Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MACRON ÉCHOUE À CONSTITUER UNE COALITION


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Repère : En préambule au conseil des ministres à l’Élysée du 4 juillet 2022, Emmanuel Macron vient d’affirmer qu’«il convient de prendre acte de l’absence de volonté des partis de gouvernement de participer à un accord de gouvernement».


Macron a donc reconnu son échec à constituer une coalition de forces politiques, basée sur un programme de gouvernement, pour disposer d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le remaniement technique du gouvernement a été annoncé par un simple communiqué de presse. Les 41 ministres appartiennent aux partis ayant soutenus Macron lors de l’élection présidentielle (LREM, MoDem et Horizons). Il ne compte aucune «prise politique» significative à droite ou à gauche ou dans la société civile. Ce remaniement gouvernemental apparait comme de faible importance puisqu’il s’inscrit dans la lignée des équipes d’En Marche, avec juste quelques changements de rôle pour des départs imposés (ministres battus aux législatives) ou des ministres écartés (suite à l’ouverture d’enquêtes). Le MoDem ne compte que quatre ministres (soit 9,7 %) et Horizons seulement deux (soit 4,8 %).


La gauche sociale-démocrate conserve un poids déterminant en dépit de ses nombreux représentants défaits aux législatives (Castaner, Ferrand …). En effet, elle englobe notamment la première ministre, Elisabeth Borne, de nombreux ministres (Clément Beaune, Olivier Dussopt, Éric Dupond-Moretti, Stanislas Guérini, Olivier Klein, Pap Ndiaye, Olivier Véran, Marlène Schiappa), la présidente de l’Assemblée nationale ou le patron de LREM.


Borne effectue sa première déclaration de politique générale, mais sans engager sa responsabilité, pour éviter de prendre un risque. Sa vision politique reste aussi floue que celle de Macron. Les partis de la gauche de la gauche, regroupés au sein de la Nupes (LFI, EELV, PCF et PS), vont présenter une motion de censure à l’issue de la déclaration de la première ministre. Les députés de la France Insoumise (LFI) conjuguent un discours révolutionnaire provocateur sur tous les sujets. Ils espèrent une dissolution rapide de l’AN avec l’espoir de conquérir une majorité parlementaire. Ils se situent clairement en dehors des Institutions de la République. Ils apparaissent comme dangereux.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite de la détermination de la droite républicaine et gaulliste à assumer clairement son opposition à la politique de Macron. A ce stade, on doit constater que Macron et Borne demeurent sur la ligne du programme présidentiel. Les derniers propos tenus par Macron restent très généraux et leur transcription floue.


Depuis son élection à la Présidence de la République, avec les silences de Macron, on peut s’interroger sur sa démarche et sa détermination face à la nouvelle répartition des forces politiques. Il semble vouloir reculer le moment de l’affrontement, c’est-à-dire le moment du débat parlementaire qui s’impose. Macron doit abandonner sa ligne du «en même temps» faute de quoi la France sera dans une impasse politique et financière.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demande au gouvernement de changer son projet politique en profondeur en prenant en compte sérieusement les demandes de la droite républicaine formulées dans le cadre de propositions de loi et des amendements qui seront déposés. La droite républicaine devrait pouvoir s’appuyer sur sa position de force au Sénat pour intervenir avec efficacité dans le cadre des commissions mixtes paritaires.


Le projet de loi sur le «pouvoir d’achat» et celui sur la loi de finances rectificative 2022 qui doit en permettre le financement, vont constituer une première épreuve. Ceux concernant la prévention sanitaire et probablement un texte d'urgence sur les hôpitaux devraient suivre.


Même si ces premiers textes sont adoptés grâce à l’abstention de certains groupes parlementaires, l'étape clé pour le gouvernement sera l'adoption du projet de loi de finances 2023. En 2023, il va y avoir une augmentation importante des dépenses publiques qui pourrait entrainer un veto de la droite républicaine. Avec le prévisible vote négatif des groupes de gauche et du RN, le gouvernement pourrait être mis en minorité dès l’automne. La situation politique devrait donc être plus claire à la fin 2022.