Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MACRON EST TOUJOURS DE GAUCHE


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Les articles et polémiques sur les rêves d'«union de la gauche» semblent ignorer sur la réalité des faits. Beaucoup d’électeurs de gauche ne votent plus pour le PS (et sa candidate) car ils votent Macron. Depuis 2017, la gauche sociale-démocrate, anciennement incarnée par Dominique Strauss-Kahn, apporte tout son soutien à Macron. C’est ce qui explique que lors de l’élection présidentielle de 2017, Benoit Hamon soit tombé à 6% et que les sondages actuels positionnent Anne Hidalgo a moins de 5%, c'est à dire sans le remboursement des frais de campagne pour le PS. Enfin, aux législatives de 2017, une centaine de députés, élus précédemment sous l’étiquette du Parti socialiste, ont rejoint Macron et se sont présenté sous l'étiquette «En marche». Les anciens PS se sont d’ailleurs assurés, en 2021, le contrôle complet de La République En Marche (LREM).


La gauche sociale-démocrate n’est pas marxiste. C’est pourquoi elle dispose à la fois du soutien d’organisations patronales et de grands patrons et de celui d’électeurs de gauche. Les mesures prises par Macron durant la crise sanitaire ont pleinement illustré cette dualité. Son programme 2022 restera sur cette ligne.


En 2022, la répartition des forces à gauche demeure proche de celle de 2017 à quelques exceptions près. Par exemple, le PCF est présent et ne soutient plus Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a perdu sa dynamique et ne devrait pas dépasser le seuil des 10% des suffrages. Montebourg restera un candidat marginal, s’il se maintient. La panique que ressent la nébuleuse des sympathisants de la gauche en constatant l'absence d'un candidat unique, ou majeur, fait l'impasse sur la réalité de la partie de son électorat qui soutient Macron. Quatre pôles de gauche bien différents coexistent.


-Le pôle des sociaux-démocrates incarné par Macron. Il devrait être soutenu par la coordination «Ensemble citoyens !», encore fantomatique, rassemblant LREM, Territoire de progrès (ex PS), En commun (écolo socialiste), Parti radical, MoDem. «Ensemble citoyens !» vise principalement la présentation de candidats aux législatives de 2022.


-Le pôle écolo-socialiste divisé entre Anne Hidalgo (PS) et Yannick Jadot (EELV) (bloqué dans son parti politique par une forte minorité d’ultra gauche).


-L’extrême gauche incarnée parallèlement par Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Fabien Roussel (PCF).


-Les trotskistes représentés par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et Lutte ouvrière (LO).

La récente candidature à la présidentielle de Christiane Taubira, soutenue par les organisateurs de la «Primaire populaire citoyenne», devrait encore accroître la confusion.


La convergence de ces courants de gauche est impossible au premier tour dans la mesure où ils ont des positions conflictuelles sur de très nombreux sujets (Union européenne, énergie nucléaire, politique fiscale, par exemple). Macron a réussi à s'attacher le centre gauche ainsi qu'une frange de centre droit. La présence d’une quinzaine d’anciens élus de droite auprès de Macron sert à la manœuvre.


Pour le premier tour, Macron va chercher à fidéliser des votants du centre, voire de droite. Ainsi, le programme présidentiel de Macron, qui se dessine peu à peu jour après jour, évoque des thèmes choisis à cet effet, notamment les investissements industriels, le projet de loi visant à rétablir la sécurité sur le quinquennat, la réforme des retraites. Ces éléments visent à convaincre des «modérés» incapables de constater que Macron n’a presque rien fait sur ces sujets en cinq ans.


Au second tour, Macron devra récupérer tous les électeurs de gauche. Il fera alors évoluer son discours et mettra en avant des éléments de son bilan (revalorisation des minima sociaux, Loi en faveur de la PMA pour les couples de femmes, dédoublement de certaines classes de CP et de CE1, repentance sur la guerre d’Algérie) et des propositions sociales, comme la fusion de toutes les aides sociales existantes (RSA, APL) au sein d’un Revenu Universel d’Activité (RUA), une politique pro enseignants. Ce retournement dans les objectifs devra être géré en deux semaines pour remporter l’élection présidentielle.


Pour le Mouvement Initiative et Liberté (MIL), l’enjeu de la campagne consiste à convaincre l'électorat de la nature de gauche de la ligne politique, passée et à venir, de Macron. Celle-ci cumule des risques et des questions non traitées : immigration, sécurité, identité, famille, croissance, plein emploi.