Mouvement Initiative et Liberté

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Une communication du MIL

MACRON - UNE NOUVELLE CRISE SOCIALE ET POLITIQUE


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Repère : Le conflit entre Macron et les forces de la gauche de la gauche à propos de la réforme des retraites débouche sur une crise sociale et politique plus large et beaucoup plus grave.


Pour la réforme des retraites, Macron et Borne ont choisi une formule parlementaire (PLFSS rectificatif) imposant un délai d’examen court, pour user de l’article 49.3. Mais ils semblent avoir abandonné le recours au 49.3. Ils se retrouvent dans une impasse technique, piégés par un nombre massif d’amendements. Le débat au Sénat a débuté. Comme à l’Assemblée nationale, les sénateurs de la gauche de la gauche (EELV, PCF et PS) ont déposé un nombre exceptionnel d’amendements pour bloquer l’examen de la loi, afin d’empêcher son adoption. Par exemple, trois cent cinquante amendements ont été déposés sur le seul article premier.


Le gouvernement a accumulé les fautes : désordre dans les projets et leurs estimations chiffrées, non prise en compte de la note du Conseil d’État. Il a mélangé de questions qui auraient dû être traitées séparément notamment la fin des régimes spéciaux, la durée de cotisation de 43 ans, l’âge légal de la retraite à 64 ans et les mesures en faveur de l’emploi des seniors. Ces choix ont renforcé les doutes, les inquiétudes et le refus de la formule actuelle de la réforme des retraites. Les sondages d’opinion confirment qu’une large majorité est hostile au projet actuel dans son ensemble.


Les ministres en charge de ce projet de loi sont tous des anciens du Parti Socialiste (PS) : Gabriel Attal, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt, Marlène Schiappa, Olivier Véran, tout comme Macron. On se trouve donc en évidence dans un affrontement entre la gauche sociale-démocrate macroniste et la gauche de la gauche Nupes. Olivier Dussopt, ancien socialiste, vient de déclarer qu’il s’agit d’une «réforme de gauche qui aurait pu être portée par un gouvernement social-démocrate». Les autres forces de la majorité macroniste, Horizons et MoDem, se positionnent en marge du projet. Borne se trouve donc assez seule.


L’ensemble des organisations syndicales a organisé des manifestations le 7 mars pour «bloquer le pays» (CFE-CGC, CFTC, CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA). 250 rassemblements ont eu lieu, dans toute la France. La suite du mouvement interroge. Dans plusieurs secteurs d’activité, des grèves reconductibles ont débuté (énergie (EDF), transports (SNCF, RATP, routiers), raffineries, ports (dockers CGT)).


Une opération purement politique est organisée par Jean-Luc Mélenchon et les insoumis (LFI), parallèlement aux démarches syndicales. Ils mobilisent leurs militants politiques et sympathisants en disant «Bloquez tout ce que vous pouvez». En particulier, ils cherchent à mobiliser des jeunes, dans les lycées et les universités, pour bloquer l’entrée des établissements et tenter de les occuper. Cette action Nupes mélange tous les sujets : les retraites, le pouvoir d’achat, les droits des femmes et des jeunes, une «priorité au climat».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne les manœuvres de blocage du processus parlementaire, les appels au blocage du pays, la montée des slogans de haine et les actes de violence. La menace doit être prise au sérieux, car elle a un parfum clairement insurrectionnel, de la part de militants et députés NUPES.


Lutte Ouvrière (LO) mobilise de son côté. Le porte-parole du NPA (Nouveau parti anticapitaliste), Philippe Poutou, a précisé ses menaces : «Il faut surprendre, déstabiliser, que ce mouvement devienne incontrôlable. (...) Il faut des actions de blocages et il faut utiliser des méthodes radicales. La colère ne peut pas être toute gentille». Au final, ils sont rejoints par de nombreux activistes de l’ultra-gauche : autonomes, black-blocs et autres casseurs, en particulier dans les métropoles, où ils sont bien implantés, comme Nantes, Rennes, Paris, Toulouse. comme on a pu le constater le 7 mars.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le gouvernement Borne sera seul responsable du désordre social et économique, qui va se produire en France, à cause de sa politique qui tourne le dos aux priorités de la France et des français.