Mouvement Initiative et Liberté

www.lemil.org

Une communication du MIL

FAILLITE DE LA POLITIQUE DE SÉCURITÉ EN FRANCE


Télécharger la communication du MIL du 10 aout 2021

Transférer ce texte à une personne

Imprimer cette page


Repères : Le père Olivier Maire, prêtre de 60 ans, a été retrouvé assassiné le 9 août 2021 à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) dans sa chambre au sein des locaux de la communauté des frères missionnaires montfortains.


Un homme s'est rendu le matin même à la gendarmerie et a avoué le meurtre du religieux. Il était hébergé dans cette communauté religieuse. L'homme a été placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour «homicide volontaire». La piste terroriste est écartée par le procureur. Cet homme de 40 ans, de nationalité rwandaise, avait des antécédents récents. Ce meurtre illustre malheureusement la faillite de la politique de sécurité en France.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate le caractère inapproprié de certaines décisions de justice. En effet, cet homme avait déjà été mis en examen pour l'incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020 pour «destructions et dégradations par incendie». Il a reconnu avoir allumé les trois foyers de l’incendie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes. Les foyers étaient éloignés et son intention semble incontestable. Il a fallu deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire le feu (destruction d’un tableau et du grand orgue). Pour cet acte, il encourt «une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende». Après une période de détention, il a été placé sous contrôle judiciaire avec une «obligation de résidence» et un contrôle judiciaire «avec obligation de pointage deux fois par mois». C’est-à-dire à une mesure trop légère par rapport à la gravité des faits qu’il a entièrement reconnu. À cette période, la question psychiatrique n’a pas été sérieusement considérée. On voit clairement apparaitre aujourd’hui une approche psy qui pourrait servir à dédouaner le meurtrier de sa responsabilité. «Il a été hospitalisé en unité psychiatrique. Une expertise est en cours pour vérifier que son état est compatible avec une garde à vue» selon le procureur.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce un système inefficace d’application des décisions d’expulsion. Cet homme, débouté du droit d’asile, se trouvait en situation de présence illégale sur le territoire. Il était sous le coup de procédures d’expulsion stoppées par le système judiciaire. Selon le ministère de l'Intérieur, l'homme était déjà sous le coup de plusieurs obligations de quitter le territoire français. La première remonte au 1er décembre 2016 et a été annulée par le tribunal administratif (TA) de Nantes. La seconde, en date du 11 avril 2017, a également été annulée par le TA de Nantes. La troisième, qui a été prononcée le 5 novembre 2019, a donné lieu à un recours devant le TA de Nantes et a été jugée «non exécutable en raison du contrôle judiciaire décidé par le juge». Le ministre de l'Intérieur a précisé que «cet étranger n'était pas expulsable, malgré son arrêté d'expulsion tant que son contrôle judiciaire n'était pas levé».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne les déclarations du ministre de l’intérieur Darmanin dans la mesure où il présente ce meurtre comme une affaire concernant juste l’église catholique. Alors que le déclenchement d’un incendie volontaire et l’assassinat d’une personne sont des faits qui concernent chacun des citoyens quelques soient leurs convictions ou leur foi.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la tendance actuelle à fractionner le crime en jouant sur des distinctions entre les victimes : femmes, enfants et hommes, par tranche d’âge, profession ou caractéristiques particulières (mœurs, etc.). Pour défendre une situation scandaleuse, Darmanin se contente de dire que «Le moment n'est pas à la polémique, mais il est aux condoléances». Il ne s’agit en aucun cas d’une quelconque polémique. Dans cette affaire, les faits sont pourtant simples. Un ressortissant étranger en situation irrégulière (c’est un clandestin qui n’a pas été expulsé) est l’auteur d’un incendie (il n’est pas incarcéré) et d’un assassinat. Il risque de finir en hôpital psychiatrique sans condamnation.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demande un changement de ministre de l’Intérieur. Seul un départ de ce dernier permettrait de prendre acte de la gravité de la crise générale en matière de sécurité en France, en plus de la crise de la police et de la justice.