) défend l’objectif de la construction de relations privilégiées entre l'Algérie et la France concernant des sujets comme la lutte contre l’immigration vers l'Europe, la lutte contre l'islamisme radical, la lutte contre le trafic de drogue, le refus de toute ingérence étrangère (dont des imans algériens en France), la limitation de l'influence turque en méditerranée, un développement économique conjoint (bien au-delà de l’existant), une collaboration culturelle dans la cadre de la francophonie.