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VI­GILANCE & AC­TION - N° 404 MARS-AVRIL 2020    

 

LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


ÉCOLOGIE POLITIQUE ANTICAPITALISTE, DES VERTS-ROUGES

Communication du MIL du 10 mars 2020

 

Repère : «La crise climatique ne concerne pas seulement l'environnement». C'est aussi une «crise des droits de l'homme, de la justice et de la volonté politique». «Des systèmes d'oppression coloniaux, racistes et patriarcaux l'ont créée et alimentée». «Nous devons les démanteler». Greta Thunberg - 29/11/2019


L'écologie est un sujet omniprésent dans le discours politique et les médias, mais c'est objet politique non identifié. Il mérite donc d'être analysé. Les informations sont nombreuses. Les chiffres sont divers, qu'ils soient sérieux ou farfelus (que vaut une prévision pour 2100 !). Les changements de position surprenants (critique actuelle de l'éolien et du solaire ou remplacement du nucléaire par le charbon en Allemagne). Il ressort de tout cela une réelle confusion dans les esprits du citoyen de base jusqu'aux responsables politiques. Les évènements pacifiques organisés sur ces questions (défilés) illustrent à la fois une reconnaissance de problèmes réels et des revendications, mots d'ordre et slogans en feu d'artifice fumeux.


Il faut dire que le terme «écologie» est aujourd'hui employé pour désigner deux sujets tout à fait différents : d'une part, la protection de l'environnement proprement dite et de la planète et, de l'autre, une idéologie politique de l'écologie, l'écologisme.


L'«écologie politique» prône un autre modèle de société, qui apparait directement issu des discours anticapitalistes du XXe siècle et de l'idéologie marxiste du XIXe siècle. Elle considère au-delà de la dégradation de l'environnement, une présumée dégradation générale de la qualité de vie humaine responsable des crises sociales et politiques. L'ambiguïté entre la défense de l'environnement et l'écologie politique permet en particulier à Europe Écologie les Verts (EELV) de disposer d'une audience électorale dans les scrutins à la proportionnelle (voir élections européennes de 2019.) La chose est complexe, car ce clivage traverse en partie les membres de ce parti politique vert. Elle explique la fuite continue des membres modérés vers LREM ou les partis de la gauche de la gauche, mais aussi celle des éléments les plus extrémistes vers de nombreux groupes activistes écolos, comme «Extinction rébellion». Ces groupes mènent des actions violentes de blocage ou de sabotage. Le contenu de l'écologie politique explique le ralliement des mouvements d'extrême et d'ultra-gauche traditionnels (Génération.s, La France insoumise, Nouveau parti anticapitaliste, etc.) à cette écologie anticapitaliste. Cela était résumé par l'image de la pastèque, c'est vert à l'extérieur et rouge à l'intérieur.


La cause environnementale a été intégrée dans les programmes de tous les autres partis politiques, soit comme un chapitre prioritaire soit comme une approche transversale sur tous les sujets (agroalimentaire, santé, industrie, transport, patrimoine, etc.). Les partis de gouvernement prennent en compte les conséquences environnementales des activités humaines (pollution, risques sanitaires, déforestation, désordre climatique, surexploitation et surpêche etc.) et proposent des aménagements progressifs de notre système économique et social pour y répondre. Quand les propositions ou le calendrier diffèrent, il y a débat politique. Cela a été le cas à propos de la taxe sur le diesel avec les «Gilets jaunes» ou de l'interdiction du glyphosate avec les agriculteurs. La Commission européenne prend la même voie en souhaitant afficher une priorité environnementale avec un objectif pour 2050. Les annonces qui ont été faites conduisent à des débats, d'une part, entre partis européens et, d'autre part, entre les 27 Nations membres.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce les campagnes menées au nom de l'écologie politique anticapitaliste. Nous soutenons les mesures de prises en compte de la défense de l'environnement et de la planète permettant un développement économique et social durable. La formation, la recherche et l'innovation sur ces questions doivent devenir des priorités. Les diverses évolutions à prendre en compte doivent s'appuyer sur le progrès et non sur une décroissance qui aboutira à une mise en cause de l'Homme lui-même. Le terme de «transition écologique» est utilisé à tort par divers politiques car le projet n'est pas une transition entre notre société et un régime anticapitaliste. Mais bien dans une évolution de progrès, par exemple une meilleure isolation thermique des bâtiments, une meilleure gestion des ressources, de la nature etc.


MUNICIPALES 2020, UN ÉCHEC POUR MACRON

Communication du MIL du 18 mars 2020

 

Le premier tour des élections municipales 2020 s'est déroulé sans problème. La participation a effectivement baissé de 17% par rapport à 2014. Mais près de la moitié des français ont voté dans un contexte d'épidémie et de communication intense, cela parait un résultat honnête. Les élections ont débouché dans 86% des communes par l'élection d'une équipe municipale. Dans ces communes vivent près de 2/3 des français qui auront rapidement un maire. Reste des villes où un second tour est nécessaire, il devrait avoir lieu en juin 2020, suite au report décidé par le président de la République.


Les résultats de ces élections ont été fortement occultés par la communication de ces derniers jours concernant la prévention et le traitement du COVID-19. Ils méritent pourtant quelques commentaires généraux, sans publier le détail des 35.000 scrutins, sachant que chacun des cas reste particulier. L'implantation et la notoriété des sortants se trouvent confirmé, à quelques exceptions près.

Le premier constat est la pérennité de la place des grands partis de gouvernement dans ce scrutin, Les Républicains et le Parti socialiste, ainsi que le maintien de partis moins importants en fonction de leur implantation locale.


La République en Marche (LREM) a globalement échoué à percer dans le paysage politique municipal. Seuls à Tourcoing (Darmanin) et Coulommiers (Riester), les maires sortants ont été réélus. Philippe est menacé par un communiste au Havre. LREM souffre souvent à la fois de l'absence de qualité de certains de ses candidats et que son soutien, parfois non demandé, à porter tort aux sortants (de droite ou de gauche). L'échec de Gérard Collomb, ex-ministre de Macron, artisan de sa victoire en 2017, ancien maire de Lyon, est symbolique de l'absence de dynamique politique de LREM, tout comme à Besançon, Marseille, Paris ou Strasbourg.


Les centristes restent faibles et inclassables. Castaner a rangé, très officiellement, LREM comme un parti divers centre (et non pas à gauche !). Son but est de préempter statistiquement les élus réputés centristes ou non classés dans la majorité présidentielle. Certains en sont, mais d'autres pas du tout ! Par exemple, des candidats Modem ou radicaux se sont présentés avec LR ou même contre LREM, des LREM contre des UDI, et ainsi de suite. On retrouve beaucoup d'anciens PS qui se camouflent en divers centre pour ces élections.


Le PS conserve ses positions (Clermont-Ferrand, Le Mans, Lille, Nantes, Paris, Rennes), mais il est directement menacé par EELV dans plusieurs villes car il n'y a pas eu d'Union de la gauche. Le désordre des candidatures à gauche, selon les villes, est flagrant entre les divers socialistes (PS, etc.), les insoumis, les communistes (PCF), les radicaux, les écologistes dont Europe Ecologie Les Vert (EELV) et l'extrême-gauche. Le cumul de leurs voix confirme bien la permanence du potentiel et du danger de la gauche de la gauche.


LFI ne connait aucun succès sauf là où elle se trouve alliée avec EELV ou d'autres partis de gauche.


EELV happent le vote «bobo urbain» (souvent de sensibilité de gauche mais pas uniquement) qu'avait su capter Macron en 2017. EELV enregistre de très bons résultats (dépassant parfois les 25% des suffrages exprimés) uniquement dans certaines grandes villes (sauf Paris). Ce micro parti joue habilement de son ambiguïté avec des propositions municipales assez banales, occultant son engagement anticapitaliste radical. Faits marquants : EELV arrive en tête à Besançon, Lyon et Strasbourg et devrait conserver la mairie de Grenoble.


Les Républicains ont confirmé leur place politique à droite. Beaucoup de maire LR ont été réélus dès le premier tour (Amiens, Boulogne-Billancourt, Caen, Calais, Cannes, Châlons-sur-Saône, Châteauroux, Troyes, Paris 7ème, Toulon, Valence, etc.) et beaucoup d'autres sont favoris pour l'être au second tour (Limoges, Nice, etc.). Des problèmes sérieux se posent néanmoins pour plusieurs grandes villes (Aix-en-Provence, Bordeaux, Marseille et Toulouse) en raison de données locales.

Enfin, le Rassemblement national obtient des résultats marginaux. Il voit ses quelques élus reconduits à Béziers, Fréjus ou Hénin-Beaumont. Il connait des résultats très modestes ailleurs, sauf dans le nord et le sud-est. Seul cas particulier, la ville de Perpignan où le RN arrive nettement en tête. La présence du RN reste très marginale dans le scrutin municipal, faute de réelle campagne et d'une implantation organisée et structurée.


MACRON OCCULTE LA GRANDE CRISE SOCIALE QUI ARRIVE

Communication du MIL du 23 mars 2020


La situation de l'emploi va être très fortement impactée par les conséquences sur les activités suite aux mesures de prévention et de traitement du COVID-19 : arrêt pour garde des enfants, quarantaine pour les profils suspects, absence des malades, exercice du droit de retrait, fermeture d'entreprises ne pouvant pas assurer la sécurité sanitaire (faute de masques et de gel hydroalcoolique), fermetures d'activités imposées par le gouvernement (magasins, bars, restaurants, tourisme, spectacles, etc.).


Le gouvernement a stoppé le déroulement de son programme social : report de la suite de la réforme de l'assurance chômage à septembre, gel du projet de loi sur les retraites et de la définition de son financement, suspension des radiations à pôle emploi et du contrôle de la recherche d'emploi, prolongation de l'indemnisation des chômeurs en fin de droit. La politique de Macron est à l'arrêt pour un certain temps  selon la durée de vie du virus, probablement jusqu'en juillet ou en septembre 2020.


Le plan d'action du gouvernement a été conçu sans prendre en compte les impacts économiques et sociaux. L'appel au confinement a été lancé, sans bien s'assurer, par avance, du maintien des activités professionnelles indispensables à la vie quotidienne du pays : agroalimentaire, grande distribution, énergie, eau, déchets, transports, etc. Macron le découvre après coup et déclare alors que les entreprises et les salariés doivent poursuivre leur activité ! Facile à dire, mais pas à rattraper.


Le premier indice de l'effondrement durable de l'emploi en France est la perte de 557.000 emplois intérimaires (en ETP) entre le début et la fin du mois de mars 2020. De la même manière, le nombre des contrats à durée déterminée (CDD) fond et les embauches, sauf rares exceptions, sont gelées. L'arrêt des activités des entreprises (faute de commandes, de livraisons, de conditions de sécurité ou de personnels) conduit les employeurs à imposer à leurs salariés la prise de congés payés et de RTT, puis rapidement d'avoir recours au «chômage partiel».


Les demandes de chômage partiel explosent. Elles sont volontairement sous-estimées par le gouvernement. La solution du chômage partiel ne peut durer qu'un nombre limité de semaines. Le budget de 8 milliards, annoncé par le ministre de l'économie, ne couvre qu'un mois de crise. La loi de finances rectificative pour 2020, qui vient d'être adoptée, ne répondra pas aux besoins avec une baisse des recettes et une forte augmentation des charges. Le seuil de 15% de salariés en chômage partiel (3 millions de personnes) sera dépassé ! Les calculs budgétaires de Macron sont, une fois de plus, tronqués et manipulés.


Une forte vague de licenciements économiques va suivre. Les procédures en ce sens sont encore freinées notamment par l'interdiction de tenue des réunions des instances du personnel des entreprises. Personne n'évoque la question des licenciements économiques, mais elle va s'imposer même après l'annonce de la mise en œuvre des dispositifs de soutien aux entreprises (report des cotisations sociales, fonds de soutien, etc.).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) met en garde les Français contre le fort risque de choc économique ayant des conséquences sociales majeures. Nous déplorons la grande faiblesse des mesures annoncées touchant les emplois, prises sans jamais réellement consulter les partenaires sociaux, patronaux et syndicaux. Nous dénonçons l'absence de Macron et de son gouvernement sur le terrain de l'emploi et du chômage.


Macron ne vise qu'un seul objectif politique qui est de «remonter sa cote de popularité et de confiance auprès des Français» sur le volet sanitaire. Macron veut éviter l'engorgement des hôpitaux mais ne traite pas le volet social de la crise du COVID-19, ni la lutte active par un dépistage des sujets porteur du virus.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) remet, volontairement, à la fin de la crise sanitaire COVIS-19, l'analyse, structurelle et conjoncturelle, des responsabilités quant aux dysfonctionnements de la politique de santé, sous la présidence de Hollande, puis celle de Macron.


RELOCALISER LA PRODUCTION, UN PRINCIPE GAULLISTE POUR LA FRANCE

Communication du MIL du 29 mars 2020


Repère : L'industrie pharmaceutique française a délocalisé une grande part de son appareil productif (notamment pour tous les génériques). A ce jour, 80% des principes actifs des médicaments sont importés de Chine et d'Inde, contre 20% il y a trente ans.


La crise sanitaire actuelle a mis en évidence la dépendance excessive de la France en ce qui concerne ses approvisionnements et la grande instabilité du commerce mondial actuel. Le déséquilibre chronique de notre balance commerciale s'ajoute à ce constat.


Cette fragilité nationale est reconnue par une grande majorité des acteurs politique de droite comme de gauche. Mais les discours divergent sur la présentation des choses et, surtout, sur les solutions à apporter à court et moyen termes. Par exemple, les écologistes modérés, et radicaux, critiquent en premier lieu les effets «négatifs pour la planète» des transports de marchandises qui s'effectuent en moyenne sur plus de 6.000 km.


Il reste néanmoins des voix pour défendre la mondialisation nocive sous sa forme actuelle pour des raisons idéologiques (ultra-libéraux) ou d'intérêt (populations de cadres internationaux qui vivent de ce système) pour schématiser. La réponse à leur apporter est que la pandémie de COVID-19 prouve que la mondialisation telle que nous la connaissons remet en cause les gains générés par une économie globale.


La mondialisation est un fait qui demeure et qui est installée mais elle doit adopter de nouvelles règles, négociées ou dépendant des décisions des nations. Il ne s'agit pas de prôner un tout ou rien, mais un contrôle serein qui échappe à la fois à la seule logique financière des marchés et aux intérêts des multinationales (dont les françaises). Ces grandes entreprises victimes de l'effondrement des cours boursiers et de la crise économique doivent en tirer quelques leçons. La dépendance de la France, ainsi que les autres pays européens, principalement vis-à-vis de la Chine (35% de la production mondiale) apparait inacceptable pour tous les secteurs sensibles ou stratégiques (comme la fabrication des médicaments, des composants électroniques, des matériels télécoms, etc.) et peu souhaitable pour les autres domaines. Il faut préparer la sortie de cette situation. La nécessité de relocaliser nos activités industrielles essentielles apparait clairement. Les «relocalisations» de ces dernières années n'ont pas été assez significatives. Affirmer que «la souveraineté technologique et industrielle est un prérequis à la souveraineté politique», principe que nous partageons, ne suffira pas pour changer les choses.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle la France à mener une politique économique volontariste d'une grande ampleur, avec de nouvelles règles, dans la tradition gaulliste. Nous partageons ces enjeux avec nos voisins qui souhaitent être nos partenaires. Une vraie réorientation stratégique passe par la relocalisation progressive de productions en France, et dans des pays européens partenaires, en débutant par les produits stratégiques, puis en généralisant dans la mesure du possible la démarche.


Ce mouvement nécessite un soutien sans faille de l'Etat à cette transition. Il ne peut pas être laissé au seul bon vouloir des entreprises. Cette politique doit s'accompagner d'incitations politiques et fiscales pour s'imposer aux acteurs économiques. La production en France doit s'accompagner de nouvelles orientations portant sur les modes de fabrication (usines modernes et robotisés), la taille moyenne des usines (répartie sur l'ensemble du territoire), la qualité des produits (produits durables avec une obsolescence plus réduite), la disponibilité des stocks (diminution du flux tendu), la mobilisation de réseaux locaux et de circuits courts, etc.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que le risque de pandémie est, de toute manière, récurrent et qu'il convient, pour l'avenir, que le gouvernement mette en place un dispositif de veille, de prévention, de dépistage et de combat beaucoup plus efficace que celui qui existait jusqu'à ce jour. Mais cela n'empêchera pas la nécessité d'un bilan ultérieur sur la gestion de l'actuelle pandémie.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que la libre circulation internationale des personnes (tourisme, déplacements professionnels, transport aérien, terrestre et maritime, industrie des loisirs, etc.) apparait comme la principale cause de l'extension ultra-rapide du virus. Il a manqué des décisions politiques rapide, notamment le choix : du dépistage des personnes entrant sur le territoire dès le début, du confinement, de la fermeture des frontières, du blocage du trafic aérien. Afin que cela soit visible et clair pour tous.


IL Y A 23 ANS QUE JACQUES FOCCART EST DÉCÉDÉ

Communication du MIL du 19 mars 2020


Le Mouvement Initiative et Liberté souhaite rappeler aux nouvelles générations son action au service de la France. Pour cela, nous republions régulièrement des articles datant de 1997 qui retracent bien le parcours d'un gaulliste historique qui fut un des plus proches du Général de Gaulle et l'inspirateur-fondateur de notre association. Voici un de ces textes.


PRÉSIDENTIELLES 1995 : LE MILITANT JACQUES FOCCART


Une des  grandes efficacités de Jacques Foccart était basée sur sa volonté permanente d'échapper à la pensée unique technocratique ainsi qu'au filtre des appareils politiques et institutionnels. Iconoclaste sans doute dans un milieu friand de notes et de rapports, il aimait à recevoir des personnalités ou des sans grade, l'information brute pour en tirer ses propres analyses. Devenaient ainsi ses interlocuteurs privilégiés ceux qui, hors des combines et calculs politiciens, avaient au cœur la défense de l'intérêt national et une certaine idée de la France.


DES RÉUNIONS DE TRAVAIL :


Dès l'annonce de la candidature de Jacques Chirac en novembre 1994, le bureau national du MIL a réaffirmé sa décision de lui apporter son soutien. Décision qui a été ratifié lors de la Convention nationale du MIL. De même, Jacques Foccart, qui pour des raisons de santé ne pouvait plus assister, chaque semaine, à la réunion de bureau du MIL,  décidait de réunir tous les quinze jours, à son domicile parisien, le bureau national du MIL. Avide d'informations concrètes et militantes, Jacques Foccart demandait qu'elles soient complétées par de fréquentes conversations téléphoniques. Il tenait tout particulièrement à être au courant du déroulement de la campagne au jour le jour et d'heure en heure. L'ambiance des réunions publiques, l'ardeur des militants et la réceptivité des participants à nos thèmes de campagne étaient pour lui autant d'éléments fiables d'analyse, sans doute plus que les torrents de sondages et de notes pessimistes qui se déversaient alors.

Lors des réunions qui précédèrent Noël, lui sont soumis les projets d'actions qui formeront l'ossature de notre campagne ainsi que la présentation de notre implantation structurelle et militante.


UNE RÉUNION AVEC JACQUES CHIRAC :


Début janvier 1995, Jacques Foccart organisait une réunion à l'Hôtel de ville de Paris afin que nous présentions directement à Jacques Chirac nos activités, notre programme d'action (réunions publiques et internes, organisation de publipostages ciblés, travail sur des thèmes spécifiques et sur des segments électoraux), le matériel de propagande (tracts, journaux spécifiques, courriers spécialisés, autocollants, affiches) ainsi que notre implantation militante sur le terrain.

Nos propositions d'action entièrement validées, c'est d'un commun accord que nous avons pris la décision d'attendre que les candidats concurrents se lancent dans une campagne massive d'affichage pour recourir à cette forme d'action, traditionnellement liée à nos activités.


LA SÉCURITÉ DES RÉUNIONS PUBLIQUES :


À la fin de cette réunion qui dura presque deux heures, Jacques Chirac a abordé le problème de l'organisation de la sécurité de ses meetings publics. Connaissant parfaitement la situation tendue du paysage politique et ne voulant prendre aucun risque technique dans sa campagne, il a demandé au MIL de prendre en charge toute la sécurité de toutes ses réunions publiques, la sécurité de ses déplacements étant assurée par un groupe de 4/5 personnes du RPR. Ainsi, toutes les réunions ont été couvertes, ainsi, que les déplacements et réunions publiques des orateurs nationaux de la campagne. Toutes ces réunions se sont très bien passées car nous avons mobilisé de très nombreux militants décidés partout en France.

Le rythme de la campagne s'accentuant, nos entretiens avec Jacques Foccart devinrent hebdomadaires et les comptes rendus téléphoniques journaliers. Pour chaque réunion publique, nous appelions Jacques Foccart pour lui faire un compte rendu de la mise en place de nos militants sur le lieu, sur la configuration de la salle et sur nos premières impressions. Ensuite au cours de la réunion, nous lui présentions une synthèse d'ambiance et un rapport sur le bon (ou  mauvais) fonctionnement du dispositif de campagne. Puis en fin de réunion, nous faisions un bilan de la soirée avec nos impressions à chaud, des parties de discours entendus, des anecdotes et la réaction du public présent.

Ces contacts lui permettaient de restituer à Jacques Chirac un avis personnel et sans complaisance sur le déroulement de la campagne. Ces rapports directs et sans ornement inutile n'ont probablement pas été sans influer sur le déroulement des opérations.


  


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