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Une communication du MIL

MACRON DÉMARRE SA CAMPAGNE DE 2022


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Macron a prononcé le 13 juillet un discours de pré-campagne présidentielle après une longue partie sur la politique de prévention sanitaire (qui aurait dû être fait par le premier ministre). Derrière un discours général, Macron a ciblé son électorat d’origine, principalement constitué de cadres du public et du privé, de libéraux et de retraités. Cet électorat souhaite avant tout une reprise économique en évitant tout confinement.


Bilan. Macron a exprimé une totale autosatisfaction de son action. Il affirme un prétendu «rebond économique» dont il est bien trop tôt pour juger la réalité. Pour glorifier son bilan, il a entrepris de mobiliser les membres de son gouvernement (déclarations et communiqués) et les députés LREM pour défendre ces idées auprès des électeurs («faire du porte-à-porte»). La tâche va être rude. L'illusion du «bon quinquennat» va être difficile à entretenir dans les mois à venir. Or Macron a déclaré que «le bilan est le socle à consolider».


La cause de l’échec de Macron est structurelle. Les lois, qu’il a fait voter, repose sur des compromis (sans une décision tranchée) et ceci même quand elles portaient sur un sujet utile. Cela a été le cas en matière de sécurité (plusieurs textes ne répondant pas aux besoins), d'immigration (loi sur le droit d’asile insuffisante) ou de la création d’emplois (avec des mesures couteuses et inefficaces, comme la prime à l’embauche). Cette logique de «compromis» explique pourquoi aucune réforme des retraites ne sera mise en place d’ici la fin de son quinquennat.


Renouvellement des thèmes. Macron a cité dans son discours de nouveaux thèmes comme le «plein emploi» ou «l’indépendance nationale». Ces thèmes visent à droitiser son discours pour gagner des électeurs, mais s’il peut tromper un instant certains citoyens, ses propos ne résistent pas à l’examen.


Premier exemple, quand Macron parle de «plein emploi» dans son «nouveau» discours, il oublie que son objectif de baisse du taux de chômage n'a jamais été que de 7% et non de moins de 5%, comme c'est le cas dans les pays voisins (Allemagne, etc.). Dans la pratique, le taux de chômage en France se situera au mieux entre 9 et 10% en fin 2021. Trop de promesses symboliques n’ont pas été tenues. De nouvelles places de prison n'ont pas été construites, la réduction des effectifs de la fonction publique de 2% n'a pas eu lieu, tout au contraire, le diplôme du bac apparait en voie de disparition à 96% de reçus.


Second exemple, Macron découvre tardivement l’enjeu que constitue l’indépendance de la France. Mais il parle simultanément de l’indépendance nationale et d’«indépendance européenne». Certes, le thème de l’indépendance était absent de son programme de 2017, mais les faits sont têtus et la déficience de produits pharmaceutiques a remis en premier plan de l’actualité la question des productions nationales. Malheureusement, rien ne suit ni aujourd'hui, ni d'ici 2022. Quand Macron opère la confusion entre «indépendance nationale» et «indépendance européenne», il confirme qu’il refuse la réalité. Un fédéraliste européen, comme l’est Macron, ne peut aucunement défendre l’indépendance nationale, puisqu’il aspire à ce que les décisions de notre pays soient prises par une instance de nature internationale. Il n’y a pas à ce jour aucun mouvement sérieux d’une reprise de la production nationale en France suite à l’étiolement de ces dernières années. Le Plan de relance, lancé il y a un an, débouche, à ce stade, sur des résultats négligeables.


L’«indépendance européenne» n’existe pas, tout simplement parce que l’UE n’est pas un pays. Chaque nation prend ses décisions. L’exemple des achats d’armements illustre la diversité des choix, souvent au détriment de la France. Au mieux, un projet peut rassembler plusieurs états européens (comme Airbus), mais cela n’a rien à voir avec l’Union européenne.


Changement. L’idée du «changement» revient en tête du discours de Macron. Il doit faire face au déficit public : +9,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2021 et un engagement d’un déficit de moins de 3% dès 2022. Ce chiffre définit bien les limites concrètes de ses ambitions affichées. Il n’y aura pas de second plan de relance. Le retour à la situation économique de la fin 2019 devrait être assez lent : 2023 ou plus tard.