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VI­GILANCE & AC­TION - N° 409 JUILLET 2020



LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


UNE VAGUE DE GAUCHE PLUTÔT QUE VERTE

Communication du MIL du 30 juin 2020


Une dizaine de grandes villes devraient avoir un maire issu d’Europe Ecologie - Les Verts (EELV). Ce parti l’emportent effectivement dans de grandes villes, mais il se trouvent à la tête de listes d’union de la gauche : Annecy, Besançon (EELV, PS, PCF, Génération.s), Bordeaux (EELV-PS-PCF), Grenoble (EELV, LFI, PCF, Génération.s, etc.), Lyon (EELV-PS-PCF-LFI), Marseille (Union de la Gauche), Poitiers, Strasbourg (PCF, LFI…) et Tours (Union de la Gauche).


On assiste à des succès des partis de gauche (socialistes, communiste et insoumis) et non pas des Verts seuls. EELV ne dispose d’aucune autonomie politique. Ces «écologistes» remportent d’ailleurs pour une bonne part des villes qui étaient précédemment déjà à gauche, comme à Besançon, Lyon (Collomb avait été élu à la mairie comme candidat PS) ou Strasbourg (la mairie était au PS) ou retrouvent leur mairie, comme à Grenoble. Dans d’autres villes de gauche, EELV a participé à des alliances sans prendre la tête de liste, comme à Paris avec Hidalgo (EELV est allié au PS depuis deux mandatures).


Ce n’est pas une vague verte mais une vague de gauche. Cela se traduit par un rééquilibrage à gauche. Cette évolution profite à la gauche de la gauche au détriment de la gauche social-démocrate ou macroniste. Les principales victimes sont des candidats de gauche LREM et leurs alliés locaux macron compatibles. Les deux seules villes dont les maires font encore partie de la majorité présidentielle sont Le Havre (Philippe) et Pau (Bayrou). Ils perdent Nancy ou Strasbourg.


La présence de candidats «vert» peu connus et présentables, en tête de gondole, a permis l’élection d’équipes de gauche et d’extrême gauche. La stratégie a été bien montée. Un électorat urbain semble prendre le pas dans les métropoles. Des électeurs se trouvent déconnectés (en rupture) avec celui des communes périurbaines (banlieues), des villes moyennes ou des communes rurales. Ces dernières n’ont pas élu de candidats verts (Voir les résultats du premier tour en mars).


Le «Vert» apparait le produit d’appel de la gauche classique et/ou radicale dans les grandes villes. Ce mouvement a bénéficié d’une couverture médiatique excessive dans la mesure où il semble en phase avec les opinions de nombreux journalistes. La perspective qui apparait est la montée d’un projet d’union de la gauche pour 2021 et 2022. Au sein de cet ensemble à géométrie variable (avec ou sans le PS) se met en place une course au leadership à gauche. Le rêve d’une partie de la gauche est de présenter un candidat écologiste à la présidence de la République en 2022 capable de l’emporter sur Macron et sur le candidat de la droite et du centre.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle la Droite à répondre fermement à la menace électorale que continue à présenter la gauche rouge-rose-verte pour 2021 et 2022.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que les partis de gouvernement traditionnels (Les Républicains et le Parti socialiste) remportent la très grande majorité des mairies des grandes villes et villes moyennes de France. Le PS garde ses positions et gagne des villes souvent déjà à gauche comme Montpellier ou Saint-Denis. La Droite et le Centre conservent l’essentiel de leurs positions, sauf dans le cas de Bordeaux, et gagnent plusieurs villes importantes notamment Aubervilliers, Briançon, Digne, La Seyne sur mer, Lorient, Metz, Orléans.


Ces élections municipales 2020 sont marquées par l’échec électoral total des candidats de La République en Marche (LREM). Elles prouvent l'incapacité de LREM à se constituer comme un parti politique ayant une existence réelle depuis 2017. Leurs rares élus viennent des forces alliées à LREM (Darmanin ou Riester).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle ses sympathisants, ses adhérents et ses militants à continuer à se mobiliser contre la gauche en défendant les valeurs gaullistes, seul ciment idéologique stable pour la droite et le centre.



CASTEX APPLIQUE LA POLITIQUE DE GAUCHE DE MACRON

Communication du MIL du 19 juillet 2020


Suite aux déclarations du président de la République du 14 juillet, le premier Ministre (PM) a prononcé son discours de politique générale devant l’Assemblée générale le 15 juillet 2020. Sa teneur diffère sensiblement de celui du Président de la République car il a dû y avoir des ajustements la veille. Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate qu’il n’y a aucun changement de politique. Ce gouvernement demeure sur une ligne de gauche social-démocrate depuis le début du quinquennat.


Castex a d’ailleurs défendu, à de multiples reprises, le bilan de son prédécesseur qui a été congédié par Macron. Son diagnostic de la situation est pessimiste. Il est réaliste puisqu’il annonce des pertes d'emploi, des plans sociaux, des faillites d'entreprises, etc. Il a recours à une rhétorique fort banale à propos du «plan de relance», par exemple : «Ce plan investira d'abord dans notre atout le plus précieux, les femmes et les hommes de ce pays». Mais les éléments connus de ce «plan de relance» apparaissent comme une succession de bouts de sparadrap, posées à la va-vite, sur les plaies économiques et sociales graves qui caractérisent la situation de la France. Sans entrer dans le détail de la centaine de mesures annoncées, ou esquissées, pour 2020 et surtout pour 2021, l’impression d’une fuite en avant budgétaire domine, sans qu’apparaisse une vision politique globale, bonne ou mauvaise. Les annonces ne sont pas hiérarchisées faute de cette vision.


L’essentiel de l’effort des rédacteurs de ce discours porte sur la communication politique destinée à convaincre l’opinion, avec l’introduction de nouveaux «éléments de langage» comme par exemple «tracer le nouveau chemin du quinquennat» ou «une nouvelle étape en matière de décentralisation».


La situation de la majorité «En Marche et associés» se dégrade. Le président du groupe parlementaire va abandonner son poste. Les défections de députés LREM se sont traduit par des votes de refus de la confiance au Premier ministre. Aucune grande ville n’a été conquise aux municipales par un candidat LREM. 


Enfin, suite à son arrivée à Matignon, Castex est en train de régler ses comptes, cette manœuvre débouche sur des départs (qui sont appelés reclassements) au sein même de la haute-administration, des membres des cabinets, des directeurs. Une volonté de prise de contrôle apparait, il faudra faire le bilan à la rentrée de cette nouvelle distribution. Il mise sur un soutien de la CFDT et du Medef.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) analyse ces annonces et attend de connaitre le détail de leur mise en œuvre car les flous restent nombreux. Tout cela est toujours imprégné d’une politique de gauche social-démocrate.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) dénonce les commentaires des responsables politiques de la gauche de la gauche et de journalistes qui prétendent que Macron et Castex mèneraient une politique de droite, ce qui est tout à fait faux (voir les programmes). Cet argument traduit simplement l’affrontement actuel entre la gauche social-démocrate (Macron) et la gauche d’inspiration marxiste : PS, Génération.s, PCF, EELV, LFI. Ces derniers cherchent à s’unir pour conquérir le pouvoir. Après le leurre de «la vague verte» aux municipales, on assiste à une campagne tout aussi infondée sur «le virage à droite du gouvernement». Il importe de dénoncer ces manœuvres de propagande de la gauche de la gauche, et de ses soutiens. Même Macron a déclaré que ce n’était pas un gouvernement de droite mais apolitique. Nous le redisons, ce n’est pas parce que certains haut fonctionnaires et anciens de l’ENA continuent à faire carrière avec le pouvoir en place, qu’on peut qualifier de droite ou de gauche un gouvernement. Il s’agit plutôt d’un regroupement d’opportunistes et de girouettes qui suivent le vent et qui se regroupent pour appliquer un programme de gauche initié par Macron.



LA FRANCE EN MARCHE VERS LA FRANCE MISE À PIED

Communication du MIL du 24 juin 2020


Repère : L’avenir de l’automobile en France débouche en 2020 sur des enjeux politiques majeurs. De multiples questions se croisent : la permanence d’une fabrication nationale de véhicules, la liberté de circuler pour tous dans les villes et les campagnes et la défense de l’environnement.


Lors de la crise sanitaire, on a constaté l’arrêt de la production automobile en France et une chute des ventes (-90%) pendant trois mois. Le gouvernement a annoncé un plan de relance du secteur automobile («prime à la conversion», encouragement à l’achat de véhicules électriques, etc.).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) est favorable à la limitation maximale de la pollution et la réduction de l’émission de CO2 pour tous les nouveaux véhicules à moteur (individuels, collectifs ou de transport de marchandise). Mais nous estimons que les mesures prises doivent être réalistes et porter sur la qualité des modèles produits ou importés. Mais la démarche à adopter doit être positive, incitative et non répressive. Tous les français n’ont pas les moyens de changer de véhicule. La priorité doit porter sur la recherche et l’innovation pour réduire les émissions. Les mesures en faveur de la défense de l’environnement ne doivent pas entrer en conflit avec le soutien accordé à notre industrie automobile. Pour cela, il faut respecter des règles de bon sens prenant en compte la réalité et le temps pour évoluer.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) défend le principe de la libre circulation des véhicules en France, que ce soit par nécessité (absence de transport en commun, circulation des personnes âgées ou handicapées, accès à des zones commerciales) ou autres (tourisme, déplacements, vacances, familles, cérémonies). Nous sommes opposés aux limitations de vitesse actuellement envisagées. Le passage de la vitesse sur route de 90 à 80 km/heure et la mise en place d’une taxation carbone ont été prises dès le début du quinquennat Macron. La taxe carbone a été abandonnée suite à la contestation des «Gilets jaunes». Depuis, la compétence sur la vitesse sur route (80 ou 90 km/h) a été rétrocédée aux Conseils départementaux. La Convention citoyenne sur le climat (CCC) vient de proposer la réduction de la vitesse sur autoroute à 110 km/h. Cela illustre bien la pression «écolo» dans toutes les directions. La CCC a inscrit sa démarche dans une logique de décroissance inacceptable pour le pays et les citoyens. En plus, par cette convention, on déni l’existence de la représentation nationale.


La modernisation en profondeur des transports en commun et le covoiturage sont de bonnes mesures. Les mesures sur la circulation des vélos ou des trottinettes électriques (et autres roues) ne peuvent constituer à eux seuls une politique permettant la circulation des personnes. Ce qui ne met pas en question l’aménagement de certaines voies cyclables, sans pour autant voir l’augmentation des embouteillages (donc de la pollution) dans certaines villes qui réduisent de moitié de grand axes de circulation.


La France «en marche» débouche sur «une France à pied» et demain sur une «France mise à pied». La limitation de la circulation automobile dans les zones urbaines (limitation de vitesse à 30 km/h, disparition des parkings, fermeture progressive des voies de circulation, interdiction des véhicules diesel et des véhicules anciens de plus de 10 ans) doit être menée avec une très grande modération, selon les lieux et leur aménagement. La promotion du recours aux véhicules électriques doit prendre en compte le contexte actuel caractérisé par une autonomie limitée, des possibilités de rechargement rares, une consommation électrique massive à prévoir en cas de développement et un cout de l’électricité qui augmente de plus en plus suite à l’abandon du nucléaire.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) souhaite fermement le maintien d’une industrie automobile en France. Nous soutenons l’aide apporté par l’État aux groupes, initialement français, PSA et Renault et à leurs nombreux sous-traitants (même si les modalités sont de ce soutien sont discutables). Par ailleurs, le maintien d’une production automobile étrangère en France est menacé : voir le scandaleux départ de Ford de Blanquefort dont l’implantation avait été subventionnée par l’État. Nous nous inquiétons des jeux financiers internationaux sur le secteur automobile et de la course au regroupement de la fabrication automobile en groupes mondiaux.


La priorité parait être la relocalisation en France ou en Europe de tous les composants des véhicules qui y sont fabriqués, pour assurer une autonomie complète face à tous les aléas (géopolitiques ou sanitaires).



MACRON CONTINUE SON ACTION DE GAUCHE SOCIAL-DÉMOCRATE

Communication du MIL du 7 juillet 2020


Repère : Macron a déclaré «Le projet que j’ai porté en 2017 et sur lequel les Français m’ont élu reste au cœur de ma politique» ainsi il montre qu’il ne change pas de ligne politique.

Le récent remaniement ministériel conduit à trois constats.


D’une part, Macron ne change pas de ligne politique, en dépit de certaines de ses déclarations sur la prise en compte de l’évolution du contexte. Il poursuit son programme de gauche social-démocrate. Car si Macron déclare qu’il va suivre un «nouveau chemin» pour tenir compte du contexte, toutes ses déclarations confirment qu’il poursuit sa démarche initiale en imaginant juste quelques ajustements. Par exemple, il maintient le principe de la réforme de la retraite à points mais en gommant l’«âge pivot» afin de recevoir un seul soutien, celui de la CFDT.


D’autre part, il n’a pas changé d’équipe ministérielle hormis une mobilité interne accompagnée de quelques départs et d’arrivées. Parmi les ministres, certains sont issus du Parti socialiste (une dizaine) et quatre du centre gauche (MoDem, Mouvement radical).


Enfin, Macron a décidé d’effacement la fonction de Premier ministre en choisissant à ce poste un haut-fonctionnaire pour être un exécutant. C’est une atteinte à l’esprit même de la Vème République. Le choix du premier ministre illustre la vision de Macron. Elle consiste à choisir un homme formé à la connaissance de la fonction publique, ayant occupé de très nombreuses fonctions (Directeur de cabinet, Conseiller social, etc.) et disposant de plusieurs réseaux relationnels précieux.


Bref, Jean Castex a le bon CV pour exécuter la politique décidée par le président. Il apparait comme un exécutant qualifié qui a servi un temps des ministres de droite, tandis que son directeur de cabinet, nommé simultanément par Macron, a servi des ministres de gauche. Ce binôme exécutera les choix de Macron.


Selon la communication de l’Elysée, Castex serait «un élu local de terrain gaulliste social». Dans les faits, c’est un haut fonctionnaire confirmé qui a fait carrière grâce a des amitiés avec des gaullistes.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère qu’il y a un problème de fond lorsqu’on constate le rôle excessif des hauts-fonctionnaires dans ce gouvernement. Certains considèrent que ce sont eux qui doivent conduire la politique de la France, en raison de leur expérience et de la continuité de leur présence dans les diverses fonctions qui leur ont été offertes.


Macron, lui-même ancien haut fonctionnaire, illustre cette vision par le choix de son Premier ministre, Castex. Il avait annoncé en 2017 qu’il renommerait tous les Directeurs d’administration centrale, dans les ministères, et introduirait des personnes issues du secteur privé. Il n’a jamais mis en œuvre cette promesse, au-delà de très rares cas individuels. Le mélange des rôles entre hauts-fonctionnaires et responsables politiques, comme la pratique du pantouflage dans le privé, mériterait d’être encadré par des règles strictes et transparentes pour que la situation devienne vraiment claire pour les citoyens.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) condamne la poursuite de la politique de gauche social-démocrate initiée par Macron (absence de maitrise des déficits publics, etc.), qui apparait comme une impasse. Les bilans négatifs sur les différents dossiers, depuis 2017, en atteste.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) conteste le présumé tournant à droite de Macron. Les responsables de la gauche de la gauche (PS, EELV, Génération.s, PCF, LFI) affirment que le choix de Castex, au poste de premier ministre, entérine un engagement à droite de Macron. C’est une plaisanterie. Ils font semblant d’ignorer le programme de gauche social-démocrate de Macron. Nous réaffirmons que le programme de Macron ne peut pas être qualifié de droite car c’est un programme de gauche appliqué par des opportunistes et des girouettes qui suivent le vent.



LA TURQUIE MENACE LA FRANCE

Communication du MIL du 10 juillet 2020


Le président Turc Erdogan mène une politique expansionniste qui fait peser plusieurs risques majeurs sur les pays européens et sur la France en particulier.


Le risque principal est celui d’un chantage à l’ouverture des flux migratoires de la Turquie ou de la Libye vers l’Europe. La Turquie peut ouvrir le passage à des migrants de toutes origines. Erdogan a brandi cette menace, à plusieurs reprises, contre les pays occidentaux (Italie et Grèce en première destination, puis France et autres pays). La Turquie a déjà permis la grande vague migratoire de 2015.


Le second risque est le soutien implicite apporté au terrorisme islamiste par le gouvernement islamiste turc. Les islamistes turcs sont des musulmans sunnites comme le Groupe État Islamique. Son nouveau dirigeant serait turkmène et non plus arabe. La Turquie a fait reculer les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par la France, qui ont mené avec succès l’offensive et la victoire contre Daesh en Syrie. Les troupes turques occupent ainsi désormais des territoires au nord de la Syrie et protègent la zone d’Idlib contrôlée par des groupes islamistes.


La troisième menace porte sur la mise en cause de la pérennité de l’Otan, et, par conséquent, sur une possible rupture des alliances militaires de la France. Une frégate française a été visée par les radars de conduite de tir de bâtiments de la marine turque alors qu’elle s’apprêtait à contrôler un navire turc. Ce navire participait, de toute évidence, à une livraison d’armes interdite au niveau international à l’ouest de la Libye. La France s’est mise en retrait des manœuvres de l’Otan au large de la Libye faute d’avoir reçu un réel soutien de l’Organisation contre la Turquie. Elle reste néanmoins présente sur cette zone au titre de l’Union européenne (mission Irini).


En dernier lieu, la France est directement concernée par la menace turque qui pèse sur ses alliés : Bulgarie, Chypre et Grèce, membres de l’Union européenne. L’occupation militaire du nord de l’ile de Chypre se poursuit sans aucune perspective de solution. De plus, la Turquie cherche à mener une exploitation d’hydrocarbures, hors de ses eaux territoriales, au détriment des droits des pays riverains (dont Chypre).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate que sous la direction d’un parti islamiste (AKP), le régime turc finalise son passage d’une république laïque (mise en place par Atatürk en 1922) à un état islamiste. La concentration progressive des pouvoirs par le président Erdogan a conduit à la mise en place d’un régime autoritaire en constant renforcement avec des dizaines de milliers de détenus politiques, une réduction de la liberté d’expression, une répression des organisations kurdes et des autres minorités. Ce processus n’est certes pas encore achevé (maires d’opposition élus à Istanbul et Ankara) mais les forces politiques indépendantes et les espaces de liberté se réduisent peu à peu en Turquie. La logique impériale de l’AKP (empire ottoman) lui a permis de s’allier avec un parti nationaliste radical. Il dispose ainsi de la majorité au Parlement. La situation intérieure reste très tendue entre les partis laïcs et l’AKP, entre le pouvoir et la minorité kurde (arrestations et destitutions d’élus kurdes) ainsi que les conflits entre islamistes (épuration des islamistes gülenistes après un semblant de coup d’Etat). Enfin, l’AKP est considérée comme proche du mouvement des «Frères musulmans».


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) relève que le nombre des litiges entre la France et la Turquie se multiplient. La gravité de la situation est attestée par les récents propos du Président de la République à l’égard de la Turquie, dont la teneur est exceptionnelle. Il a dénoncé «la responsabilité historique et criminelle» de la Turquie qui «prétend être membre de l’Otan, (ou) en tout cas elle le revendique».


La Turquie, pays de 83 millions d’habitants, dispose de vrais atouts. Mais confrontés à de graves difficultés économiques et à des tensions internes violentes, le président Turc privilégie des interventions militaires extérieures, dont la dernière est un engagement massif en Libye. Il mise à outrance sur la carte nationaliste pour se maintenir au pouvoir. Il cultive dans l’opinion turque la nostalgie de l’empire ottoman et tente de développer les relations de la Turquie en Asie centrale avec les pays turcophones (Azerbaïdjan, Kazakhstan).


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) appelle la Droite à se mobiliser pour prévenir les menaces que la démarche politique et militaire d’Erdogan fait courir à notre sécurité et, plus généralement, à la paix. La Turquie ne fonctionne plus selon nos valeurs démocratiques et les conflits sont devenus un moteur de ce régime. Cette mobilisation doit se faire en France, mais également dans la mesure du possible avec d’autres pays européens, ce qui est aujourd’hui loin d’être acquis !


  


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