MOUVEMENT INITIATIVE ET LIBERTE

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VI­GILANCE & AC­TION - N° 343 SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2016


LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L

 

MÉDAILLE DE RECONNAISSANCE AUX VICTIMES DU TERRORISME,

UNE DISTINCTION CONTESTABLE SUR LE FOND ET LA FORME

Communication du MIL du 3 octobre 2016

Repères : Le décret du 12 juillet 2016 a créé la «médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme». Il s'agit d'une «médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme destinée à manifester l'hommage de la Nation aux victimes d'actes terroristes commis sur le territoire national ou à l'étranger au bénéfice des Français tués, blessés ou séquestrés lors d'actes terroristes commis sur le territoire national ou à l'étranger et aux étrangers tués, blessés ou séquestrés lors d'actes terroristes commis sur le territoire national ou à l'étranger contre les intérêts de la République française».

La création de cette nouvelle médaille pose plusieurs problèmes. La première question porte sur l'opportunité de la création de cette médaille à destination des victimes du terrorisme, la seconde sur l'ordre protocolaire de cette décoration par rapport au système existant préalablement. La création de cette médaille avait pour objectif de rendre hommage aux victimes, sans leur décerner la Légion d'honneur («la Légion d'honneur est la récompense des mérites éminents acquis au service de la nation soit à titre civil, soit sous les armes»), décoration destinée à récompenser les citoyens «les plus méritants dans tous les domaines d'activité» en proposant un symbole nouveau.

Les associations de victimes et de proches des victimes ont, pour la plupart, réagit défavorablement à la création de cette «distinctio» dans la mesure où leurs demandes portent sur la vérité des faits terroristes, sur les démarches administratives, sur la prise en charge des victimes, sur les dédommagements, sur la lutte contre le terrorisme lui-même, mais pas sur l'attribution d'une médaille !

Les associations d'anciens combattants contestent, quant à elles, le fait que cette nouvelle médaille soit placée à un rang hiérarchique supérieur à celles des blessés de guerre. Les médailles décernées par la présidence de la République ont en effet un rang supérieur à celles décernées par le ministère de la Défense. Par ordre d'importance protocolaire, la «médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme» étant décernée par décret présidentiel (et non ministériel) se porte derrière : l'ordre national de la Légion d'honneur, l'ordre de la Libération, la Médaille militaire et l'ordre national du Mérite. Ce qui fait de cette médaille la cinquième décoration la plus importante dans l'ordre de port protocolaire des décorations françaises. Elle arrive ainsi devant les Croix de guerre qui récompensent l'octroi d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle ou une action d'éclat au feu ou au combat et devant les croix et médailles qui ont la qualité de «titre de guerre» individuel.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge l'attribution d'une décoration aux victimes d'actions terroristes très contestable, dans la mesure où les personnes concernées ont été des victimes passives et ce qu'il leur est arrivé ne correspond pas à un mérite. La solidarité de la France à l'égard des victimes du terrorisme doit évidemment s'exercer, mais par d'autres moyens qu'une médaille (monuments de mémoire, évènements de recueillement collectif, etc.). L'institutionnalisation de cette médaille, par le gouvernement socialiste, acte le caractère pérenne du terrorisme islamiste en France. Il traduit un aveu d'impuissance global. François Hollande et Manuel Valls ne cessent-ils pas de répéter que les terroristes vont revenir… plutôt que de prendre des mesures pour empêcher ce retour.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demande une modification immédiate de ce décret pour rétablir l'ordre de préséance des décorations et rétablir les décorations militaires au rang qui leur revient.

Cette nouvelle médaille, si elle était maintenue et décernée, devrait être attribuée par un ministère, celui de l'Intérieur par exemple, et se situer dans l'ordre protocolaire derrière les médailles attribuées aux combattants ou anciens combattants.


LES SOUTIENS EN FRANCE DES CLANDESTINS

Communication du MIL du 8 septembre 2016

Repères : La situation actuelle des immigrés clandestins (camps de Calais, campements à Paris...) se caractérise par la non-mise en œuvre complète des lois existantes (non-expulsion des déboutés du droit d'asile, défaut de contrôle des frontières nationales, absence de contrôle du retour dans leurs pays des étudiants étrangers en fin d'études ou des détenteurs de visas périmés, etc.) par le gouvernement socialiste.  

La politique de traitement de l'immigration extra européenne en France donne lieu à des débats récurrents. Elle comporte un volet concernant la venue et le séjour légal d'étrangers (étudiants, tourisme, autorisation de séjour, etc.) ‎et un volet relatif à l'immigration clandestine débouchant ou non sur des demandes d'asile.

L'opinion est largement hostile à cette immigration clandestine‎. Les responsables de la droite républicaine ont acté cette attente des Français en formulant toutes une série de propositions sur l'immigration dans le cadre de la primaire de la droite et du centre. Elles constituent aujourd'hui l'un des points de clivage fort entre la droite et la gauche dans la campagne présidentielle.

Il existe différents types de partisans de l'immigration en France :

-des partis politiques (en particulier le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) qui tend à remplacer l'ouvrier par l'immigré dans son schéma de la lutte des classes),

-des syndicats comme SUD solidaires ou la FSU,

-des associations spécifiques pro-immigration, comme l'Union nationale des sans-papiers (UNSP), France terre d'asile, GISTI, FASTI, « Droits Devant ! », etc.,

-des mouvements anti racistes (en raison de l'origine des clandestins) comme le MRAP, etc.,

-des associations humanitaires, comme le Secours populaire ou EMMAÜS France, qui vivent de leurs actions de solidarité,

-des organisations confessionnelles, comme la CIMADE,

-des groupes liés à des communautés étrangères, agissant en faveur des ressortissants de leur pays d'origine,

-certains universitaires et chercheurs (historiens, démographes, sociologues, etc.) théorisant une immigration inéluctable sur des motivations idéologiques,

-des organisations criminelles (allant des simples passeurs aux proxénètes de migrants),

-des mouvements extrémistes : militants "no borders", « ni patrie ni frontière », etc.

Les discours et la pression de ces divers groupes convergent pour freiner ou bloquer les politiques de contrôle de l'immigration. 

Toute nouvelle politique migratoire, comme celle annoncée par les candidats de la primaire à droite, est destinée à rencontrer une opposition radicale de ces forces politiques ou associatives pro-immigration. 

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) ‎pronostique le prévisible affrontement entre un gouvernement de droite décidé à tenir ses engagements et les forces pro-immigration. En effet, la simple application des lois en vigueur conduira à de fortes tensions avec les forces pro-immigration. Les mesures nouvelles viendront renforcer l'épreuve de force à prévoir. Ces risques ne doivent pas empêcher la mise en œuvre d'une politique nouvelle en matière d'immigration et de traitement des clandestins, mais ils doivent être anticipés par toutes mesures utiles relatives à chacun de ces groupes.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge, par ailleurs, que le contrôle effectif des frontières et la concrétisation des expulsions des étrangers en situation irrégulière nécessitent des moyens matériels et humains conséquents. ‎Ceux-ci doivent être obtenus par un réel effort budgétaire et une réorganisation des moyens affectés (réduction de la période d'instruction des demandes d'asile, non-accès à certaines aides sociales, etc.). Ces économies dans la gestion publique de l'immigration reposent principalement sur la réduction du temps de séjour en France des étrangers en situation irrégulière. 


LA PAIX MENACÉE PAR LES COMMUNISTES DE LA COREE DU NORD

Communication du MIL du 11 septembre 2016

Repères : La Corée du Nord vient de procéder à un nouvel essai nucléaire à l'occasion du 68ème anniversaire de la «République populaire démocratique de Corée», proclamée en 1948 par le grand-père de l'actuel dictateur communiste stalinien, KIM-Il-SUNG (troisième de la dynastie). Il s'agirait d'une explosion d'une puissance comprise entre 10 et 20 kilotonnes, c'est-à-dire supérieure aux précédents essais.

La «République populaire démocratique de Corée (RPDC)», la Corée du Nord, mène un programme militaire disproportionné pour un pays de 25 millions d'habitants : développement de missiles balistiques, tirs depuis des sous-marins, tests d'armes nucléaires, etc. Son dirigeant, un dictateur communiste stalinien, fait peser une menace ‎réelle sur la paix en extrême orient (Corée du Sud et Japon), et dans le Monde.

La «République populaire de Chine», tout en condamnant la Corée du Nord sur le plan diplomatique, continue à protéger ce régime pour bloquer toute perspective de réunification des deux Corée, après près de 70 ans de séparation. Il est vrai que le développement économique spectaculaire de la Corée du Sud comparé à la crise économique et humanitaire de la Corée du Nord ‎ne laisse peu de doute sur l'absorption du nord par le sud en cas de réunification. La République populaire de Chine redoute la présence d'une frontière commune avec un pays démocratique dynamique. Le régime communiste chinois est déjà confronté dans son environnement proche au modèle de développement économique et de régime démocratique de la «République de Chine» existant dans l'île de Taïwan. Elle est l'objet d'une opposition indépendantiste démocrate à Hong-Kong et se trouve confrontée à la multiplication des contestations internes à la fois nationales (Tibet, Xinjiang…), religieuses et sociales.

‎Le régime de la Corée du Nord, sous protection chinoise, poursuit donc un développement militaire menaçant, outre son voisin la Corée du Sud, le Japon, et même les États-Unis, via des missiles balistiques supposés pouvoir atteindre l'Amérique du nord.

Les incertitudes concernant le potentiel réel de la Corée du Nord (portée des missiles et la puissance des charges nucléaires) ne suffisent pas à rassurer face à un régime qui agit hors de toute logique classique.

La particularité des dirigeants de la Corée du Nord, par rapport à ceux d'autres pays supposés disposer de l'arme nucléaire (Inde, Israël ou Pakistan), est de communiquer sur le développement de leur programme nucléaire militaire, engagé en violation des règles internationales, et de mener des essais dans les eaux internationales, et allant même jusqu'à atteindre les eaux japonaises.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que, ‎dans ce contexte, les initiatives engagées, telles que manœuvres militaires internationales, le renforcement de la Défense du Japon et l'installation de missiles en Corée du Sud, ont toute leur légitimité, car un risque réel existe.

Le Mouvement Initiative et Liberté ‎(MIL) rappelle que la France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a un rôle important à jouer dans la non-prolifération de l'arme nucléaire en prônant des sanctions à l'égard de la Corée du Nord.

Le Mouvement Initiative et Liberté ‎(MIL) appelle le gouvernement français à agir fermement afin que les efforts sur la non-prolifération de l'arme atomique soient poursuivis et intensifiés. ‎Cette fermeté sur la non-prolifération des armes nucléaires concerne au premier chef la Corée du Nord. Mais il concerne également l'Iran, pays dans lequel les engagements pris au niveau international doivent être respectés, ce qui ne va pas de soi ! En effet, le rythme de la poursuite du programme nucléaire militaire iranien dépend étroitement du rapport de force politique au sein du régime islamiste. Rapport de force dont l'évolution est incertaine.


LA CGT CONDUIT UN POLE DE BLOCAGE DES REFORMES

Communication du MIL du 15 septembre 2016

Repères : Sept syndicats, Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO), Fédération syndicale unitaire (FSU), union syndicale Solidaires, Union nationale des étudiants de France (UNEF), Union nationale lycéenne (UNL) et Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), ont organisé une série de manifestations contre la loi travail le jeudi 15 septembre. Elles ont donné à nouveau lieu à des violences à Paris et Nantes. C'est la quatorzième et dernière journée de manifestation contre ce texte de loi. Pour bloquer l'application de la loi, ces organisations comptent engager divers recours en justice contre l'application de la loi au travers de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) ou de série de recours individuels, en particulier en invoquant «une rupture d'égalité entre les salariés d'une même branche».

La mobilisation de syndicats et d'associations de jeunesse de gauche contre la loi travail aura duré près de 6 mois pour finalement échouer. Le soutien apporté à cette opposition par les parlementaires communistes, écologistes et de la gauche du PS n'aura pas suffi à bloquer l'adoption du texte. Certes, plusieurs modifications législatives successives ont réduit la portée du texte par rapport à sa version initiale, d'autres mesures de censure ont été décidées par le Conseil constitutionnel sur des points secondaires. Mais un texte de loi a été définitivement adopté et ses textes d'application sont pris, par le gouvernement socialiste, d'ici à janvier 2017. Les services de ressources humaines du secteur privé (entreprises comme associations) se préparent à appliquer la loi dans ses dispositions obligatoires et examiner les démarches potentielles qu'ils peuvent choisir d'adopter (accords d'entreprises).

Les syndicats opposés à cette loi annoncent désormais l'ouverture d'une guérilla juridique contre l'application de la loi en faisant appel à une armée de juristes au niveau français, voire international (Organisation internationale du travail (OIT) ou même la Cour de justice européenne …). Sans débattre du fond du texte, qui comprend de très nombreuses dispositions, majeures comme de détail, il s'impose de s'interroger sur la capacité de blocage des réformes que peuvent exercer des syndicats et associations de jeunesse de gauche pour préparer l'avenir.

Un nouveau rapport de force entre organisations syndicales de salariés du secteur privé s'est installé en 2016, avec :

-d'un côté, la CGT, Force ouvrière (FO), la FSU et Solidaires,

-de l'autre, la CFE-CGC, la CFTC, la CFDT et l'UNSA.

Ces deux pôles sont en désaccord sur les réformes du Code du travail, comme sur l'évolution des régimes sociaux. Le paysage diffère parfois dans certaines branches (par exemple dans les fédérations de Force ouvrière ou de la CFDT dissidentes) ou telle entreprise. Il existe évidemment des nuances dans chaque camp, par exemple entre la CGT et FO ou entre la CGC et la CFDT, mais le paysage global des organisations syndicales comporte deux blocs d'importance comparable. Les prochaines élections professionnelles dans le secteur privé marqueront une éventuelle évolution de ce rapport de force au travers des résultats obtenus.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate la capacité de blocage, ou du moins de freinage, des réformes, d'un pôle syndical conduit par la CGT, soutenu politiquement par la gauche du PS, EELV, le Parti de gauche, le Parti Communiste, le Nouveau Parti Anticapitaliste, Lutte ouvrière…

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle les responsables de la droite républicaine à analyser et à anticiper sereinement ces postures syndicales et ces actions de blocage, de toute nature, qui ne manqueront pas d'apparaître, après les élections, à l'heure des réformes indispensables à la vie économique et sociale de la France. Demain, il faudra des mouvements citoyens pour défendre sur le terrain les réformes nécessaires.


L'HISTOIRE DE FRANCE, UNE BASE DE L'IDENTITÉ FRANÇAISE

Communication du MIL du 7 octobre 2016

Repères : Des évènements anciens (émeutes dans les quartiers, etc.) comme des faits récents (attentats terroristes islamistes, etc.) font état de la faiblesse ou de l'absence d'appropriation de l'identité française par une fraction de la population. Ils rappellent que l'acquisition d'une connaissance suffisante de l'histoire de France est indispensable pour l'ensemble de la jeunesse et, plus généralement, pour tous les Français.

L'Histoire de France se trouve en effet au centre de nombreux éléments : le territoire national, la langue française, nos ascendants, un patrimoine (monuments, œuvres d'art, une littérature, un cinéma, etc.), des symboles (le drapeau, la Marseillaise, le soldat inconnu, etc.), des traditions régionales et nationales, etc. Ils forment un ensemble dont les éléments sont étroitement liés et interdépendants. La France est un pays ancien comme l'Espagne ou la Grande-Bretagne, ce qui n'est pas le cas pour tous les pays à travers le monde. Son identité nationale n'en est que plus forte et plus fournie.

Apprendre l'Histoire de France constitue un préalable indispensable à la connaissance dans la plupart des disciplines. Le choix d'un apprentissage chronologique est naturel pour décrire ce qui constitue un enchaînement historique de faits et de personnalités. En tout premier lieu, les aspects généraux dominent avec le fonctionnement de l'État et ses dirigeants (rois, empereurs, présidents, etc.), l'évolution des idées, les «grands hommes et femmes», etc. Cette approche prioritaire de l'enseignement de l'Histoire de France ne signifie pas que l'histoire d'autres pays, voisins ou lointains (par exemple l'histoire de la Chine), ou bien la description de la vie rurale berrichonne au XVIe siècle n'aient pas d'intérêt, tout au contraire, ils en ont. Mais il faut établir des priorités et, en France pour les Français, c'est l'Histoire de France qui doit être apprise dans les écoles, les collèges et les lycées dans les cours d'histoire.

Apprendre la science historique comme discipline (les méthodes de recherche, etc.) commence dans l'enseignement supérieur et conduit à des carrières d'enseignant, de chercheur ou d'autres métiers. Les études portent alors sur l'histoire en général (sans entrer ici davantage dans le détail). Cette démarche universitaire générale d'historien ne peut pas être proposée de manière pertinente aux écoliers, collégiens ou lycéens, comme c'est aujourd'hui souvent l'ambition dans les programmes.

Enfin, apprendre l'Histoire de France ne doit pas être l'occasion de jugements idéologiques ou moraux formulés, de manière implicite ou explicite, par une partie des enseignants et par certains manuels insistant sur les «pages noires de notre histoire» et sur une repentance devenue quasi pathologique. De même, l'enseignement ne doit pas donner l'occasion d'un tri des bonnes ou mauvaises périodes historiques avec «une histoire à trous». Il semble indispensable de prôner un effort permanent d'objectivité (par exemple sur un sujet comme la Révolution française).

Il faut une refonte des programmes des cours et des manuels actuels afin que l'enseignement de l'Histoire de France fasse l'objet d'une présentation complète et chronologique tout au long de la scolarité en liaison avec les autres disciplines à commencer par la littérature française. Une fois ces connaissances de base acquises sur l'Histoire de France, la porte s'ouvre à d'autres facettes de l'histoire et à celles d'autres pays…

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que l'histoire de France est un élément indispensable de l'identité des Français ainsi qu'à tous ceux qui sont installés en France. Elle donne aussi le cadre nécessaire pour apprendre à connaître les institutions et les lois actuelles de la République. C'est-à-dire à assurer l'éducation du futur citoyen.


ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET MASTER, UN MAUVAIS COMPROMIS ENTRE SÉLECTION ET NON-SÉLECTION

Communication du MIL du 8 octobre 2016

Repères : Un accord de principe sur l'organisation de l'accès à un cursus de master (deux ans M1 et M2) a été conclu le 4 octobre dans l'Enseignement supérieur. Il porte sur trois points : dès la rentrée 2017, les universités pourraient fixer des capacités d'accueil pour l'entrée en M1, afficher des prérequis (par exemple une Licence avec mention), organiser l'admission par un concours, etc. D'autre part, elles ne pourraient plus sélectionner entre le M1 et le M2, sauf en droit et en psychologie (où le M1 seul ouvre des débouchés). Enfin, pour un étudiant titulaire d'une licence qui n'a aucune proposition d'admission en réponse à ses candidatures en master, le recteur devra lui faire au moins 3 propositions d'admission, en tenant compte de l'offre de formation, des capacités d'accueil, du projet professionnel de l'étudiant, de l'établissement dont il vient, et des prérequis des formations. Une de ces propositions de master devrait être faite dans un établissement de la même académie.

Le gouvernement socialiste s'est engagé dans la voie d'un compromis entre, d'une part, la volonté de formaliser une sélection à l'entrée du master et, d'autre part, la création d'un «droit à la poursuite des études» pour les étudiants non acceptés dans les masters auxquels ils ont candidaté. Moyennant ce compromis, le gouvernement a obtenu l'accord des Présidents d'université (en demande d'une sélection) et des organisations étudiantes de gauche : FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes), proche de la CFDT, et globalement pro gouvernementale, et UNEF (Union Nationale des Etudiants de France), proche de la gauche du Parti socialiste (et plus particulièrement de Benoit Hamon), critiquant généralement le gouvernement sur tous les plans. Cette nouvelle formule d'accès des étudiants en Master a été acceptée par les organisations syndicales enseignantes du bout des lèvres, mais les positions exprimées ne sont probablement pas stabilisées.

La mise en place d'une sélection officielle en second cycle universitaire dès le M1 est une nouveauté et constitue dans une certaine mesure une rupture idéologique. La sélection à l'entrée et à la sortie du Master existait déjà, mais de manière implicite (des dossiers d'inscription étaient refusés). Elle devrait devenir officielle. Tel master pourrait demander, par exemple, la possession de telle licence précise avec mention «Bien» ou sélectionner ses étudiants sur concours.

Sur la forme, la mise en place du dispositif de sélection et réorientation des étudiants d'ici à la rentrée 2017 apparaît comme difficilement tenable dans la mesure où chaque diplôme va devoir formaliser ses critères, que ceux-ci devront être centralisés, que l'avancement des inscriptions conditionnera les places disponibles à redistribuer, que les outils en ligne restent à construire, etc. Sur un autre plan, les rapports entre le Recteur, chargé de proposer des solutions, et les Présidents des universités, chargés de proposer des places vacantes, ont toute chance d'être tendus. Cette tension apparaîtra après l'échéance présidentielle de mai 2017.

Sur le fond, la réorientation des étudiants dont les demandes auront été refusées pourra en partie être assurée par une régulation des inscriptions. Mais elle ne pourra pas avoir lieu sans la mise en place d'un certain nombre de Masters «pour les nuls ou parking» proposant des places sans grand prérequis ni perspective.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne le compromis auquel est arrivé le gouvernement dans la mesure où la formule adoptée de «droits à la poursuite des études» n'est pas viable. Il faut accepter que la Licence puisse être un diplôme terminal à reconnaissance professionnelle sans encourager la poursuite systématique des études. De nombreux métiers et fonctions font l'objet de recrutement à bac+2/+3.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que l'augmentation massive des effectifs en Master, induite par cette réforme, conduira à dévaluer ce niveau de formation, ou plus exactement si la réforme annoncée est mise en œuvre à établir un classement des masters sélectifs, très sélectifs ou non sélectifs publiés par l'ensemble des médias. Les débouchés des diplômés des masters «ouverts à tous» seront alors sans doute bien médiocres. 


ALSTOM BELFORT, INCOHÉRENCE ET BRICOLAGE DU GOUVERNEMENT SOCIALISTE

Communication du MIL du 10 octobre 2016

Repères : Pour sauver le centre de production d'Alstom à Belfort, le gouvernement socialiste a annoncé de futures commandes de la part de la SNCF et, plus étonnant, de la part de l'État lui-même qui devrait voir figurer à son bilan, pour la première fois, des rames TGV ! Le gouvernement a également affiché une volonté de réaliser des investissements pour faire évoluer la nature des activités du site. Si ces mesures se concrétisent, ce qui reste à confirmer (les commandes annoncées ne sont pas passées par une procédure d'appel d'offres), les emplois actuels seraient maintenus à Belfort dans l'immédiat, sans imposer une mobilité des personnels vers d'autres sites. Cela a été obtenu grâce à l'efficace et dynamique campagne médiatique du député-maire LR de Belfort, Damien Meslot. Il a soulevé l'absence de réaction de l'État alors, qu'en qualité d'actionnaire d'Alstom, l'État était informé depuis très longtemps de la situation.

Bien évidemment, on ne peut que se féliciter du «sauvetage» de ce site industriel, pour ses salariés comme pour le bassin d'emploi concerné. Mais, la méthode utilisée est très coûteuse. L'utilisation des matériels commandés est contestables, et contestée, car ces trains à grande vitesse seront utilisés sans recours à leur vitesse et auront un coût double de celui d'une rame ordinaire. Enfin, la démarche du gouvernement socialiste est scandaleusement tardive pour une problématique connue depuis des années par le gouvernement et le ministère de l'Économie, et traitée en grande urgence à l'approche de l'échéance électorale présidentielle de 2017.

Plus grave, ce type d'intervention de sauvetage de l'État n'est pas transposable à d'autres secteurs économiques et entreprises ayant engagés ou s'engageant dans une diminution de leurs effectifs liés à la faiblesse de leur carnet de commandes. L'état ne va pas acheter demain des voitures, des sous-vêtements ou des céréales !

La loi travail, que le gouvernement socialiste a fait passer en force, avec l'utilisation du 49-3, cet été, facilite les licenciements économiques qui sont dus à des conditions économiques factuelles défavorables à l'activité des entreprises. La décision prise concernant les commandes à cette usine Alstom est donc comme en pleine contradiction avec la volonté politique socialiste affichée de permettre aux entreprises d'assurer la souplesse de leur organisation en fonction des contraintes des marchés.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la gestion du réseau de transport ferroviaire est de la responsabilité de l'État, tout comme le sont les réseaux routiers qui doivent desservir tous les territoires. Le gouvernement socialiste n'a pas mené la politique nécessaire pour développer les Lignes à grande vitesse (LGV), hormis la finalisation de la ligne Paris-Strasbourg en 2016. Les autres projets, comme la desserte de Tours à Bordeaux, puis de Bordeaux à Toulouse, comme les lignes internationales (liaison entre Lyon et Turin), n'ont pas été conclus. Ces lignes ne seront pas même commencées ni ouvertes à la fin du quinquennat de François Hollande (ce qui n'empêche pas l'État d'acheter des rames pour ces lignes virtuelles !). La paralysie du développement du réseau ferroviaire est une faute politique grave. L'absence des investissements d'entretien et de développement du réseau ferroviaire explique également en partie les difficultés économiques des entreprises du secteur des travaux publics et la baisse du nombre des emplois dans ce secteur stratégique. De la même manière, l'absence d'une gestion sérieuse des problèmes rencontrés par la SNCF est une autre preuve d'incompétence.

Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que la droite républicaine aura à redéfinir ce qui est du ressort de l'État (c'est-à-dire les réseaux) et ce qui est du ressort d'entreprises commerciales dont un acteur central est la SNCF. La droite républicaine devra d'engager sur un développement rapide améliorant les liaisons intérieures à la France et avec les pays voisins, nécessitant des investissements conséquents. Elle sera dans l'obligation de trancher les questions posées par la SNCF (constituée depuis 2015 de trois Établissements Publics à caractère industriel et commercial (EPIC)), pour traiter le problème de sa dette et pour redéfinir des priorités de ses activités pour assurer l'avenir du rail. Ce réexamen nécessitera de rediscuter également du statut «avantageux» des personnels de la SNCF.