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VI­GILANCE & AC­TION - N° 439  Juillet - Août 2022  

 

LES COMMUNICATIONS ÉCRITES DU M.I.L


LE GOUVERNEMENT VEUT AUGMENTER L'IMMIGRATION

Communication du MIL du 19 aout 2022


Le ministre de l'Intérieur Darmanin prépare un projet de loi sur l'immigration. Le texte devrait arriver en discussion au parlement. Une partie des mesures, au moins, viseraient à faciliter «l'immigration par le travail». L'objectif du ministre est de faciliter une régularisation en masse des sans-papiers et de développer les effectifs de main-d'œuvre étrangère, hors Union européenne, en assouplissant les règles d'arrivée, d'installation et de couts.


Le gouvernement de Macron veut faire venir davantage de travailleurs étrangers en France. Le but annoncé par le ministre est de répondre aux besoins de l'économie en main-d'œuvre pour répondre à de prétendues difficultés de recrutement. Il souhaite accueillir davantage de travailleurs étrangers avec «des quotas supplémentaires par métier ou par secteur en tension». La pression de certains responsables patronaux (mais pas tous) explique cette manœuvre. Le recours à des travailleurs étrangers leur permet de continuer à pratiquer des bas salaires et des conditions de travail dures. Par exemple, le secteur de l'hôtellerie-restauration pratique le recrutement de saisonniers originaires de Tunisie, du Maroc et de l'Europe de l'Est, tout comme une bonne part du secteur agricole.


La régularisation des sans-papiers clandestins concernerait actuellement 30.000 personnes par an, soit pour motifs personnels soit pour motifs professionnels. Les employeurs de ces personnels illégaux contestent les difficultés administratives et souhaitent pouvoir augmenter le flux. Le ministre envisagerait d'avoir recours à une procédure automatique de régularisation.


L'immigration de travail légale a déjà été élargie par un assouplissement de la liste des métiers en prétendument «en tension» (où il existe des besoins de personnel). 242.000 autorisations de travail auraient été déposées en ligne, selon le ministère de l'Intérieur. Elles concernent les nouvelles embauches et les renouvellements, avec une procédure dématérialisée, confiée à des plateformes régionales. Une nouvelle simplification serait à l'ordre du jour pour parvenir à augmenter les flux.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) considère que la hausse des rémunérations et l'amélioration des conditions de travail sont les éléments incitatifs au recrutement des salariés en recherche d'emploi en France, sans avoir recours à un nouveau flux de l'immigration, que ceux-ci soient jeunes ou séniors, sans qualification ou avec.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) constate qu'il demeure en France un chômage de masse de 12% des actifs, avec plus de 4,2 millions de salariés au chômage ou dans le «halo du chômage». Pôle emploi, pour sa part, comptait près de 6,2 millions inscrits à fin juin 2022 et une majorité d'entre eux ne sont pas indemnisée. Il faut permettre aux chômeurs de trouver un emploi, directement, ou suite à une formation appropriée à des métiers précis qui recrutent. L'équilibre de nos régimes sociaux (assurance maladie, retraite) repose sur 2 à 3 millions d'emplois supplémentaires.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) juge que le contrôle strict de l'immigration en France demeure un combat politique majeur et essentiel. Ce débat concerne de très nombreux aspects. L'ensemble des forces de gauche, des sociaux-démocrates jusqu'à l'extrême-gauche, sont opposé à toute réforme. Par exemple, la récente proposition de loi d'un député macroniste en faveur du droit de vote des étrangers, hors Union européenne, aux élections municipales éclaire tout à fait la tendance qui anime des parlementaires de la gauche macroniste. Elle a évidemment reçu le soutien de la gauche de la gauche (Nupes). Il s'agit pour la gauche de trouver des électeurs supplémentaires.


MACRON EST DÉSAVOUÉ PAR LES FRANÇAIS

Communication du MIL du 24 juin 2022


Suite aux élections législatives, un premier point s'impose sur la situation présente. On assiste au retour des partis, clairement de droite ou de gauche, au sein de l'Assemblée nationale. Toutes les principales forces politiques vont pouvoir s'exprimer au Parlement. La France insoumise (LFI) a élargi son groupe parlementaire, mais loin de réaliser ses ambitions («Mélenchon, premier ministre»). Son groupe pourrait se révéler fragile compte tenu de la diversité de ses élus. Le PS et le PCF conservent des groupes modestes. EELV constitue un petit groupe après une longue absence. Les Républicains et leurs alliés conservent un groupe significatif, en phase avec leurs homologues du Sénat. Ils disposent d'un réel poids politique, avec des élus confirmés et un positionnement clair d'opposition au programme de Macron. Le Rassemblement national disposera pour la première fois d'un groupe important à l'Assemblée nationale, en rapport avec son poids politique. Durant le quinquennat, il lui appartiendra de faire ses preuves et montrer son sérieux dans le jeu parlementaire pour s'installer durablement.


Les macronistes disposent seulement d'une majorité relative. Au total, il manque à «Ensemble !» plus de 40 députés pour disposer de la majorité absolue. Trois groupes parlementaires vont soutenir Macron et son programme présidentiel à l'Assemblée nationale : un groupe important (Renaissance - ex LREM) et deux petits groupes (MoDem et Horizons). L'alliance entre ces trois partis va s'avérer fragile en fonction des ambitions de chacun à la succession de Macron.


Les macronistes se trouvent face à six groupes d'opposition : d'une part, quatre groupes de gauche, issus de l'accord électorale Nupes : les insoumis (LFI), les communistes (PCF), les socialistes (PS) et les écologistes radicaux (EELV) ; d'autre part, le groupe des Républicains et du centre ; enfin, celui du Rassemblement National (RN).


Dans ce contexte, si les différentes forces d'opposition votaient ensemble, elles pourraient théoriquement mettre en difficulté le gouvernement en votant contre un projet de loi (en particulier le projet de loi de finances 2023) ou en faveur d'une motion de censure du gouvernement. Mais les groupes d'opposition ont évidemment des convictions différentes et des intérêts divergents. Reste donc au gouvernement à proposer, puis à accepter d'amender ses textes de loi pour disposer d'un vote positif, à gauche ou à droite, ou bien des abstentions, sur l'adoption d'un texte.


Lors de son allocution du 22 juin 2022, Macron a acté son incapacité à constituer une «Union nationale» ou à constituer une «grande coalition». Macron se trouve dans le déni. Il a certes été élu Président de la République, mais cela ne signifie aucunement une adhésion à ses projets politiques, que ceux-ci soient nets ou très flous (éducation ou santé). Il s'est agi d'un vote utile contre le RN aux présidentielles et contre LFI aux législatives. Macron a, ainsi, réussi une manipulation de l'opinion. Il n'a jamais disposé d'une majorité dans l'opinion, tous les sondages de mars à juin en attestent. Macron semble vouloir faire assumer la responsabilité de futurs blocages politiques éventuels aux partis de l'opposition. Il tente d'inverser les rôles. C'est à lui, et à son gouvernement, que revient la tâche de proposer des textes susceptibles d'être adoptés.


Le maintien au poste de Premier ministre de la socialiste Borne pour conduire et faire évoluer les projets est un choix de sa part qui correspond à sa pensée. Cette femme de gauche n'est pas réputée pour une grande souplesse et un grand charisme.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) estime que le président de la République doit changer ses projets pour tenir compte du rapport de force politique actuelle. Macron doit rechercher une majorité par projet et s'écarter de son programme présidentiel. En particulier, Les Républicains (LR), dans le cadre d'une opposition constructive, proposeront leurs amendements à tous les projets de loi. De plus, ils ont décidé de formuler des propositions de loi au Sénat, comme à l'Assemblée, sur des sujets importants traités, ou non, par le gouvernement. Il appartiendra au gouvernement de réagir à ce type d'initiative pour prouver sa bonne volonté ou bien d'assumer son immobilisme. Une autre solution serait qu'il affiche son alliance avec la gauche marxiste afin de revenir à ses sources.



MACRON, INEFFICACE EN POLITIQUE INTERNATIONALE

Communication du MIL du 30 juin 2022


Au terme d'un semestre de présidence du Conseil de l'Union européenne, Macron dispose d'un bilan très réduit. La France a réussi, durant sa présidence, à finaliser des dossiers prêts à aboutir avec des textes visant à réguler les activités économiques des GAFAM et à lutter contre la diffusion de contenus illicites ; la «taxe carbone» aux frontières de l'Union européenne (adoptée le 22 juin) ; les quotas de femmes dans les conseils d'administration. Les autres sujets évoqués un temps par Macron n'ont pas abouti : révision des traités (réforme de l'espace Schengen), renforcement du contrôle aux frontières extérieures de l'Union, unification des politiques migratoires, Europe de la défense.


Ce semestre a été bousculé par l'invasion russe de l'Ukraine du 24 février 2022. Les 27 états membres ont convenus de mesures consensuelles : une série de sanctions contre la Russie ; un soutien économique, militaire et humanitaire à l'Ukraine ; des mesures d'accueil de réfugiés ; l'acceptation de la candidature de l'Ukraine à l'adhésion à l'Union européenne. La guerre d'invasion de l'Ukraine, engagée il y a plus de quatre mois par la Fédération de Russie, se poursuit. Il convient de retenir plusieurs éléments majeurs.


D'une part, l'occupation russe de l'Ukraine a progressé à l'est et au sud du pays, en dépit de tous les efforts de l'armée ukrainienne et du soutien matériel des pays européens et des Etats-Unis. L'occupation russe d'une part de l'Ukraine s'est accompagnée de transferts importants de populations civiles vers l'ouest. L'avancée russe s'inscrit dans une logique nihiliste de destruction complète des villes et des villages ainsi que  la démolition des centres économiques (agricoles, industriels). Les bombardements russes, massifs et imprécis, ont fait de très nombreuses victimes militaires et civiles. Des crimes de guerre commis par les troupes russes et leurs divers supplétifs ont été découverts, certains auteurs sont identifiés et des poursuites ont été engagées,  les autres ont une grosse probabilité de les suivre.


D'autre part, on constate le maintien de l'État ukrainien et ceci après quatre mois de guerre. La formidable mobilisation des ukrainiens apporte la preuve incontestable de l'existence et de la volonté de cette Nation. Elle conforte l'engagement multiforme des partisans de la Liberté à défendre une nation démocratique agressée.


Enfin, la guerre, engagée par Poutine, apparait devoir durer. Aucune perspective sérieuse de négociation entre la Russie et l'Ukraine ne peut être envisagé à ce stade (avec pour débuter un gel du front). Les conversations diplomatiques entre Macron et Poutine n'ont débouché sur aucune amélioration avant et après le déclenchement du conflit. Par conséquent, les relations France-Russie ont continué à se dégrader.


Le Mouvement initiative et Liberté (MIL) juge que Macron a multiplié des déclarations maladroites et contradictoires à propos de l'Ukraine. Un jour, il a affirmé «Il ne faut pas humilier la Russie». Puis un autre jour, il déclare «la Russie ne peut ni ne doit gagner». Sur ces sujets, Macron semble ne pas bien comprendre la réalité de la situation sur le plan international.


La France apporte, à juste titre, une aide militaire et humanitaire à l'Ukraine. L'armée française s'est engagée dans la protection de ses alliés. Elle est présente dans les pays Baltes (pour assurer la sécurité aérienne) et coordonne l'action des forces de l'Otan en Roumanie. Des risques d'élargissement du conflit à des pays alliés de la France existent compte tenu des menaces proférées par Poutine et son équipe, en particulier en Mer noire et dans la Baltique.


Le Mouvement initiative et Liberté (MIL) constate que Macron n'anticipe pas les conséquences économiques de la guerre en Europe. Elles ne font que débuter (pénuries, forte inflation, chute de la croissance, chômage et fermeture de commerces et d'entreprises). La question du déficit annuel et de la dette (avec l'augmentation des taux d'intérêts) va devenir une préoccupation majeure. L'équilibre existant des échanges internationaux, dans le cadre d'une mondialisation générale, a été rompu. Enfin, un nouvel équilibre économique semble encore très loin d'être atteint. Il devrait viser une priorité à la production nationale, une indépendance énergétique de la France et la réduction des importations.


Il faut relire nos analyses «La Russie menace-t-elle la paix ?» (CP du MIL du 28/12/2021) ; «Ukraine, Macron veut être réélu en France par défaut» (CP du MIL du 16/3/2022) ; «Laurent Wauquiez : du retour de la guerre et de nos armées» (CP du MIL du 26/3/2022).



MACRON ÉCHOUE À CONSTITUER UNE COALITION

Communication du MIL du 5 juillet 2022


Repère : En préambule au conseil des ministres à l'Élysée du 4 juillet 2022, Emmanuel Macron vient d'affirmer qu'«il convient de prendre acte de l'absence de volonté des partis de gouvernement de participer à un accord de gouvernement».


Macron a donc reconnu son échec à constituer une coalition de forces politiques, basée sur un programme de gouvernement, pour disposer d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Le remaniement technique du gouvernement a été annoncé par un simple communiqué de presse. Les 41 ministres appartiennent aux partis ayant soutenus Macron lors de l'élection présidentielle (LREM, MoDem et Horizons). Il ne compte aucune «prise politique» significative à droite ou à gauche ou dans la société civile. Ce remaniement gouvernemental apparait comme de faible importance puisqu'il s'inscrit dans la lignée des équipes d'En Marche, avec juste quelques changements de rôle pour des départs imposés (ministres battus aux législatives) ou des ministres écartés (suite à l'ouverture d'enquêtes). Le MoDem ne compte que quatre ministres (soit 9,7 %) et Horizons seulement deux (soit 4,8 %).


La gauche sociale-démocrate conserve un poids déterminant en dépit de ses nombreux représentants défaits aux législatives (Castaner, Ferrand …). En effet, elle englobe notamment la première ministre, Elisabeth Borne, de nombreux ministres (Clément Beaune, Olivier Dussopt, Éric Dupond-Moretti, Stanislas Guérini, Olivier Klein, Pap Ndiaye, Olivier Véran, Marlène Schiappa), la présidente de l'Assemblée nationale ou le patron de LREM.


Borne effectue sa première déclaration de politique générale, mais sans engager sa responsabilité, pour éviter de prendre un risque. Sa vision politique reste aussi floue que celle de Macron. Les partis de la gauche de la gauche, regroupés au sein de la Nupes (LFI, EELV, PCF et PS), vont présenter une motion de censure à l'issue de la déclaration de la première ministre. Les députés de la France Insoumise (LFI) conjuguent un discours révolutionnaire provocateur sur tous les sujets. Ils espèrent une dissolution rapide de l'AN avec l'espoir de conquérir une majorité parlementaire. Ils se situent clairement en dehors des Institutions de la République. Ils apparaissent comme dangereux.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) se félicite de la détermination de la droite républicaine et gaulliste à assumer clairement son opposition à la politique de Macron. A ce stade, on doit constater que Macron et Borne demeurent sur la ligne du programme présidentiel. Les derniers propos tenus par Macron restent très généraux et leur transcription floue.

Depuis son élection à la Présidence de la République, avec les silences de Macron, on peut s'interroger sur sa démarche et sa détermination face à la nouvelle répartition des forces politiques. Il semble vouloir reculer le moment de l'affrontement, c'est-à-dire le moment du débat parlementaire qui s'impose. Macron doit abandonner sa ligne du «en même temps» faute de quoi la France sera dans une impasse politique et financière.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) demande au gouvernement de changer son projet politique en profondeur en prenant en compte sérieusement les demandes de la droite républicaine formulées dans le cadre de propositions de loi et des amendements qui seront déposés. La droite républicaine devrait pouvoir s'appuyer sur sa position de force au Sénat pour intervenir avec efficacité dans le cadre des commissions mixtes paritaires.


Le projet de loi sur le «pouvoir d'achat» et celui sur la loi de finances rectificative 2022 qui doit en permettre le financement, vont constituer une première épreuve. Ceux concernant la prévention sanitaire et probablement un texte d'urgence sur les hôpitaux devraient suivre.


Même si ces premiers textes sont adoptés grâce à l'abstention de certains groupes parlementaires, l'étape clé pour le gouvernement sera l'adoption du projet de loi de finances 2023. En 2023, il va y avoir une augmentation importante des dépenses publiques qui pourrait entrainer un veto de la droite républicaine. Avec le prévisible vote négatif des groupes de gauche et du RN, le gouvernement pourrait être mis en minorité dès l'automne. La situation politique devrait donc être plus claire à la fin 2022.



MACRON INCAPABLE D'ALLER VERS L'INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE

Communication du MIL du 13 juillet 2022


L'invasion russe de l'Ukraine a provoqué une déstabilisation du marché mondial de l'énergie (avec la fin des importations de gaz et de pétrole russe). Depuis février 2022, les prix ont explosé. L'énergie est redevenue un enjeu économique et politique majeur. La très importante hausse du cout de l'énergie touche la production (industries, construction, agriculture) et produit une inflation, de près de 6%, en France (augmentation du prix des carburants, des produits d'alimentation).


Cette crise énergétique apparait durable. Elle révèle, en particulier, une situation dégradée en France en raison de l'absence des prises de décisions nécessaires, depuis des années, par rapport au développement de la production d'énergie nucléaire.


Devant la modification du contexte (guerre durable en Europe, marché international du pétrole et du gaz), il y a des réponses possibles. Deux éléments positifs créent des conditions plus favorables à longs termes, l'indépendance énergétique de la France est reconnue comme nécessaire (comme dans tous les pays européens) ainsi que le nucléaire et le gaz qui viennent d'être reconnus nécessaires (par l'Union européenne en juillet 2022) pour lutter contre le changement climatique au même titre que les énergies renouvelables (éolien marin et terrestre, l'énergie solaire).

Il est certain que passer de ces constats positifs à une augmentation de la production énergétique en France va prendre du temps et devrait avoir un coût important.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) rappelle et condamne l'absence d'une politique énergétique en faveur du nucléaire lors du premier quinquennat de Macron (2017-2022). Après cinq années de silence, Macron a fini par changer de position sur la production nucléaire. Il a reconnu que «La France (…) n'a pas réinvesti parce que le doute était là».


L'objectif annoncé est de mettre à niveau le parc existant des centrales nucléaires, de finaliser le réacteur EPR de Flamanville dans la Manche (toujours en suspens) et de construire des réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR 2. Mais ce choix ne débouchera qu'à très long terme. La première centrale EPR 2 annoncée est prévue au mieux pour 2035. Le nucléaire dans notre mix énergétique ne sera significatif que dans très longtemps. Tout cela nécessite l'adoption d'un programme précis et le vote du budget d'investissement nécessaire dans les meilleurs délais. Le coût de trois paires d'EPR 2 a été estimé à 46 milliards d'euros par la Cour des Comptes.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) approuve la décision du gouvernement de renationaliser EDF tout en doutant de la validité des initiatives qui vont être prises ensuite. Rappelons que la privatisation EDF découlait d'une Directive de l'UE.


Il reste à connaitre les détails pour pouvoir en juger de la pertinence et de l'efficacité potentielle de la renationalisation. EDF est, à ce jour, dans une situation économique très difficile qui impose un redressement financier pour parvenir à répondre aux besoins nationaux en énergie. Pour cela, EDF devra disposer des financements d'investissement nécessaires, or seul l'État peut les apporter. La renationalisation ne suffira pas, sans un changement de logique. La nouvelle gestion d'EDF reste à imaginer.


Le Mouvement Initiative et Liberté (MIL) ne croit pas en la capacité politique de Macron et Borne à mener la politique énergétique indispensable pour la France. Il faut concevoir un projet concret et indépendant, il faut débuter rapidement un programme efficace pour rattraper le retard et, surtout, faire adopter les lois nécessaires pour y parvenir. La majorité très relative à l'Assemblée nationale dont dispose Borne et Macron complique cela.

Les écologistes radicaux et les partis de la gauche de la gauche vont se mobiliser contre le retour à une politique de développement de l'énergie nucléaire en France, comme ils viennent de le faire au Parlement européen.


Textes de repère : Communication du MIL du 20 juin 2019 : «Environnement- Ecologie : la bonne lecture» et du 2 février 2021 : «L'énergie nucléaire est indispensable à la France».