Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

OUI À L’EUROPE DES NATIONS, NON À L’EUROPE FÉDÉRALE


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Repère : Valérie Pécresse s'est déclarée «pour l'Europe des nations unies et contre l'Europe fédérale». «Je veux en finir avec une Europe passoire pour bâtir une Europe qui contrôle ses frontières». (Discours du 11 décembre 2021).


Macron vient de présenter son programme pour la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) qui se tiendra durant le premier semestre 2022. Ce programme rempli de formules attrape-tout comme «relance», «puissance et appartenance» est en fait une opération de communication pour la campagne électorale française. En dehors de thèmes consensuels comme le développement d’acteurs européens du numérique, il propose des objectifs qui relèvent actuellement de la pure fiction et pourrait, tout au plus, conduire à la création de commissions qui n’occuperaient le terrain médiatique que pendant quelques mois.


Fédéraliste : Macron incarne les ambitions d’un projet d’Europe fédérale que l’on doit combattre, quand bien même nous savons cette idéologie est condamnée par les rapports de force entre États ou groupes d’État. Macron souhaite «une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine». Il oublie que l’Union européenne n’est en aucun cas une nation et que la notion de souveraineté ne s’applique pas à elle.


Défense commune : Macron souhaite avancer vers une «politique de défense commune en matière opérationnelle». Cette formule ne tient pas compte de la différence de vue des nations membres de l’Union. La France est seule puissance nucléaire de l’Union, la seule à avoir une présence internationale, la seule qui a mené et mène encore des opérations militaires extérieures (Opex), la seule à avoir des accords militaires avec des pays étranger. Cette réalité nationale ne peut en aucun cas être partagée.


Élargissement de l’Union : Macron appelle à un réengagement de l’UE dans les Balkans auprès de l’Albanie, de la Bosnie, de la Serbie, du Monténégro, de la Macédoine du Nord et du Kosovo. Il semble ignorer la situation explosive qui existe dans cette région. Au même moment, la république serbe de Bosnie avance vers son indépendance avec la création d’une armée pour assurer son indépendance.


Migrants : Macron parle d’une Europe qui «sache protéger ses frontières» face à l’arrivée de migrants. Cette volonté est totalement irréaliste tant «l’harmonisation de nos règles, en particulier en matière d’asile, d’accompagnement des réfugiés ou des migrants qui sont sur notre sol» qu’il souhaite mettre en œuvre est un échec durable au sein de l’Union européenne. La «mise en place d’un pilotage politique de Schengen» à travers des réunions régulières des ministres européens chargés de ces questions est vouée à l’échec. Aucune avancée n’aura lieu sur le dossier de l’immigration faute d’accord entre les Vingt-Sept sur les flux migratoires. La question ne pourra être traitée qu’au niveau national.


Impôts : Macron souhaite «repenser le cadre budgétaire» de l’Union européenne, afin d’«acter le besoin d’investissements nouveaux». L’augmentation du budget de l’UE signifie la hausse de la contribution française, c’est-à-dire concrètement une nouvelle hausse des impôts des Français.


Histoire d’Europe : Macron veut lancer «un grand travail sur l’histoire de l’Europe» pour l’adapter à son idéologie. Son idée de «forger une histoire et une historiographie de notre Europe» est destinée à gommer les histoires nationales réelles avec en premier lieu celle de la France. S’il existe bien une identité de l’Europe, elle est avant tout culturelle et civilisationnelle et ne se substitue pas à nos identités nationales.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce le projet fédéraliste de Macron, car il repose sur une vision purement idéologique d’un «État européen fantôme», sans rapport avec les réalités actuelles de l’Union européenne. Il risque de mettre la France dans une situation difficile vis-à-vis de ses partenaires durant le début de l’année 2022. Macron aura de plus en plus des difficultés à faire avancer les dossiers importants en cours comme la mise en place d’une taxe carbone aux frontières ou la régulation des plates-formes numériques (GAFAM).