Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

AGITATION AUTOUR DE MACRON ET 2022


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Les macronistes sont tentés par la construction d’une force politique unique. François Bayrou (MoDem) et Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale (LREM, et ex PS) travaillent a priori à la structuration d’une force politique macroniste unique d’ici la fin 2021. Ils veulent soutenir la campagne présidentielle de Macron en attirant de nouveaux ralliés (maires, élus locaux, etc.) pour élargir les soutiens. Ils veulent remporter une majorité aux législatives avec un candidat unique par circonscription et ils veulent assurer l’existence d’une force politique pérenne suite à l’échec persistant de La République en Marche (LREM) aux municipales, aux sénatoriales, aux départementales et aux régionales.


Certains macronistes commencent à prendre implicitement en compte un éventuel échec électoral de Macron et veulent travailler à leur survie politique et professionnelle. D’autres, comme Edouard Philippe, pensent déjà à sa succession.


L’Élysée semble soutenir le projet de constitution d’un «grand parti démocrate» en affectant au suivi du dossier un conseiller politique du chef de l’État, Stéphane Séjourné. Ce projet n’est pas prioritairement celui de Macron lui-même dans la mesure où il tient les partis politiques en faible considération.


Concrètement, il s’agit pour ces macronistes de réunir des forces politiques et des élus de la majorité actuelle (LREM, MoDem, Agir, Territoire de progrès, etc.) dans un mouvement politique aux contours encore assez incertains. Les questions à trancher portent, d’une part, sur l’organisation, censée maintenir les courants politiques d’origine (c’est-à-dire la gauche sociale-démocrate alliée à une fraction du centre gauche), et, d’autre part, sur un positionnement idéologique commun, qui reste totalement à définir, en marge du programme présidentiel de Macron (ou non).


Sur le quinquennat, le poids des propositions de LREM et du MoDem a été pratiquement nul dans le travail législatif. Le gouvernement de Macron a décidé seul de toutes les réformes concrétisée ou abandonnée. Par exemple, la demande d’instauration de la proportionnelle aux législatives vivement défendue par le MoDem (et inscrite au programme présidentiel de Macron) a été abandonnée.


Le positionnement «ni de droite, ni de gauche» revendiqué par Macron sera très probablement conservé dans son programme présidentiel 2022. Cette ligne floue vise à ramasser en fourre-tout des électeurs. Elle participe à la création d’un «fan club Macron» mais pas d’un parti politique aussi «moderne» soit-il (avec adhésion en un clic, sans cotisation même symbolique).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) observe l’avancement de ce projet de «grand parti démocrate» qui pourrait se concrétiser en marge de la prochaine candidature de Macron. Au-delà de la question organisationnelle (qui présidera et qui commandera ce parti), la principale question consistera à connaitre le rapport de force fin 2021 entre les anciens socialistes (qui ont confirmé leur entier contrôle sur LREM), le MoDem et les divers autres groupes politiques. L’affichage de la ligne politique de ce nouveau parti pourra, peut-être, alimenter l’argumentation à développer pour le combattre.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) prévoit que le programme du candidat Macron va jouer sur des idées floues, pire encore qu’en 2017. Par exemple, il peut évoquer l’«indépendance nationale» tout en la noyant dans les choix incontrôlables de l’Union européenne. Cela a été le cas sur le redressement industriel (avec une relocalisation industrielle en France ou en Europe) ou sur le dossier du contrôle des flux migratoires. Il s’agit d’une communication sans action réelle. Pour contester le bilan et les propositions de Macron, il faudra, pour convaincre, forcément entrer dans le détail. Nous serons présents aussi dans ce débat-là.