Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

BORNE - CONTINUITÉ, GAUCHE ET COMMUNAUTARISME


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Le gouvernement de Mme Borne a été constitué, tardivement après le second tour de l’élection présidentielle. Il s’agit d’une manœuvre tactique de Macron permettant d’éviter que les ministres débutants, ou confirmés, ne s’expriment avant les élections législatives, en raison de leur obligation de réserve. L’absence de débat comme l’absence de programme politique clair aura ainsi été la caractéristique des scrutins de 2022. La seule proposition évoquée par Borne porte sur un train de mesures ponctuelles concernant le pouvoir d’achat dont le coût va être important. Cette annonce revient à une annonce de cadeaux, juste avant un scrutin majeur.


La composition du gouvernement, annoncé par Macron et Borne, démontre la volonté de poursuivre la politique du précédent quinquennat. Ce gouvernement ne sera pas capable d’apporter de nouvelles réponses et solutions face à la situation difficile de la France. Le maintien du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Justice à leur poste confirme les politiques menées par les macronistes. Ils n’apporteront aucun changement et ne répondront pas aux problèmes d’insécurité des biens et des personnes, ils n’exerceront pas un contrôle réel de l’immigration, ni de la lutte contre les islamistes intégristes, ni d’une prévention efficace contre le terrorisme islamique.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) prend acte d’un renforcement d’un groupe de gauche social-démocrate autour de la première ministre. Borne a décidé de s’adjoindre des membres de son parti politique social-démocrate : «Territoires de progrès – Mouvement social-réformiste» (TdP). C’est le cas du ministre en charge du Travail, Olivier Dussopt, pour reprendre le ministère du travail et conduire le chantier de la réforme de retraites. C’est lui qui a créé en janvier 2020 ce parti avec Jean-Yves Le Drian, parti qui regroupe une part des anciens élus du Parti socialiste (PS) devenus macroniste. Ce parti compte d’autres ministres comme Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé, Clément Beaune, ministre délégué à l'Europe, Olivier Véran, ministre chargé des Relations avec le Parlement et de la participation.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la dérive communautariste de Macron, concrétisée par la nomination au ministère de l’Education nationale d’un intellectuel connu, Pap Ndiaye. Cet homme de gauche est depuis longtemps très marqué par un engagement communautariste. Cet enseignant-chercheur apparait comme le penseur de la «condition noire» et des minorités en France. Il s’inspire de son analyse de la situation aux Etats-Unis. En 2005, il participe à la fondation Cercle d’action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), puis du «Conseil représentatif des associations noires (CRAN)» en 2005 et défend la mise en place de statistiques ethniques. Il a publié en 2008 «La condition noire, essai sur une minorité française». Comme chercheur, il débat de sujets souvent théoriques sur la «question raciale», mais, ses propos finissent par interférer directement dans la vie politique. Concrètement, il assure la promotion du communautarisme en France.


Début 2021, Macron a placé Pap Ndiaye à la tête du Musée national de l’histoire de l’immigration avec comme mission de prendre en charge la réécriture de l’histoire coloniale de la France. De ce fait, il apparait comme le symbole de la volonté de Macron d’abandonner l’identité française, la laïcité et les principes républicains. Son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer a mis en garde Pap Ndiaye contre ces risques lors de la passation de pouvoir au ministère. Cette nomination est présentée par certains comme une simple manœuvre électorale visant à affirmer, contre Mélenchon et son groupement de gauche marxiste Nupes, une image bien à gauche. Le poids de cette nomination est plus profond. Car au-delà des qualités personnelles de cet intellectuel, le nouveau ministre ne dispose, a priori, d’aucune qualité ni compétence en matière de gestion de l’Education nationale. Le dialogue avec les enseignants, centré prioritairement sur leurs rémunérations, va s’avérer difficile.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le gouvernement Borne est prévu provisoire pour un mois. Sa survie dépend des résultats des élections législatives et de l’obtention d’une majorité absolue, relative ou non par les macronistes (Renaissance, MoDem et Horizons). Elle dépend aussi de l’élection des 15 ministres, sur 27, qui se présentent aux législatives. Les membres du gouvernement candidats à la députation devront démissionner en cas d’échec. C’est ce qui explique que Le Maire, ministre de l’Économie, et, surtout, Dupont-Moretti, garde des sceaux, aient renoncé à être candidats par peur de perdre. Mais, d’une manière générale, les circonscriptions ont été choisies, avec soin, par les macronistes, comme celle très favorable de Borne dans le Calvados.