Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

AVEC MACRON, C’EST CHÔMAGE POUR TOUS


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En France, la situation de l’emploi est catastrophique. Macron et le gouvernement ont beau nous tenir leur discours électoral habituel, les chiffres des services de l’État sont là et ils sont fort clairs : Pôle emploi compte 6,4 millions d’inscrits à fin 2021 dont la moitié sont des chômeurs de longue durée, c'est à dire inscrits depuis plus d’un an, voire trois ans pour certains d'entre eux. Près d'un français sur 10 renouvelle chaque mois son inscription à Pôle emploi. Tous ces chiffres sont les signes de ce qu’on appelle un «chômage de masse». Et la situation française en la matière est bien pire que celle de nos voisins allemands, britanniques ou hollandais. D'ailleurs Macron n'a jamais eu l’ambition d’un retour au plein emploi. Déjà en 2017 son programme visait un taux de chômage de 7%, et non inférieur à 5% comme chez nos voisins. Et il ne sera même pas parvenu à atteindre ce faible objectif malgré toutes les manipulations possibles et imaginables opérées par les gouvernements successifs sous son quinquennat.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce les déclarations inexactes de Macron et du gouvernement sur la situation de l'emploi en France, comme par exemple celle du porte-parole du gouvernement expliquant qu’il n’y avait plus de chômage de masse en France. Cette volonté de manipuler les données s’inscrit dans le contexte électoral de 2022. Le gouvernement triche sur les chiffres du chômage quand il «oublie» les 420.000 salariés toujours en chômage partiel à la fin 2021 ou lorsqu'il ne tient pas compte de l’explosion du nombre de travailleurs précaires, c'est à dire des personnes inscrites à Pôle emploi mais ayant travaillé un peu à temps partiel ou en contrat court. Ajoutons à cela que la réforme de l'assurance chômage lui permet de ne pas comptabiliser les jeunes et les personnes ayant perdu leur indemnisation. Cette réforme qui conduit des centaines de milliers de jeunes et de précaires à la misère dans un contexte national où l’accès à l’emploi reste très réduit. Macron et le gouvernement mettent en avant des pénuries de personnels qui existent effectivement dans certains secteurs d'activité, mais qui sont ponctuelles et localisées. Car elles s’inscrivent dans la reprise : avec des sorties du marché du travail, des réorientations vers d'autres métiers, le stockage d'un noyau non disponible en chômage partiel, une réelle concurrence entre recrutements engagés en même temps. Exemple, on évoque des pénuries dans l’hôtellerie restauration alors que plus de 50.000 salariés de ce secteur sont payés par l’État en chômage partiel à la fin 2021. La politique du gouvernement en matière d’emploi, de contrats d’alternance et de formation professionnelle fonctionnent mal. Premier exemple, les mesures sur l'apprentissage ont donné des résultats, mais au détriment des contrats de professionnalisation et, surtout, elles ne sont pas pérennes. Second exemple, le Compte Personnel de Formation (CPF) a connu un succès quantitatif, mais tous les opérateurs le jugent peu probant sur la nature des formations et la poursuite de son financement non assuré.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la campagne de dénigrement menée par Macron et son gouvernement contre les chômeurs. D'après eux, ces derniers ne chercheraient pas vraiment un travail car «il suffit de traverser la rue pour en trouver». La réalité est que le stock d’emploi n'est pas suffisant pour donner du travail aux 3,4 millions de demandeurs d’emploi «immédiatement disponibles». Si des fraudeurs existent, comme dans tout système social, il faut évidemment les radier mais cela reste un problème marginal. La confusion introduite par Macron est insultante. En 2020, suite à l’arrêt partiel d’activité décidé par Macron, il y a eu une forte chute de l’économie (-8% de PIB) et de l’emploi en France. En 2021, il y a bien eu une reprise économique nous ramenant à la situation de la fin 2019 dans ces deux domaines. Mais le coût direct de l’opération a été de 60 milliards d'euros d’aides et de prises en charge du chômage partiel, sans compter les prêts garantis dont le gouvernement a remis à plus tard le remboursement. La dette de la France a explosé et le remboursement de ces emprunts passera par l’impôt et les taxes dans les prochaines années. Seuls le rythme et la forme de la pression fiscale à venir demeurent incertains.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la politique économique que mène Macron en lien avec certaines organisations patronales, politique marquée par une absence de mesures en faveur du développement de la production agricole, de la construction, des industries et du numérique. Aujourd'hui Macron évoque pour le prochain quinquennat un «plan d'investissement 2030». Cette annonce confirme qu'aucun projet de ce type n'a été lancé depuis son arrivée au pouvoir en 2017. En particulier le ministre de l'Économie n'a pas su, ou voulu, promouvoir nos industries. Il a toléré des rachats d’entreprises françaises par des entreprises étrangères et a laissé faire la poursuite du repli industriel qu'atteste la baisse des effectifs dans ce secteur. Les pénuries de médicaments et l’absence d’un vaccin français contre le Covid illustrent parfaitement ce déclassement de notre industrie. Durant le quinquennat, le nombre des relocalisations industrielles a été anecdotique. Nos résultats sont bien inférieurs à ceux de nos grands voisins dans de nombreux domaines comme les investissements à l'étranger ou la création de start-ups.